François Lebel, maire du VIIIème arrondissement, a diffusé le 1er juillet dernier un communiqué de presse un peu énigmatique (ici. Il s’inquiète du fait que, pour l’attribution du droit d’organiser le premier marché de Noël dans les jardins des Champs-Elysées, la procédure engagée par la ville ne prévoit pas d’appel d’offres. Cela est d’autant plus gênant, révèle-t-il, que le seul candidat signalé pour l’heure est également membre du « Comité Champs-Elysées », sorte d’association de commerçants riverains chargée de coordonner les animations qui s’y tiennent. Or, ce comité est partie intégrante de la commission chargée de choisir le prestataire. Être juge et partie limite sûrement les mauvaises surprises …
Les inquiétudes de Lebel ne sont pas superflues. D’abord, ces marchés de Noël, adaptés du modèle si populaire en Allemagne et dans l’est de la France, ont la fâcheuse tendance, à Paris, d’être peu regardants sur la qualité des prestations, même si des efforts ont été faits depuis deux ou trois ans. Implantation désordonnée sur les trottoirs, décorations criardes, édicules de mauvaise facture, produits bas-de-gamme et prédominance de la boustifaille et des papiers gras sont le lot commun. Dans l’allée Marcel Proust, « ça ne le fait pas », comme disent les bacheliers 2008.
Mais il y a plus inquiétant encore. D’après nos informations, le mystérieux candidat unique serait Marcel Campion ou un de ses parents. A nos lecteurs qui ne le connaîtraient pas -ils doivent être peu nombreux- signalons que ledit Campion est une sorte de héraut des forains français. Il a maintes fois défrayé la chronique en s’installant au forceps dans les jardins des Tuileries et en implantant sur la place de la Concorde la fameuse grande roue qui s’y dilate chaque année comme une gigantesque pupille électrisée (évitons la référence à une autre partie de l’anatomie humaine pour rester dans les limites de la décence…), au grand désespoir des défenseurs de ce lieu sublime classé monument historique.
Il y aurait un livre à écrire sur l’histoire de cette grande roue, véritable baromètre des lâchetés et de l’acculturation de nos décideurs publics. Sous prétexte de coupe du monde de rugby, Paris a dû la subir près de six mois l’an dernier. Mais il y a des lois pour protéger pareil site. Et Marcel Campion a récemment appris qu’il lui faudrait un permis de construire pour la réinstaller, même temporairement, ce qui doit lui faire un peu de souci, en particulier pour les deux gros stands qui l’entourent et qui débitent des mètres-cubes de crêpes, frites et barbes à papa.
Bref, les Champs-Elysées paraissent gagnés par la « fêteforénisation » qui va si bien à la ville de Paris-Plages et de la place des Teufs (ex de l’Hôtel-de-ville). Ceux qui s’en désolent seront taxés de snobisme et d’élitisme. Qu’ils n’hésitent pas à répliquer démagogie et populisme. Ils ne seront pas loin de la réalité.
Les inquiétudes de Lebel ne sont pas superflues. D’abord, ces marchés de Noël, adaptés du modèle si populaire en Allemagne et dans l’est de la France, ont la fâcheuse tendance, à Paris, d’être peu regardants sur la qualité des prestations, même si des efforts ont été faits depuis deux ou trois ans. Implantation désordonnée sur les trottoirs, décorations criardes, édicules de mauvaise facture, produits bas-de-gamme et prédominance de la boustifaille et des papiers gras sont le lot commun. Dans l’allée Marcel Proust, « ça ne le fait pas », comme disent les bacheliers 2008.
Mais il y a plus inquiétant encore. D’après nos informations, le mystérieux candidat unique serait Marcel Campion ou un de ses parents. A nos lecteurs qui ne le connaîtraient pas -ils doivent être peu nombreux- signalons que ledit Campion est une sorte de héraut des forains français. Il a maintes fois défrayé la chronique en s’installant au forceps dans les jardins des Tuileries et en implantant sur la place de la Concorde la fameuse grande roue qui s’y dilate chaque année comme une gigantesque pupille électrisée (évitons la référence à une autre partie de l’anatomie humaine pour rester dans les limites de la décence…), au grand désespoir des défenseurs de ce lieu sublime classé monument historique.
Il y aurait un livre à écrire sur l’histoire de cette grande roue, véritable baromètre des lâchetés et de l’acculturation de nos décideurs publics. Sous prétexte de coupe du monde de rugby, Paris a dû la subir près de six mois l’an dernier. Mais il y a des lois pour protéger pareil site. Et Marcel Campion a récemment appris qu’il lui faudrait un permis de construire pour la réinstaller, même temporairement, ce qui doit lui faire un peu de souci, en particulier pour les deux gros stands qui l’entourent et qui débitent des mètres-cubes de crêpes, frites et barbes à papa.
Bref, les Champs-Elysées paraissent gagnés par la « fêteforénisation » qui va si bien à la ville de Paris-Plages et de la place des Teufs (ex de l’Hôtel-de-ville). Ceux qui s’en désolent seront taxés de snobisme et d’élitisme. Qu’ils n’hésitent pas à répliquer démagogie et populisme. Ils ne seront pas loin de la réalité.