Il y a 300 ans, le 1er septembre 1715, Louis XIV mourait. Il aura régné 72 ans. Un record aujourd’hui encore inégalé au sein des cours européennes. Si ce long règne fut l’occasion pour le souverain français de mettre en exergue son amour de la culture et son sens d’un esthétisme résolument moderne pour l’époque (notamment sur le plan architectural avec le Château de Versailles), le reste de son action politique aura été la pire qui soit.
Outre son autoritarisme anti-fronde et anti-protestant, c’est sur le plan économique que la politique de LOUIS XIV demeurera à jamais une catastrophe. Marquée par un malthusianisme économique destructeur, elle aura plongé pour plusieurs siècles la France dans une pauvreté latente qui provoquera la révolution française.
C’est d’abord l’agriculture, secteur majeur de l’économie à l’époque, qui était gangrénée par une sous-productivité chronique aggravée par un climat particulièrement glacial. C’est l’arrogance, l’incapacité à appliquer les méthodes de production de l’agriculture du nord protestant de l’Europe qui conduisirent à la famine. Cette dernière fit à elle-seule 1.300.000 morts (soit autant que le nombre de morts français de la guerre 14-18) lors de l’hiver 1693-1694 et 600.000 morts lors de l’hiver 1709, pour une population à l’époque de seulement 20 millions d'habitants.
Comme l’expliquait de manière admirable l’homme politique et académicien Alain PEYREFITTE dans son livre LE MAL FRANÇAIS édité chez PLON, les Français furent les premiers à pratiquer, dès le 17ème siècle, la contraception naturelle pour faire face au manque chronique de nourriture. La France, premier peuple d’Europe en nombres d’habitants, fut ainsi, par la suite, dépassée en nombre d’habitants par le Royaume-Uni et les populations germanophones. Et alors que les territoires côtiers français connaissaient un certain dynamisme, par ordonnance royale, des pêcheries bretonnes furent fermées. Seule raison invoquée : trop nombreuses alors que les mers regorgeaient de poissons.
Autre exemple, toujours dans le secteur de la pêche. Ce sont les ports de la région de Bayeux (Calvados) qui se voyaient contraints de respecter des horaires précis de criée au cours de laquelle ne devait être vendue qu’une certaine quantité de poissons dont les espèces étaient définies à l’avance. Quant à la fabrication de textiles, secteur en plein boom à l’époque, elle relevait du parcours du combattant.
Les ordonnances royales ne permettaient en fait que la production de produits haut de gamme, avec des normes bien précises et contraignantes, alors qu’existait une forte demande de produits bas de gamme que les Français importaient, obligés, de Grande-Bretagne et de Hollande.
300 ans plus tard, l’actuel Maire de Paris, Anne HIDALGO, écrit une lettre au Ministre de l’Economie, Emmanuel MACRON, en date du 4 septembre dernier. Cette femme, bureaucrate et retraitée anticipée de la fonction publique, membre du PARTI SOCIALISTE au pouvoir, a pris un positionnement particulièrement à gauche, en soutenant notamment le référendum anti-austérité du gouvernement grec d’extrême gauche SYRIZA de l’été dernier qui, malgré un non massif aux réformes imposées par les créanciers du pays, passera rapidement aux oubliettes face au risque de sortie de la Grèce de l’Euro.
Dans la même lignée, elle soutient l’aile gauche de son parti qui dénonce une soi-disant dérive libérale du gouvernement VALLS. En lisant sa lettre à Emmanuel MACRON, on est frappé par le raisonnement qui y prévaut, si proche de celui de l’époque des bureaux (terme qui donnera celui de « bureaucratie ») et de leur souverain de droit divin, LOUIS XIV.
On y voit d’abord la volonté atavique de refuser ce qui vient de l’étranger, porteur d’ « indifférenciation et (de) standardisation des grandes-villes monde », comme on refusait autre fois les méthodes de production agricole ou de fabrication de tissus du nord protestant de l’Europe.
Seulement, on voit mal en quoi l’ouverture le dimanche de grands centres commerciaux qui existent depuis des décennies enlèverait sa spécificité à Paris, d’autant que c’est à Paris que le premier centre commercial au monde a été ouvert par BOUCICAUT. C’était sous NAPOLEON III, un des rares grands modernisateurs de la France, et c’est toujours LE BON MARCHE.
Les immeubles haussmanniens seront toujours là. Le centre historique de Paris, lui aussi, si spécifique, si caractéristique de l’histoire architecturale millénaire française. En revanche, on voit bien en quoi la construction de la TOUR TRIANGLE dénaturera la vue sur le Paris historique si chère aux touristes et bien sûr aux Parisiens. On s’énerve de voir des édifices du XVIIIème et du XIXème siècles de la rue de Rivoli détruits au profit des projets immobiliers de l’oligarque ARNAULT et de son architecte japonais. Tous les éléments de la mondialisation que notre chère adoratrice de l’extrême gauche grecque déteste tant ne seraient-ils pas réunis en l’espèce ?
Pire encore, comment peut-on laisser LES HALLES, centre historique du Paris éternel, avec un projet de rustine architecturale qu’est LA CANOPEE, sur un édifice primaire aussi laid, tout cela pour ne pas nuire aux intérêts commerciaux de la société UNIBAIL, copropriétaire avec la Mairie de Paris du Centre commercial implanté sur le site ? En l’occurrence, n’est-ce pas céder aux intérêts financiers de ceux qui profitent de la mondialisation, notamment de l’arrivée de touristes des pays en voie de développement qui s’enfouissent dans le centre commercial des HALLES pour satisfaire un besoin … CONSUMERISTE (comme l’écrit péjorativement Anne HIDALGO dans sa lettre) ?
Mais l’argument suprême de notre maire SYRIZA est que l’ouverture des magasins le dimanche va nuire aux « artisans et commerçants », au « commerce de proximité », dans un Paris voué à la « qualité » et à l’industrie de la mode.
Ici, on en est plein délire paranoïaque, pleine crise de malthusianisme économique aigue, très socialiste à vrai dire. Comme sous LOUIS XIV avec les pêcheries bretonnes, on pense qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, que l’offre ne créé pas la demande. Quelle erreur ! L’ouverture des grands commerces le dimanche fera sortir les Parisiens de chez eux, rester les touristes étrangers à Paris au lieu de prendre l’EUROSTAR pour aller faire du shopping à Londres. Cette ouverture dominicale attira le chaland et tout le monde en profitera, grands comme petits, avec une augmentation du pouvoir d’achat des salariés au passage.
Et si le petit commerce, dont Anne HIDALGO se veut la protectrice, souffre déjà aujourd’hui à Paris, c’est à cause de sa politique en matière de circulation automobile, des taxes nationales comme locales qui font que la France a la fiscalité la plus lourde au monde. Qu’elle aille vivre quelques mois à Londres et Milan. Elle verra comment se marient à merveilles ouverture le dimanche de tous les commerces et dynamisme économique et culturel (y compris dans le secteur du luxe).
Le fantasme n’est pas celui du ministre de l’économie mais le sien, celui d’une France de commerçants et artisans « gagne petit », comme l’écrivait l’historien et résistant Marc BLOCH dans son livre L’ETRANGE DEFAITE (publié aux Editions FOLIO et écrit en 1940 au lendemain de la défaite des troupes françaises face à l’Allemagne), incapables de se développer et effrayés par la concurrence.
Comment s’étonner dans ces conditions, avec une telle politique anti-business, que la France, avec comme tête de pont Paris, soit la première destination touristique au monde mais ne bénéficie que du neuvième panier moyen de dépenses, toujours au rang mondial, par touriste ?
Pas étonnant non plus que le secrétaire général de l’OCDE, le mexicain Angel GURRIA, qui connaît bien Paris pour y travailler et y vivre, le siège étant parisien, estime que le potentiel économique de la ville lumière est « sous-développé ». Enfin, on savait notre édile parisien fâché avec l’Histoire. Elle qui affirmait il y a peu que le FRONT NATIONAL avait collaboré sous l’occupation allemande alors qu’il n’a été créé qu’en 1972.
Mais avec les termes de sa lettre à Emmanuel MACRON, on atteint un niveau d’incompétence historique, politique voire culturelle important : «une histoire institutionnelle française qui repose sur la décentralisation ». Or, s’il y a bien un domaine où la France a toujours été en retard sur ses voisins européens, c’est la décentralisation. La France a toujours été un pays très centralisé, avec un pouvoir souvent autoritaire. C’est ce que démontre d’ailleurs très bien Lionel JOSPIN dans son livre LE MAL NAPOLEONIEN publié au SEUIL.
Au fait, Anne HIDALGO sait-elle que Paris était géré directement par l’Etat jusqu’en 1976 ?
Outre son autoritarisme anti-fronde et anti-protestant, c’est sur le plan économique que la politique de LOUIS XIV demeurera à jamais une catastrophe. Marquée par un malthusianisme économique destructeur, elle aura plongé pour plusieurs siècles la France dans une pauvreté latente qui provoquera la révolution française.
C’est d’abord l’agriculture, secteur majeur de l’économie à l’époque, qui était gangrénée par une sous-productivité chronique aggravée par un climat particulièrement glacial. C’est l’arrogance, l’incapacité à appliquer les méthodes de production de l’agriculture du nord protestant de l’Europe qui conduisirent à la famine. Cette dernière fit à elle-seule 1.300.000 morts (soit autant que le nombre de morts français de la guerre 14-18) lors de l’hiver 1693-1694 et 600.000 morts lors de l’hiver 1709, pour une population à l’époque de seulement 20 millions d'habitants.
Comme l’expliquait de manière admirable l’homme politique et académicien Alain PEYREFITTE dans son livre LE MAL FRANÇAIS édité chez PLON, les Français furent les premiers à pratiquer, dès le 17ème siècle, la contraception naturelle pour faire face au manque chronique de nourriture. La France, premier peuple d’Europe en nombres d’habitants, fut ainsi, par la suite, dépassée en nombre d’habitants par le Royaume-Uni et les populations germanophones. Et alors que les territoires côtiers français connaissaient un certain dynamisme, par ordonnance royale, des pêcheries bretonnes furent fermées. Seule raison invoquée : trop nombreuses alors que les mers regorgeaient de poissons.
Autre exemple, toujours dans le secteur de la pêche. Ce sont les ports de la région de Bayeux (Calvados) qui se voyaient contraints de respecter des horaires précis de criée au cours de laquelle ne devait être vendue qu’une certaine quantité de poissons dont les espèces étaient définies à l’avance. Quant à la fabrication de textiles, secteur en plein boom à l’époque, elle relevait du parcours du combattant.
Les ordonnances royales ne permettaient en fait que la production de produits haut de gamme, avec des normes bien précises et contraignantes, alors qu’existait une forte demande de produits bas de gamme que les Français importaient, obligés, de Grande-Bretagne et de Hollande.
300 ans plus tard, l’actuel Maire de Paris, Anne HIDALGO, écrit une lettre au Ministre de l’Economie, Emmanuel MACRON, en date du 4 septembre dernier. Cette femme, bureaucrate et retraitée anticipée de la fonction publique, membre du PARTI SOCIALISTE au pouvoir, a pris un positionnement particulièrement à gauche, en soutenant notamment le référendum anti-austérité du gouvernement grec d’extrême gauche SYRIZA de l’été dernier qui, malgré un non massif aux réformes imposées par les créanciers du pays, passera rapidement aux oubliettes face au risque de sortie de la Grèce de l’Euro.
Dans la même lignée, elle soutient l’aile gauche de son parti qui dénonce une soi-disant dérive libérale du gouvernement VALLS. En lisant sa lettre à Emmanuel MACRON, on est frappé par le raisonnement qui y prévaut, si proche de celui de l’époque des bureaux (terme qui donnera celui de « bureaucratie ») et de leur souverain de droit divin, LOUIS XIV.
On y voit d’abord la volonté atavique de refuser ce qui vient de l’étranger, porteur d’ « indifférenciation et (de) standardisation des grandes-villes monde », comme on refusait autre fois les méthodes de production agricole ou de fabrication de tissus du nord protestant de l’Europe.
Seulement, on voit mal en quoi l’ouverture le dimanche de grands centres commerciaux qui existent depuis des décennies enlèverait sa spécificité à Paris, d’autant que c’est à Paris que le premier centre commercial au monde a été ouvert par BOUCICAUT. C’était sous NAPOLEON III, un des rares grands modernisateurs de la France, et c’est toujours LE BON MARCHE.
Les immeubles haussmanniens seront toujours là. Le centre historique de Paris, lui aussi, si spécifique, si caractéristique de l’histoire architecturale millénaire française. En revanche, on voit bien en quoi la construction de la TOUR TRIANGLE dénaturera la vue sur le Paris historique si chère aux touristes et bien sûr aux Parisiens. On s’énerve de voir des édifices du XVIIIème et du XIXème siècles de la rue de Rivoli détruits au profit des projets immobiliers de l’oligarque ARNAULT et de son architecte japonais. Tous les éléments de la mondialisation que notre chère adoratrice de l’extrême gauche grecque déteste tant ne seraient-ils pas réunis en l’espèce ?
Pire encore, comment peut-on laisser LES HALLES, centre historique du Paris éternel, avec un projet de rustine architecturale qu’est LA CANOPEE, sur un édifice primaire aussi laid, tout cela pour ne pas nuire aux intérêts commerciaux de la société UNIBAIL, copropriétaire avec la Mairie de Paris du Centre commercial implanté sur le site ? En l’occurrence, n’est-ce pas céder aux intérêts financiers de ceux qui profitent de la mondialisation, notamment de l’arrivée de touristes des pays en voie de développement qui s’enfouissent dans le centre commercial des HALLES pour satisfaire un besoin … CONSUMERISTE (comme l’écrit péjorativement Anne HIDALGO dans sa lettre) ?
Mais l’argument suprême de notre maire SYRIZA est que l’ouverture des magasins le dimanche va nuire aux « artisans et commerçants », au « commerce de proximité », dans un Paris voué à la « qualité » et à l’industrie de la mode.
Ici, on en est plein délire paranoïaque, pleine crise de malthusianisme économique aigue, très socialiste à vrai dire. Comme sous LOUIS XIV avec les pêcheries bretonnes, on pense qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, que l’offre ne créé pas la demande. Quelle erreur ! L’ouverture des grands commerces le dimanche fera sortir les Parisiens de chez eux, rester les touristes étrangers à Paris au lieu de prendre l’EUROSTAR pour aller faire du shopping à Londres. Cette ouverture dominicale attira le chaland et tout le monde en profitera, grands comme petits, avec une augmentation du pouvoir d’achat des salariés au passage.
Et si le petit commerce, dont Anne HIDALGO se veut la protectrice, souffre déjà aujourd’hui à Paris, c’est à cause de sa politique en matière de circulation automobile, des taxes nationales comme locales qui font que la France a la fiscalité la plus lourde au monde. Qu’elle aille vivre quelques mois à Londres et Milan. Elle verra comment se marient à merveilles ouverture le dimanche de tous les commerces et dynamisme économique et culturel (y compris dans le secteur du luxe).
Le fantasme n’est pas celui du ministre de l’économie mais le sien, celui d’une France de commerçants et artisans « gagne petit », comme l’écrivait l’historien et résistant Marc BLOCH dans son livre L’ETRANGE DEFAITE (publié aux Editions FOLIO et écrit en 1940 au lendemain de la défaite des troupes françaises face à l’Allemagne), incapables de se développer et effrayés par la concurrence.
Comment s’étonner dans ces conditions, avec une telle politique anti-business, que la France, avec comme tête de pont Paris, soit la première destination touristique au monde mais ne bénéficie que du neuvième panier moyen de dépenses, toujours au rang mondial, par touriste ?
Pas étonnant non plus que le secrétaire général de l’OCDE, le mexicain Angel GURRIA, qui connaît bien Paris pour y travailler et y vivre, le siège étant parisien, estime que le potentiel économique de la ville lumière est « sous-développé ». Enfin, on savait notre édile parisien fâché avec l’Histoire. Elle qui affirmait il y a peu que le FRONT NATIONAL avait collaboré sous l’occupation allemande alors qu’il n’a été créé qu’en 1972.
Mais avec les termes de sa lettre à Emmanuel MACRON, on atteint un niveau d’incompétence historique, politique voire culturelle important : «une histoire institutionnelle française qui repose sur la décentralisation ». Or, s’il y a bien un domaine où la France a toujours été en retard sur ses voisins européens, c’est la décentralisation. La France a toujours été un pays très centralisé, avec un pouvoir souvent autoritaire. C’est ce que démontre d’ailleurs très bien Lionel JOSPIN dans son livre LE MAL NAPOLEONIEN publié au SEUIL.
Au fait, Anne HIDALGO sait-elle que Paris était géré directement par l’Etat jusqu’en 1976 ?