Quoi qu’il en soit, le coup de force d’Unibail et de son complice Delanoë et la concertation pré-ficelée qu’ils vont très bientôt lancer sont loin d’être une promenade de santé.
D’abord, il y a les zones d’ombre financières de cette opération qui intervient dans un contexte économique à hauts risques. Un lecteur nous signale que : « l'affaire de la tour Herzog du 15ème est d'autant plus intéressante que la foncière Unibail-Rodamco et les fonds Whitehall (Goldman Sachs) ont cédé leurs parts de Coeur Défense, en mars 2007, à Lehman Brothers et Atemi. Cette transaction prévoyait le remboursement du prêt subordonné de 505 millions d'euros qu'Unibail avait accordé à la SCI Karanis qui détient l'immeuble Coeur Défense. Qui va payer ? Le contribuable américain ? Unibail, à la veille de la crise des subprimes, avait lancé le chantier de deux grandes tours à la Défense, dont la Tour Phare qui doit être achevée en 2012 ? Verra-t-elle jamais le jour ? Le projet correspond à un investissement de près de 900 millions d'euros. En s'adossant, en 2007, à la CCIP, Unibail regagnait une certaine honorabilité et se couvrait pour les temps mauvais. Divine surprise... Mais que pensent les belles consciences de gauche des relations singulières entre la Mairie de Paris et le partenaire privilégié, en France, des faillis de Wall Street (Goldman Sachs/ Lehman Brothers) à l'origine de la crise systémique ? »
En d’autres termes, Unibail a eu la chance de se débarrasser d’une ardoise d’au moins 500 millions d’euros au bon moment. Pour autant, bien sûr, qu’une quelconque clause n’ait prévu que le paiement de Lehman Brothers soit différé ou échelonné… En tout état de cause, tous les métiers d’Unibail vont subir de plein fouet la crise actuelle : centres commerciaux, bureaux et halls d’exposition. Le groupe aura du mal, malgré ses propos lénifiants, à maintenir ses projets en l’état, d'autant qu'il vient d'investir une somme rondelette pour acquérir le plus grand centre commercial d'Autriche. Comme le cadeau que veut lui faire Delanoë porte de Versailles est juteux, il est toutefois probable qu'Unibail n'y renoncera pas facilement et que les autres opérations, notamment à la Défense, passeront par priorité à la trappe.
Car, notons qu’une formule malheureuse, répercutée par la presse, laisse entendre que la ville de Paris « donnerait » le terrain pour construire la tour. Et puis quoi encore ? Rappelons que le parc des expositions n’est que concédé au privé et que le terrain est propriété des Parisiens. Sans même « donner » le terrain, le simple fait de le mettre à disposition d’Unibail pour qu’il y construise un bâtiment à usage commercial sans que la ville soit rémunérée est un scandale financier inouï. Encore bravo au parti socialiste parisien ! Reste maintenant à l’opposition municipale à faire son travail, c'est-à-dire dénoncer ces petits arrangements.
Viennent ensuite les mensonges et enfumages urbains et architecturaux.
La forme tobleronesque du bâtiment ne répond en rien, contrairement à ce qu’une propagande grossière veut faire accroire, à une étude savante des ombres portées mais tout simplement au souci de densifier une parcelle toute en longueur. La hauteur prévue de l’immeuble (environ 180 mètres) correspond moins à une forme d’autocensure qu’au fait que la proximité immédiate de l’héliport de Paris ne permet pas n’importe quoi à cet endroit.
Bien du plaisir, au passage, à ceux qui devront veiller à ce qu’aucun illuminé ne décide de précipiter son hélico sur cette énorme verroterie à portée de rotors, histoire de faire de jolis dégâts et de finir son existence à la une des journaux !
La présentation de l’immeuble à la presse et la référence à la géothermie font se gondoler de rire les ingénieurs et les environnementalistes. Sa volumétrie écraserait les bâtiments alentours et, s’agissant de son raccordement au tissu urbain, un voile pudique est posé sur son rapport immédiat avec le périphérique, qui l’isolerait de toute perméabilité réelle avec Issy-les-Moulineaux.
Attendons aussi avec gourmandise les premières réunions publiques où Hidalgo et consorts devront essayer de faire gober aux habitants du 15ème arrondissement, qu’après les travaux du Tramway, les 5 années minimum de ceux de la tour ne les gêneraient pas outre mesure. Si tant est que Tramway, Maréchaux et Périph’ puissent encore être utilisés normalement avec le chantier du monstre à vingt mètres.
A suivre ...
D’abord, il y a les zones d’ombre financières de cette opération qui intervient dans un contexte économique à hauts risques. Un lecteur nous signale que : « l'affaire de la tour Herzog du 15ème est d'autant plus intéressante que la foncière Unibail-Rodamco et les fonds Whitehall (Goldman Sachs) ont cédé leurs parts de Coeur Défense, en mars 2007, à Lehman Brothers et Atemi. Cette transaction prévoyait le remboursement du prêt subordonné de 505 millions d'euros qu'Unibail avait accordé à la SCI Karanis qui détient l'immeuble Coeur Défense. Qui va payer ? Le contribuable américain ? Unibail, à la veille de la crise des subprimes, avait lancé le chantier de deux grandes tours à la Défense, dont la Tour Phare qui doit être achevée en 2012 ? Verra-t-elle jamais le jour ? Le projet correspond à un investissement de près de 900 millions d'euros. En s'adossant, en 2007, à la CCIP, Unibail regagnait une certaine honorabilité et se couvrait pour les temps mauvais. Divine surprise... Mais que pensent les belles consciences de gauche des relations singulières entre la Mairie de Paris et le partenaire privilégié, en France, des faillis de Wall Street (Goldman Sachs/ Lehman Brothers) à l'origine de la crise systémique ? »
En d’autres termes, Unibail a eu la chance de se débarrasser d’une ardoise d’au moins 500 millions d’euros au bon moment. Pour autant, bien sûr, qu’une quelconque clause n’ait prévu que le paiement de Lehman Brothers soit différé ou échelonné… En tout état de cause, tous les métiers d’Unibail vont subir de plein fouet la crise actuelle : centres commerciaux, bureaux et halls d’exposition. Le groupe aura du mal, malgré ses propos lénifiants, à maintenir ses projets en l’état, d'autant qu'il vient d'investir une somme rondelette pour acquérir le plus grand centre commercial d'Autriche. Comme le cadeau que veut lui faire Delanoë porte de Versailles est juteux, il est toutefois probable qu'Unibail n'y renoncera pas facilement et que les autres opérations, notamment à la Défense, passeront par priorité à la trappe.
Car, notons qu’une formule malheureuse, répercutée par la presse, laisse entendre que la ville de Paris « donnerait » le terrain pour construire la tour. Et puis quoi encore ? Rappelons que le parc des expositions n’est que concédé au privé et que le terrain est propriété des Parisiens. Sans même « donner » le terrain, le simple fait de le mettre à disposition d’Unibail pour qu’il y construise un bâtiment à usage commercial sans que la ville soit rémunérée est un scandale financier inouï. Encore bravo au parti socialiste parisien ! Reste maintenant à l’opposition municipale à faire son travail, c'est-à-dire dénoncer ces petits arrangements.
Viennent ensuite les mensonges et enfumages urbains et architecturaux.
La forme tobleronesque du bâtiment ne répond en rien, contrairement à ce qu’une propagande grossière veut faire accroire, à une étude savante des ombres portées mais tout simplement au souci de densifier une parcelle toute en longueur. La hauteur prévue de l’immeuble (environ 180 mètres) correspond moins à une forme d’autocensure qu’au fait que la proximité immédiate de l’héliport de Paris ne permet pas n’importe quoi à cet endroit.
Bien du plaisir, au passage, à ceux qui devront veiller à ce qu’aucun illuminé ne décide de précipiter son hélico sur cette énorme verroterie à portée de rotors, histoire de faire de jolis dégâts et de finir son existence à la une des journaux !
La présentation de l’immeuble à la presse et la référence à la géothermie font se gondoler de rire les ingénieurs et les environnementalistes. Sa volumétrie écraserait les bâtiments alentours et, s’agissant de son raccordement au tissu urbain, un voile pudique est posé sur son rapport immédiat avec le périphérique, qui l’isolerait de toute perméabilité réelle avec Issy-les-Moulineaux.
Attendons aussi avec gourmandise les premières réunions publiques où Hidalgo et consorts devront essayer de faire gober aux habitants du 15ème arrondissement, qu’après les travaux du Tramway, les 5 années minimum de ceux de la tour ne les gêneraient pas outre mesure. Si tant est que Tramway, Maréchaux et Périph’ puissent encore être utilisés normalement avec le chantier du monstre à vingt mètres.
A suivre ...