Nous vous avons à plusieurs reprises expliqué, documents à l'appui, comment Unibail s'est mis en situation de profiter de l'incurie de la gestion du réaménagement des Halles par Delanoë : rafraîchissez-vous la mémoire en cliquant ici.
On apprécie mieux, depuis une semaine, pourquoi ce groupe salive autant devant cette braderie municipale. Guillaume Poitrinal, son P-DG, a présenté des résultats pour 2009 pas jojos : 1,47 milliard d'euros de pertes après 1,11 milliard en 2008. Ce déficit s'explique en partie par l'application de nouvelles règles comptables que l'entreprise critique aujourd'hui mais qui, disent les analystes financiers, l'ont bien arrangé dans le passé : " en période faste, ces normes ont permis d'afficher des bénéfices mirobolants, tout aussi factices". Poitrinal milite aujourd'hui pour revenir aux anciens standards. Ben tiens !
Mais il y a des facteurs plus profonds à ces difficultés : la crise bien sûr, mais aussi le vieillissement de ses centres commerciaux. L'activité "centre commercial", la plus importante avec les bureaux, stagne. Leur fréquentation patine, avec un repli de 1, 9 % des ventes des enseignes. Le groupe entend réagir. "La crise accélère le changement de comportement de nos clients, et rend plus urgente mais aussi plus facile la métamorphose de nos grands centres ; 50 % d'entre eux vont être repensés", indique Poitrinal. Traduction : la rénovation des centres commerciaux nécessite des investissements qui seront toutefois facilités par le fait que le chiffre d'affaires des locataires est en berne et qu'ils seront moins exigeants face aux travaux envisagés et à leurs nuisances.
Et l'on cerne tout à coup mieux ce qui se passe aux Halles, un centre qui n'a pas connu de refonte lourde depuis longtemps : Unibail serait de toute façon conduit à y investir fortement mais, par miracle, la mairie lance au même moment un projet qui va lui faire prendre à charge l'essentiel du coût de l'opération. Cerise sur le gâteau, le groupe négocie la pleine propriété des lieux, dont il n'est jusqu'à présent que locataire à long terme. Si les Parisiens ne réagissent pas, l'amateurisme delanoesque et son calendrier de travaux purement politique va donc avoir un effet d'aubaine particulièrement juteux pour Unibail. Une municipalité gérée avec deux sous de bon sens différerait l'opération jusqu'à ce qu'Unibail soit contraint de montrer ses vraies préférences et de révéler l'intérêt qu'il trouve à l'opération.
A ce sujet, l'association Accomplir, dans sa dernière lettre d'information ( voir en cliquant ici) , relève une perle dans le rapport de la commission d'enquête publique rendu public récemment : "il n'y a pas de contribution financière d’Unibail à la réalisation de l’opération ; les discussions avec la Ville de Paris concernent uniquement les échanges ou achats fonciers ». Voilà donc la preuve écrite que la contribution du groupe est réduite au strict minimum.
Que les actionnaires d'Unibail ne s'inquiètent pas : malgré ces perspectives incertaines, le dividende par action distribué va passer de 7, 50 euros à 8 euros cette année.
On apprécie mieux, depuis une semaine, pourquoi ce groupe salive autant devant cette braderie municipale. Guillaume Poitrinal, son P-DG, a présenté des résultats pour 2009 pas jojos : 1,47 milliard d'euros de pertes après 1,11 milliard en 2008. Ce déficit s'explique en partie par l'application de nouvelles règles comptables que l'entreprise critique aujourd'hui mais qui, disent les analystes financiers, l'ont bien arrangé dans le passé : " en période faste, ces normes ont permis d'afficher des bénéfices mirobolants, tout aussi factices". Poitrinal milite aujourd'hui pour revenir aux anciens standards. Ben tiens !
Mais il y a des facteurs plus profonds à ces difficultés : la crise bien sûr, mais aussi le vieillissement de ses centres commerciaux. L'activité "centre commercial", la plus importante avec les bureaux, stagne. Leur fréquentation patine, avec un repli de 1, 9 % des ventes des enseignes. Le groupe entend réagir. "La crise accélère le changement de comportement de nos clients, et rend plus urgente mais aussi plus facile la métamorphose de nos grands centres ; 50 % d'entre eux vont être repensés", indique Poitrinal. Traduction : la rénovation des centres commerciaux nécessite des investissements qui seront toutefois facilités par le fait que le chiffre d'affaires des locataires est en berne et qu'ils seront moins exigeants face aux travaux envisagés et à leurs nuisances.
Et l'on cerne tout à coup mieux ce qui se passe aux Halles, un centre qui n'a pas connu de refonte lourde depuis longtemps : Unibail serait de toute façon conduit à y investir fortement mais, par miracle, la mairie lance au même moment un projet qui va lui faire prendre à charge l'essentiel du coût de l'opération. Cerise sur le gâteau, le groupe négocie la pleine propriété des lieux, dont il n'est jusqu'à présent que locataire à long terme. Si les Parisiens ne réagissent pas, l'amateurisme delanoesque et son calendrier de travaux purement politique va donc avoir un effet d'aubaine particulièrement juteux pour Unibail. Une municipalité gérée avec deux sous de bon sens différerait l'opération jusqu'à ce qu'Unibail soit contraint de montrer ses vraies préférences et de révéler l'intérêt qu'il trouve à l'opération.
A ce sujet, l'association Accomplir, dans sa dernière lettre d'information ( voir en cliquant ici) , relève une perle dans le rapport de la commission d'enquête publique rendu public récemment : "il n'y a pas de contribution financière d’Unibail à la réalisation de l’opération ; les discussions avec la Ville de Paris concernent uniquement les échanges ou achats fonciers ». Voilà donc la preuve écrite que la contribution du groupe est réduite au strict minimum.
Que les actionnaires d'Unibail ne s'inquiètent pas : malgré ces perspectives incertaines, le dividende par action distribué va passer de 7, 50 euros à 8 euros cette année.