L’autophobie de la Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, s’est bien reposée durant la courte trêve des confiseurs et est revenue en pleine forme ce mercredi 6 janvier, jour des vœux aux élus du Conseil de Paris. Des vœux pas tout à fait destinés aux automobilistes, taxis, autocaristes et encore moins touristes motorisés, puisque sa dernière idée pour illustrer le « Paris qui ose » est d’interdire les Champs-Elysées aux voitures. Ou, pour le dire de façon positive, de « rendre les Champs-Elysées aux piétons ».
Attardons-nous sur l’incohérence historique totale de cette expression de « rendre » l’avenue aux piétons : dès leur origine sous Louis XIV, les Champs-Elysées sont pensés pour le transport des calèches des élites afin de fuir les alentours d’une capitale peu sûre à l’époque et rejoindre, aisément, la banlieue Ouest. Deux siècles plus tard, les maréchaux ferrants et autres vendeurs de tillburies qui jalonnent l’allée sont remplacés par les concessionnaires : les « Champs » sont devenue l’avenue de l’automobile ; et 100 ans encore plus tard, en 2015, l’avenue demeure une artère majeure de la circulation parisienne, jalonnée de showrooms célèbres notamment ceux des constructeurs nationaux.
Seulement voilà, de l’histoire on n’a que faire à l’Hôtel de Ville. Un peu comme pour la Petite-Ceinture de Paris, qui doit selon Madame Hidalgo être « rendue aux parisiens » alors qu’elle a toujours été, même une fois mise en sommeil, une voie de chemin de fer propriété du domaine ferroviaire national… Vérité au-delà du périf’, erreur en-deçà ? En tout cas, à partir du dimanche 6 avril prochain, tout engin motorisé sera banni des « Champs », un dimanche par mois. C’est symbolique, ça fait du buzz, c’est de la politique d’aujourd’hui. Mais ce n’est pas tout.
Les parisiens et les franciliens avaient déjà eu droit à une répétition générale de cette initiative, c’était le dimanche 27 septembre, célébrée première journée sans voiture (elle ne se limitait pas qu’aux Champs-Elysées et s’étendait aux arrondissements centraux). Cette même journée sans voiture sera rééditée en 2016, avec cette fois l’intention de l’étendre… à toute la ville ! On souhaite bien du courage aux personnes à mobilité réduite, services de transports et aux services publics nécessitant un usage des routes… Enfin, confirmation aussi de la « reconquête » des voies sur berges. Après la rive gauche, c’est la fin de la rive droite, entre le Pont des Tuileries et le Pont Henri-IV, qui disparaîtra définitivement des cartes routières à la fin de l’été 2016. Là-encore pour être « rendus aux piétons », des piétons pour lesquels jamais cette artère pompidolienne n’avait été pensée.
Tout ceci serait amusant s’il n’y avait pas derrière cela une immense erreur, pour la santé publique, de la municipalité parisienne. En effet, toute restriction de circulation reporte le flux ailleurs, sur des axes qui en temps normal sont déjà bouchés surtout aux heures de pointe (boulevards des Maréchaux, Boulevard Périphérique, autoroutes extérieures). Cela accroit donc la pollution des véhicules bloqués sur place, alors que les faire arriver plus vite à bon port réduirait leurs émissions de particules… Mais non. Histoire d’accentuer la culpabilisation des automobilistes et de continuer d’effrayer les parisiens sur la qualité de l’air, de nouvelles mesures contre la pollution seront prises, telles que l’interdiction des voitures et camions les plus anciens.
Sur ce dernier point, c’est une action nécessaire et salubre, mais on attendrait davantage d’une municipalité qui veut « oser » la prise à bras le corps du problème des transports. D’abord en facilitant la circulation pour éviter les bouchons, et en demandant aux entreprises d’étaler les heures de bureaux pour lisser les coagulations en pointe, soir et matin. En parallèle, en créant des transports collectifs propres et adaptés à remplacer l’auto individuelle (on a dit « Grand Paris » ?), rapides et ponctuels. Puis, après quelques années voire décennies car tout ne peut se faire en un jour, restreindre des axes routiers rendus inutiles par l’utilisation accrue des transports en commun, ou les adaptés aux nouveaux modes (vélos électriques, Twizy autonomes, monocycle volant ou que sais-je ce qui circulera dans le futur).
Mais à Paris, on fait les deux les deux en même temps : on chasse et on dénonce, on bannit extra-muros et on enferme intra-muros. Quitte à interdire jusqu’aux voitures et bus électriques, pourtant pas nocifs, une fois par mois sur une grande avenue et une fois par an dans toute la ville. Au point de croire qu’être rebelle aujourd’hui à Paris ce n’est plus de monter des barricades ou incendier l’Hôtel de Ville : c’est tout simplement de circuler en voiture dans Paris. O tempora, o mores…
Attardons-nous sur l’incohérence historique totale de cette expression de « rendre » l’avenue aux piétons : dès leur origine sous Louis XIV, les Champs-Elysées sont pensés pour le transport des calèches des élites afin de fuir les alentours d’une capitale peu sûre à l’époque et rejoindre, aisément, la banlieue Ouest. Deux siècles plus tard, les maréchaux ferrants et autres vendeurs de tillburies qui jalonnent l’allée sont remplacés par les concessionnaires : les « Champs » sont devenue l’avenue de l’automobile ; et 100 ans encore plus tard, en 2015, l’avenue demeure une artère majeure de la circulation parisienne, jalonnée de showrooms célèbres notamment ceux des constructeurs nationaux.
Seulement voilà, de l’histoire on n’a que faire à l’Hôtel de Ville. Un peu comme pour la Petite-Ceinture de Paris, qui doit selon Madame Hidalgo être « rendue aux parisiens » alors qu’elle a toujours été, même une fois mise en sommeil, une voie de chemin de fer propriété du domaine ferroviaire national… Vérité au-delà du périf’, erreur en-deçà ? En tout cas, à partir du dimanche 6 avril prochain, tout engin motorisé sera banni des « Champs », un dimanche par mois. C’est symbolique, ça fait du buzz, c’est de la politique d’aujourd’hui. Mais ce n’est pas tout.
Les parisiens et les franciliens avaient déjà eu droit à une répétition générale de cette initiative, c’était le dimanche 27 septembre, célébrée première journée sans voiture (elle ne se limitait pas qu’aux Champs-Elysées et s’étendait aux arrondissements centraux). Cette même journée sans voiture sera rééditée en 2016, avec cette fois l’intention de l’étendre… à toute la ville ! On souhaite bien du courage aux personnes à mobilité réduite, services de transports et aux services publics nécessitant un usage des routes… Enfin, confirmation aussi de la « reconquête » des voies sur berges. Après la rive gauche, c’est la fin de la rive droite, entre le Pont des Tuileries et le Pont Henri-IV, qui disparaîtra définitivement des cartes routières à la fin de l’été 2016. Là-encore pour être « rendus aux piétons », des piétons pour lesquels jamais cette artère pompidolienne n’avait été pensée.
Tout ceci serait amusant s’il n’y avait pas derrière cela une immense erreur, pour la santé publique, de la municipalité parisienne. En effet, toute restriction de circulation reporte le flux ailleurs, sur des axes qui en temps normal sont déjà bouchés surtout aux heures de pointe (boulevards des Maréchaux, Boulevard Périphérique, autoroutes extérieures). Cela accroit donc la pollution des véhicules bloqués sur place, alors que les faire arriver plus vite à bon port réduirait leurs émissions de particules… Mais non. Histoire d’accentuer la culpabilisation des automobilistes et de continuer d’effrayer les parisiens sur la qualité de l’air, de nouvelles mesures contre la pollution seront prises, telles que l’interdiction des voitures et camions les plus anciens.
Sur ce dernier point, c’est une action nécessaire et salubre, mais on attendrait davantage d’une municipalité qui veut « oser » la prise à bras le corps du problème des transports. D’abord en facilitant la circulation pour éviter les bouchons, et en demandant aux entreprises d’étaler les heures de bureaux pour lisser les coagulations en pointe, soir et matin. En parallèle, en créant des transports collectifs propres et adaptés à remplacer l’auto individuelle (on a dit « Grand Paris » ?), rapides et ponctuels. Puis, après quelques années voire décennies car tout ne peut se faire en un jour, restreindre des axes routiers rendus inutiles par l’utilisation accrue des transports en commun, ou les adaptés aux nouveaux modes (vélos électriques, Twizy autonomes, monocycle volant ou que sais-je ce qui circulera dans le futur).
Mais à Paris, on fait les deux les deux en même temps : on chasse et on dénonce, on bannit extra-muros et on enferme intra-muros. Quitte à interdire jusqu’aux voitures et bus électriques, pourtant pas nocifs, une fois par mois sur une grande avenue et une fois par an dans toute la ville. Au point de croire qu’être rebelle aujourd’hui à Paris ce n’est plus de monter des barricades ou incendier l’Hôtel de Ville : c’est tout simplement de circuler en voiture dans Paris. O tempora, o mores…