Il était bien difficile de se concentrer sur les plaisirs visuels et olfactifs de la roseraie de Bagatelle, ce dimanche 1er juin, tant l'atmosphère était saturée de pollutions sonores.
En effet, un bon tiers du parc avait été investi par les installations ubuesques du festival "We love green", de musiques actuelles et de créations artistiques écoconçue dans le but d' "une sensibilisation à l'écologie pour une vie citoyenne responsable dans une démarche de progrès continu" !
Tout était donc green, c'est-à-dire écolo et responsable : le mobilier recyclé fourni par Emmaüs, la vaisselle compostable, les rebuts alimentaires transformables en chaleur (???), les huiles de friture recyclées en biogaz pour le chauffage des serres agricoles, jusqu'à l'énergie propre produite par des groupes électrogènes solaires (le ciel était bien gris ce dimanche! ) et l'effet dynamo des jeux d'enfant dont la puissance permettait ce déluge de sonorités barbares.
Il va sans dire que la restauration était bio et citoyenne sous le label du "conscious food program" qui garantissait une nourriture saine et anti gaspi !
Toute cette bonne conscience n'empêchait pas le pauvre petit château du comte d'Artois de trembler de toutes ses vitres sous l'intensité des vibrations sonores, tel un mort claquant des dents un soir de sabbat et des festivaliers de se soulager derrière les pivoines. Mais où avais-je la tête ? C'était une so green attitude !
A force d'être ringarde et de râler, je suis passée à côté de l'expo de l'artiste Fabrice Hyber qui proposait aux festivaliers de tester ses POF (Prototypes d'Objets en Fonctionnement), et de tout ce qui avait été conçu pour favoriser les rencontres et les échanges : la terrasse "chill-arty" pour une pause sous une pergola d'échafaudages de chantier meublée de palettes, conception originale du collectif pluridisciplinaire "Yes Papi", le transat collectif en sac à gravas du collectif "Limite de charges", sans parler du work shop d'architecture dont l'intitulé "Un souffle sur la ville" allait susciter le grand renouveau du décor urbain de demain, et surtout du Network lab, un grand forum d'échanges pour "solutionner sans culpabiliser" les grands changements de demain, animés par des spécialistes de l'économie collaborative et circulaire.
Enfin j'ai surtout raté le tipi du Comptoir général, le musée parisien de la culture ghetto, habituellement hébergé près du canal Saint-Martin (une fois de plus, on ne peut que rendre hommage aux initiatives créatives et dans le coup de la mairie du 10 ème arrondissement) qui proposait, entre autre, une vente de fripes chinées au Togo !
Vers 19 heures, la foule commençait à affluer pour les concerts du soir tandis que du côté de la sortie, quelques habitués s'en retournaient l'oreille basse, partageant entre eux leur colère d'avoir été dépossédés de ce qui fait habituellement le charme du lieu : le calme, la courtoisie, l'harmonie d'un lieu magique.
Une petite personne enveloppée dans un imper de papier bulle métallisé est venue se mêler aux conversations, affirmant avoir soutenu le festival à la mairie de Paris au nom du vivre ensemble et du droit à la jeunesse d'investir elle-aussi le parc. Et de conclure: " De toute façon, ça ne dure que deux jours, vous en aurez 360 pour venir voir les roses ! " Elle oubliait qu'une rose ne dure que "l'espace d'un matin". Les visiteurs de Bagatelle, eux, y pensent tous les jours !
ISP
En effet, un bon tiers du parc avait été investi par les installations ubuesques du festival "We love green", de musiques actuelles et de créations artistiques écoconçue dans le but d' "une sensibilisation à l'écologie pour une vie citoyenne responsable dans une démarche de progrès continu" !
Tout était donc green, c'est-à-dire écolo et responsable : le mobilier recyclé fourni par Emmaüs, la vaisselle compostable, les rebuts alimentaires transformables en chaleur (???), les huiles de friture recyclées en biogaz pour le chauffage des serres agricoles, jusqu'à l'énergie propre produite par des groupes électrogènes solaires (le ciel était bien gris ce dimanche! ) et l'effet dynamo des jeux d'enfant dont la puissance permettait ce déluge de sonorités barbares.
Il va sans dire que la restauration était bio et citoyenne sous le label du "conscious food program" qui garantissait une nourriture saine et anti gaspi !
Toute cette bonne conscience n'empêchait pas le pauvre petit château du comte d'Artois de trembler de toutes ses vitres sous l'intensité des vibrations sonores, tel un mort claquant des dents un soir de sabbat et des festivaliers de se soulager derrière les pivoines. Mais où avais-je la tête ? C'était une so green attitude !
A force d'être ringarde et de râler, je suis passée à côté de l'expo de l'artiste Fabrice Hyber qui proposait aux festivaliers de tester ses POF (Prototypes d'Objets en Fonctionnement), et de tout ce qui avait été conçu pour favoriser les rencontres et les échanges : la terrasse "chill-arty" pour une pause sous une pergola d'échafaudages de chantier meublée de palettes, conception originale du collectif pluridisciplinaire "Yes Papi", le transat collectif en sac à gravas du collectif "Limite de charges", sans parler du work shop d'architecture dont l'intitulé "Un souffle sur la ville" allait susciter le grand renouveau du décor urbain de demain, et surtout du Network lab, un grand forum d'échanges pour "solutionner sans culpabiliser" les grands changements de demain, animés par des spécialistes de l'économie collaborative et circulaire.
Enfin j'ai surtout raté le tipi du Comptoir général, le musée parisien de la culture ghetto, habituellement hébergé près du canal Saint-Martin (une fois de plus, on ne peut que rendre hommage aux initiatives créatives et dans le coup de la mairie du 10 ème arrondissement) qui proposait, entre autre, une vente de fripes chinées au Togo !
Vers 19 heures, la foule commençait à affluer pour les concerts du soir tandis que du côté de la sortie, quelques habitués s'en retournaient l'oreille basse, partageant entre eux leur colère d'avoir été dépossédés de ce qui fait habituellement le charme du lieu : le calme, la courtoisie, l'harmonie d'un lieu magique.
Une petite personne enveloppée dans un imper de papier bulle métallisé est venue se mêler aux conversations, affirmant avoir soutenu le festival à la mairie de Paris au nom du vivre ensemble et du droit à la jeunesse d'investir elle-aussi le parc. Et de conclure: " De toute façon, ça ne dure que deux jours, vous en aurez 360 pour venir voir les roses ! " Elle oubliait qu'une rose ne dure que "l'espace d'un matin". Les visiteurs de Bagatelle, eux, y pensent tous les jours !
ISP