ça, c'était du cinéma du Sud !
La politique culturelle delanoesque est insaisissable. D'un côté, on coupe les vivres à des théâtres acculés à la faillite, comme Paris-Villette récemment, de l'autre on dépense des fortunes dans des projets démesurés et douteux, comme au 104 ou au Louxor. Le seul fil conducteur de tout ceci est la possibilité de faire des inaugurations pétaradantes pour vanter la mairie. Ce qui se passe après n'est pas important : les médias ne sont plus là pour le voir.
Dans le cas du Louxor, qui coûte une fortune à la ville, la justification du projet était la défense et l'illustration des cinémas du Sud, ce qui pouvait avoir une certaine cohérence dans ce quartier et aussi au vu des films qui y étaient projetés avant sa fermeture. En réalité, seul le cinéma indien offre aujourd'hui une production suffisante pour qu'on spécialise un cinéma sur ce créneau, sachant que la population indienne vivant à Paris ne fréquente plus forcément les salles et préfère les DVD chez elle.
Bref le projet était mal ficelé mais cela permettait aux Delanoistes de faire leur petit effet sur la diversité culturelle.
Las ! Le sud disparaît quasiment des écrans radars dans le montage final ! L'exposé des motifs de la délibération présentée au Conseil de Paris indique : "le délégataire s'engage à présenter différents types de programmations dans les proportions sont précisées dans le contrat annexé. L'attention aux cinématographies du sud se concrétise par une offre presque hebdomadaire, la notion de sud regroupant ici les zones suivantes : Afrique, Amérique du Sud, Asie, Proche et Moyen-Orient et Pays méditerranéens".
Le Louxor pourra toujours diffuser des films italiens et espagnols en expliquant que le Sud commence à Vintimille !
Gros problème toutefois : quand on lit attentivement le texte de la convention passée entre la ville et le futur exploitant on ne retrouve aucune obligation de ce type. Il y a uniquement les contraintes classiques d'un cinéma Art et Essai.
Bref, ce sera une Pagode du Nord dans un quartier où le public intello est rare. Le risque de bouillon financier est élevé.
Cela étant, c'est la ville qui est le plus en danger car le contrat est aux petits oignons pour le futur exploitant. Il loue les lieux moyennant une redevance fixe de 10.000 euros par an (!!!) et encore uniquement à partir de 2016 auxquels s'ajouteront, si tout se passe bien, 8 % du chiffre d'affaires s'il dépasse 1.288.000 euros par an. Le délégataire, c'est à dire l'heureux bénéficiaire du contrat, même dans ses prévisions optimistes ne prévoit d'atteindre ce chiffre qu'à échéance de 2016. Il peut louer les salles à des fins autres que cinématographiques et encaissera les recettes de la restauration et des bars.
Pendant ce temps, les travaux de grosses réparations et de renouvellement seront à la charge de la ville et le Louxor pourra bénéficier de subventions d'exploitation. Ceinture et bretelles ...
De toute façon, d'ici 2016, en cas de pépin, la sébile à subventions pourra toujours être tendue.
Comme aurait pu le faire dire Goscinny à ses héros gaulois de passage en Egypte : "Contribuables, un ramasside emmerdement vous contemple !"
Dans le cas du Louxor, qui coûte une fortune à la ville, la justification du projet était la défense et l'illustration des cinémas du Sud, ce qui pouvait avoir une certaine cohérence dans ce quartier et aussi au vu des films qui y étaient projetés avant sa fermeture. En réalité, seul le cinéma indien offre aujourd'hui une production suffisante pour qu'on spécialise un cinéma sur ce créneau, sachant que la population indienne vivant à Paris ne fréquente plus forcément les salles et préfère les DVD chez elle.
Bref le projet était mal ficelé mais cela permettait aux Delanoistes de faire leur petit effet sur la diversité culturelle.
Las ! Le sud disparaît quasiment des écrans radars dans le montage final ! L'exposé des motifs de la délibération présentée au Conseil de Paris indique : "le délégataire s'engage à présenter différents types de programmations dans les proportions sont précisées dans le contrat annexé. L'attention aux cinématographies du sud se concrétise par une offre presque hebdomadaire, la notion de sud regroupant ici les zones suivantes : Afrique, Amérique du Sud, Asie, Proche et Moyen-Orient et Pays méditerranéens".
Le Louxor pourra toujours diffuser des films italiens et espagnols en expliquant que le Sud commence à Vintimille !
Gros problème toutefois : quand on lit attentivement le texte de la convention passée entre la ville et le futur exploitant on ne retrouve aucune obligation de ce type. Il y a uniquement les contraintes classiques d'un cinéma Art et Essai.
Bref, ce sera une Pagode du Nord dans un quartier où le public intello est rare. Le risque de bouillon financier est élevé.
Cela étant, c'est la ville qui est le plus en danger car le contrat est aux petits oignons pour le futur exploitant. Il loue les lieux moyennant une redevance fixe de 10.000 euros par an (!!!) et encore uniquement à partir de 2016 auxquels s'ajouteront, si tout se passe bien, 8 % du chiffre d'affaires s'il dépasse 1.288.000 euros par an. Le délégataire, c'est à dire l'heureux bénéficiaire du contrat, même dans ses prévisions optimistes ne prévoit d'atteindre ce chiffre qu'à échéance de 2016. Il peut louer les salles à des fins autres que cinématographiques et encaissera les recettes de la restauration et des bars.
Pendant ce temps, les travaux de grosses réparations et de renouvellement seront à la charge de la ville et le Louxor pourra bénéficier de subventions d'exploitation. Ceinture et bretelles ...
De toute façon, d'ici 2016, en cas de pépin, la sébile à subventions pourra toujours être tendue.
Comme aurait pu le faire dire Goscinny à ses héros gaulois de passage en Egypte : "Contribuables, un ramasside emmerdement vous contemple !"
