Il est vrai qu'au lieu de jouer du violon, Julliard a plutôt joué du bazooka !
C’est un simple article du Monde qui a mis le feu aux partitions. Un article dans lequel Bruno Julliard, l’adjoint au maire de Paris en charge de la culture, s’est fendu d'une phrase assassine. « Les conservatoires portent bien leur nom» a ainsi asséné l’ancien syndicaliste étudiant qui est passé directement des bancs de l’université à ceux du Conseil de Paris.
Ce que reproche surtout l’élu aux conservatoires municipaux parisiens c’est d’être « trop académiques », entendez un peu ringards. Or l'académisme c’est justement la raison d’être d’un conservatoire, ce que la mairie de Paris en perpétuelle quête de jouvence semble avoir du mal à avaler.
Bruno Julliard reproche aussi à ces établissements de coûter cher à la ville. Ce qui manque pas d’air quand on sait que la mairie de Paris ne lésine pas sur la dépense par ailleurs (genre 300 millions d'euros pour un simple toit au Forum des Halles par exemple). Pourtant à Paris, près de 20 000 jeunes sont inscrits dans un conservatoire municipal. Le coût du fonctionnement de ces établissements atteint certes 36 millions d'euros par an, salaires inclus mais si l’on met dans la balance les frais d’inscriptions payés par les utilisateurs (six millions d’euros estimation basse) on n' arrive plus qu’à trente millions annuels, bien moins finalement que les subventions annuelles allouées aux dispendieux CentQuatre, Gaité Lyrique et autres.
On comprend que la critique soit assez mal passée auprès des personnels des conservatoires, qu’ils soient administratif ou enseignants, eux qui ont du mal parfois à joindre les deux bouts. « Les bâtiments actuels ne permettent pas d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions qui soient » a ainsi dénoncé la CGT Culture, et le syndicat de poursuivre mezzo vocce « studios d'études trop petits, en nombre insuffisant pour les répétitions, mal chauffés, avec problèmes acoustiques récurrents. Dans la plupart des conservatoires sous dimensionnés, il n'y a pas de salle des professeurs – pas de lieu de restauration pour les agents. Sans parler des problèmes thermiques et inondations à gogo.... ».
Mais la critique de l'adjoint la plus surprenante fut celle du « manque de mixité sociale » parmi les élèves des conservatoires municipaux parisiens. Curieux de la part d’une équipe municipale qui ne jure que par le concept d’une Ville monde transformée en open-space city pour mieux promouvoir et favoriser une nouvelle élite. « Partout, de jeunes entrepreneurs créatifs, mobiles et innovants portant baskets manipulerons de l'information (…) Ils n’auront pas d’employés mais plutôt des «talents» travaillant en mode projet, déjeunant dans des food trucks et allant au boulot en trottinette ou en Vélib » remarque l’écrivain et journaliste Jean-Laurent Cassely dans son article Le Paris d'Anne Hidalgo: les bobos, c'est fini, voici les sosos.
Les critiques de Bruno Julliard sur « le manque de mixité » ont également bien fait rire la CGT Culture : « D’aucuns ont été amusés de constater que les propos de l’adjoint au maire étaient repris uniquement par un quotidien qui n’est autre que le porte parole des élites et dont le lectorat est très loin de la mixité sociale voulue par notre édile. Paradoxal, non ? » a relevé le syndicat sur son blog dans un billet on ne peut plus grinçant.
Le syndicat Force Ouvrière n’est pas en reste qui, par la voix d’un professeur de violon, commence par donner un coup d’archet sur le crâne de l’élu. « Le mode de fonctionnement des conservatoires municipaux ne satisfait pas la Ville de Paris. Sans doute eût-il été plus honnête de dire « ne satisfait pas M. Julliard ». Et le prof d’enchaîner non modérato. « Si être élitiste, c’est être fidèle à la tradition musicale et artistique de qualité que nous avons reçue et qu’il est de notre devoir de transmettre aux jeunes générations, en refusant de céder au laxisme et à la démagogie ambiante, alors oui : nous sommes élitistes, et entendons le rester » poursuit-il dans ce texte publié sur le site du syndicat. « Un dernier mot : dans ces propos de M. Julliard, ne cherchez pas les mots qualité ou amour de la musique ; vous ne les trouverez pas. » conclu-t-il fortissimo. Une double croche pour l’édile en charge de la culture à Paris.
Lire aussi ICI.
C’est un simple article du Monde qui a mis le feu aux partitions. Un article dans lequel Bruno Julliard, l’adjoint au maire de Paris en charge de la culture, s’est fendu d'une phrase assassine. « Les conservatoires portent bien leur nom» a ainsi asséné l’ancien syndicaliste étudiant qui est passé directement des bancs de l’université à ceux du Conseil de Paris.
Ce que reproche surtout l’élu aux conservatoires municipaux parisiens c’est d’être « trop académiques », entendez un peu ringards. Or l'académisme c’est justement la raison d’être d’un conservatoire, ce que la mairie de Paris en perpétuelle quête de jouvence semble avoir du mal à avaler.
Bruno Julliard reproche aussi à ces établissements de coûter cher à la ville. Ce qui manque pas d’air quand on sait que la mairie de Paris ne lésine pas sur la dépense par ailleurs (genre 300 millions d'euros pour un simple toit au Forum des Halles par exemple). Pourtant à Paris, près de 20 000 jeunes sont inscrits dans un conservatoire municipal. Le coût du fonctionnement de ces établissements atteint certes 36 millions d'euros par an, salaires inclus mais si l’on met dans la balance les frais d’inscriptions payés par les utilisateurs (six millions d’euros estimation basse) on n' arrive plus qu’à trente millions annuels, bien moins finalement que les subventions annuelles allouées aux dispendieux CentQuatre, Gaité Lyrique et autres.
On comprend que la critique soit assez mal passée auprès des personnels des conservatoires, qu’ils soient administratif ou enseignants, eux qui ont du mal parfois à joindre les deux bouts. « Les bâtiments actuels ne permettent pas d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions qui soient » a ainsi dénoncé la CGT Culture, et le syndicat de poursuivre mezzo vocce « studios d'études trop petits, en nombre insuffisant pour les répétitions, mal chauffés, avec problèmes acoustiques récurrents. Dans la plupart des conservatoires sous dimensionnés, il n'y a pas de salle des professeurs – pas de lieu de restauration pour les agents. Sans parler des problèmes thermiques et inondations à gogo.... ».
Mais la critique de l'adjoint la plus surprenante fut celle du « manque de mixité sociale » parmi les élèves des conservatoires municipaux parisiens. Curieux de la part d’une équipe municipale qui ne jure que par le concept d’une Ville monde transformée en open-space city pour mieux promouvoir et favoriser une nouvelle élite. « Partout, de jeunes entrepreneurs créatifs, mobiles et innovants portant baskets manipulerons de l'information (…) Ils n’auront pas d’employés mais plutôt des «talents» travaillant en mode projet, déjeunant dans des food trucks et allant au boulot en trottinette ou en Vélib » remarque l’écrivain et journaliste Jean-Laurent Cassely dans son article Le Paris d'Anne Hidalgo: les bobos, c'est fini, voici les sosos.
Les critiques de Bruno Julliard sur « le manque de mixité » ont également bien fait rire la CGT Culture : « D’aucuns ont été amusés de constater que les propos de l’adjoint au maire étaient repris uniquement par un quotidien qui n’est autre que le porte parole des élites et dont le lectorat est très loin de la mixité sociale voulue par notre édile. Paradoxal, non ? » a relevé le syndicat sur son blog dans un billet on ne peut plus grinçant.
Le syndicat Force Ouvrière n’est pas en reste qui, par la voix d’un professeur de violon, commence par donner un coup d’archet sur le crâne de l’élu. « Le mode de fonctionnement des conservatoires municipaux ne satisfait pas la Ville de Paris. Sans doute eût-il été plus honnête de dire « ne satisfait pas M. Julliard ». Et le prof d’enchaîner non modérato. « Si être élitiste, c’est être fidèle à la tradition musicale et artistique de qualité que nous avons reçue et qu’il est de notre devoir de transmettre aux jeunes générations, en refusant de céder au laxisme et à la démagogie ambiante, alors oui : nous sommes élitistes, et entendons le rester » poursuit-il dans ce texte publié sur le site du syndicat. « Un dernier mot : dans ces propos de M. Julliard, ne cherchez pas les mots qualité ou amour de la musique ; vous ne les trouverez pas. » conclu-t-il fortissimo. Une double croche pour l’édile en charge de la culture à Paris.
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