La mairie de Paris s’apprête à ferrailler juridiquement contre le projet de liaison rapide entre Roissy et la gare de l’Est, plus connu sous le nom de Charles De Gaulle express. Le prétexte : les conditions de vie des riverains de la porte de la Chapelle. La réalité : cette liaison rapide gêne la délirante extension du tramway des Maréchaux.
De quoi s’agit-il ?
Delanoë a demandé aux élus parisiens de l’autoriser à introduire un recours gracieux contre l’arrêté déclarant d’utilité publique le projet Charles de Gaulle Express, qui permettra de rallier par des rames dédiées Paris et Roissy en une quinzaine de minutes. Cet équipement est devenu, au fil du temps, indispensable pour redorer le blason parisien dans le monde des affaires. Les difficultés pour aller et revenir de Paris à Roissy font parler d’elles un peu partout et commencent à décourager l’organisation de congrès et, plus généralement, toutes les activités qui nécessitent ce type de déplacement. Par les temps qui courent, tout ce qui handicape Paris dans son rôle de métropole économique devient particulièrement néfaste.
Le projet CDG-Express est d’autant mieux venu, qu’offrant une alternative au taxi et à la voiture individuelle, son bilan écologique serait attrayant. Seuls les plus dogmatiques des élus Verts, motivés par une hostilité de principe à tout ce qui touche au transport aérien ou aux services privés, y sont hostiles.
Hélas, sur son trajet, ledit CDG Express doit croiser l'extension prévue du tramway des Maréchaux au Nord de Paris. Car la construction de la plate-forme du tramway ( un ruban de béton de 6 mètres de large sur 80 cm d'épaisseur ) nécessite la suppression de l'appui sud du pont soudé qui enjambe le boulevard Ney et par conséquent l'enfouissement de la ligne existante sur laquelle passera le CDG Express.
Pour Delanoë et sa bande, priorité doit rester à leur joujou médiatique. Ils ont donc fait le forcing pour que la commission d’enquête demande cet enfouissement. Mais l'Etat a pris des précautions. En effet, le CDG Express a été déclaré d'utilité publique par arrêté interpréfectoral du 19 décembre 2008 et les motifs qui l'accompagnent indiquent : "les études relatives à l'enfouissement de la ligne au niveau de la Porte de la Chapelle vont être engagées... Au vu des résultats de ces études, les conditions techniques et financières de l'enfouissement des voies ferroviaires seront déterminées avec la Ville de Paris de façon à permettre, dans des conditions optimales pour chacun des partenaires, l'aménagement que la ville envisage sur le secteur Paris Nord-Est, sans subordonner le calendrier du CDG Express à celui des études et des décisions que la Ville pourrait ensuite être amenée à prendre".
Autrement dit, la DUP déconnecte les travaux du CDG Express des études sur l'enfouissement. A juste titre d'ailleurs, car cet enfouissement, comme l'ensemble des aménagements titanesques que nécessite l'extension du tramway (36 ouvrages d'art à reprendre !), est aberrant.
Cela n'empêche pas la mairie de menacer de procès. La préfecture ne devrait aucunement se laisser impressionner par ces rodomontades. Elle serait, au contraire, bien inspirée de contre-attaquer en s'inquiétant du non-respect des réserves formulées par la commission d’enquête sur le tramway lui-même ou des nombreuses carences du dossier soumis à cette enquête.
Toute cette histoire aura en effet le mérite d’éclairer très bientôt les inconvénients dudit tramway. Craignant un tel débat, la mairie a décidé de noyer le poisson et a trouvé un prétexte pour critiquer le projet de liaison expresse : « la dégradation des conditions de vie des riverains, l’empêchement du maintien et de la reconstitution (sic) du tissu urbain autour de la porte de la Chapelle … et le désenclavement du quartier ».
Ces arguments font doucement sourire. Le CDG Express ne ferait qu’ajouter un train tous les quarts d’heure sur un ouvrage qui existe déjà. En revanche, la dégradation des conditions de vie des riverains par les sept virages du tramway dans cette zone, le désenclavement du quartier alors que les voies du tramway érigent, par construction même, une séparation et la notion brumeuse de "maintien/reconstitution" du tissu urbain, sont de piètres prétextes.
Entre l’indispensable amélioration de l’accès au principal aéroport parisien, financée essentiellement par le privé, et l’édification d’une barrière roulante avec la banlieue qui coûtera une fortune aux contribuables, la mairie a choisi la deuxième solution. Une décision rétrograde et ruineuse, masquée comme toujours par l’affichage de bons sentiments.
A suivre …
De quoi s’agit-il ?
Delanoë a demandé aux élus parisiens de l’autoriser à introduire un recours gracieux contre l’arrêté déclarant d’utilité publique le projet Charles de Gaulle Express, qui permettra de rallier par des rames dédiées Paris et Roissy en une quinzaine de minutes. Cet équipement est devenu, au fil du temps, indispensable pour redorer le blason parisien dans le monde des affaires. Les difficultés pour aller et revenir de Paris à Roissy font parler d’elles un peu partout et commencent à décourager l’organisation de congrès et, plus généralement, toutes les activités qui nécessitent ce type de déplacement. Par les temps qui courent, tout ce qui handicape Paris dans son rôle de métropole économique devient particulièrement néfaste.
Le projet CDG-Express est d’autant mieux venu, qu’offrant une alternative au taxi et à la voiture individuelle, son bilan écologique serait attrayant. Seuls les plus dogmatiques des élus Verts, motivés par une hostilité de principe à tout ce qui touche au transport aérien ou aux services privés, y sont hostiles.
Hélas, sur son trajet, ledit CDG Express doit croiser l'extension prévue du tramway des Maréchaux au Nord de Paris. Car la construction de la plate-forme du tramway ( un ruban de béton de 6 mètres de large sur 80 cm d'épaisseur ) nécessite la suppression de l'appui sud du pont soudé qui enjambe le boulevard Ney et par conséquent l'enfouissement de la ligne existante sur laquelle passera le CDG Express.
Pour Delanoë et sa bande, priorité doit rester à leur joujou médiatique. Ils ont donc fait le forcing pour que la commission d’enquête demande cet enfouissement. Mais l'Etat a pris des précautions. En effet, le CDG Express a été déclaré d'utilité publique par arrêté interpréfectoral du 19 décembre 2008 et les motifs qui l'accompagnent indiquent : "les études relatives à l'enfouissement de la ligne au niveau de la Porte de la Chapelle vont être engagées... Au vu des résultats de ces études, les conditions techniques et financières de l'enfouissement des voies ferroviaires seront déterminées avec la Ville de Paris de façon à permettre, dans des conditions optimales pour chacun des partenaires, l'aménagement que la ville envisage sur le secteur Paris Nord-Est, sans subordonner le calendrier du CDG Express à celui des études et des décisions que la Ville pourrait ensuite être amenée à prendre".
Autrement dit, la DUP déconnecte les travaux du CDG Express des études sur l'enfouissement. A juste titre d'ailleurs, car cet enfouissement, comme l'ensemble des aménagements titanesques que nécessite l'extension du tramway (36 ouvrages d'art à reprendre !), est aberrant.
Cela n'empêche pas la mairie de menacer de procès. La préfecture ne devrait aucunement se laisser impressionner par ces rodomontades. Elle serait, au contraire, bien inspirée de contre-attaquer en s'inquiétant du non-respect des réserves formulées par la commission d’enquête sur le tramway lui-même ou des nombreuses carences du dossier soumis à cette enquête.
Toute cette histoire aura en effet le mérite d’éclairer très bientôt les inconvénients dudit tramway. Craignant un tel débat, la mairie a décidé de noyer le poisson et a trouvé un prétexte pour critiquer le projet de liaison expresse : « la dégradation des conditions de vie des riverains, l’empêchement du maintien et de la reconstitution (sic) du tissu urbain autour de la porte de la Chapelle … et le désenclavement du quartier ».
Ces arguments font doucement sourire. Le CDG Express ne ferait qu’ajouter un train tous les quarts d’heure sur un ouvrage qui existe déjà. En revanche, la dégradation des conditions de vie des riverains par les sept virages du tramway dans cette zone, le désenclavement du quartier alors que les voies du tramway érigent, par construction même, une séparation et la notion brumeuse de "maintien/reconstitution" du tissu urbain, sont de piètres prétextes.
Entre l’indispensable amélioration de l’accès au principal aéroport parisien, financée essentiellement par le privé, et l’édification d’une barrière roulante avec la banlieue qui coûtera une fortune aux contribuables, la mairie a choisi la deuxième solution. Une décision rétrograde et ruineuse, masquée comme toujours par l’affichage de bons sentiments.
A suivre …