Le revers majeur, qui risque d’en entraîner beaucoup d’autres, est venu récemment d’un arrêt de la Cour administrative d’appel de Paris qui a sanctionné la légèreté avec laquelle la ville a modifié les règles d’urbanisme applicables au bois de Boulogne.
Qu’on réalise d’abord que le bois de Boulogne ce sont 840 hectares au cœur de la zone la plus riche de France et l’on comprend tout de suite qu’il ne s’agit pas uniquement du simple « poumon vert » pensé par Haussmann et Alphand. Le bois est moins « mité » de construction que son malheureux pendant de Vincennes mais il est quand même truffé de concessions et bâtiments en tout genre, dont certains sont âprement convoités.
La première attaque en piqué de l’escadrille delanoienne sur le bois de Boulogne eut lieu à l’occasion du renouvellement de la concession de la Croix-Catelan, alias le Racing, qui permit au nouveau maire de se montrer généreux avec Lagardère, avec qui il venait de s’associer dans la pitoyable aventure des J.O 2012. Par parenthèses, Paris devrait aujourd’hui décerner à Tony blair et Sebastian Coe sa médaille de Vermeil pour avoir remporté l’organisation de cette compétition. Avec le retournement du marché immobilier et la crise économique, la réalisation de Paris 2012, dont le dossier fourmillait de bâtiments ruineux à construire comme le « superdôme » de la porte de la Chapelle, provoquerait tout bonnement la faillite de la ville. Ce que Delanoë fait de mieux seraient-ils ses échecs ?
Mais passons ... Après sa désignation, Lagardère a naturellement traîné les pieds pour respecter ses engagements vis-à-vis des anciennes sections sportives du Racing. En les récupérant, il a pourtant obtenu le statut de club omnisports pour son « Lagardère Paris Racing » et, cerise sur le gâteau, la mise à disposition pour 20 ans d’un immeuble de grande valeur rue Eblé qui appartenait en propre au Racing, tout à côté de la tour Eiffel.
Reste que ces fameuses 12 sections sportives et les employés qui les animent sont désormais pieds et poings liés à Lagardère. La colère sourde qui travaille les sportifs et les salariés de l’ex Racing se traduira-t-elle un jour par quelque mouvement social ? Autre épine dans le pied de Lagardère, son projet de couverture partielle et de densification de la Croix Catelan (7 hectares en plein cœur du bois) est aujourd’hui bloqué par la commission des sites, organisme où Delanoë ne peut faire la loi tout seul. Pourvu qu’il le reste !
Le groupe LVMH, autre puissance en excellents termes avec Delanoë, est encore moins chanceux que Lagardère.
On sait que Bernard Arnault a obtenu fissa l’autorisation de construire un bâtiment de 46 mètres de hauteur en plein bois de Boulogne. Les amateurs d’architecture pouvaient, avec beaucoup d’optimisme, espérer en l’immeuble de Gehry, dont il est malheureusement difficile de se faire une idée précise à partir des images et maquettes montrées. Cet optimisme était une façon de conjurer le mauvais sort car ce que Gehry a fait pour l’instant à Paris, à savoir l’ex American Center de Bercy et la misérable fleur dédiée à Sophie Calle sur le pont du Garigliano, est le moins séduisant de toute son œuvre. Peu importe désormais, puisque ce projet est mal parti, du fait de l’annulation des dispositions du plan local d’urbanisme relatives au bois de Boulogne. Cette sanction par le juge fragilise en effet le permis de construire de la fondation LVMH délivré sur le fondement du PLU.
Revenons donc sur ce très important arrêt de la cour administrative d’appel. Il annule le nouveau PLU car ce dernier protège mal le bois contre les constructions, du fait de l’ambigüité de ses termes. Malgré les grandes déclarations de la mairie, ce sont 56.000 mètres carrés de bâti supplémentaires qui pouvaient être construits ! Une excellente explication de ce problème et une présentation de cet arrêt peut être trouvée en cliquant ici. Vous y découvrirez, sous la plume bien informée des auteurs du recours, comment le bâtiment de Gehry est considéré comme n’ayant qu’un étage, malgré ses 46 mètres de haut ! Autre développement intéressant, la façon dont LVMH et la mairie s’y prennent pour intoxiquer l’opinion et les médias en propageant l’idée mensongère que, du fait des recours et de l’annulation du PLU, le bois de Boulogne serait désormais moins bien protégé. Hautement instructif sur la question toujours passionnante du fonctionnement de « la Voix de son maire »®, l’agence de com’ qui s’est emparée de Paris en 2001.
Bref, il va falloir que la ville dépense sans compter en frais d’expertise juridique et d’avocats pour voler au secours de l’homme le plus riche de France. Encore une belle illustration du socialisme parisien …
Evoquons maintenant le véritable jeu de chaises musicales et d’opérations-tiroirs auquel se livre Delanoë à Roland Garros, au stade Hébert et à l’hippodrome d’Auteuil. Une fois encore, la dynamique coordination de défense du bois, animée par le pétillant M. Daoudy, nous épargnera l’effort de tout vous expliquer par le menu. Cliquez ( ici ) pour tout savoir sur ces magouilles. En gros, l’extension de Roland Garros conduit à la colonisation du stade Hébert qui conduit elle-même à l’occupation de l’hippodrome d’Auteuil avec, à chaque fois, le triomphe des intérêts du sport business contre l’intérêt municipal, notamment celui du sport de masse, des écoliers et des simples citoyens. Le tout avec des empiétements sur les espaces verts. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir à la FFT et ses annonceurs ? Le Delanopolis, quant à lui, vous a déjà donné sa solution pour Roland Garros, encore plus d’actualité maintenant que les projets autour du Grand Paris se précisent (voir en cliquant ici).
Reste, dans ce tour d’horizon, à évoquer à nouveau la cruelle affaire de Jean Bouin, où Delanoë tient à dépenser plus de 150 millions d’euros pour satisfaire aux exigences maximalistes de son copain Guazzini. Il paraît que le maire se drape désormais dans son honneur bafoué quand cette affaire est évoquée.
Mais, plutôt que des « grandes scènes du 2 », Delanoë ferait mieux d’expliquer en quoi cet investissement, ruineux par les temps qui courent, présente un intérêt pour Paris, où le rugby professionnel est loin d’être une activité emblématique ou identitaire de la ville ( voir ici). De toute façon, la crise budgétaire et les recours déposés par le concessionnaire évincé avant terme risquent, ici aussi, de tout faire capoter, et ce ne sera que justice.
Finalement, le Far West est bel et bien une contrée sauvage vue de l’Hôtel de ville. En ces temps de redécouverte des cultures indigènes et des écosystèmes menacés, il faut s’en féliciter.
Qu’on réalise d’abord que le bois de Boulogne ce sont 840 hectares au cœur de la zone la plus riche de France et l’on comprend tout de suite qu’il ne s’agit pas uniquement du simple « poumon vert » pensé par Haussmann et Alphand. Le bois est moins « mité » de construction que son malheureux pendant de Vincennes mais il est quand même truffé de concessions et bâtiments en tout genre, dont certains sont âprement convoités.
La première attaque en piqué de l’escadrille delanoienne sur le bois de Boulogne eut lieu à l’occasion du renouvellement de la concession de la Croix-Catelan, alias le Racing, qui permit au nouveau maire de se montrer généreux avec Lagardère, avec qui il venait de s’associer dans la pitoyable aventure des J.O 2012. Par parenthèses, Paris devrait aujourd’hui décerner à Tony blair et Sebastian Coe sa médaille de Vermeil pour avoir remporté l’organisation de cette compétition. Avec le retournement du marché immobilier et la crise économique, la réalisation de Paris 2012, dont le dossier fourmillait de bâtiments ruineux à construire comme le « superdôme » de la porte de la Chapelle, provoquerait tout bonnement la faillite de la ville. Ce que Delanoë fait de mieux seraient-ils ses échecs ?
Mais passons ... Après sa désignation, Lagardère a naturellement traîné les pieds pour respecter ses engagements vis-à-vis des anciennes sections sportives du Racing. En les récupérant, il a pourtant obtenu le statut de club omnisports pour son « Lagardère Paris Racing » et, cerise sur le gâteau, la mise à disposition pour 20 ans d’un immeuble de grande valeur rue Eblé qui appartenait en propre au Racing, tout à côté de la tour Eiffel.
Reste que ces fameuses 12 sections sportives et les employés qui les animent sont désormais pieds et poings liés à Lagardère. La colère sourde qui travaille les sportifs et les salariés de l’ex Racing se traduira-t-elle un jour par quelque mouvement social ? Autre épine dans le pied de Lagardère, son projet de couverture partielle et de densification de la Croix Catelan (7 hectares en plein cœur du bois) est aujourd’hui bloqué par la commission des sites, organisme où Delanoë ne peut faire la loi tout seul. Pourvu qu’il le reste !
Le groupe LVMH, autre puissance en excellents termes avec Delanoë, est encore moins chanceux que Lagardère.
On sait que Bernard Arnault a obtenu fissa l’autorisation de construire un bâtiment de 46 mètres de hauteur en plein bois de Boulogne. Les amateurs d’architecture pouvaient, avec beaucoup d’optimisme, espérer en l’immeuble de Gehry, dont il est malheureusement difficile de se faire une idée précise à partir des images et maquettes montrées. Cet optimisme était une façon de conjurer le mauvais sort car ce que Gehry a fait pour l’instant à Paris, à savoir l’ex American Center de Bercy et la misérable fleur dédiée à Sophie Calle sur le pont du Garigliano, est le moins séduisant de toute son œuvre. Peu importe désormais, puisque ce projet est mal parti, du fait de l’annulation des dispositions du plan local d’urbanisme relatives au bois de Boulogne. Cette sanction par le juge fragilise en effet le permis de construire de la fondation LVMH délivré sur le fondement du PLU.
Revenons donc sur ce très important arrêt de la cour administrative d’appel. Il annule le nouveau PLU car ce dernier protège mal le bois contre les constructions, du fait de l’ambigüité de ses termes. Malgré les grandes déclarations de la mairie, ce sont 56.000 mètres carrés de bâti supplémentaires qui pouvaient être construits ! Une excellente explication de ce problème et une présentation de cet arrêt peut être trouvée en cliquant ici. Vous y découvrirez, sous la plume bien informée des auteurs du recours, comment le bâtiment de Gehry est considéré comme n’ayant qu’un étage, malgré ses 46 mètres de haut ! Autre développement intéressant, la façon dont LVMH et la mairie s’y prennent pour intoxiquer l’opinion et les médias en propageant l’idée mensongère que, du fait des recours et de l’annulation du PLU, le bois de Boulogne serait désormais moins bien protégé. Hautement instructif sur la question toujours passionnante du fonctionnement de « la Voix de son maire »®, l’agence de com’ qui s’est emparée de Paris en 2001.
Bref, il va falloir que la ville dépense sans compter en frais d’expertise juridique et d’avocats pour voler au secours de l’homme le plus riche de France. Encore une belle illustration du socialisme parisien …
Evoquons maintenant le véritable jeu de chaises musicales et d’opérations-tiroirs auquel se livre Delanoë à Roland Garros, au stade Hébert et à l’hippodrome d’Auteuil. Une fois encore, la dynamique coordination de défense du bois, animée par le pétillant M. Daoudy, nous épargnera l’effort de tout vous expliquer par le menu. Cliquez ( ici ) pour tout savoir sur ces magouilles. En gros, l’extension de Roland Garros conduit à la colonisation du stade Hébert qui conduit elle-même à l’occupation de l’hippodrome d’Auteuil avec, à chaque fois, le triomphe des intérêts du sport business contre l’intérêt municipal, notamment celui du sport de masse, des écoliers et des simples citoyens. Le tout avec des empiétements sur les espaces verts. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir à la FFT et ses annonceurs ? Le Delanopolis, quant à lui, vous a déjà donné sa solution pour Roland Garros, encore plus d’actualité maintenant que les projets autour du Grand Paris se précisent (voir en cliquant ici).
Reste, dans ce tour d’horizon, à évoquer à nouveau la cruelle affaire de Jean Bouin, où Delanoë tient à dépenser plus de 150 millions d’euros pour satisfaire aux exigences maximalistes de son copain Guazzini. Il paraît que le maire se drape désormais dans son honneur bafoué quand cette affaire est évoquée.
Mais, plutôt que des « grandes scènes du 2 », Delanoë ferait mieux d’expliquer en quoi cet investissement, ruineux par les temps qui courent, présente un intérêt pour Paris, où le rugby professionnel est loin d’être une activité emblématique ou identitaire de la ville ( voir ici). De toute façon, la crise budgétaire et les recours déposés par le concessionnaire évincé avant terme risquent, ici aussi, de tout faire capoter, et ce ne sera que justice.
Finalement, le Far West est bel et bien une contrée sauvage vue de l’Hôtel de ville. En ces temps de redécouverte des cultures indigènes et des écosystèmes menacés, il faut s’en féliciter.