ll souffle un comme un vent de panique à la mairie de Paris. En effet, les personnels des bibliothèques ont eu la surprise de recevoir un mail du directeur des affaires culturelles en personne pour leur expliquer le bienfait des prochaines ouvertures du dimanche.
Selon lui, « les agents ne seront pas obligés de travailler le dimanche, ces ouvertures ne se feront pas au détriment de l’accueil des usagers et des postes seront créés pour permettre l'ouverture du dimanche ».
Pour appuyer sa démonstration, il a fait appel aux services de la propagande de la mairie pour élaborer un document (disponible sur simple demande) digne des meilleures moments de Mission Capitale, ce petit livre rouge municipal envoyé tout les mois aux agents.
Néanmoins, nous avons retrouvé la première mouture décrivant les véritables modalités de l’ouverture du dimanche des bibliothèques. La voici.
- « Il ressort des enquêtes de satisfaction que les usagers souhaitent une plus grande ouverture notamment le dimanche » affirme la mairie de Paris.
Faux : la demande des usagers se porte en tout premier lieu sur les matinées et nocturnes ainsi que les lundis. Le dimanche n’est pas leur premier souhait selon les enquêtes Qualiparis réalisées auprès des usagers des bibliothèques.
- « Il convient de mettre en place cet engagement en veillant à concilier la réponse aux attentes des Parisiens, le respect des conditions de travail du personnel et la qualité du service public ».
Faux : comme on l’a vu, ce ne sont pas les attentes premières des parisiens. Les conditions de travail du personnel et la qualité du service public seront très dégradées
- « Les représentants du personnel sont consultés sur les conditions de travail et les ouvertures de sites à l’occasion des audiences consacrées spécifiquement au bibliothèques, des comités techniques et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ».
Faux : lors de ces différents comités, l’avis contre l'ouverture du dimanche dans de telles conditions, majoritaire chez les représentants du personnel, s’est heurté à une posture méprisante de la part de Bruno Julliard, le premier adjoint en charge de la culture (lire ici). Pire, une motion adoptée par la majorité du Comité Technique demandant la présence de huit titulaires le dimanche à Hélène Berr n’a pas été inscrite au compte-rendu ! Pourtant, on ne peut pas dire que la demande était révolutionnaire. Enfin, précisons que si ces comités ont été réunis c'est uniquement parce que la règlementation l’exige sinon la mairie de Paris s'en serait bien passé.
- « Les bibliothécaires qui travaillent le dimanche le font sur la base du volontariat ».
Faux : Les agents qui sont actuellement affectés à une bibliothèque qui ouvrira le dimanche seront obligés de travailler le dimanche, c'est la loi de la fonction publique. A moins de demander sa mutation dans un autre établissement qui lui convienne, ce qui est loin d'être évident. D'autant que le choix va se restreindre de plus en plus, avec douze bibliothèques ouvertes le dimanche d'ici 2018 selon la mairie de Paris. Ce qui correspondra à un tiers des effectifs du réseau.
- « Les usagers bénéficient le dimanche des services habituels tels que le prêt et le retour de documents ; ils peuvent aussi s’inscrire et être renseignés ».
Faux : les usagers seront accueillis soit par des contractuels formés sur deux jours seulement soit par des titulaires formés correctement mais très sollicités et beaucoup moins voire non disponibles. Le renseignement bibliographique pointu tel qu’on nous le demande en permanence ne pourra pas être assuré ainsi que l’aide à la recherche de documents.
- « Le dimanche je travaillerais moins que le samedi ».
Faux : le samedi, l’amplitude d’ouverture est certes plus grande mais le nombre de titulaires présents permet de n’effectuer que deux ou trois tranches de service public d’une heure trente, soit au maximum quatre et demie de service public, le tout entrecoupé de pauses et de travail interne. Le dimanche, les personnels devront effecteur cinq heures d’affilées de service public. Sans interruption et sans pause. Nous sommes donc là en présence d’un argument de mauvaise foi manifeste. Les personnels savent parfaitement que le travail du dimanche n’est pas une promenade de santé !
- « Des postes sont créés pour permettre l’ouverture du dimanche ».
Faux : En ce qui concerne Hélène Berr, sur les trois postes créés, deux correspondent seulement à un simple rattrapage du sous-effectif dû aux temps partiels. Il n'y aura que sept titulaires par dimanche alors qu’il en faut au minimum quatorze pour les retours de documents, le renseignement et les inscriptions. De plus, les bibliothécaires d'Hélène Berr sont aidés en semaine par quatre agents pour le rangement. Le dimanche, ils seront donc moins en terme d'effectif que le samedi alors que la fréquentation sera plus importante d'après la mairie de Paris.
- « La bibliothèque ouvrira le dimanche de manière dégradée ».
Vrai : pour toutes les raisons exprimées précédemment et en se basant sur l’expérience des établissements ouverts le dimanche, cela s’effectue sur un mode dégradé, tant au niveau de l’accueil du public que des conditions de travail des personnels.
Et gardons le meilleur pour la fin : « Les bibliothécaires auront une compensation financière» ose se vanter la mairie la mairie.
Vrai....... Mais c'est uniquement grâce aux syndicats et aux personnels qui ont fait grève pour obtenir cela. Alors que la mairie offrait une maigre prime de cinquante euros brut, les bibliothécaires ont fini par obtenir cent euros après douze semaines de mobilisation en 2010.
Question mouvement social, le réseau va remettre ça le 17 décembre. Et Hélène Berr tous les dimanches dès janvier prochain. A croire que les bibliothécaires parisiens n'ont pas été convaincus par la propagande municipale.
Lire aussi ICI.
Selon lui, « les agents ne seront pas obligés de travailler le dimanche, ces ouvertures ne se feront pas au détriment de l’accueil des usagers et des postes seront créés pour permettre l'ouverture du dimanche ».
Pour appuyer sa démonstration, il a fait appel aux services de la propagande de la mairie pour élaborer un document (disponible sur simple demande) digne des meilleures moments de Mission Capitale, ce petit livre rouge municipal envoyé tout les mois aux agents.
Néanmoins, nous avons retrouvé la première mouture décrivant les véritables modalités de l’ouverture du dimanche des bibliothèques. La voici.
- « Il ressort des enquêtes de satisfaction que les usagers souhaitent une plus grande ouverture notamment le dimanche » affirme la mairie de Paris.
Faux : la demande des usagers se porte en tout premier lieu sur les matinées et nocturnes ainsi que les lundis. Le dimanche n’est pas leur premier souhait selon les enquêtes Qualiparis réalisées auprès des usagers des bibliothèques.
- « Il convient de mettre en place cet engagement en veillant à concilier la réponse aux attentes des Parisiens, le respect des conditions de travail du personnel et la qualité du service public ».
Faux : comme on l’a vu, ce ne sont pas les attentes premières des parisiens. Les conditions de travail du personnel et la qualité du service public seront très dégradées
- « Les représentants du personnel sont consultés sur les conditions de travail et les ouvertures de sites à l’occasion des audiences consacrées spécifiquement au bibliothèques, des comités techniques et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ».
Faux : lors de ces différents comités, l’avis contre l'ouverture du dimanche dans de telles conditions, majoritaire chez les représentants du personnel, s’est heurté à une posture méprisante de la part de Bruno Julliard, le premier adjoint en charge de la culture (lire ici). Pire, une motion adoptée par la majorité du Comité Technique demandant la présence de huit titulaires le dimanche à Hélène Berr n’a pas été inscrite au compte-rendu ! Pourtant, on ne peut pas dire que la demande était révolutionnaire. Enfin, précisons que si ces comités ont été réunis c'est uniquement parce que la règlementation l’exige sinon la mairie de Paris s'en serait bien passé.
- « Les bibliothécaires qui travaillent le dimanche le font sur la base du volontariat ».
Faux : Les agents qui sont actuellement affectés à une bibliothèque qui ouvrira le dimanche seront obligés de travailler le dimanche, c'est la loi de la fonction publique. A moins de demander sa mutation dans un autre établissement qui lui convienne, ce qui est loin d'être évident. D'autant que le choix va se restreindre de plus en plus, avec douze bibliothèques ouvertes le dimanche d'ici 2018 selon la mairie de Paris. Ce qui correspondra à un tiers des effectifs du réseau.
- « Les usagers bénéficient le dimanche des services habituels tels que le prêt et le retour de documents ; ils peuvent aussi s’inscrire et être renseignés ».
Faux : les usagers seront accueillis soit par des contractuels formés sur deux jours seulement soit par des titulaires formés correctement mais très sollicités et beaucoup moins voire non disponibles. Le renseignement bibliographique pointu tel qu’on nous le demande en permanence ne pourra pas être assuré ainsi que l’aide à la recherche de documents.
- « Le dimanche je travaillerais moins que le samedi ».
Faux : le samedi, l’amplitude d’ouverture est certes plus grande mais le nombre de titulaires présents permet de n’effectuer que deux ou trois tranches de service public d’une heure trente, soit au maximum quatre et demie de service public, le tout entrecoupé de pauses et de travail interne. Le dimanche, les personnels devront effecteur cinq heures d’affilées de service public. Sans interruption et sans pause. Nous sommes donc là en présence d’un argument de mauvaise foi manifeste. Les personnels savent parfaitement que le travail du dimanche n’est pas une promenade de santé !
- « Des postes sont créés pour permettre l’ouverture du dimanche ».
Faux : En ce qui concerne Hélène Berr, sur les trois postes créés, deux correspondent seulement à un simple rattrapage du sous-effectif dû aux temps partiels. Il n'y aura que sept titulaires par dimanche alors qu’il en faut au minimum quatorze pour les retours de documents, le renseignement et les inscriptions. De plus, les bibliothécaires d'Hélène Berr sont aidés en semaine par quatre agents pour le rangement. Le dimanche, ils seront donc moins en terme d'effectif que le samedi alors que la fréquentation sera plus importante d'après la mairie de Paris.
- « La bibliothèque ouvrira le dimanche de manière dégradée ».
Vrai : pour toutes les raisons exprimées précédemment et en se basant sur l’expérience des établissements ouverts le dimanche, cela s’effectue sur un mode dégradé, tant au niveau de l’accueil du public que des conditions de travail des personnels.
Et gardons le meilleur pour la fin : « Les bibliothécaires auront une compensation financière» ose se vanter la mairie la mairie.
Vrai....... Mais c'est uniquement grâce aux syndicats et aux personnels qui ont fait grève pour obtenir cela. Alors que la mairie offrait une maigre prime de cinquante euros brut, les bibliothécaires ont fini par obtenir cent euros après douze semaines de mobilisation en 2010.
Question mouvement social, le réseau va remettre ça le 17 décembre. Et Hélène Berr tous les dimanches dès janvier prochain. A croire que les bibliothécaires parisiens n'ont pas été convaincus par la propagande municipale.
Lire aussi ICI.