Morceaux choisis d'une exposition ( Pavillon de l'Arsenal – jusqu'au 1er mars 2009 )
J'invite les visiteurs à s'attarder sur quelques éléments de cette expo dans l'ordre suivant :
1 - Cliché des travaux bd Lefebvre ( partie basse du panneau situé à droite de l'escalier droit d'accès à la galerie ).
Ce cliché présente les travaux du tramway dans leur phase préparatoire ( déviation des réseaux hydrauliques ) et leur phase finale ( pose des voies ferrées ). Vous remarquerez que canalisations et voies sont superposées, ce qui pose le problème du contrôle et de la maintenance des gros tuyaux d'eau qui font le tour de Paris sous les Maréchaux. Si, sous les 8 km du tracé du T3, ces tuyaux n'ont pas été déviés mais simplement reconstruits, comment fait-on pour contrôler leur étanchéité, entretenir les vannes et réparer le réseau ? La mairie de Paris ne pourrait-elle fournir les plans précis de l'implantation des canalisations neuves et leur localisaion par rapport à la plate-forme du tramway et nous expliquer comment cela fonctionne ? La sté Eau de Paris a-t-elle formé une équipe spéciale de plombiers-hommes-grenouilles pour changer les joints ?
2 - Maquette du pont National ( même escalier à gauche ).
Regardez bien la tranche du tablier et dites-moi si vous y voyez des tuyaux ? Non. Alors, où sont-ils passés ? Le tablier du pont National est bourré de canalisations de toutes sortes dont le déplacement pose un véritable casse-tête aux ingénieurs de la ville de Paris, d'autant plus épineux qu'il faudra aussi reconstruire les deux ponts d'extrémité qui franchissent, rive gauche, le quai Panhard et Levassor et, rive droite, le quai de Bercy .
En plus de son élargissement, le pont du quai de Bercy devra aussi être allongé car dessous c'est un entonnoir routier délicat à négocier. Seulement voilà, il y a un hic, comment allonger le pont sans écorner le bastion n° 1 de l'enceinte de Thiers, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ? Ne serait-il pas utile de demander son avis à madame la ministre de la culture chargée de veiller sur le patrimoine historique parisien pour savoir comment marier pont et bastion ? En outre , de l'autre côté du pont, il faudra raser une partie des entrepôts frigorifiques de Bercy, propriété de la Ville et, sur le sujet, il est dommage que les organisateurs de l'expo nous laissent sur notre faim.
3 - Maquette Masséna-Bruneseau ( même endroit sur le sol ).
Cette maquette, c'est le projet de l'architecte Yves Lion qui sera adopté dans quelques semaines par le conseil de Paris et, si vous la comparez au no man's land du plan accroché au-dessus, vous restez perplexe. Pourquoi n'a-t-on pas prévu de station de tramway pour la desserte de ce futur quartier et de ses 480 000 M2 constructibles ?
C'est là qu'il aurait fallu placer la rupture de la ligne du tramway et non porte de Vincennes, d'autant que la place ne manque pas pour y construire deux terminus. Cette station aurait fait plaisir aux habitants d'Ivry qui rêvent d'un tramway au bord de l'eau et d' une correspondance avec le tramway parisien. Cette rupture, porte de la Gare, éviterait l'aberration qui consiste à faire rouler à vide entre le centre de maintenance Ladoumègue, porte de Pantin et la porte de Vincennes les rames destinées à desservir la portion de ligne comprise entre cette porte et la rive gauche puisque le centre Lucotte dispose d'une réserve de 5 rames en plus des 16 mises en service aux heures de pointe entre Garigliano et porte d'Ivry.
A l'heure du Grenelle de l'environnement ce gaspillage énergétique fait tache dans le plan climat parisien.
4 - Maquette Secteur Paris Nord-Est ( galerie côté gauche au niveau du sol ).
Pour mieux voir la maquette, passez derrière les panneaux suspendus. Cette maquette est exposée habituellement dans un lieu quasi inconnu des Parisiens, un local situé à l'angle des rues Emile Bollaert et Jacques Duchesne ( 19ème ). C'est le Paris du Nord-Est tel que l'imaginent les architectes et urbanistes qui n'hésitent pas à chambouler le terrain pour mieux satisfaire leurs visions utopiques. J'en prends trois exemples. Le premier, c'est l'atelier-garage du tramway qui n'est n'est plus souterrain comme indiqué dans le dossier d'enquête publique mais devient un blockaus monumental de 9 mètres de haut avec un tunnel pour desservir le port fluvial Serurier et, au-dessus du tunnel, des terrains de tennis en bordure du périphérique. La locations des courts comprendra-t-elle le prêt de masques à gaz pour les joueurs ? La question mériterait d'être posée à l'adjoint en charge des sports, élu de l'arrondissement.
Le second, c'est la Halle aux cuirs ( elle est méconnaissable car elle à été changée par un coup de maquette magique en immeubles de bureaux ), cernée par les voies du tramway. On se demande comment les semi-remorques pourront y accéder dans l'avenir puisque cette halle est une dépendance de la cité des sciences et de l'industrie à usage de réserve.
Selon des rumeurs , il faudrait construire des rampes d'accès depuis le bd Macdonald pour desservir la halle enclavée entre tramway et périphérique. La mairie de Paris serait bien avisée d'en dire plus sur le sujet et nous tenir informés de ses négociations avec madame la ministre de la culture qui exerce la tutelle sur la cité des sciences et de l'industrie.
Le troisième exemple est celui de la porte de la Chapelle où la tornade des urbanistes a effacé le pont-rail et les bretelles de l'échangeur BP/A1. Le pont-rail empêche le tramway de passer et il faut enfouir les voies ferrées ont déclaré à l'unisson le maire de Paris et celui du 18ème. L'ennui, c'est que sur ce pont-rail passeront les navettes du CDG Express et que le tunnel coûte plusieurs centaines de millions d'euros à construire. Qui paiera la facture des travaux : le concessionnaire de la ligne ou la ville de Paris crispée sur un aménagement prévu dans son dossier de candidature avortée au JO de 2012 dont la faisabilité n'a jamais été démontrée ?
Les tunnels des bretelles de l'échangeur et du raccordement ferroviaire de La Plaine Saint-Denis sont-ils compatibles avec celui de la ligne n° 12 du métro. L'expo ne donne aucune réponse à cette question ...
L'extension du T3 c'est 135 000 M2 de voirie ( plate-forme, stations, atelier-garage ) débarrassées de leurs réseaux souterrains à mettre à la disposition du STIF, maître d'ouvrage du système de transport, c'est 36 ouvrages d'art à construire, modifier, renforcer ou démolir dont on cherche en vain la liste et le coût dans l'expo, c'est l'accord de plusieurs ministères ( intérieur,culture, écologie) et d'établissements publics de l'Etat ( VNF , PAP, RFF, SNCF), c'est la cession de milliers de M2 du domaine public de l'Etat ou des établissements publics à la ville de Paris , c'est l'organisation d'autres enquêtes publiques sur l'atelier-garage, l'aménagement de Masséna-Bruneseau, de la porte de la Chapelle, de la gare Eole-Evangile. C'est encore des années d'études et de concertation avec les citoyens avant de donner le premier coup de pioche et je crains fort que 2012, année-tremplin du T3 prolongé, ne soit l'année-tapis...
On ressort de l'expo abasourdi par l'indigence de l'information municipale.
Jacques GAUTHIER
Association Petite Ceinture – Grand Paris
Membre du comité permanent de concertation des Halles ( groupe de travail Espaces souterrains )
J'invite les visiteurs à s'attarder sur quelques éléments de cette expo dans l'ordre suivant :
1 - Cliché des travaux bd Lefebvre ( partie basse du panneau situé à droite de l'escalier droit d'accès à la galerie ).
Ce cliché présente les travaux du tramway dans leur phase préparatoire ( déviation des réseaux hydrauliques ) et leur phase finale ( pose des voies ferrées ). Vous remarquerez que canalisations et voies sont superposées, ce qui pose le problème du contrôle et de la maintenance des gros tuyaux d'eau qui font le tour de Paris sous les Maréchaux. Si, sous les 8 km du tracé du T3, ces tuyaux n'ont pas été déviés mais simplement reconstruits, comment fait-on pour contrôler leur étanchéité, entretenir les vannes et réparer le réseau ? La mairie de Paris ne pourrait-elle fournir les plans précis de l'implantation des canalisations neuves et leur localisaion par rapport à la plate-forme du tramway et nous expliquer comment cela fonctionne ? La sté Eau de Paris a-t-elle formé une équipe spéciale de plombiers-hommes-grenouilles pour changer les joints ?
2 - Maquette du pont National ( même escalier à gauche ).
Regardez bien la tranche du tablier et dites-moi si vous y voyez des tuyaux ? Non. Alors, où sont-ils passés ? Le tablier du pont National est bourré de canalisations de toutes sortes dont le déplacement pose un véritable casse-tête aux ingénieurs de la ville de Paris, d'autant plus épineux qu'il faudra aussi reconstruire les deux ponts d'extrémité qui franchissent, rive gauche, le quai Panhard et Levassor et, rive droite, le quai de Bercy .
En plus de son élargissement, le pont du quai de Bercy devra aussi être allongé car dessous c'est un entonnoir routier délicat à négocier. Seulement voilà, il y a un hic, comment allonger le pont sans écorner le bastion n° 1 de l'enceinte de Thiers, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ? Ne serait-il pas utile de demander son avis à madame la ministre de la culture chargée de veiller sur le patrimoine historique parisien pour savoir comment marier pont et bastion ? En outre , de l'autre côté du pont, il faudra raser une partie des entrepôts frigorifiques de Bercy, propriété de la Ville et, sur le sujet, il est dommage que les organisateurs de l'expo nous laissent sur notre faim.
3 - Maquette Masséna-Bruneseau ( même endroit sur le sol ).
Cette maquette, c'est le projet de l'architecte Yves Lion qui sera adopté dans quelques semaines par le conseil de Paris et, si vous la comparez au no man's land du plan accroché au-dessus, vous restez perplexe. Pourquoi n'a-t-on pas prévu de station de tramway pour la desserte de ce futur quartier et de ses 480 000 M2 constructibles ?
C'est là qu'il aurait fallu placer la rupture de la ligne du tramway et non porte de Vincennes, d'autant que la place ne manque pas pour y construire deux terminus. Cette station aurait fait plaisir aux habitants d'Ivry qui rêvent d'un tramway au bord de l'eau et d' une correspondance avec le tramway parisien. Cette rupture, porte de la Gare, éviterait l'aberration qui consiste à faire rouler à vide entre le centre de maintenance Ladoumègue, porte de Pantin et la porte de Vincennes les rames destinées à desservir la portion de ligne comprise entre cette porte et la rive gauche puisque le centre Lucotte dispose d'une réserve de 5 rames en plus des 16 mises en service aux heures de pointe entre Garigliano et porte d'Ivry.
A l'heure du Grenelle de l'environnement ce gaspillage énergétique fait tache dans le plan climat parisien.
4 - Maquette Secteur Paris Nord-Est ( galerie côté gauche au niveau du sol ).
Pour mieux voir la maquette, passez derrière les panneaux suspendus. Cette maquette est exposée habituellement dans un lieu quasi inconnu des Parisiens, un local situé à l'angle des rues Emile Bollaert et Jacques Duchesne ( 19ème ). C'est le Paris du Nord-Est tel que l'imaginent les architectes et urbanistes qui n'hésitent pas à chambouler le terrain pour mieux satisfaire leurs visions utopiques. J'en prends trois exemples. Le premier, c'est l'atelier-garage du tramway qui n'est n'est plus souterrain comme indiqué dans le dossier d'enquête publique mais devient un blockaus monumental de 9 mètres de haut avec un tunnel pour desservir le port fluvial Serurier et, au-dessus du tunnel, des terrains de tennis en bordure du périphérique. La locations des courts comprendra-t-elle le prêt de masques à gaz pour les joueurs ? La question mériterait d'être posée à l'adjoint en charge des sports, élu de l'arrondissement.
Le second, c'est la Halle aux cuirs ( elle est méconnaissable car elle à été changée par un coup de maquette magique en immeubles de bureaux ), cernée par les voies du tramway. On se demande comment les semi-remorques pourront y accéder dans l'avenir puisque cette halle est une dépendance de la cité des sciences et de l'industrie à usage de réserve.
Selon des rumeurs , il faudrait construire des rampes d'accès depuis le bd Macdonald pour desservir la halle enclavée entre tramway et périphérique. La mairie de Paris serait bien avisée d'en dire plus sur le sujet et nous tenir informés de ses négociations avec madame la ministre de la culture qui exerce la tutelle sur la cité des sciences et de l'industrie.
Le troisième exemple est celui de la porte de la Chapelle où la tornade des urbanistes a effacé le pont-rail et les bretelles de l'échangeur BP/A1. Le pont-rail empêche le tramway de passer et il faut enfouir les voies ferrées ont déclaré à l'unisson le maire de Paris et celui du 18ème. L'ennui, c'est que sur ce pont-rail passeront les navettes du CDG Express et que le tunnel coûte plusieurs centaines de millions d'euros à construire. Qui paiera la facture des travaux : le concessionnaire de la ligne ou la ville de Paris crispée sur un aménagement prévu dans son dossier de candidature avortée au JO de 2012 dont la faisabilité n'a jamais été démontrée ?
Les tunnels des bretelles de l'échangeur et du raccordement ferroviaire de La Plaine Saint-Denis sont-ils compatibles avec celui de la ligne n° 12 du métro. L'expo ne donne aucune réponse à cette question ...
L'extension du T3 c'est 135 000 M2 de voirie ( plate-forme, stations, atelier-garage ) débarrassées de leurs réseaux souterrains à mettre à la disposition du STIF, maître d'ouvrage du système de transport, c'est 36 ouvrages d'art à construire, modifier, renforcer ou démolir dont on cherche en vain la liste et le coût dans l'expo, c'est l'accord de plusieurs ministères ( intérieur,culture, écologie) et d'établissements publics de l'Etat ( VNF , PAP, RFF, SNCF), c'est la cession de milliers de M2 du domaine public de l'Etat ou des établissements publics à la ville de Paris , c'est l'organisation d'autres enquêtes publiques sur l'atelier-garage, l'aménagement de Masséna-Bruneseau, de la porte de la Chapelle, de la gare Eole-Evangile. C'est encore des années d'études et de concertation avec les citoyens avant de donner le premier coup de pioche et je crains fort que 2012, année-tremplin du T3 prolongé, ne soit l'année-tapis...
On ressort de l'expo abasourdi par l'indigence de l'information municipale.
Jacques GAUTHIER
Association Petite Ceinture – Grand Paris
Membre du comité permanent de concertation des Halles ( groupe de travail Espaces souterrains )