Jean-Louis MISSIKA, adjoint de HIDALGO et sociologue de profession, aime les start-up. Qui pourrait le lui reprocher tant ce modèle d’organisation entrepreneuriale, venu tout droit de la Silicon Valley en Californie, s’impose partout dans le monde comme celui le plus propice à l’émergence d’une société de l’innovation frugale et durable.
Le problème, c’est que pour vanter les mérites de Paris en la matière, il en fait toujours trop.
Déjà en août 2015, sur le site Paris.fr, la propagande de la MAIRIE DE PARIS proclamait de manière totalement mégalo :
" Capitale européenne la plus attractive pour les startups et les investisseurs, leader mondial de l'innovation, Paris se réinvente et attire les talents grâce à son dynamisme économique. Pour ajouter à son attractivité, elle améliore chaque jour les conditions d’accompagnement des jeunes entreprises innovantes."
Mais comme le révélait à la même époque le DELANOPOLIS ICI, tout ça n’était que baratin notamment à la lumière de la "troisième édition de l'étude Start-up Ecosystem Ranking 2015", publiée par la société américaine Compass et réalisée après une consultation auprès de 11 000 startup et 200 entretiens où "l'écosystème de la capitale française se classait au 11ème rang". Il se situait "derrière des villes européennes comme Londres (6e) ou Berlin (9e). Les territoires américains, Silicon Valley en tête, trustaient 6 des 10 premières positions, tandis que des nouveaux entrants se manifestaient, comme la ville indienne de Bangalore (15e). Et encore les écosystèmes chinois, taiwanais, japonais et coréen du sud n’étaient pas pris en compte".
Aujourd’hui, le site Challenges.fr, propriété de l’homme d’affaires socialiste Claude PERDRIEL, encore récemment actionnaire majoritaire de L’OBS, sur la base d’informations de l’agence d’Etat AFP, titre, ce 7 octobre 2016, que "c'est une révolution dans le monde des start-up : porté par des projets ambitieux, Paris est sur le point de doubler Londres en tant que capitale européenne des start-up." Tiens c'est étrange : nous étions premiers et en progressant nous allons bientôt doubler le premier !
C’est un certain Loïc DOSEUR, dirigeant de Paris&Co, l'agence de développement économique et d'innovation de Paris, association comme la Mairie de Paris en finance en nombre aux frais du contribuable, qui est le plus dithyrambique : "Il n'y a pas que la Californie, il n'y a pas que la Silicon Valley pour faire émerger des start-ups, Paris est aujourd'hui dans le top trois mondial". Et l’adjoint au maire de Paris, Jean-Louis MISSIKA, sociologue de gauche, comme tout bon sociologue qui se respecte, d’ajouter avec grandiloquence : "Il y a une dynamique aujourd'hui à Paris qui est vraiment spectaculaire".
« Spectaculaire » au point que Paris ferait partie du trio de tête des créateurs de start-ups dans le monde alors qu’un an plus tôt, le « Startup Ecosystem Ranking 2015 » la classait à la 11ème place. Bizarre !
C’est que la vérité est tout autre.
C’est en fait Loïc DOSEUR qui vend la mèche en affirmant qu’en matière de financement, "on est juste derrière Londres en valeur absolue, en montant investi, mais on est passé devant Londres en nombre de start-up financées".
Et le financement des start-up, c’est bien un des problèmes majeurs de la place parisienne.
Quand on regarde la typologie des investisseurs, on s’aperçoit qu’il s’agit surtout de business angels (souvent des milliardaires ou millionnaires français dont la fortune est issue de la nouvelle économie), notamment en matière d’amorçage (seed capital), et de financements publics très massifs.
Or, comme l’explique Christian BLANC, père du GRAND PARIS, dans son livre PARIS VILLE MONDE édité chez Odile JACOB (septembre 2015), un écosystème de l’innovation fonctionne sur le principe de la « fertilisation croisée » où se rencontrent en permanence sur une même zone géographique chercheurs, étudiants, entrepreneurs et FINANCIERS.
Or, pour que les financiers soient présents, avec une capacité à prendre des risques, ce qui est primordial en matière d’innovation, il est impératif d’être une place financière puissante, avec une grande diversité d’investisseurs, c’est-à-dire une place financière de premier rang, ce que n’est plus Paris.
Situation qui est en train d’ailleurs de l’exclure lentement mais sûrement du statut de VILLE MONDE.
Dans son numéro 492 du 6 octobre 2016, à la page 15, la version papier du toujours même magazine CHALLENGES, nous apprend que « Londres demeure la 1ère place financière mondiale devant New-York. Paris est 29ème derrière les Iles Caïmans ».
Impossible dans ces conditions d’être une ville capable d’accompagner financièrement l’essor massif et durable de start-up.
C’est une triste vérité que la propagande de la Mairie de Paris et la création de ces quelques incubateurs financés par des milliardaires français du net ou des fonds publics ne pourront cacher longtemps.
A noter que Pierre KOSCIUSKO-MORIZET, créateur du site PRICEMINISTER et frère de la femme politique qui fait des annonces publiques depuis ses WC, ne cache pas que l’intérêt de la place parisienne est la faible concurrence entre investisseurs de la nouvelle économie.
Faible concurrence qui pourrait être un atout afin d’attirer sur le territoire national de puissants fonds de capital-risque américains qui souffrent sur leur marché local (Silicon Valley, New-York, Boston pour les biotechnologies) justement d’une concurrence acharnée. Ces fonds sont demandeurs à condition d’engager une véritable politique pro-active d’intégration au système de « fertilisation croisée » français et plus spécifiquement parisien. Mais aucune politique en la matière n’a été engagée à ce jour par les acteurs tant publics que privés du secteur, préférant se reposer trop souvent sur des fonds publics. Un vrai mal français.
Enfin, autre preuve que Paris est loin d’être « aujourd'hui dans le top trois mondial » comme l’affirme Loïc DOSEUR : dans son édition du 14 septembre 2016, le journal LES ECHOS reprend les conclusions d’une étude de la société de consultants EY divulguée lors du du G20 des jeunes entrepreneurs qui s'est tenu les 8 et 9 septembre 2016 à Pékin et dont l’objectif était de répondre à la question : dans quel pays est-il préférable de créer sa start-up digitale ?
Réponse : « Pour l'accès au financement : au Canada ! Pour la culture entrepreneuriale, numérique et l'éducation : aux Etats-Unis ! Pour l'environnement réglementaire : en Grande-Bretagne ! »
Pas de Paris ou de France sur le podium. En fait, « au classement général, la France se situe entre la sixième et la dixième place ». Bien loin de ce trio de tête mondial dont la Mairie de Paris se vante avec la complaisance de médias subventionnés.
Le problème, c’est que pour vanter les mérites de Paris en la matière, il en fait toujours trop.
Déjà en août 2015, sur le site Paris.fr, la propagande de la MAIRIE DE PARIS proclamait de manière totalement mégalo :
" Capitale européenne la plus attractive pour les startups et les investisseurs, leader mondial de l'innovation, Paris se réinvente et attire les talents grâce à son dynamisme économique. Pour ajouter à son attractivité, elle améliore chaque jour les conditions d’accompagnement des jeunes entreprises innovantes."
Mais comme le révélait à la même époque le DELANOPOLIS ICI, tout ça n’était que baratin notamment à la lumière de la "troisième édition de l'étude Start-up Ecosystem Ranking 2015", publiée par la société américaine Compass et réalisée après une consultation auprès de 11 000 startup et 200 entretiens où "l'écosystème de la capitale française se classait au 11ème rang". Il se situait "derrière des villes européennes comme Londres (6e) ou Berlin (9e). Les territoires américains, Silicon Valley en tête, trustaient 6 des 10 premières positions, tandis que des nouveaux entrants se manifestaient, comme la ville indienne de Bangalore (15e). Et encore les écosystèmes chinois, taiwanais, japonais et coréen du sud n’étaient pas pris en compte".
Aujourd’hui, le site Challenges.fr, propriété de l’homme d’affaires socialiste Claude PERDRIEL, encore récemment actionnaire majoritaire de L’OBS, sur la base d’informations de l’agence d’Etat AFP, titre, ce 7 octobre 2016, que "c'est une révolution dans le monde des start-up : porté par des projets ambitieux, Paris est sur le point de doubler Londres en tant que capitale européenne des start-up." Tiens c'est étrange : nous étions premiers et en progressant nous allons bientôt doubler le premier !
C’est un certain Loïc DOSEUR, dirigeant de Paris&Co, l'agence de développement économique et d'innovation de Paris, association comme la Mairie de Paris en finance en nombre aux frais du contribuable, qui est le plus dithyrambique : "Il n'y a pas que la Californie, il n'y a pas que la Silicon Valley pour faire émerger des start-ups, Paris est aujourd'hui dans le top trois mondial". Et l’adjoint au maire de Paris, Jean-Louis MISSIKA, sociologue de gauche, comme tout bon sociologue qui se respecte, d’ajouter avec grandiloquence : "Il y a une dynamique aujourd'hui à Paris qui est vraiment spectaculaire".
« Spectaculaire » au point que Paris ferait partie du trio de tête des créateurs de start-ups dans le monde alors qu’un an plus tôt, le « Startup Ecosystem Ranking 2015 » la classait à la 11ème place. Bizarre !
C’est que la vérité est tout autre.
C’est en fait Loïc DOSEUR qui vend la mèche en affirmant qu’en matière de financement, "on est juste derrière Londres en valeur absolue, en montant investi, mais on est passé devant Londres en nombre de start-up financées".
Et le financement des start-up, c’est bien un des problèmes majeurs de la place parisienne.
Quand on regarde la typologie des investisseurs, on s’aperçoit qu’il s’agit surtout de business angels (souvent des milliardaires ou millionnaires français dont la fortune est issue de la nouvelle économie), notamment en matière d’amorçage (seed capital), et de financements publics très massifs.
Or, comme l’explique Christian BLANC, père du GRAND PARIS, dans son livre PARIS VILLE MONDE édité chez Odile JACOB (septembre 2015), un écosystème de l’innovation fonctionne sur le principe de la « fertilisation croisée » où se rencontrent en permanence sur une même zone géographique chercheurs, étudiants, entrepreneurs et FINANCIERS.
Or, pour que les financiers soient présents, avec une capacité à prendre des risques, ce qui est primordial en matière d’innovation, il est impératif d’être une place financière puissante, avec une grande diversité d’investisseurs, c’est-à-dire une place financière de premier rang, ce que n’est plus Paris.
Situation qui est en train d’ailleurs de l’exclure lentement mais sûrement du statut de VILLE MONDE.
Dans son numéro 492 du 6 octobre 2016, à la page 15, la version papier du toujours même magazine CHALLENGES, nous apprend que « Londres demeure la 1ère place financière mondiale devant New-York. Paris est 29ème derrière les Iles Caïmans ».
Impossible dans ces conditions d’être une ville capable d’accompagner financièrement l’essor massif et durable de start-up.
C’est une triste vérité que la propagande de la Mairie de Paris et la création de ces quelques incubateurs financés par des milliardaires français du net ou des fonds publics ne pourront cacher longtemps.
A noter que Pierre KOSCIUSKO-MORIZET, créateur du site PRICEMINISTER et frère de la femme politique qui fait des annonces publiques depuis ses WC, ne cache pas que l’intérêt de la place parisienne est la faible concurrence entre investisseurs de la nouvelle économie.
Faible concurrence qui pourrait être un atout afin d’attirer sur le territoire national de puissants fonds de capital-risque américains qui souffrent sur leur marché local (Silicon Valley, New-York, Boston pour les biotechnologies) justement d’une concurrence acharnée. Ces fonds sont demandeurs à condition d’engager une véritable politique pro-active d’intégration au système de « fertilisation croisée » français et plus spécifiquement parisien. Mais aucune politique en la matière n’a été engagée à ce jour par les acteurs tant publics que privés du secteur, préférant se reposer trop souvent sur des fonds publics. Un vrai mal français.
Enfin, autre preuve que Paris est loin d’être « aujourd'hui dans le top trois mondial » comme l’affirme Loïc DOSEUR : dans son édition du 14 septembre 2016, le journal LES ECHOS reprend les conclusions d’une étude de la société de consultants EY divulguée lors du du G20 des jeunes entrepreneurs qui s'est tenu les 8 et 9 septembre 2016 à Pékin et dont l’objectif était de répondre à la question : dans quel pays est-il préférable de créer sa start-up digitale ?
Réponse : « Pour l'accès au financement : au Canada ! Pour la culture entrepreneuriale, numérique et l'éducation : aux Etats-Unis ! Pour l'environnement réglementaire : en Grande-Bretagne ! »
Pas de Paris ou de France sur le podium. En fait, « au classement général, la France se situe entre la sixième et la dixième place ». Bien loin de ce trio de tête mondial dont la Mairie de Paris se vante avec la complaisance de médias subventionnés.