Nous vous avions parmi les premiers informés ( ici et ici) des étranges conditions qui avaient présidé à l’attribution à Derichebourg d’un marché qu’Epes, financièrement moins-disant, aurait dû remporter. Condamnée à payer près de deux millions d’euros à Epes par le Tribunal administratif, la ville a fait appel de ce jugement, sans grand espoir de succès.
Cette affaire a connu une brutale accélération récemment puisque Mireille Flam, ancienne adjointe de Delanoë aux marchés publics et présidente, au nom du maire, de la commission d’appel d’offres, a été placée en garde à vue pour délit de favoritisme.
Elle a connu aussi un curieux prolongement puisque la presse a révélé la semaine dernière qu’un carnet a été saisi chez un avocat et que Derichebourg serait soupçonné d’avoir versé 500.000 euros à un club de basket soutenu par la ville en échange de l’obtention du marché en question.
Nous n’entrerons pas aujourd’hui dans le détail de ces conjectures, objets au demeurant d’une instruction pénale, mais nous relèverons ce qu’ont d’étranges et même illogiques les réactions de Delanoë et de Flam à ces révélations.
Commençons par le plus simple. Comme toujours quand il y a des coups à prendre, Delanoë cherche à paraître étranger aux problèmes. Dans le cas présent, il n’a rien trouvé mieux que d’annoncer officiellement que la ville se constituait partie civile : « s’agissant d’une question qui relève de la protection de son patrimoine … afin de pouvoir accéder au dossier et préserver, en tant que de besoin, les intérêts des Parisiens. »
Ben voyons ! Pour ce qui concerne la protection de son patrimoine, rappelons que la ville a été lourdement condamnée dans cette affaire par le Tribunal administratif. Au lieu de chercher à faire immédiatement la lumière sur ce dossier, en portant plainte elle-même au plus vite, la ville n’a rien trouvé d’autre à faire, jusqu’à la semaine dernière, que d’organiser la contestation du jugement du Tribunal. Se porter aujourd’hui partie civile, c’est forcément considérer tout à coup que ses intérêts ont été lésés et donc que l’attribution du marché à Derichebourg était critiquable. Tout cela contredit l’attitude de dénégation de la ville devant le juge administratif. Dans ces conditions, il est à craindre, pour le contribuable parisien, que les deux millions d’euros soient définitivement perdus.
Bref, la déclaration de Delanoë qui se dit soudain : « inflexible dans la défense des intérêts de notre collectivité et (prêt à) la poursuite des responsabilités éventuelles où qu’elles se trouvent » ressemble fort à l’ouverture paniquée d’un parachute ventral.
Là où l’affaire devient cocasse, c’est lorsqu’on apprend dans les journaux que le carnet de rendez-vous d’Olivier Carmet (un des fils de l’acteur Jean !), l’avocat mandaté par Derichebourg pour obtenir le marché de la gestion des déchets, contient un rendez-vous début janvier 2006. Y figureraient les noms d’Yves Contassot, alors adjoint chargé de l’environnement, Pascal Cherki, chargé des sports, et Pascale Jeannin, présidente de la société Derichebourg. Et les commentateurs de se demander si la subvention accordée par Derichebourg au Paris Levallois Basket n’était pas la contrepartie du marché d’enlèvement des déchets.
Aussitôt, Mireille Flam reprend à son compte la bonne vieille méthode de son chef : la défausse. Le Parisien rapporte en effet qu’elle a « reçu un appel réconfortant du maire de Paris. Bertrand m’a dit : nous savons toi et moi que nous n’avons rien fait de répréhensible. Pour les autres, on ne peut pas s’engager ».
Delanoë appréciera ce « nous » inclusif qui le rapproche du cœur de ce vilain dossier…
Le gros « hic » de toute cette histoire, et de l’interprétation qui en est donnée par Flam, c’est que l’attribution du marché des déchets à Derichebourg n’est pas du ressort de messieurs Contassot et Cherki, pour qui la solidaire Flam ne veut pas s’engager. Mais bel et bien de la commission d’appel d’offres qu’elle présidait. Si tant est qu’une contrepartie ait été donnée à Derichebourg, on ne voit pas logiquement comment Flam aurait pu y être étrangère. Surtout dans les conditions où ce marché a été attribué, à savoir l’usage intempestif d’un critère prétendument écologique pour orienter le classement des offres.
Enfin, notons que la Commission d’appel d’offres ne décide pas in fine. C’est bien le maire, autorisé par le Conseil de Paris, qui signe les marchés. Une chose est donc probable : Flam ne se consumera pas seule.
Cette affaire a connu une brutale accélération récemment puisque Mireille Flam, ancienne adjointe de Delanoë aux marchés publics et présidente, au nom du maire, de la commission d’appel d’offres, a été placée en garde à vue pour délit de favoritisme.
Elle a connu aussi un curieux prolongement puisque la presse a révélé la semaine dernière qu’un carnet a été saisi chez un avocat et que Derichebourg serait soupçonné d’avoir versé 500.000 euros à un club de basket soutenu par la ville en échange de l’obtention du marché en question.
Nous n’entrerons pas aujourd’hui dans le détail de ces conjectures, objets au demeurant d’une instruction pénale, mais nous relèverons ce qu’ont d’étranges et même illogiques les réactions de Delanoë et de Flam à ces révélations.
Commençons par le plus simple. Comme toujours quand il y a des coups à prendre, Delanoë cherche à paraître étranger aux problèmes. Dans le cas présent, il n’a rien trouvé mieux que d’annoncer officiellement que la ville se constituait partie civile : « s’agissant d’une question qui relève de la protection de son patrimoine … afin de pouvoir accéder au dossier et préserver, en tant que de besoin, les intérêts des Parisiens. »
Ben voyons ! Pour ce qui concerne la protection de son patrimoine, rappelons que la ville a été lourdement condamnée dans cette affaire par le Tribunal administratif. Au lieu de chercher à faire immédiatement la lumière sur ce dossier, en portant plainte elle-même au plus vite, la ville n’a rien trouvé d’autre à faire, jusqu’à la semaine dernière, que d’organiser la contestation du jugement du Tribunal. Se porter aujourd’hui partie civile, c’est forcément considérer tout à coup que ses intérêts ont été lésés et donc que l’attribution du marché à Derichebourg était critiquable. Tout cela contredit l’attitude de dénégation de la ville devant le juge administratif. Dans ces conditions, il est à craindre, pour le contribuable parisien, que les deux millions d’euros soient définitivement perdus.
Bref, la déclaration de Delanoë qui se dit soudain : « inflexible dans la défense des intérêts de notre collectivité et (prêt à) la poursuite des responsabilités éventuelles où qu’elles se trouvent » ressemble fort à l’ouverture paniquée d’un parachute ventral.
Là où l’affaire devient cocasse, c’est lorsqu’on apprend dans les journaux que le carnet de rendez-vous d’Olivier Carmet (un des fils de l’acteur Jean !), l’avocat mandaté par Derichebourg pour obtenir le marché de la gestion des déchets, contient un rendez-vous début janvier 2006. Y figureraient les noms d’Yves Contassot, alors adjoint chargé de l’environnement, Pascal Cherki, chargé des sports, et Pascale Jeannin, présidente de la société Derichebourg. Et les commentateurs de se demander si la subvention accordée par Derichebourg au Paris Levallois Basket n’était pas la contrepartie du marché d’enlèvement des déchets.
Aussitôt, Mireille Flam reprend à son compte la bonne vieille méthode de son chef : la défausse. Le Parisien rapporte en effet qu’elle a « reçu un appel réconfortant du maire de Paris. Bertrand m’a dit : nous savons toi et moi que nous n’avons rien fait de répréhensible. Pour les autres, on ne peut pas s’engager ».
Delanoë appréciera ce « nous » inclusif qui le rapproche du cœur de ce vilain dossier…
Le gros « hic » de toute cette histoire, et de l’interprétation qui en est donnée par Flam, c’est que l’attribution du marché des déchets à Derichebourg n’est pas du ressort de messieurs Contassot et Cherki, pour qui la solidaire Flam ne veut pas s’engager. Mais bel et bien de la commission d’appel d’offres qu’elle présidait. Si tant est qu’une contrepartie ait été donnée à Derichebourg, on ne voit pas logiquement comment Flam aurait pu y être étrangère. Surtout dans les conditions où ce marché a été attribué, à savoir l’usage intempestif d’un critère prétendument écologique pour orienter le classement des offres.
Enfin, notons que la Commission d’appel d’offres ne décide pas in fine. C’est bien le maire, autorisé par le Conseil de Paris, qui signe les marchés. Une chose est donc probable : Flam ne se consumera pas seule.