Aux journaux qui ont repris en coeur cette semaine les communiqués de la mairie et des filiales d'Unibail sur le merveilleux futur visage du parc des expositions de la porte de Versailles qui ferait déjà "de la place pour la tour Triangle", Olivier Rigaud, animateur du collectif contre la construction de ce bâtiment a rappelé à quel point ce chantier est fragile en raison des recours contentieux déposés auprès du Tribunal Administratif de Paris :
- le 23/09/2013 : recours contentieux contre la délibération de révision simplifiée du Plan Local d'Urbanisme de Paris (PLU) sur le secteur Porte de Versailles à Paris 15e, votée en Conseil de Paris le 12 juillet 2013, cette délibération permettant de déroger à la règle qui plafonne à 37 mètres, toute nouvelle construction dans la Capitale,
- novembre 2013 : recours contentieux contre la délibération visant à modifier le Plan Local d'Urbanisme de Paris (PLU) sur la partie "Grand Parc" du Parc des expositions (projet de construire un Hôtel et un Centre de congrès), votée en Conseil de Paris le 13 novembre 2013 (en raison du "saucissonnage des procédures administratives" prises à l'initiative de la MAIRIE DE PARIS (révision puis modification du PLU, alors qu'il s'agit de la restructuration globale du Parc des expositions tenant compte de préconisations de l'Audit KPMG 2009), ceci entraînant un défaut d'information du Public et des Conseillers de Paris) ;
- bientôt : recours contentieux et recours suspensif contre le Permis de Construire du Projet Tour Triangle (pour l'instant, aucune demande de Permis de Construire n'a été déposée à la Direction de l'Urbanisme pour ce projet, mais une fois cette demande faite, la période d'instruction du dossier et une nouvelle enquête publique avec études d'impacts, ne devraient pas permettre d'accorder le Permis de Construire avant 9 MOIS au moins, soit à l'issue des élections municipales parisiennes)
- opposition de nombreux élus (EELV, Parti de Gauche, MoDem, UMP, UDI, Parti des Libertés, DLR... certains PC locaux), de plus de 62% des Parisiens (tous les sondages en attestent) et l'UNESCO (prise de position du 03/10/2013 de Francesco Bandarin, Sous-Directeur général pour la culture).
En ce qui concerne les serres d'Auteuil, le collectif de protection du site, mené par Agnès Popelin, développe les mêmes arguments, en particulier contre le sort que la mairie entend réserver au stade Hébert : vidé de ses milliers d’utilisateurs - scolaires et associations sportives - depuis le 3 septembre 2013, promis à une destruction imminente, ce stade a été alloué par la Ville de Paris à la Fédération française de tennis pour y implanter son nouveau Centre National d'Entraînement (CNE) et les bureaux de la Direction Technique Nationale (DTN).
Ce projet, dédié à une utilisation par une poignée de joueurs de haut niveau et une trentaine d’espoirs, est injustifié, incohérent, inacceptable. Il génère une nouvelle mobilisation contre le projet d’extension du stade Roland Garros. Trois motifs majeurs fondent ce mouvement citoyen :
- Le maintien du tournoi de Roland Garros dans la capitale ne nécessite pas l'implantation du CNE et de bureaux sur le stade Hébert, équipement sportif de proximité municipal. Des options d’emplacement alternatif existent, comme au sein du Club de tennis Jean Bouin concédé à la FFT depuis octobre 2010 ;
- La mise en œuvre du projet remettrait en cause gravement, durablement l'intérêt général et la pratique du sport de proximité. 5 000 élèves et sportifs amateurs utilisaient les installations du stade Hébert, réaménagées en 1991 par la FFT afin
d’accueillir les utilisateurs de l’ancien stade du Fonds des Princes, délogés du fait de la construction du Court Suzanne Lenglen. Les équipements récemment inaugurés sur les pelouses de l’hippodrome d’Auteuil ne sauraient par ailleurs
compenser pleinement la perte du stade Hébert ;
- Un démarrage imminent des travaux sur le stade Hébert serait interprété comme une « provocation », alors même que plusieurs contentieux concernant le projet de CNE sont en cours. Des audiences au Tribunal Administratif de Paris devraient intervenir dans les prochaines semaines. Un report des travaux est donc demandé jusqu’au prochain jugement sur la seconde convention d’occupation entre la Ville et la FFT, en raison des aléas juridiques qui pèsent sur sa concession. Le Tribunal Administratif (28 février 2013) et la Cour d’Appel administrative (17 octobre 2013) avaient en effet motivé le caractère manifestement insuffisant de la redevance versée par la FFT, du fait des nombreux avantages retirés par la Fédération1 de la convention signée avec la Ville de Paris… notamment sur la parcelle du stade Hébert ;
- Une telle précipitation semble contredire l’optimisme serein affiché par la fédération française de tennis en dépit des retards accumulés et le surenchérissement des coûts de son projet d’agrandissement. Les annonces médiatiques et études économiques sur le poids économique du tennis en France ne démontrent pas le bien fondé du projet actuel d’agrandissement soumis aux aléas juridiques.
Ainsi, porte de Versailles comme porte de Saint-Cloud les delanoistes et leur sous-produit hidalguiens pratiquent les mêmes méthodes, se heurtant aux mêmes oppositions légitimes.