Pourquoi Delanoë a-t-il pris le risque de contribuer au sauvetage judiciaire de Chirac ?
Nos lecteurs auront, ce n'est pas une surprise, du mal à croire au roman à l'eau de rose d'un maire qui ne cherche qu'à défendre les intérêts financiers des Parisiens et qui est mû par un idéal de justice et non de vengeance.
Alors que Delanoë a gaspillé et continue de dilapider des centaines de millions d'euros dans des projets funestes, inutiles et dispendieux (travaux de voirie, 104, Jean Bouin, Louxor, faveurs à Decaux, etc, etc.) il est évident que ce ne sont pas deux millions d'euros qui motivent son action.
Idem pour la soi-disant comparaison avec l'arrangement dont ont bénéficié Blondel ou Juppé dont l'impact politique ou les conséquences financières étaient moindres et pour lesquelles Delanoë ne s'était pas exposé.
Rappelons-nous plutôt le moment où l'actuel maire de Paris a dit qu'il était disposé à transiger dans le cas Chirac : octobre 2009. Comme par hasard, la ténébreuse affaire Jean-Bouin commençait à lui donner des sueurs froides. La brigade financière venait de l'entendre dans le cadre d'une enquête pour délit de favoritisme et de prise illégale d'intérêts. La possibilité de la mise en examen du maire était ouvertement évoquée par la presse ( voir en cliquant ici). Notons au passage que cette menace n'est pas définitivement écartée, loin s'en faut.
Cette posture de justice et non de vengeance était donc probablement un message subliminal envoyé à tous ceux qui seraient tentés d'appuyer là où cela fait mal et notamment au Parquet et à la Chancellerie qui, à un moment ou à un autre, pourraient être saisis du dossier. Autre affaire embêtante pour Delanoë et qui reste en suspens : le marché d'enlèvement des ordures ménagères où la présidente de la commission d'appels d'offres de la ville, Mireille Flam, est mise en examen. Une fois encore, le maire de Paris a été entendu par la brigade financière et la trace de rendez-vous malencontreux avec l'avocat d'un des accusés a été retrouvé dans un agenda saisi par la police. On embête Woerth pour bien moins que ça dans les médias ... Bref, Delanoë avait des raisons de jouer la bonne volonté et l'apaisement tout azimut.
Depuis quelques temps, les gages de bienveillance de l'Etat vis-à-vis de la mairie et du maire se sont multipliés.
Offre de présider l'Atelier international pour le Grand Paris, invitation à l'Elysée sur ce sujet qui devrait être suivie d'un déplacement de Sarkozy à la mairie, autorisation donnée par Borloo à l'opération sur la pelouse d'Auteuil qui a permis de débloquer le dossier Jean Bouin la veille même d'une audience cruciale au tribunal, inertie du ministère de la culture face à la destruction de la tribune Art déco de Jean Bouin, réticence à déférer au tribunal administratif un marché manifestement illégal attribué à Mangin aux Halles, réticence à exiger une expérimentation du réaménagement de la place de la République, bienveillance générale dans le traitement du prolongement absurde du tramway, etc ...
Il fut un temps où Chirac ou Tiberi, maires de Paris, étaient soumis au contrôle tatillon de la préfecture. Pour Delanoë, on frise la camaraderie.
Qu'est-ce qui peut expliquer pareille mansuétude ?
Il y a d'abord le ralliement (qui n'est en réalité que guérilla remise) des socialistes au Grand Paris, ces derniers ayant accepté l'ubuesque mise au débat public de deux projets de transports concurrents et n'ayant pas déféré la loi instituant la Société du Grand Paris au conseil constitutionnel. Sarkozy tient par dessus tout à pouvoir inscrire le lancement de ce projet "présidentiel" à l'actif de son mandat en 2012.
Il y aussi - l'affaire des emplois fictifs le montre - l'esprit de conciliation delanoesque dans un accord destiné à calmer les chiraquiens et villepinistes les plus excités.
Finalement, les intérêts de Paris cèdent à cette connivence dont le ressort ultime tient à ce que le président de la république a l'oeil rivé sur 2012 et ne croit pas, et même ne se soucie pas, de reconquête parisienne.
A l'aune de ses propres objectifs, il est difficile de le blâmer. Heureusement, 2014 est encore loin et le PS parisien saura bien s'autodétruire d'ici là.
Nos lecteurs auront, ce n'est pas une surprise, du mal à croire au roman à l'eau de rose d'un maire qui ne cherche qu'à défendre les intérêts financiers des Parisiens et qui est mû par un idéal de justice et non de vengeance.
Alors que Delanoë a gaspillé et continue de dilapider des centaines de millions d'euros dans des projets funestes, inutiles et dispendieux (travaux de voirie, 104, Jean Bouin, Louxor, faveurs à Decaux, etc, etc.) il est évident que ce ne sont pas deux millions d'euros qui motivent son action.
Idem pour la soi-disant comparaison avec l'arrangement dont ont bénéficié Blondel ou Juppé dont l'impact politique ou les conséquences financières étaient moindres et pour lesquelles Delanoë ne s'était pas exposé.
Rappelons-nous plutôt le moment où l'actuel maire de Paris a dit qu'il était disposé à transiger dans le cas Chirac : octobre 2009. Comme par hasard, la ténébreuse affaire Jean-Bouin commençait à lui donner des sueurs froides. La brigade financière venait de l'entendre dans le cadre d'une enquête pour délit de favoritisme et de prise illégale d'intérêts. La possibilité de la mise en examen du maire était ouvertement évoquée par la presse ( voir en cliquant ici). Notons au passage que cette menace n'est pas définitivement écartée, loin s'en faut.
Cette posture de justice et non de vengeance était donc probablement un message subliminal envoyé à tous ceux qui seraient tentés d'appuyer là où cela fait mal et notamment au Parquet et à la Chancellerie qui, à un moment ou à un autre, pourraient être saisis du dossier. Autre affaire embêtante pour Delanoë et qui reste en suspens : le marché d'enlèvement des ordures ménagères où la présidente de la commission d'appels d'offres de la ville, Mireille Flam, est mise en examen. Une fois encore, le maire de Paris a été entendu par la brigade financière et la trace de rendez-vous malencontreux avec l'avocat d'un des accusés a été retrouvé dans un agenda saisi par la police. On embête Woerth pour bien moins que ça dans les médias ... Bref, Delanoë avait des raisons de jouer la bonne volonté et l'apaisement tout azimut.
Depuis quelques temps, les gages de bienveillance de l'Etat vis-à-vis de la mairie et du maire se sont multipliés.
Offre de présider l'Atelier international pour le Grand Paris, invitation à l'Elysée sur ce sujet qui devrait être suivie d'un déplacement de Sarkozy à la mairie, autorisation donnée par Borloo à l'opération sur la pelouse d'Auteuil qui a permis de débloquer le dossier Jean Bouin la veille même d'une audience cruciale au tribunal, inertie du ministère de la culture face à la destruction de la tribune Art déco de Jean Bouin, réticence à déférer au tribunal administratif un marché manifestement illégal attribué à Mangin aux Halles, réticence à exiger une expérimentation du réaménagement de la place de la République, bienveillance générale dans le traitement du prolongement absurde du tramway, etc ...
Il fut un temps où Chirac ou Tiberi, maires de Paris, étaient soumis au contrôle tatillon de la préfecture. Pour Delanoë, on frise la camaraderie.
Qu'est-ce qui peut expliquer pareille mansuétude ?
Il y a d'abord le ralliement (qui n'est en réalité que guérilla remise) des socialistes au Grand Paris, ces derniers ayant accepté l'ubuesque mise au débat public de deux projets de transports concurrents et n'ayant pas déféré la loi instituant la Société du Grand Paris au conseil constitutionnel. Sarkozy tient par dessus tout à pouvoir inscrire le lancement de ce projet "présidentiel" à l'actif de son mandat en 2012.
Il y aussi - l'affaire des emplois fictifs le montre - l'esprit de conciliation delanoesque dans un accord destiné à calmer les chiraquiens et villepinistes les plus excités.
Finalement, les intérêts de Paris cèdent à cette connivence dont le ressort ultime tient à ce que le président de la république a l'oeil rivé sur 2012 et ne croit pas, et même ne se soucie pas, de reconquête parisienne.
A l'aune de ses propres objectifs, il est difficile de le blâmer. Heureusement, 2014 est encore loin et le PS parisien saura bien s'autodétruire d'ici là.