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Vélib' en banlieue : le scandale


Le cycle, c'est fric ...

Pour vanter sa vision boboïsante du Grand Paris et sa prétendue solidarité avec les communes de banlieue, Delanoë s’est largement servi de l’extension de Velib’ à la petite couronne, que Paris finance sur ses propres deniers. Il fallait aller vite, avant les élections, pour démontrer que Vélib’ n’était pas qu’un privilège pour les nantis du centre-ville. Moyennant quoi les stations vont coûter une fortune aux contribuables de la capitale et sont installées n’importe où, à la va-vite, dans des conditions proprement scandaleuses. Des preuves ? Le Delanopolis vous les présente, avec l’exemple très parlant de Bagnolet. Quant à l’avenant du contrat avec Decaux, c’est une bombe à retardement dont il faudra surveiller de près la mise en œuvre.



Vélib' en banlieue : le scandale
Rappelons brièvement les faits. Lors de la lancée de Vélib’, des élus franciliens critiquèrent Delanoë pour avoir mis en place, seul dans son coin, un système qui n’était pas techniquement compatible avec celui qu’ils envisageaient de leur côté. Il leur fallait en effet, s’ils voulaient que leurs vélos puissent se greffer sur le dispositif parisien, passer sous les Fourches Caudines de Decaux, si tant est que ce fût possible car le droit exige, de toute façon, une mise en concurrence.

Craignant la critique, Delanoë accepta donc de supporter, aux frais des Parisiens, l’installation de Vélib’ en banlieue, sachant que le Conseil d’Etat n’autorisa cet avenant qu’à la condition que les vélos ne soient pas installés au-delà d’1,5 kilomètre du périph’. On procéda dare-dare au choix des emplacements et la mairie put claironner sa générosité. La première station inaugurée le fut récemment à Boulogne, dont le maire se félicita publiquement que la chose ne coûte rien à sa ville. On ne sait comment interpréter cette reconnaissance goguenarde … venant d’un édile dont les administrés ont en moyenne des revenus supérieurs à ceux des Parisiens.

Encore faut-il aller voir de plus près et observer comment ces vélos sont installés quand la presse n'est pas convoquée. Patatras ! On se rend compte à quel point cette idée, mise en place en quatrième vitesse et alors que certaines communes n’étaient pas vraiment candidates (mais pourquoi refuser un cadeau ?), aboutit à gaspiller l’argent des Parisiens.

Prenons un exemple : Bagnolet. Où la station Vélib’ est-elle installée ? Rue des Champeaux. Pour ne pas vous forcer à aller dans cette zone peu hospitalière, le Delanopolis vous offre un petit reportage photographique. Vous pouvez cliquer ICI, ICI , ICI, ICI, ICI , ICI et ICI. Cette prestigieuse artère est coincée entre la bretelle d’accès au parking autos d’un centre commercial d’un côté et l’arrière cour d’un immeuble de bureaux et d’un Novotel de l’autre. Pour y accéder depuis Paris, il faut traverser l’échangeur qui surplombe le périph’ et l’entrée de l’autoroute A 3, une des zones les plus polluées de France. Le seul intérêt est la présence à environ cent mètres de la station de métro Gallieni.

Combien de Vélib’ vont-ils être installés dans ce cul de basse-fosse ? 50 ! Sachant que l’extension en banlieue coûte en moyenne 2.000 euros par vélo rien qu'en frais d'installation, faites le calcul vous-mêmes. Cette plaisanterie de mauvais goût revient à environ 100.000 euros aux contribuables parisiens, rien qu'à Bagnolet, station Champeaux. En ces temps de vaches maigres, on peut à nouveau saluer le sens de la gestion d’un certain « manager de progrès social ».

Un dernier point, mais il n'est pas négligeable : l'avenant que la mairie a signé avec Decaux. Il est prévu qu'elle prenne désormais en charge 400 euros par vélo endommagé ou volé, dès lors que Decaux aura fait une déclaration de sinistre. Vu les endroits où les Vélib' vont être rangés, tout ça risque de rapidement coûter très cher. Mais il y a plus vicieux encore. L'article 6 de cet avenant est rédigé de telle manière qu'une ambiguïté plane sur la question de savoir si les Vélib' déjà installés dans Paris intra muros feront eux-aussi l'objet d'une prise en charge financière par la ville en cas de pépin. Il n'y a aucune raison que ce soit le cas et, si la mairie se laissait aller à ces générosités, ce serait une modification indue du contrat initial au bénéfice de Decaux, l'économie générale du marché étant bouleversée aux dépens des intérêts financiers de Paris.

il va donc falloir surveiller de près la manière dont Delanoë va indemniser son rusé partenaire. On ne sait jamais, des contribuables pourraient s'en irriter.



Dimanche 12 Avril 2009
Serge Federbusch






1.Posté par Maurice le 28/08/2009 08:58
Vu les finances plus que calamiteuses de la municipalité de Bagnolet, cela ne doit pas lui couter un centime !
Et ceux qui connaisse cette banlieue doivent ce demander pourquoi avoir installé des stations de vélib dans cette commune, les rues plates ne sont pas légion, loin de là ! ET vu le poids de ses engins...
Le porte-monnaie des Parisiens ne doit pas sourire de tels gâchis.

2.Posté par Erwan le 09/09/2013 23:12
Bah,
De toute façon il n y'a pas de vélib aux bornes de banlieue.

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