Anne Hidalgo tente de maintenir les illusions et le climat festif légués par son prédécesseur. Mais les caisses sont vides ...
Le socle du clientélisme « socialo-verdiste » parisien, par-delà les opérations de communication, demeure la politique du logement social. Symbole de son alliance avec les communistes et de la perpétuation du mythe de la gauche plurielle, Hidalgo s’est engagée à « produire » 7.000 logements sociaux par an. Ce verbe ne signifie pas grand-chose car il inclut la transformation, par conventionnement, de logements sociaux de fait en HLM de droit. Certains occupants peuvent se féliciter d’un effet d’aubaine qui diminue leur loyer au détriment des finances municipales mais cela ne crée pas de mètres carrés supplémentaires.
Afin d’y parvenir malgré tout, ou du moins en donner l’illusion, la mairie achète donc très cher un foncier rare et participe ainsi à la perpétuation de prix élevés. Le serpent se mord la queue et entretient la crise du logement à Paris. La mairie va désormais jusqu’à préempter dans le « diffus », c’est-à-dire acheter des appartements isolés dans des immeubles. Une épée de Damoclès est suspendue sur le crâne des propriétaires de lots dans les 257 adresses concernées. Cela se traduit par de multiples actions en justice et des résultats au compte-gouttes.
De même, pour satisfaire l’esprit de revanche, pour ne pas dire de haine sociale, d’une partie de son électorat, Anne Hidalgo poursuit une entreprise punitive dans les 16ème, 7ème et 8ème arrondissements. Elle tente de déclasser des parcelles inconstructibles en lisière du bois de Boulogne, au mépris de toute considération environnementale, avenue du Maréchal Maunoury. Elle supporte des coûts ahurissants, proches des 10.000 euros le mètre carré, pour des immeubles ou des terrains à bâtir comme celui ayant appartenu à l’oncle de Bachar El-Assad à l’angle des rues Henri-Heine et Jasmin. Sans parler du siège du ministère de la défense boulevard Saint Germain dont la valorisation aurait soulagé les caisses de l’Etat.
Comme cette politique vorace ne peut trouver nourriture suffisante, Hidalgo et son acolyte Brossat, du PCF, ont finalement désigné de nouveaux boucs-émissaires : Messieurs Macron et Sapin qui réduisent les aides au secteur des HLM. En réalité, les socialistes parisiens savaient dès le départ qu’ils ne pourraient atteindre leur objectif.
Venons-en maintenant au nerf de la guerre. La politique de Delanoë était fondée sur le principe du triple C : communication, communautarisme et clientélisme. Hidalgo peine à la poursuivre. Car, à Paris comme ailleurs, le socialisme ne dure que tant que l’argent des contribuables peut être gaspillé. Malgré le quadruplement de la dette, la hausse de 70 % des taxes foncières et d’habitation, le triplement des droits de stationnement et la divine surprise de l’envolée pendant 10 ans du produit des « droits de notaire », la ville est financièrement exsangue.
La faute en incombe à des dépenses extravagantes dans tous les domaines : subventions aux associations de copains, création de 10 000 emplois publics, équipements ronflants mais semi-déserts une fois éteints les lampions des inaugurations (104, Gaité-Lyrique), réaménagements incessants de la voirie, gabegie aux Halles, copinage au stade Jean Bouin, etc. Il manque au moins 400 millions d’euros pour boucler le prochain budget et Hidalgo multiplie les annonces farfelues, tentant de faire croire que de nouvelles hausses des droits de stationnement ou de la taxe sur les résidences secondaires feront l’affaire. Mais, à Paris comme ailleurs, les hauts taux tuent les totaux.
C’est donc sur tous les sujets la fuite en avant dans la communication. Puisque les bobos du centre-ville sont supposés haïr la bagnole, la mairie a décidé, au terme d’une concertation manipulée dont elle a désormais le parfait savoir-faire, d’éradiquer l’automobile de la voie Georges Pompidou.
Quiconque est passé le dimanche sur les quais hauts de la rive droite embouteillés par la fermeture de la voie expresse, alors que trois cyclistes pelés et deux joggeurs tondus ahanent en sortant du tunnel des Tuileries, peut anticiper le chaos permanent que cela va créer. Mais pourquoi se priver puisque la plupart des médias ne vont jamais enquêter sur les conséquences réelles des politiques municipales ? Ainsi, l'engorgement permanent des Grands boulevards depuis le réaménagement de la place de la République et la mise en double-sens de ces axes ne les intéressent pas. Quant à la pollution créée par ces embouteillages et la négligence avec laquelle est traité le réseau du métro, ce sont des sujets qu'il vaut mieux ne pas aborder. Moyennant quoi Paris ne cesse de voir sa position se dégrader dans les classements internationaux des villes les plus congestionnées. Tournant le dos à la philosophie haussmannienne, qui facilitait l’accès à la capitale, Hidalgo renie l’histoire de Paris pour en faire une ville recroquevillée sur elle-même.
Dans ce contexte, on voit poindre l’ultime recours : la modification des règles du jeu. Anne Hidalgo craint le retour au gouvernement, en 2017, d’une droite qui serait moins inerte qu’elle ne l’était avant 2012. L’Etat dispose de nombreux leviers dans la capitale ne fût-ce que parce que beaucoup de permis de construire sont dans un périmètre de visibilité d’un monument inscrit ou classé. La mairie va tenter de récupérer ces compétences en dissimulant son objectif derrière une réforme de la carte des arrondissements. Hidalgo se console aussi à l’idée qu’une victoire de la droite en 2017 lui permettrait de trouver prétexte à l’augmentation des taxes foncières et d’habitation, faisant porter au nouveau gouvernement le chapeau du reniement ultime de ses promesses fiscales.
Pourtant, on sent bien que l’élan n’y est plus. Si l’opposition municipale était mieux dirigée que par NKM, la calamiteuse candidate qui l’a représentée lors des dernières élections, il est probable qu’Hidalgo serait déjà en chute libre dans les sondages.
Le socle du clientélisme « socialo-verdiste » parisien, par-delà les opérations de communication, demeure la politique du logement social. Symbole de son alliance avec les communistes et de la perpétuation du mythe de la gauche plurielle, Hidalgo s’est engagée à « produire » 7.000 logements sociaux par an. Ce verbe ne signifie pas grand-chose car il inclut la transformation, par conventionnement, de logements sociaux de fait en HLM de droit. Certains occupants peuvent se féliciter d’un effet d’aubaine qui diminue leur loyer au détriment des finances municipales mais cela ne crée pas de mètres carrés supplémentaires.
Afin d’y parvenir malgré tout, ou du moins en donner l’illusion, la mairie achète donc très cher un foncier rare et participe ainsi à la perpétuation de prix élevés. Le serpent se mord la queue et entretient la crise du logement à Paris. La mairie va désormais jusqu’à préempter dans le « diffus », c’est-à-dire acheter des appartements isolés dans des immeubles. Une épée de Damoclès est suspendue sur le crâne des propriétaires de lots dans les 257 adresses concernées. Cela se traduit par de multiples actions en justice et des résultats au compte-gouttes.
De même, pour satisfaire l’esprit de revanche, pour ne pas dire de haine sociale, d’une partie de son électorat, Anne Hidalgo poursuit une entreprise punitive dans les 16ème, 7ème et 8ème arrondissements. Elle tente de déclasser des parcelles inconstructibles en lisière du bois de Boulogne, au mépris de toute considération environnementale, avenue du Maréchal Maunoury. Elle supporte des coûts ahurissants, proches des 10.000 euros le mètre carré, pour des immeubles ou des terrains à bâtir comme celui ayant appartenu à l’oncle de Bachar El-Assad à l’angle des rues Henri-Heine et Jasmin. Sans parler du siège du ministère de la défense boulevard Saint Germain dont la valorisation aurait soulagé les caisses de l’Etat.
Comme cette politique vorace ne peut trouver nourriture suffisante, Hidalgo et son acolyte Brossat, du PCF, ont finalement désigné de nouveaux boucs-émissaires : Messieurs Macron et Sapin qui réduisent les aides au secteur des HLM. En réalité, les socialistes parisiens savaient dès le départ qu’ils ne pourraient atteindre leur objectif.
Venons-en maintenant au nerf de la guerre. La politique de Delanoë était fondée sur le principe du triple C : communication, communautarisme et clientélisme. Hidalgo peine à la poursuivre. Car, à Paris comme ailleurs, le socialisme ne dure que tant que l’argent des contribuables peut être gaspillé. Malgré le quadruplement de la dette, la hausse de 70 % des taxes foncières et d’habitation, le triplement des droits de stationnement et la divine surprise de l’envolée pendant 10 ans du produit des « droits de notaire », la ville est financièrement exsangue.
La faute en incombe à des dépenses extravagantes dans tous les domaines : subventions aux associations de copains, création de 10 000 emplois publics, équipements ronflants mais semi-déserts une fois éteints les lampions des inaugurations (104, Gaité-Lyrique), réaménagements incessants de la voirie, gabegie aux Halles, copinage au stade Jean Bouin, etc. Il manque au moins 400 millions d’euros pour boucler le prochain budget et Hidalgo multiplie les annonces farfelues, tentant de faire croire que de nouvelles hausses des droits de stationnement ou de la taxe sur les résidences secondaires feront l’affaire. Mais, à Paris comme ailleurs, les hauts taux tuent les totaux.
C’est donc sur tous les sujets la fuite en avant dans la communication. Puisque les bobos du centre-ville sont supposés haïr la bagnole, la mairie a décidé, au terme d’une concertation manipulée dont elle a désormais le parfait savoir-faire, d’éradiquer l’automobile de la voie Georges Pompidou.
Quiconque est passé le dimanche sur les quais hauts de la rive droite embouteillés par la fermeture de la voie expresse, alors que trois cyclistes pelés et deux joggeurs tondus ahanent en sortant du tunnel des Tuileries, peut anticiper le chaos permanent que cela va créer. Mais pourquoi se priver puisque la plupart des médias ne vont jamais enquêter sur les conséquences réelles des politiques municipales ? Ainsi, l'engorgement permanent des Grands boulevards depuis le réaménagement de la place de la République et la mise en double-sens de ces axes ne les intéressent pas. Quant à la pollution créée par ces embouteillages et la négligence avec laquelle est traité le réseau du métro, ce sont des sujets qu'il vaut mieux ne pas aborder. Moyennant quoi Paris ne cesse de voir sa position se dégrader dans les classements internationaux des villes les plus congestionnées. Tournant le dos à la philosophie haussmannienne, qui facilitait l’accès à la capitale, Hidalgo renie l’histoire de Paris pour en faire une ville recroquevillée sur elle-même.
Dans ce contexte, on voit poindre l’ultime recours : la modification des règles du jeu. Anne Hidalgo craint le retour au gouvernement, en 2017, d’une droite qui serait moins inerte qu’elle ne l’était avant 2012. L’Etat dispose de nombreux leviers dans la capitale ne fût-ce que parce que beaucoup de permis de construire sont dans un périmètre de visibilité d’un monument inscrit ou classé. La mairie va tenter de récupérer ces compétences en dissimulant son objectif derrière une réforme de la carte des arrondissements. Hidalgo se console aussi à l’idée qu’une victoire de la droite en 2017 lui permettrait de trouver prétexte à l’augmentation des taxes foncières et d’habitation, faisant porter au nouveau gouvernement le chapeau du reniement ultime de ses promesses fiscales.
Pourtant, on sent bien que l’élan n’y est plus. Si l’opposition municipale était mieux dirigée que par NKM, la calamiteuse candidate qui l’a représentée lors des dernières élections, il est probable qu’Hidalgo serait déjà en chute libre dans les sondages.