Roger Madec, maire du dix-neuvième arrondissement, a réussi, la semaine dernière, à mettre d’accord SOS Racisme et la LICRA, qui ont dénoncé son inertie et ses bonnes paroles non suivies d’actions dans les affaires de rixes et d’agressions du côté de la rue Petit. « Il est temps de cesser de fermer les yeux sur les inquiétants processus à l’œuvre sur votre territoire » lui suggère même SOS Racisme, d’ordinaire plus tendre avec les élus socialistes.
Cela n’empêche pas Madec d’être philosophe en exhortant la population à un "sursaut de solidarité" et à ce que le "dialogue intervienne" car "si les auteurs d'agressions relèvent des forces de police", "on ne peut pas mettre un policier derrière chaque habitant". Et de suggérer, stoïque, l'organisation de débats dans les écoles et collèges de l'académie de Paris…
Pendant ce temps, la confusion règne place de l’Hôtel de ville sur ce qu’il faut penser et, surtout, dire sur le sujet.
Résumons les faits. Selon l’Union des étudiants juifs de France, trois jeunes gens âgés de 17 et 18 ans ont été victimes samedi 7 septembre d’une agression à caractère antisémite dans le XIXe arrondissement de Paris. L’incident se serait déroulé vers 18h30, rue Petit, non loin de l’endroit où un autre jeune, Rudy, avait été roué de coups, le 21 juin dernier. Les trois victimes ont été brièvement hospitalisées et souffrent de contusions au visage et, pour deux d’entre elles, d’une fracture du nez. Les jeunes ont porté plainte auprès du commissariat du Xe arrondissement. Sans confirmer le caractère antisémite de l’incident, la préfecture de police a fait état de trois blessés à l’issue d’une bagarre consécutive à des jets de pierres, dans cette désormais fameuse rue Petit, et elle a précisé que les auteurs de l’agression ont pris la fuite.
Delanoë, moins serein pour l’occasion que Madec, a immédiatement emboîté le pas de l’U.E.J.F. et condamné : "l’agression à caractère manifestement antisémite" et souhaité "que les auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés dans les meilleurs délais et sanctionnés à la mesure d’agissements qui sont aux antipodes des valeurs de Paris". Dont acte. Le maire du XIXème n’a plus qu’à se le tenir pour dit ...
Patatras ! Le lendemain, pour Georges Sarre, adjoint de Delanoë en charge de la sécurité, les circonstances de l’affrontement ne sont pas si claires.
Citons le Parisien : « … Georges Sarre … (qui) a annoncé qu’il allait réunir aujourd’hui à l’Hôtel de Ville le préfet de police, le procureur de la République et le maire du XIX e pour « établir un diagnostic » sur la délinquance et les tensions communautaires dans le secteur se montre moins catégorique. « Des regroupements qui répondent à des logiques de trafics ou ethniques ou religieuses (sic) inquiètent de nombreux habitants », reconnaît l’élu. « Mais il faut garder la tête froide et analyser ces phénomènes en profondeur. Le XIXème, ce n’est pas le Bronx ! »
Mais ce n'était pas terminé car le surlendemain Delanoë effectue une visite surprise, c'est à dire accompagnée de journalistes, sur les lieux. Comme à son habitude, il essaie de faire porter le chapeau à d'autres, en l'occurrence à l'Etat, et réclame des renforts de police et des caméras de surveillance ! Quand on pense que, durant la dernière campagne municipale, les socialistes se gaussaient de la proposition panafienne d'installer davantage de caméras, on ne peut que sourire.
Comme aurait pu le dire le sapeur Camember : ces édiles devraient accorder leurs violents …
En tous cas, n’en déplaise à Georges Sarre, le Bronx, un peu plus calme ces dernières années, ne semble désormais guère éloigné du XIXème arrondissement de Paris car, le lendemain même de ses propos rassérénants, un malheureux de 22 ans est assassiné par balles du côté de la rue Mathis, dans le quartier des Orgues de Flandre. Deux jours plus tard, nouvelle fusillade dans la cité Curial-Cambrai, à quelques centaines de mètres. Enfin, lundi 15, deux nouvelles agressions à l'arme blanche rue de Crimée. Dans tous les cas nulle trace, paraît-il, de tensions communautaires, juste de la violence ordinaire entre bandes rivales.
Dans ces quartiers, Paris a déversé des tonnes d’argent au nom de la politique de la ville et d’un Grand projet de renouvellement urbain ces dernières années. Cela n'a manifestement pas servi à grand chose. Bah ! L’important, c’est que le maire du XIXème arrondissement soit réélu dès le premier tour, avec des scores dignes d’une république bananière dans ces cités.
Cela n’empêche pas Madec d’être philosophe en exhortant la population à un "sursaut de solidarité" et à ce que le "dialogue intervienne" car "si les auteurs d'agressions relèvent des forces de police", "on ne peut pas mettre un policier derrière chaque habitant". Et de suggérer, stoïque, l'organisation de débats dans les écoles et collèges de l'académie de Paris…
Pendant ce temps, la confusion règne place de l’Hôtel de ville sur ce qu’il faut penser et, surtout, dire sur le sujet.
Résumons les faits. Selon l’Union des étudiants juifs de France, trois jeunes gens âgés de 17 et 18 ans ont été victimes samedi 7 septembre d’une agression à caractère antisémite dans le XIXe arrondissement de Paris. L’incident se serait déroulé vers 18h30, rue Petit, non loin de l’endroit où un autre jeune, Rudy, avait été roué de coups, le 21 juin dernier. Les trois victimes ont été brièvement hospitalisées et souffrent de contusions au visage et, pour deux d’entre elles, d’une fracture du nez. Les jeunes ont porté plainte auprès du commissariat du Xe arrondissement. Sans confirmer le caractère antisémite de l’incident, la préfecture de police a fait état de trois blessés à l’issue d’une bagarre consécutive à des jets de pierres, dans cette désormais fameuse rue Petit, et elle a précisé que les auteurs de l’agression ont pris la fuite.
Delanoë, moins serein pour l’occasion que Madec, a immédiatement emboîté le pas de l’U.E.J.F. et condamné : "l’agression à caractère manifestement antisémite" et souhaité "que les auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés dans les meilleurs délais et sanctionnés à la mesure d’agissements qui sont aux antipodes des valeurs de Paris". Dont acte. Le maire du XIXème n’a plus qu’à se le tenir pour dit ...
Patatras ! Le lendemain, pour Georges Sarre, adjoint de Delanoë en charge de la sécurité, les circonstances de l’affrontement ne sont pas si claires.
Citons le Parisien : « … Georges Sarre … (qui) a annoncé qu’il allait réunir aujourd’hui à l’Hôtel de Ville le préfet de police, le procureur de la République et le maire du XIX e pour « établir un diagnostic » sur la délinquance et les tensions communautaires dans le secteur se montre moins catégorique. « Des regroupements qui répondent à des logiques de trafics ou ethniques ou religieuses (sic) inquiètent de nombreux habitants », reconnaît l’élu. « Mais il faut garder la tête froide et analyser ces phénomènes en profondeur. Le XIXème, ce n’est pas le Bronx ! »
Mais ce n'était pas terminé car le surlendemain Delanoë effectue une visite surprise, c'est à dire accompagnée de journalistes, sur les lieux. Comme à son habitude, il essaie de faire porter le chapeau à d'autres, en l'occurrence à l'Etat, et réclame des renforts de police et des caméras de surveillance ! Quand on pense que, durant la dernière campagne municipale, les socialistes se gaussaient de la proposition panafienne d'installer davantage de caméras, on ne peut que sourire.
Comme aurait pu le dire le sapeur Camember : ces édiles devraient accorder leurs violents …
En tous cas, n’en déplaise à Georges Sarre, le Bronx, un peu plus calme ces dernières années, ne semble désormais guère éloigné du XIXème arrondissement de Paris car, le lendemain même de ses propos rassérénants, un malheureux de 22 ans est assassiné par balles du côté de la rue Mathis, dans le quartier des Orgues de Flandre. Deux jours plus tard, nouvelle fusillade dans la cité Curial-Cambrai, à quelques centaines de mètres. Enfin, lundi 15, deux nouvelles agressions à l'arme blanche rue de Crimée. Dans tous les cas nulle trace, paraît-il, de tensions communautaires, juste de la violence ordinaire entre bandes rivales.
Dans ces quartiers, Paris a déversé des tonnes d’argent au nom de la politique de la ville et d’un Grand projet de renouvellement urbain ces dernières années. Cela n'a manifestement pas servi à grand chose. Bah ! L’important, c’est que le maire du XIXème arrondissement soit réélu dès le premier tour, avec des scores dignes d’une république bananière dans ces cités.