1 - Bienvenue chez les FPIGS (France, Portugal, Italy, Greece, Spain) !
Comme prévu, la montagne de la relance «hollandaise» aura accouché d’une souris allemande : 1 % du PIB européen, dont une bonne moitié n’est qu’un habillage nouveau pour des mesures existantes. «Peanuts», dirait l’insolent Cameron en déployant son tapis rouge pour exilés fiscaux. Angela peut se féliciter de donner à si bon compte de la face à François.
Pendant ce temps, François Hollande s’emploie à limiter au strict minimum le coût de ses promesses. Il est vrai que peu de gens, même parmi ses électeurs, les prenaient au sérieux. C’est la chance de notre nouveau président : tant que ses partisans penseront que, même s’ils souffrent ou sont déçus, leur situation eût été pire avec Sarkozy, il ne dévissera pas dans l’opinion.
Hélas pour François Hollande, son art du louvoiement ne suffira pas à faire passer bien longtemps ses atermoiements pour de l’habileté. Prenons l’exemple des effectifs dans la fonction publique. L’idée péremptoire et électoraliste que les problèmes de l’éducation nationale seront réglés par le recrutement de 60 000 agents va contraindre, on le sait, à des coupes sombres dans la plupart des autres ministères. Evidemment, comme ce fut déjà le cas sous Sarkozy, ces derniers résisteront, il y aura recours à des prestataires de services extérieurs et à des sous-traitants et le déficit public n’en sera pas réduit. D’autant que, contrairement à la politique affichée par le précédent gouvernement, le nouveau n’envisage pas de faire baisser globalement le nombre d’emplois publics. Bref, à vouloir finasser, les socialistes vont décevoir tout le monde, aussi bien les marchés que les fonctionnaires.
La tactique «hollandaise», qui consiste à gagner du temps en espérant que la crise en Europe conduise les Allemands et la Banque centrale européenne à monétiser les dettes des pays du Sud, risque d’être balayée par la rapidité avec laquelle les investisseurs auront décidé de placer la France parmi les PIGS.
2 - L’Ostpolitik contre les FPIGS ?
L’autre danger pour le pouvoir socialiste français, et pour la survie pure et simple de l’euro, est que les Allemands en concluent qu’avec la grande exportation, la Russie, les pays d’Europe de l’Est et du Nord, ils ont de quoi alimenter leur croissance sans plus avoir besoin des FPIGS. Les optimistes objectent que la France et l’Europe du Sud sont des marchés essentiels pour les entreprises allemandes. Outre que la situation peut évoluer très vite, à raison précisément du marasme dans ces pays, ce pari passe sous silence une question simple : pourquoi les Allemands prendraient-ils des risques majeurs pour leur épargne à seule fin de solvabiliser des consommateurs qui, in fine, ne peuvent les payer qu’avec des emprunts qu’ils ne leur rembourseront pas ?
3 - Buisson ardent
Les médias dominants ont vite saisi l’intérêt qu’il y avait à souffler sur l’incendie des divisions de la droite. Cela fait autant d’attention en moins à accorder aux reniements d’un nouveau pouvoir que beaucoup appelaient de leurs voeux. Le sujet porteur est la dénonciation du rôle réel ou supposé de Patrick Buisson dans la « droitisation » de la campagne de Nicolas Sarkozy. A-t-elle contribué à limiter la casse électorale ? A-t-elle au contraire scellé l’échec du président sortant en lui aliénant des voix centristes ? A notre humble avis, ni l’un ni l’autre. Si Nicolas Sarkozy, nonobstant la crise qu’il a affrontée et ses erreurs de communication, a malgré tout réussi à s’attirer 48, 37 % des suffrages, c’est parce que le programme économique de François Hollande n’était pas crédible pour qui voulait prendre la peine de s’intéresser au sujet. Que l’opposition oublie donc sa prétendue «droitisation» et concentre son feu sur ce qui était, est et restera le gros point faible du camp d’en face.
4 - Fleur d’énarchie
Alors que la plupart des gouvernements européens ont nommé, dans les fonctions de «Digital Champion» auprès des instances communautaires, des chefs d’entreprise ayant fait leurs preuves dans ce secteur ou des universitaires spécialistes de la question, la France avait dans un premier temps décidé d’y déléguer Fleur Pellerin, ministre du numérique. Son expérience tient principalement à l’animation du pôle en charge de ce sujet, lors de la campagne présidentielle de François Hollande. Membre du gouvernement, elle n’avait d’évidence que cela à faire ... Face à l’incompréhension suscitée par ce projet de désignation, c’est finalement Gilles Babinet, ancien président du Conseil national du numérique, qui s’y collera.
Décidément, le retour aux affaires des socialistes s’analyse de plus en plus comme une sorte de contre-réforme énarchique, après que Sarkozy ait (trop) timidement ouvert la classe dirigeante à d’autres profils. Pur politique, le nouveau président de la République n’aurait-il de considération que pour les milieux dont il est issu ? La quasi-absence d’universitaires ou de cadres du privé dans son cabinet et celui des principaux ministres en est un signe évident. Une crise qui s’approfondit et une caste dirigeante qui se replie sur elle-même : tout cela à un vague parfum pré-révolutionnaire.
5 – Coup de pouce d’honneur
Dans ses efforts pour limiter la mise en oeuvre de ses promesses électorales, le gouvernement vient d’inventer le coup de pouce d’honneur. 0,6 % déduction faite de l’inflation, soit une vingtaine d’euros par mois ! Sachant que le régime avantageux des heures supplémentaires va être modifié alors qu’une partie de ses bénéficiaires étaient rémunérés au Smic et que les cotisations sociales vont être augmentées pour financer la réformette des retraites, la gauche revenant au pouvoir n’aura jamais été aussi pingre pour les bas salaires. Après le bras, voilà donc inventé le coup de pouce d’honneur.
6 - Bientôt des listes noires sur Médiapart ?
Bien décidé à traquer les infâmes sarkozystes qui se cacheraient dans l’administration, Médiapart, coup sur coup, nous a informé en exclusivité que Boris Boillon, «totalement carbonisé», allait devoir plier les bagages de son poste d’ambassadeur à Tunis ( http://www.mediapart.fr/journal/international/130612/boris-boillon-totalement-carbonise-va-quitter-tunis) et que des méchants recteurs de droite s’opposeraient à la juste politique éducative de Vincent Peillon, honte à eux. Heureusement : «des têtes vont tomber rue de Grenelle» (http://www.mediapart.fr/journal/france/210612/vincent-peillon-face-aux-recalcitrants-de-leducation-nationale) ! Qu’entre de bonnes mains nos libertés sont mises ...
7 - L’arche fiscale de Noah
Même s’il se déclare prêt à s’acquitter d’un taux marginal d’imposition de 75 %, Yannick Noah ne conseillerait pas à son fils de revenir en France car il gagne fort bien sa vie aux Etats-Unis, pays qui a, en outre, la bonne idée d’être moins fiscalement sévère pour les «sport-stars». Qu’il est rassurant de constater que l’instinct paternel l’emporte sur les mirages de l’idéologie.
8 - "La rigueur de gauche, s'il y en a une, est juste, elle n'est pas idéologique, injuste et punitive comme la rigueur de droite et évidemment, elle a vocation à s'arrêter rapidement, l'austérité n'est la solution à aucun des problèmes." - François Hollande, cité par le JDD du 23 juin 2012.
La gauche, grâce à Lionel Jospin, avait déjà donné à la France l’inoubliable figure de «l’austère qui se marre». François Hollande vient de lui ajouter la rigueur qui délivre du mal.
Car, dans la déclaration élyséenne sus-reproduite, tout est dit et tout est affaire de morale. D’un côté, le camp du bien, celui dont la politique de rigueur n’est pas une question d’idéologie mais de bonne foi et même de foi tout court. Gouvernés par des dirigeants agissant pour la justice, c’est en pensant à l’égalité sociale et aux lendemains qui chantent que les Français devront se serrer la ceinture.
De l’autre côté : les méchants de droite, qui veulent punir, faire souffrir le peuple par pur plaisir ou pour assouvir d’obscurs dessins de promotion des inégalités sociales.
Du côté des gentils, la rigueur «s’il y en a une» (mais est-ce vraiment de la rigueur puisqu’elle n’est là que pour le bien public ?), ne va pas durer. Rapidement, elle s’arrêtera car l’horizon est toujours lumineux et dégagé pour qui croit à la bonne volonté de la gauche et de ses dévoués dirigeants. On ne sait précisément quand cette félicité reviendra, mais le temps est aboli quand on est dans la Vérité.
Du côté des méchants, on frémit devant les sombres perspectives d’une rigueur sans fin qui s’abîme dans une terrifiante austérité. C’est une gouffre sombre et noir dont on ne peut voir le fond.
Point n’est besoin de trop lever le voile du discours pour retrouver les figurations du paradis et de l’enfer qui conditionnent la vision sociale de cette gauche française qui, il y a une ou deux générations à peine, baignait encore dans un catholicisme un peu rudimentaire.
Si vous souffrez mais que vous êtes dans la vraie foi, celle qui adhère au Dieu PS dont François Hollande est le nouvel apôtre, c’est pour votre bien. La fin de la crise est pour bientôt, vous serez à nouveau dans l’extase. Il y a un bien en soi et pour soi : la gauche est son incarnation comme la droite sa négation.
Il est extrêmement inquiétant, qu’un mois à peine après son arrivée aux affaires, le président de la République en soit déjà à déserter le champ de la rationalité pour tenter de se justifier par la simple morale. Bientôt, en bon dogmatique, il nous expliquera que ses échecs et ses déboires ne sont pas dus à ses erreurs mais aux menées de ses opposants. Puisqu’il est dans le bien, il ne saurait se tromper. A ce rythme, la logique de diabolisation de l’adversaire politique ne va pas tarder à se mettre en action. On nous parlera de mur d’argent, de déloyaux émigrés, de complot ploutocratique. Les démons de la droite devront être combattus par les tenants de la vraie foi.
Que les grenouilles du bénitier socialiste se réjouissent : depuis l’élection de leur nouveau pontife, il ne fait que pleuvoir sur la fille aînée de l’Eglise.
Comme prévu, la montagne de la relance «hollandaise» aura accouché d’une souris allemande : 1 % du PIB européen, dont une bonne moitié n’est qu’un habillage nouveau pour des mesures existantes. «Peanuts», dirait l’insolent Cameron en déployant son tapis rouge pour exilés fiscaux. Angela peut se féliciter de donner à si bon compte de la face à François.
Pendant ce temps, François Hollande s’emploie à limiter au strict minimum le coût de ses promesses. Il est vrai que peu de gens, même parmi ses électeurs, les prenaient au sérieux. C’est la chance de notre nouveau président : tant que ses partisans penseront que, même s’ils souffrent ou sont déçus, leur situation eût été pire avec Sarkozy, il ne dévissera pas dans l’opinion.
Hélas pour François Hollande, son art du louvoiement ne suffira pas à faire passer bien longtemps ses atermoiements pour de l’habileté. Prenons l’exemple des effectifs dans la fonction publique. L’idée péremptoire et électoraliste que les problèmes de l’éducation nationale seront réglés par le recrutement de 60 000 agents va contraindre, on le sait, à des coupes sombres dans la plupart des autres ministères. Evidemment, comme ce fut déjà le cas sous Sarkozy, ces derniers résisteront, il y aura recours à des prestataires de services extérieurs et à des sous-traitants et le déficit public n’en sera pas réduit. D’autant que, contrairement à la politique affichée par le précédent gouvernement, le nouveau n’envisage pas de faire baisser globalement le nombre d’emplois publics. Bref, à vouloir finasser, les socialistes vont décevoir tout le monde, aussi bien les marchés que les fonctionnaires.
La tactique «hollandaise», qui consiste à gagner du temps en espérant que la crise en Europe conduise les Allemands et la Banque centrale européenne à monétiser les dettes des pays du Sud, risque d’être balayée par la rapidité avec laquelle les investisseurs auront décidé de placer la France parmi les PIGS.
2 - L’Ostpolitik contre les FPIGS ?
L’autre danger pour le pouvoir socialiste français, et pour la survie pure et simple de l’euro, est que les Allemands en concluent qu’avec la grande exportation, la Russie, les pays d’Europe de l’Est et du Nord, ils ont de quoi alimenter leur croissance sans plus avoir besoin des FPIGS. Les optimistes objectent que la France et l’Europe du Sud sont des marchés essentiels pour les entreprises allemandes. Outre que la situation peut évoluer très vite, à raison précisément du marasme dans ces pays, ce pari passe sous silence une question simple : pourquoi les Allemands prendraient-ils des risques majeurs pour leur épargne à seule fin de solvabiliser des consommateurs qui, in fine, ne peuvent les payer qu’avec des emprunts qu’ils ne leur rembourseront pas ?
3 - Buisson ardent
Les médias dominants ont vite saisi l’intérêt qu’il y avait à souffler sur l’incendie des divisions de la droite. Cela fait autant d’attention en moins à accorder aux reniements d’un nouveau pouvoir que beaucoup appelaient de leurs voeux. Le sujet porteur est la dénonciation du rôle réel ou supposé de Patrick Buisson dans la « droitisation » de la campagne de Nicolas Sarkozy. A-t-elle contribué à limiter la casse électorale ? A-t-elle au contraire scellé l’échec du président sortant en lui aliénant des voix centristes ? A notre humble avis, ni l’un ni l’autre. Si Nicolas Sarkozy, nonobstant la crise qu’il a affrontée et ses erreurs de communication, a malgré tout réussi à s’attirer 48, 37 % des suffrages, c’est parce que le programme économique de François Hollande n’était pas crédible pour qui voulait prendre la peine de s’intéresser au sujet. Que l’opposition oublie donc sa prétendue «droitisation» et concentre son feu sur ce qui était, est et restera le gros point faible du camp d’en face.
4 - Fleur d’énarchie
Alors que la plupart des gouvernements européens ont nommé, dans les fonctions de «Digital Champion» auprès des instances communautaires, des chefs d’entreprise ayant fait leurs preuves dans ce secteur ou des universitaires spécialistes de la question, la France avait dans un premier temps décidé d’y déléguer Fleur Pellerin, ministre du numérique. Son expérience tient principalement à l’animation du pôle en charge de ce sujet, lors de la campagne présidentielle de François Hollande. Membre du gouvernement, elle n’avait d’évidence que cela à faire ... Face à l’incompréhension suscitée par ce projet de désignation, c’est finalement Gilles Babinet, ancien président du Conseil national du numérique, qui s’y collera.
Décidément, le retour aux affaires des socialistes s’analyse de plus en plus comme une sorte de contre-réforme énarchique, après que Sarkozy ait (trop) timidement ouvert la classe dirigeante à d’autres profils. Pur politique, le nouveau président de la République n’aurait-il de considération que pour les milieux dont il est issu ? La quasi-absence d’universitaires ou de cadres du privé dans son cabinet et celui des principaux ministres en est un signe évident. Une crise qui s’approfondit et une caste dirigeante qui se replie sur elle-même : tout cela à un vague parfum pré-révolutionnaire.
5 – Coup de pouce d’honneur
Dans ses efforts pour limiter la mise en oeuvre de ses promesses électorales, le gouvernement vient d’inventer le coup de pouce d’honneur. 0,6 % déduction faite de l’inflation, soit une vingtaine d’euros par mois ! Sachant que le régime avantageux des heures supplémentaires va être modifié alors qu’une partie de ses bénéficiaires étaient rémunérés au Smic et que les cotisations sociales vont être augmentées pour financer la réformette des retraites, la gauche revenant au pouvoir n’aura jamais été aussi pingre pour les bas salaires. Après le bras, voilà donc inventé le coup de pouce d’honneur.
6 - Bientôt des listes noires sur Médiapart ?
Bien décidé à traquer les infâmes sarkozystes qui se cacheraient dans l’administration, Médiapart, coup sur coup, nous a informé en exclusivité que Boris Boillon, «totalement carbonisé», allait devoir plier les bagages de son poste d’ambassadeur à Tunis ( http://www.mediapart.fr/journal/international/130612/boris-boillon-totalement-carbonise-va-quitter-tunis) et que des méchants recteurs de droite s’opposeraient à la juste politique éducative de Vincent Peillon, honte à eux. Heureusement : «des têtes vont tomber rue de Grenelle» (http://www.mediapart.fr/journal/france/210612/vincent-peillon-face-aux-recalcitrants-de-leducation-nationale) ! Qu’entre de bonnes mains nos libertés sont mises ...
7 - L’arche fiscale de Noah
Même s’il se déclare prêt à s’acquitter d’un taux marginal d’imposition de 75 %, Yannick Noah ne conseillerait pas à son fils de revenir en France car il gagne fort bien sa vie aux Etats-Unis, pays qui a, en outre, la bonne idée d’être moins fiscalement sévère pour les «sport-stars». Qu’il est rassurant de constater que l’instinct paternel l’emporte sur les mirages de l’idéologie.
8 - "La rigueur de gauche, s'il y en a une, est juste, elle n'est pas idéologique, injuste et punitive comme la rigueur de droite et évidemment, elle a vocation à s'arrêter rapidement, l'austérité n'est la solution à aucun des problèmes." - François Hollande, cité par le JDD du 23 juin 2012.
La gauche, grâce à Lionel Jospin, avait déjà donné à la France l’inoubliable figure de «l’austère qui se marre». François Hollande vient de lui ajouter la rigueur qui délivre du mal.
Car, dans la déclaration élyséenne sus-reproduite, tout est dit et tout est affaire de morale. D’un côté, le camp du bien, celui dont la politique de rigueur n’est pas une question d’idéologie mais de bonne foi et même de foi tout court. Gouvernés par des dirigeants agissant pour la justice, c’est en pensant à l’égalité sociale et aux lendemains qui chantent que les Français devront se serrer la ceinture.
De l’autre côté : les méchants de droite, qui veulent punir, faire souffrir le peuple par pur plaisir ou pour assouvir d’obscurs dessins de promotion des inégalités sociales.
Du côté des gentils, la rigueur «s’il y en a une» (mais est-ce vraiment de la rigueur puisqu’elle n’est là que pour le bien public ?), ne va pas durer. Rapidement, elle s’arrêtera car l’horizon est toujours lumineux et dégagé pour qui croit à la bonne volonté de la gauche et de ses dévoués dirigeants. On ne sait précisément quand cette félicité reviendra, mais le temps est aboli quand on est dans la Vérité.
Du côté des méchants, on frémit devant les sombres perspectives d’une rigueur sans fin qui s’abîme dans une terrifiante austérité. C’est une gouffre sombre et noir dont on ne peut voir le fond.
Point n’est besoin de trop lever le voile du discours pour retrouver les figurations du paradis et de l’enfer qui conditionnent la vision sociale de cette gauche française qui, il y a une ou deux générations à peine, baignait encore dans un catholicisme un peu rudimentaire.
Si vous souffrez mais que vous êtes dans la vraie foi, celle qui adhère au Dieu PS dont François Hollande est le nouvel apôtre, c’est pour votre bien. La fin de la crise est pour bientôt, vous serez à nouveau dans l’extase. Il y a un bien en soi et pour soi : la gauche est son incarnation comme la droite sa négation.
Il est extrêmement inquiétant, qu’un mois à peine après son arrivée aux affaires, le président de la République en soit déjà à déserter le champ de la rationalité pour tenter de se justifier par la simple morale. Bientôt, en bon dogmatique, il nous expliquera que ses échecs et ses déboires ne sont pas dus à ses erreurs mais aux menées de ses opposants. Puisqu’il est dans le bien, il ne saurait se tromper. A ce rythme, la logique de diabolisation de l’adversaire politique ne va pas tarder à se mettre en action. On nous parlera de mur d’argent, de déloyaux émigrés, de complot ploutocratique. Les démons de la droite devront être combattus par les tenants de la vraie foi.
Que les grenouilles du bénitier socialiste se réjouissent : depuis l’élection de leur nouveau pontife, il ne fait que pleuvoir sur la fille aînée de l’Eglise.