Tout est dans le reg-art ...
Côté musées, allez donc d'abord voir comment Dapper sert la soupe africaine, la pâte de riz et la tête humaine grâce à toutes sortes d'ustensiles. L'art de manger est tout ce qu'il y a de plus universel. De l'archipel des Bismarck jusqu'aux rives du Niger, les civilisations dites aujourd'hui premières ont fait beaucoup plus qu'accommoder les restes. Magnifiques cuillers, bols, pots et écuelles ; pratiques rituelles qui ont abouti à quasiment diviniser certains aliments, quêtes sanguinaires de la force d'autrui par l'anthropophagie, rien de ce qui se mange ne vous sera étranger au terme de cette belle exposition, fidèle aux habitudes de cette exemplaire fondation.
Vous pourrez également musarder à Beaubourg pour vous amuser des travaux de Duchamp, de ses origines jusqu'au grand panneau de verre dit "La mariée mise à nu par ses célibataires, même". Ses premiers temps ne furent guère originaux mais, dès le "Nu descendant un escalier", son esprit caustique le fit rejeter par des mouvements d'avant-d'autant plus pontifiants qu'ils doivent vivre en marge des goûts dominants. Ecarté par les cubistes, il choisit avec bonheur d'établir une distance ironique entre son oeuvre et l'ambition élitiste de l'art avant lui. Un urinoir valait bien une Joconde à moustaches. Par la suite, l'hermétisme triompha. Il était sincère, assurément, ce que les centaines de clones surréalisants qui ont travaillé dans sa veine ne furent souvent pas. Il ne faut pas chercher à comprendre Duchamp, juste le considérer comme un gentil garçon qui obéissait fidèlement à la fantaisie de ses obsessions.
Pas loin de là, toujours dans la superbe raffinerie du pompidolisme culturel, vous verrez deux petites expositions sur les plus classiques variations chromatiques de Robert Delaunay ou le souvenir fertile de l'exposition de 1937 sur les Arts et techniques et de ses étonnants pavillons Art Deco et modernistes.
Au cinéma, vous pourrez vous distraire avec les inépuisables jets d'hémoglobine de Fury, l'histoire d'un équipage de char américain qui provoque un carnage chez les nazis ou de John Wick, un méchant garnement qui veut venger son chien et sa voiture et pour cela dessoude, quant à lui, du Russkof à gogo.
A ce propos, nous ferons une petite incise sur la Ford Mustang, qui apparaît de plus en plus souvent dans les films hollywoodiens, réminiscence du temps où l'industrie américaine trônait au sommet du design et de la technique. Dans un film disparu il y a peu des écrans mais très bien maîtrisé graphiquement : "Sin City, j'ai tué pour elle", la Mustang tenait aussi le beau rôle, à peine éclipsée par la Tucker 48, chef d'oeuvre produit en 50 exemplaires seulement avant la faillite de son génial concepteur. Les Américains ont la nostalgie de leur leadership et il serait temps qu'un de nos réalisateurs s'intéresse à la DS. Fin de la parenthèse.
Autre film à l'écran, "Magic in the moonlight", dernier produit de Woody A. Les efforts des distributeurs pour le vanter sont assez cocasses et cela donne des choses comme : "Assurément l'un des trois meilleurs films de Woody de ces sept dernières années" ou encore : "Figure parmi les cinq meilleurs films de W.A. depuis 13 ans et demi".
Bon, tout cela fait un peu redite sur le thème éculé de la magie, de la crédulité et du coup de foudre. Le pauvre Allen semble obéir à la loi des films pairs et impairs, happy end en année paire et unhappy en millésime impair. Est-ce la clé de ses derniers scénarios ?
Avant qu'il ne disparaisse des planches, allez voir enfin "Célimène et le Cardinal" au théâtre Michel. Moins pour un texte qui fleure trop bon le politiquement correct pour être digne du Misanthrope dont il se veut la suite que pour l'excellentissime jeu de Gaëlle Billaut-Danno, une Célimène dont la moindre mimique est parfaite.
Vous pourrez également musarder à Beaubourg pour vous amuser des travaux de Duchamp, de ses origines jusqu'au grand panneau de verre dit "La mariée mise à nu par ses célibataires, même". Ses premiers temps ne furent guère originaux mais, dès le "Nu descendant un escalier", son esprit caustique le fit rejeter par des mouvements d'avant-d'autant plus pontifiants qu'ils doivent vivre en marge des goûts dominants. Ecarté par les cubistes, il choisit avec bonheur d'établir une distance ironique entre son oeuvre et l'ambition élitiste de l'art avant lui. Un urinoir valait bien une Joconde à moustaches. Par la suite, l'hermétisme triompha. Il était sincère, assurément, ce que les centaines de clones surréalisants qui ont travaillé dans sa veine ne furent souvent pas. Il ne faut pas chercher à comprendre Duchamp, juste le considérer comme un gentil garçon qui obéissait fidèlement à la fantaisie de ses obsessions.
Pas loin de là, toujours dans la superbe raffinerie du pompidolisme culturel, vous verrez deux petites expositions sur les plus classiques variations chromatiques de Robert Delaunay ou le souvenir fertile de l'exposition de 1937 sur les Arts et techniques et de ses étonnants pavillons Art Deco et modernistes.
Au cinéma, vous pourrez vous distraire avec les inépuisables jets d'hémoglobine de Fury, l'histoire d'un équipage de char américain qui provoque un carnage chez les nazis ou de John Wick, un méchant garnement qui veut venger son chien et sa voiture et pour cela dessoude, quant à lui, du Russkof à gogo.
A ce propos, nous ferons une petite incise sur la Ford Mustang, qui apparaît de plus en plus souvent dans les films hollywoodiens, réminiscence du temps où l'industrie américaine trônait au sommet du design et de la technique. Dans un film disparu il y a peu des écrans mais très bien maîtrisé graphiquement : "Sin City, j'ai tué pour elle", la Mustang tenait aussi le beau rôle, à peine éclipsée par la Tucker 48, chef d'oeuvre produit en 50 exemplaires seulement avant la faillite de son génial concepteur. Les Américains ont la nostalgie de leur leadership et il serait temps qu'un de nos réalisateurs s'intéresse à la DS. Fin de la parenthèse.
Autre film à l'écran, "Magic in the moonlight", dernier produit de Woody A. Les efforts des distributeurs pour le vanter sont assez cocasses et cela donne des choses comme : "Assurément l'un des trois meilleurs films de Woody de ces sept dernières années" ou encore : "Figure parmi les cinq meilleurs films de W.A. depuis 13 ans et demi".
Bon, tout cela fait un peu redite sur le thème éculé de la magie, de la crédulité et du coup de foudre. Le pauvre Allen semble obéir à la loi des films pairs et impairs, happy end en année paire et unhappy en millésime impair. Est-ce la clé de ses derniers scénarios ?
Avant qu'il ne disparaisse des planches, allez voir enfin "Célimène et le Cardinal" au théâtre Michel. Moins pour un texte qui fleure trop bon le politiquement correct pour être digne du Misanthrope dont il se veut la suite que pour l'excellentissime jeu de Gaëlle Billaut-Danno, une Célimène dont la moindre mimique est parfaite.