Ils se sont faits une place au soleil
Sursis donc pour les serres d'Auteuil, après une réunion ubuesque de la Commission supérieure des sites marquée par l'absence de la ville de Paris et de la Fédération française de tennis qui avaient bien été invitées (Ysern, son directeur général, a dit le contraire dans l'Equipe mardi matin: "Nous n'avons pas été invités à y participer" dans une interview intitulée "Halte aux mensonges" tout en tordant la vérité ) et le départ en cours de séance de plusieurs de ses membres.
La Commission supérieure des sites a néanmoins demandé un réexamen complet de l'ensemble du projet, du contre-projet des associations favorable à une couverture partielle de l'A 13 et à pouvoir entendre la FFT et la ville de Paris.
Cette dernière a expliqué aux journalistes qu'elle n'avait pas à siéger, ayant obtenu le feu vert de la commission départementale !
Pendant ce temps, l'embrouillamini épaissit : Ségolène Royal avait demandé la veille sur RMC et BFM TV le respect des règles en matière d'environnement par tous les protagonistes : " Y a des règles et ces règles seront respectées, elles doivent être les mêmes pour tous, je protège prioritairement l'environnement pour ceux qui ont beaucoup d'argent comme pour les autres".
Elle n'a pourtant pas présidé elle-même la Commission supérieure, qu'elle avait le droit de réunir de nouveau pour solliciter son avis, même s'il ne la lie pas. Elle a laissé un haut fonctionnaire de son ministère le faire à sa place. Prudence, prudence ...
En fin de compte, les membres de la Commission supérieure des sites ont demandé à pouvoir donner leur avis sur l'ensemble des composantes du projet et de ses alternatives et à pouvoir poser des questions aux porteurs de projets.
Il est à noter que le rapporteur a demandé la suppression des quatre courts dits du Petit Jean Bouin situés de l'autre côté de l'A 13 alors que dans le cadre du projet olympique le stade Roland-Garros devait bénéficier d'une extension dans une parcelle du bois de Boulogne adjacente, située de l'autre côté de la bretelle de l'autoroute de Normandie. Cette voie, ainsi qu'une partie du périphérique au niveau de la porte d'Auteuil, devait être couverte et un dôme à toit rétractable d'environ 15.000 places construit.
Les associations de défense du site ont aussitôt déclaré que : "Cette attitude arrogante (de la ville et de la fédération) témoigne une fois encore du refus persistant de dialogue et d’ouverture de la part de la FFT et de la Ville de Paris de construire ensemble un projet d’avenir conciliant le développement du tournoi du Grand Chelem et la protection des sites classés". Elles ont aussi "souligné la fragilité juridique du dossier en cas de refus de soumettre l’ensemble des permis de construire et d’aménager à la CSSPP conformément à la saisine ministérielle de mars 2012 dans la poursuite du fonctionnement de l’État sur ce dossier".
Les associations et le collège des personnalités qualifiés se sont félicitées "que l’Etat s’engage à respecter les règles du débat contradictoire complet et
attendent des porteurs du projet les vraies réponses à toutes les questions posées, notamment sur la levée des réserves ministérielles prescrites en mars 2012 par la Ministre de l’Ecologie sur le projet actuel".
En réalité, la mairie espère passer en force dans quelques mois, juste avant les vacances, en réitérant la méthode suivie pour détruire l'ancien stade Jean Bouin.
Il importe donc que tous les défenseurs des serres d'Auteuil ne commettent pas les erreurs de leurs prédécesseurs, restent vigilants et occupent les lieux si besoin est pour empêcher les travaux de démarrer.
Une alternative est de perturber Roland-Garros ... Chiche ?