Fidèle au principe qui consiste à faire payer aux autres son incapacité à tenir son propre budget, la municipalité parisienne vient de nous gratifier d’une nouvelle taxe.
En effet, le stationnement, autrefois gratuit en août, sera désormais payant en 2015. Cette mesure s’ajoute à diverses autres réformes visant à prélever un maximum d’argent à ceux qui commettent le crime de garer leur voiture ailleurs que dans un garage privé. A moins que le vrai crime soit d’avoir une voiture… Ladite mesure vient garnir les différentes hausses de tarifs subies ces derniers mois :
Augmentation du tarif du pass Navigo en zones 1-2-3
Stationnement payant le samedi
Stationnement payant jusqu’à 20h contre 19h auparavant
Triplement du tarif de stationnement résidentiel
Diminution du nombre de places disponibles (avec les conséquences induites en termes d’embouteillages et aussi de pollution atmosphérique)
La ville de Paris a donc besoin d’argent. A la décharge d’Anne Hidalgo, il faut souligner que la mairie de Paris a malheureusement hérité d’une ardoise de 400 millions d’Euros de la précédente équipe municipale. Equipe municipale dont la première adjointe, se nommait… Oh wait: Anne Hidalgo, ça me revient. Les parisiens et les banlieusards sont ainsi cordialement invités à compenser pour la gestion volage de la ville de Paris : tramway des Maréchaux, aménagement des voies sur berge, reconstruction des Halles… Si j’étais sévère, je la ramènerais sur les logements HLM de complaisance des municipalités successives et les emplois plus ou moins fictifs des copains : après tout, il faut bien les financer aussi. Mais n’étant pas sévère, je ne mentionnerai pas ces deux aspects. Jean Roucas avait ses Roucasseries, Anne Hidalgo nous déroule ainsi ses âneries.
En effet, outre le fait que les parisiens et les banlieusards sont largement mis à contribution pour remplir la poche trouée de la ville, on s’aperçoit aisément des contraintes générées par l’arrêt de la gratuité en août, le mois où nombre de gens partent en congés. Quid du paiement du stationnement résidentiel ? On ne peut régler que pour une durée maximale d’une semaine. Autrement dit, tout départ en vacances excédant une durée de 7 jours vous expose à une contravention. Voire à un enlèvement du véhicule avec les dégradations associées, la fourrière parisienne ayant le chic de cabosser les véhicules (la course au chiffre est difficilement compatible avec la délicatesse).
Dans le fond, chaque dirigeant est libre de dérouler la politique qu’il souhaite, fût-elle particulièrement mauvaise. Ainsi va la démocratie : les parisiens ont choisi d’élire une édile peu soucieuse de l’argent public lorsqu’elle était première adjointe de Bertrand Delanoë, son équipe est notamment composé de l’éternel étudiant gréviste Bruno Julliard. Chacun ses choix, je n’ai pas à juger du vote des Parisiens, d’autant plus que je réside dans les Hauts-de-Seine. Je ne suis pas là pour critiquer telle ou telle formation politique, pas non plus là pour dire que telle ou telle personne aurait fait mieux : sur ce dernier point, Dieu seul le sait, pour peu qu’il ait un avis là-dessus. Ce que j’expose, c’est l’incompétence et le mépris affiché par l’actuelle municipalité parisienne. Ce qui est malsain, c’est d’avancer masqué.
La politique de l’équipe municipale est particulièrement insidieuse car, sans le déclarer ouvertement, elle cherche à opposer les gens, monter un prétendu conflit entre piétons et automobilistes (c’est bien connu, les deux sont incompatibles…) par pur clientélisme envers un certain électorat. En effet, 60 % des parisiens n’ont pas de voiture : les 40% de mécréants restant vivent dans l’erreur et en paient le prix. Et comme le dit très bien l’adjoint aux transports de la Mairie, « Je ne suis pas un anti–voiture. Mais j’estime qu’il faut la remettre à sa juste place ». Et visiblement, sa juste place a un juste prix, injustement élevé. Donc, même si la municipalité ne l’exprime jamais ouvertement, c’est bien un dessein autophobe et une politique d’exclusion de l’automobile qui est menée. Les parisiens et les banlieusards apprécieront, leur liberté de voyager et leurs temps de transport en sont ravis. Et la municipalité n’a manifestement pas le courage d’exprimer clairement ses ambitions.
Doit-on rappeler à la bien-pensance des beaux quartiers que les gens ne prennent pas leur voiture au seul motif d’emmerder le monde ? Une voiture a un coût, non négligeable qui plus est, et je doute sincèrement que la plèbe se prive des joies du RER B et de ses « moments de grâce » pour subir égoïstement les embouteillages et embêter une poignée de bobos. Une simple illustration ? Considérons une citadine populaire (Clio, C3, 208, Fiesta…). Entre son prix de vente (15 k€ en moyenne) et la dépréciation sur 3 ans (-6000€ à la louche), ajoutons un train de pneus à changer (80€ l’unité), une assurance annuelle de 600€, 100€ d’essence par mois et 100 € de parking (je suis gentil). Et je vous fais grâce du coût des révisions. On obtient une dépense mensuelle de 430€ pour l’automobiliste. Sachant que le salaire médian était de 1712 € (dixit Europe 1) et connaissant le prix des loyers en Île de France, il est assez aisé d’en conclure que l’automobile représente une dépense conséquente pour une personne ou une famille. Et bien souvent aussi une nécessité.
Rouler en voiture n’est pas un choix anodin et les gens ne le font pas dans le simple but de contrarier la Maire de Paris. Quant aux arguments reprochant à l’automobile de polluer, ce serait faire affront à la science, au progrès technique et aux drastiques diminutions des émissions nocives liées aux diverses normes de dépollutions (la norme Euro 6 qui sera obligatoire en septembre est par ailleurs particulièrement sévère). Peu d’industries peuvent en dire autant. L’industrie des promesses électorales en moins.
Cette déconnexion des réalités du terrain est par ailleurs exacerbée par la communication de l’équipe municipale. Il suffit de se rendre sur la page Facebook de Paris pour voir le mépris qui fait office de réponse aux interrogations des internautes. A titre d’exemple, à la remarque pertinente de l’un d’entre eux concernant le paiement du stationnement résidentiel lorsque l’on est en vacances, la ville de Paris a fourni la réponse suivante* : « pour une durée de stationnement supérieure à 7 jours, vous pouvez utiliser les capacités de stationnement hors voie publique (parcs de stationnement souterrains, des immeubles privés, garages commerciaux). Bonne journée ». A propos de journée, celle-ci tourne autour de 30€ dans les parkings parisiens ! Je vous laisse faire vos comptes à la semaine et mesurer la suffisance de la réponse faite par la ville de Paris. A la décharge de leur community manager, j’imagine qu’il n’est pas simple de défendre l’indéfendable. La suppression de la gratuité du stationnement en août est certes une contrainte, mais elle vient s’ajouter à une longue liste, ce qui rend la pilule bien amère.
Doit-on baser sa politique sur le mépris des administrés et des banlieusards ? Doit-on systématiquement opposer les gens afin que les querelles l’emportent sur le fond ? Doit-on sombrer dans une course à la bêtise politique ? Doit-on nécessairement faire payer les gens plutôt que de s’efforcer d’avoir une gestion Lean, au juste nécessaire, de ses finances ? J’ai mon avis sur la question, l’équipe municipale parisienne également. Visiblement, nos avis divergent. Et comme disait Desproges : « diverge, ça fait beaucoup ». A méditer ce mois d’août ou le 27 septembre prochain, qui sera la première journée « sans voiture » de Paris.
Lire aussi ICI.
En effet, le stationnement, autrefois gratuit en août, sera désormais payant en 2015. Cette mesure s’ajoute à diverses autres réformes visant à prélever un maximum d’argent à ceux qui commettent le crime de garer leur voiture ailleurs que dans un garage privé. A moins que le vrai crime soit d’avoir une voiture… Ladite mesure vient garnir les différentes hausses de tarifs subies ces derniers mois :
Augmentation du tarif du pass Navigo en zones 1-2-3
Stationnement payant le samedi
Stationnement payant jusqu’à 20h contre 19h auparavant
Triplement du tarif de stationnement résidentiel
Diminution du nombre de places disponibles (avec les conséquences induites en termes d’embouteillages et aussi de pollution atmosphérique)
La ville de Paris a donc besoin d’argent. A la décharge d’Anne Hidalgo, il faut souligner que la mairie de Paris a malheureusement hérité d’une ardoise de 400 millions d’Euros de la précédente équipe municipale. Equipe municipale dont la première adjointe, se nommait… Oh wait: Anne Hidalgo, ça me revient. Les parisiens et les banlieusards sont ainsi cordialement invités à compenser pour la gestion volage de la ville de Paris : tramway des Maréchaux, aménagement des voies sur berge, reconstruction des Halles… Si j’étais sévère, je la ramènerais sur les logements HLM de complaisance des municipalités successives et les emplois plus ou moins fictifs des copains : après tout, il faut bien les financer aussi. Mais n’étant pas sévère, je ne mentionnerai pas ces deux aspects. Jean Roucas avait ses Roucasseries, Anne Hidalgo nous déroule ainsi ses âneries.
En effet, outre le fait que les parisiens et les banlieusards sont largement mis à contribution pour remplir la poche trouée de la ville, on s’aperçoit aisément des contraintes générées par l’arrêt de la gratuité en août, le mois où nombre de gens partent en congés. Quid du paiement du stationnement résidentiel ? On ne peut régler que pour une durée maximale d’une semaine. Autrement dit, tout départ en vacances excédant une durée de 7 jours vous expose à une contravention. Voire à un enlèvement du véhicule avec les dégradations associées, la fourrière parisienne ayant le chic de cabosser les véhicules (la course au chiffre est difficilement compatible avec la délicatesse).
Dans le fond, chaque dirigeant est libre de dérouler la politique qu’il souhaite, fût-elle particulièrement mauvaise. Ainsi va la démocratie : les parisiens ont choisi d’élire une édile peu soucieuse de l’argent public lorsqu’elle était première adjointe de Bertrand Delanoë, son équipe est notamment composé de l’éternel étudiant gréviste Bruno Julliard. Chacun ses choix, je n’ai pas à juger du vote des Parisiens, d’autant plus que je réside dans les Hauts-de-Seine. Je ne suis pas là pour critiquer telle ou telle formation politique, pas non plus là pour dire que telle ou telle personne aurait fait mieux : sur ce dernier point, Dieu seul le sait, pour peu qu’il ait un avis là-dessus. Ce que j’expose, c’est l’incompétence et le mépris affiché par l’actuelle municipalité parisienne. Ce qui est malsain, c’est d’avancer masqué.
La politique de l’équipe municipale est particulièrement insidieuse car, sans le déclarer ouvertement, elle cherche à opposer les gens, monter un prétendu conflit entre piétons et automobilistes (c’est bien connu, les deux sont incompatibles…) par pur clientélisme envers un certain électorat. En effet, 60 % des parisiens n’ont pas de voiture : les 40% de mécréants restant vivent dans l’erreur et en paient le prix. Et comme le dit très bien l’adjoint aux transports de la Mairie, « Je ne suis pas un anti–voiture. Mais j’estime qu’il faut la remettre à sa juste place ». Et visiblement, sa juste place a un juste prix, injustement élevé. Donc, même si la municipalité ne l’exprime jamais ouvertement, c’est bien un dessein autophobe et une politique d’exclusion de l’automobile qui est menée. Les parisiens et les banlieusards apprécieront, leur liberté de voyager et leurs temps de transport en sont ravis. Et la municipalité n’a manifestement pas le courage d’exprimer clairement ses ambitions.
Doit-on rappeler à la bien-pensance des beaux quartiers que les gens ne prennent pas leur voiture au seul motif d’emmerder le monde ? Une voiture a un coût, non négligeable qui plus est, et je doute sincèrement que la plèbe se prive des joies du RER B et de ses « moments de grâce » pour subir égoïstement les embouteillages et embêter une poignée de bobos. Une simple illustration ? Considérons une citadine populaire (Clio, C3, 208, Fiesta…). Entre son prix de vente (15 k€ en moyenne) et la dépréciation sur 3 ans (-6000€ à la louche), ajoutons un train de pneus à changer (80€ l’unité), une assurance annuelle de 600€, 100€ d’essence par mois et 100 € de parking (je suis gentil). Et je vous fais grâce du coût des révisions. On obtient une dépense mensuelle de 430€ pour l’automobiliste. Sachant que le salaire médian était de 1712 € (dixit Europe 1) et connaissant le prix des loyers en Île de France, il est assez aisé d’en conclure que l’automobile représente une dépense conséquente pour une personne ou une famille. Et bien souvent aussi une nécessité.
Rouler en voiture n’est pas un choix anodin et les gens ne le font pas dans le simple but de contrarier la Maire de Paris. Quant aux arguments reprochant à l’automobile de polluer, ce serait faire affront à la science, au progrès technique et aux drastiques diminutions des émissions nocives liées aux diverses normes de dépollutions (la norme Euro 6 qui sera obligatoire en septembre est par ailleurs particulièrement sévère). Peu d’industries peuvent en dire autant. L’industrie des promesses électorales en moins.
Cette déconnexion des réalités du terrain est par ailleurs exacerbée par la communication de l’équipe municipale. Il suffit de se rendre sur la page Facebook de Paris pour voir le mépris qui fait office de réponse aux interrogations des internautes. A titre d’exemple, à la remarque pertinente de l’un d’entre eux concernant le paiement du stationnement résidentiel lorsque l’on est en vacances, la ville de Paris a fourni la réponse suivante* : « pour une durée de stationnement supérieure à 7 jours, vous pouvez utiliser les capacités de stationnement hors voie publique (parcs de stationnement souterrains, des immeubles privés, garages commerciaux). Bonne journée ». A propos de journée, celle-ci tourne autour de 30€ dans les parkings parisiens ! Je vous laisse faire vos comptes à la semaine et mesurer la suffisance de la réponse faite par la ville de Paris. A la décharge de leur community manager, j’imagine qu’il n’est pas simple de défendre l’indéfendable. La suppression de la gratuité du stationnement en août est certes une contrainte, mais elle vient s’ajouter à une longue liste, ce qui rend la pilule bien amère.
Doit-on baser sa politique sur le mépris des administrés et des banlieusards ? Doit-on systématiquement opposer les gens afin que les querelles l’emportent sur le fond ? Doit-on sombrer dans une course à la bêtise politique ? Doit-on nécessairement faire payer les gens plutôt que de s’efforcer d’avoir une gestion Lean, au juste nécessaire, de ses finances ? J’ai mon avis sur la question, l’équipe municipale parisienne également. Visiblement, nos avis divergent. Et comme disait Desproges : « diverge, ça fait beaucoup ». A méditer ce mois d’août ou le 27 septembre prochain, qui sera la première journée « sans voiture » de Paris.
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