Le nom de sa charte pour « le droit fondamental des citoyens à accéder aux savoirs » n'était pas du goût de l’équipe d’Anne Hidalgo
L’ABF, l’Association des Bibliothécaires de France, pensait bien faire en dénommant du doux nom de Bib’lib sa charte pour le « droit fondamental des citoyens à accéder à l'information et aux savoirs par les bibliothèques ». Mais cette appellation n’était pas vraiment du goût de la Ville de Paris. Au point de lui envoyer ses avocats. Un courrier qui a amené en retour une réponse cinglante de la part de la présidente de l’ABF, Anne Verneuil.
« J’ai pris connaissance de votre courrier, dans lequel vous relevez la similitude du nom de notre Charte, Bib’lib, avec la marque que vous avez déposée pour votre service de location de vélos et de voitures. Je vous avoue qu’avec les membres du bureau national de l’ABF, nous avons été particulièrement surpris par votre démarche ». On le serait à moins. Surtout venant d’une mairie qui s’autoproclame progressiste.
Et l’ABF de renvoyer la municipalité parisienne dans ses cordes. « Vous nous parlez de marque, alors que Bib’lib est une charte émise par une association d’intérêt public, énonçant des principes de liberté et d’égalité d’accès à l’information » Une notion qui visiblement dépasse l’équipe dirigée par Anne Hidalgo.
« L’ABF n’a jamais eu l’intention d’en faire une marque, ce qui serait assez contraire à l’esprit de la charte. Il existe 158 marques déposées à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) contenant le terme « LIB », mais l’usage que nous faisons de Bib’Lib reste tout à fait hors de la vie des affaires et le risque de confusion dans l’esprit du public est très loin d’être avéré dans ce cas » précise en plein dans le lib l’association.
Une ironie qui se glisse même dans son lancer de carton d'invitation « Je me permets d’ailleurs d’inviter la ville de Paris, avec qui nous conduisons régulièrement des actions en partenariat, à adhérer à cette charte pour son réseau de bibliothèques, ce qui soulignerait sa volonté politique d’encourager cette égalité d’accès à l’information si chère à l’ABF ».
Humm, vu la paupérisation du réseau municipal parisien (diminution d’horaire, état des bâtiments, baisse des effectifs et des budgets d’acquisition) il faudra sûrement faire appel à quelques mécènes comme Decaux ou Boloré, les capitaines d’industrie en charge de Vélib’ et Autolib’. Restera alors à trouver une appellation à ces futures bibliothèques de la capitale. On aurait bien un petit nom en tête.
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