Cela fait belle lurette que les taxis et leurs cartographes ont compris la réalité du Grand Paris ...
Dans ces conditions, les arguties et les pincements de nez sur les propositions de la commission Balladur doivent être dénoncés. Tout comme l'éternelle tentation de la remise au lendemain de ce qu'il faut faire aujourd'hui.
Aucun des problèmes auxquels Paris est confronté ne peut en effet trouver de solution intra-périphérique. Le logement trop cher dans une ville dense, la fuite des entreprises en quête d’espace, les transports congestionnés et qui exigent des investissements massifs, une université à l’étroit, une politique culturelle qui tend à se résumer à des illuminations de façade et de l’animation pseudo-balnéaire et qui néglige la création populaire : Paris n’est déjà plus dans Paris. Si cette ville s’enferme dans sa frontière de 1860, elle déclinera inexorablement. Symétriquement, la région Île-de-France, dont aucun habitant ou presque n’a en tête les limites physiques et dont très peu savent à quoi elle sert, gagnerait à voir son centre renforcé dans ses relations avec sa périphérie.
La solution « Balladur-Dallier » d’une densification administrative, où la petite couronne deviendrait le cœur qui pulserait son rythme à toute la région, répond à une logique très profonde : le bassin parisien s’est développé depuis des siècles de manière radioconcentrique et il est vain de vouloir lutter contre ce phénomène quasi-naturel. Le demi-échec des villes nouvelles, qui n’ont pu focaliser autour d’elles des pôles de développement alternatifs à Paris, en est la preuve. Et il sera bien difficile, dans le futur, de promouvoir des « clusters » scientifiques, industriels ou de services en moyenne ou grande couronne s’ils ne sont pas connectés facilement avec le cœur de l’agglomération.
Négligeant ces phénomènes de fond comme ces urgences, le maire de Paris et le président de la région ont immédiatement réagi aux propositions « Balladur-Dallier » en purs politiciens : on chercherait noise à leurs mandats. Tout va très bien messieurs les marquis ! L’ectoplasmique syndicat Paris Métropole ou le poussif et distant conseil régional suffisent à la tâche, merci pour eux. Pourtant Paris Métropole, par exemple, ne pourrait prendre de décision que consensuelle, c'est à dire jamais sur les sujets qui fâchent ou qui exigent des arbitrages courageux.
Mais les problèmes de logement, de transport, de finances et de développement précédemment évoqués sont bel et bien réels. Et ils ne pourront être traités que par un conseil métropolitain élu au suffrage universel direct et compétent pour toutes les questions qui réclament des synergies entre les collectivités existantes. Quelles que soient les précautions oratoires qu’on prenne, il devrait en toute logique être substitué aux conseils généraux. Cela permettrait accessoirement de faire des économies sur le coût de fonctionnement d’un dispositif aujourd’hui pléthorique.
Hélas, face à la crise économique et aux aléas parlementaires, le risque est grand que la réforme institutionnelle suggérée par la commission Balladur n’apparaisse plus comme une priorité. Hélas encore, le recours au referendum local, introduit dans la constitution en mars 2003 dans un article 72-1, est verrouillé au profit des assemblées locales qui sont souveraines pour décider ou non de les organiser. Autant dire qu’à Paris et en Île-de-France, la question n’est pas près d’être posée aux citoyens.
La seule solution pour en sortir serait l’utilisation par le président de la République de l’article 11 de la constitution, parfaitement adapté puisqu’il s’agit de modifier l’organisation des pouvoirs publics. Mais elle est hautement périlleuse à un moment où la crise économique rend tout pouvoir impopulaire. Faudra-t-il attendre que l’approfondissement des problèmes de transport et de logement ou que la déroute financière des collectivités locales soient telles que le choix ne puisse plus être repoussé ? En entendant les cris d’orfraie poussés contre le Grand Paris et en voyant qui les poussent, on se dit en tout cas que l’idée est bonne et qu’il faut la défendre.
Aucun des problèmes auxquels Paris est confronté ne peut en effet trouver de solution intra-périphérique. Le logement trop cher dans une ville dense, la fuite des entreprises en quête d’espace, les transports congestionnés et qui exigent des investissements massifs, une université à l’étroit, une politique culturelle qui tend à se résumer à des illuminations de façade et de l’animation pseudo-balnéaire et qui néglige la création populaire : Paris n’est déjà plus dans Paris. Si cette ville s’enferme dans sa frontière de 1860, elle déclinera inexorablement. Symétriquement, la région Île-de-France, dont aucun habitant ou presque n’a en tête les limites physiques et dont très peu savent à quoi elle sert, gagnerait à voir son centre renforcé dans ses relations avec sa périphérie.
La solution « Balladur-Dallier » d’une densification administrative, où la petite couronne deviendrait le cœur qui pulserait son rythme à toute la région, répond à une logique très profonde : le bassin parisien s’est développé depuis des siècles de manière radioconcentrique et il est vain de vouloir lutter contre ce phénomène quasi-naturel. Le demi-échec des villes nouvelles, qui n’ont pu focaliser autour d’elles des pôles de développement alternatifs à Paris, en est la preuve. Et il sera bien difficile, dans le futur, de promouvoir des « clusters » scientifiques, industriels ou de services en moyenne ou grande couronne s’ils ne sont pas connectés facilement avec le cœur de l’agglomération.
Négligeant ces phénomènes de fond comme ces urgences, le maire de Paris et le président de la région ont immédiatement réagi aux propositions « Balladur-Dallier » en purs politiciens : on chercherait noise à leurs mandats. Tout va très bien messieurs les marquis ! L’ectoplasmique syndicat Paris Métropole ou le poussif et distant conseil régional suffisent à la tâche, merci pour eux. Pourtant Paris Métropole, par exemple, ne pourrait prendre de décision que consensuelle, c'est à dire jamais sur les sujets qui fâchent ou qui exigent des arbitrages courageux.
Mais les problèmes de logement, de transport, de finances et de développement précédemment évoqués sont bel et bien réels. Et ils ne pourront être traités que par un conseil métropolitain élu au suffrage universel direct et compétent pour toutes les questions qui réclament des synergies entre les collectivités existantes. Quelles que soient les précautions oratoires qu’on prenne, il devrait en toute logique être substitué aux conseils généraux. Cela permettrait accessoirement de faire des économies sur le coût de fonctionnement d’un dispositif aujourd’hui pléthorique.
Hélas, face à la crise économique et aux aléas parlementaires, le risque est grand que la réforme institutionnelle suggérée par la commission Balladur n’apparaisse plus comme une priorité. Hélas encore, le recours au referendum local, introduit dans la constitution en mars 2003 dans un article 72-1, est verrouillé au profit des assemblées locales qui sont souveraines pour décider ou non de les organiser. Autant dire qu’à Paris et en Île-de-France, la question n’est pas près d’être posée aux citoyens.
La seule solution pour en sortir serait l’utilisation par le président de la République de l’article 11 de la constitution, parfaitement adapté puisqu’il s’agit de modifier l’organisation des pouvoirs publics. Mais elle est hautement périlleuse à un moment où la crise économique rend tout pouvoir impopulaire. Faudra-t-il attendre que l’approfondissement des problèmes de transport et de logement ou que la déroute financière des collectivités locales soient telles que le choix ne puisse plus être repoussé ? En entendant les cris d’orfraie poussés contre le Grand Paris et en voyant qui les poussent, on se dit en tout cas que l’idée est bonne et qu’il faut la défendre.