Pelés et tondus
La réalité de la gestion catastrophique de la mairie de Paris au Champ de Mars, est aujourd’hui indiscutable. Elle le reconnaît d’ailleurs elle-même. Ainsi peut-on lire sur son site « Les allées et chemins du Champ de Mars sont aujourd'hui, en effet, dégradés. En cas de pluie forte, ils se transforment en immense champ de boue, les rendant quasi-impraticables ».
Anne Hidalgo a fait de l’événementiel l’axe principal de sa mandature en tant que maire de Paris. Malheureusement, cette politique événementielle qui s’applique dans tout Paris, a été mise en œuvre au Champ-de-Mars, sans prendre en compte la réalité du site et ses enjeux.
La multiplication de l’événementiel sur le Champ-de-Mars, alors qu’avec 21 millions de visiteurs le taux de charge maximal du jardin est déjà atteint, à des conséquences dramatiques. Le capital végétal est aujourd’hui en danger : sur 1 800 arbres, seul 700 sont en bonne santé, nous apprend une étude récente de l’ONF.
Au-delà de l’enjeu écologique, en faisant de l’événementiel sa priorité, la Maire de Paris occulte les enjeux autour des 21 millions d’usagers naturels du site. Premier espace de vivre ensemble de la capitale, la cohabitation des usages est un enjeu absolument essentiel. Quand Madame Hidalgo privatise le Champ-de-Mars pour accueillir la fête nationale du Tatarstan, les usagers habituels du site ne peuvent plus accéder à l’espace ainsi privatisé. Familles avec enfants, joggers, sportifs, promeneurs, touristes, n’ont plus accès à l’espace clôturé et donc privatisé. Quel intérêt pour ces publics, d’avoir de longs discours en russe, non traduit ? Il apparaît clairement que cette politique événementielle est avant tout motivée par des intérêts particuliers, mais certainement pas par l’intérêt général.
La conséquence de cette politique événementielle, c’est la destruction du site. Par exemple, il a fallu plus de 500 000 € au frais du contribuable (et non pas de l’UEFA !), mais aussi un an de fermeture et de barriérage peu esthétique des pelouses, sur ce qui est pourtant l’une des plus belles perspectives de Paris.
En négligeant les usagers traditionnels, c’est-à-dire les 21 millions de visiteurs annuels, l’actuelle majorité de la mairie de Paris entache gravement l’image de Paris et de la France. Par exemple, en février, sur BFM, nous interpellions la maire de Paris sur l’état honteux, des deux seules toilettes du Champ-de-Mars. Une hygiène inadmissible, l’absence de poignée aux portes, de verrous, de papier toilette …
Force est de constater, que sept mois après, rien n’a bougé …
En 10 ans, la Mairie de Paris a investi 5 millions d’euros sur le Champ-de-Mars et voilà que soudainement en mai, on nous annonce que la ville va construire un mur pour sécuriser la tour Eiffel, pour un montant total de 21 millions d’euros (et on nous parle à présent de 30 millions d’euros). Là encore on marche sur la tête !
Si nous partageons nécessairement le souhait de la préfecture de police de mieux sécuriser, non seulement la tour Eiffel, mais aussi le site du Champ-de-Mars, le projet actuel d’Anne Hidalgo est inacceptable. D’abord sur la manière de faire, avec un recours à une procédure d’exception, permettant de ne pas réaliser un véritable appel d’offres (la diversité des projets aurait pourtant été un gage de qualité), de ne pas mener une étude d’intérêt général, de ne pas mener d’études d’impact. Ensuite sur la réalité du projet. La privatisation des jardins est contraire à la cohabitation des usages. Inutile d’être un génie, pour comprendre que plus un mur est long, plus il est compliqué de le sécuriser. Et comment comprendre l’installation de grilles métalliques sur les parties latérales, à l’endroit même où se fera l’accès du public ? N’était-il pas plus judicieux de tout faire avec le mur de verre, quitte à réduire son périmètre (entre les quatre piliers de la tour) ? Évidemment, ce mur ne réglera pas la question de la sécurisation des files d’attente pour passer les contrôles de sécurité. À l’évidence, c’est un projet coûteux et inefficace. Tous les experts en sécurité, avec qui nous avons pu échanger, nous ont confirmé que le risque zéro n’existe pas, surtout face à des gens déterminés.
Nous nous sommes donc mobilisés pour mener une action juridique contre la réalisation de ce projet. Grâce à vos dons, spécifiques sur cette question, nous avons pu faire travailler un avocat. Il apparaît malheureusement que notre seule voie de recours était d’attaquer le permis de construire, mais aussi que nos chances de succès étaient quasiment nulles. Nous avons donc préféré laisser tomber, car nous estimons que l’association n’a pas vocation à se battre pour des combats perdus d’avance.
Mais évidemment, nous continuerons à nous battre contre ce projet douteux.
Nous nous sommes également mobilisés sur la question des Jeux Olympique et de l’occupation prévue dans ce cadre au Champ-de-Mars. Nous avons rencontré Étienne Thobois, directeur général de Paris 2024. Nous lui avons signifié notre intention de déployer des bâches géantes sur les immeubles du Champ-de-Mars, lors de la venue du comité olympique. En effet, le projet d’implanter deux stades, de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur le Champ-de-Mars, nous semble absolument totalement déraisonnable, au regard du retour d’expérience de la fan zone de l’Euro 2016. Nous avons trouvé un interlocuteur extrêmement bienveillant et soucieux de prendre en compte notre expertise sur le site. Nos échanges ont fait apparaître qu’alors que la question de l’héritage des J.O. reste une question essentielle, le Champ-de-Mars pourrait devenir l’héritier de ces JO, avec l’ambition d’en faire le plus beau jardin du monde. Car pour porter une telle ambition, il faut le financement et c’est l’opportunité de valoriser non seulement cette vitrine de Paris , mais tout un quartier .
C’est dans cet esprit, que nous nous sommes rapprochés de la mairie de Paris. Car en effet, c’est elle qui bénéficierait de l’enveloppe budgétaire pour action. Une première réunion a eu lieu à la mairie de Paris, avec Jean-François Martins, le 15 juin 2017. Ce dernier s’est engagé à revenir vers nous début juillet. Sans nouvelles, nous l’avons relancé fin juillet. À ce jour, malgré nos relances, nous n’avons plus d’interlocuteurs … Mais nous restons mobilisés, avec la ferme intention de faire entendre notre voix ! Certains adhérents nous suggèrent des actions spectaculaires et médiatiques. La suite au prochain numéro sur cette question.
Alors me direz-vous, tout ça c’est bien, mais on veut des résultats. Quid des rats, par exemple ! Quid du bruit !
Évidemment nous avons vocation à agir et croyez-moi, tous les membres actifs et opérationnels de l’association les amis du Champ-de-Mars, (nous sommes tous bénévoles), ne comptent pas leurs heures.
Mais nos moyens sont limités. Financièrement, mais aussi en terme de capacité d’action. Nous ne pouvons pas par exemple, nous substituer à la mairie de Paris, pour embaucher une société de dératisation.
Alors à quoi bon ?
Pour rappel, l’objet notre association est d’abord de porter une ambition. Celle de faire du Champ-de-Mars, premier site touristique français, poumon vert de Paris, le plus beau jardin du monde.
Le deuxième objectif de notre association est de défendre le Champ-de-Mars. Contre tout ce qui est de nature à le dégrader.
Pour ce faire, nous multiplions les actions de lobbying et de communication. Vous alerter, vous informer, créer du consensus, médiatiser, c’est empêcher l’inaction qui mène inéluctablement au déclin.
En septembre, nous sommes intervenus sur France 3, sur BFM, sur Europe 1, sur RTL, sur France bleue, dans le Figaro quotidien, dans 20 minutes, dans le Parisien.
Mais surtout, pour la première fois, nous avons lancé une action judiciaire devant le tribunal administratif contre la mairie de Paris, afin qu’elle soit officiellement condamnée pour sa mauvaise gestion, mais aussi, pour l’empêcher de changer l’affectation du Champ-de-Mars, de jardin à espace événementiel.
Grâce à notre action, les politiques sont désormais conscients, que sur la question du Champ-de-Mars, demain, ils devront rendre des comptes. Grâce à notre mobilisation, le Champ-de-Mars est redevenu un dossier sensible pour la Mairie de Paris.
Mais oui, les dysfonctionnements sont encore nombreux. C’est pourquoi, je vous demande de rester mobilisé et de continuer à supporter activement notre association.
Amicalement,
Jean-Sébastien Baschet
Anne Hidalgo a fait de l’événementiel l’axe principal de sa mandature en tant que maire de Paris. Malheureusement, cette politique événementielle qui s’applique dans tout Paris, a été mise en œuvre au Champ-de-Mars, sans prendre en compte la réalité du site et ses enjeux.
La multiplication de l’événementiel sur le Champ-de-Mars, alors qu’avec 21 millions de visiteurs le taux de charge maximal du jardin est déjà atteint, à des conséquences dramatiques. Le capital végétal est aujourd’hui en danger : sur 1 800 arbres, seul 700 sont en bonne santé, nous apprend une étude récente de l’ONF.
Au-delà de l’enjeu écologique, en faisant de l’événementiel sa priorité, la Maire de Paris occulte les enjeux autour des 21 millions d’usagers naturels du site. Premier espace de vivre ensemble de la capitale, la cohabitation des usages est un enjeu absolument essentiel. Quand Madame Hidalgo privatise le Champ-de-Mars pour accueillir la fête nationale du Tatarstan, les usagers habituels du site ne peuvent plus accéder à l’espace ainsi privatisé. Familles avec enfants, joggers, sportifs, promeneurs, touristes, n’ont plus accès à l’espace clôturé et donc privatisé. Quel intérêt pour ces publics, d’avoir de longs discours en russe, non traduit ? Il apparaît clairement que cette politique événementielle est avant tout motivée par des intérêts particuliers, mais certainement pas par l’intérêt général.
La conséquence de cette politique événementielle, c’est la destruction du site. Par exemple, il a fallu plus de 500 000 € au frais du contribuable (et non pas de l’UEFA !), mais aussi un an de fermeture et de barriérage peu esthétique des pelouses, sur ce qui est pourtant l’une des plus belles perspectives de Paris.
En négligeant les usagers traditionnels, c’est-à-dire les 21 millions de visiteurs annuels, l’actuelle majorité de la mairie de Paris entache gravement l’image de Paris et de la France. Par exemple, en février, sur BFM, nous interpellions la maire de Paris sur l’état honteux, des deux seules toilettes du Champ-de-Mars. Une hygiène inadmissible, l’absence de poignée aux portes, de verrous, de papier toilette …
Force est de constater, que sept mois après, rien n’a bougé …
En 10 ans, la Mairie de Paris a investi 5 millions d’euros sur le Champ-de-Mars et voilà que soudainement en mai, on nous annonce que la ville va construire un mur pour sécuriser la tour Eiffel, pour un montant total de 21 millions d’euros (et on nous parle à présent de 30 millions d’euros). Là encore on marche sur la tête !
Si nous partageons nécessairement le souhait de la préfecture de police de mieux sécuriser, non seulement la tour Eiffel, mais aussi le site du Champ-de-Mars, le projet actuel d’Anne Hidalgo est inacceptable. D’abord sur la manière de faire, avec un recours à une procédure d’exception, permettant de ne pas réaliser un véritable appel d’offres (la diversité des projets aurait pourtant été un gage de qualité), de ne pas mener une étude d’intérêt général, de ne pas mener d’études d’impact. Ensuite sur la réalité du projet. La privatisation des jardins est contraire à la cohabitation des usages. Inutile d’être un génie, pour comprendre que plus un mur est long, plus il est compliqué de le sécuriser. Et comment comprendre l’installation de grilles métalliques sur les parties latérales, à l’endroit même où se fera l’accès du public ? N’était-il pas plus judicieux de tout faire avec le mur de verre, quitte à réduire son périmètre (entre les quatre piliers de la tour) ? Évidemment, ce mur ne réglera pas la question de la sécurisation des files d’attente pour passer les contrôles de sécurité. À l’évidence, c’est un projet coûteux et inefficace. Tous les experts en sécurité, avec qui nous avons pu échanger, nous ont confirmé que le risque zéro n’existe pas, surtout face à des gens déterminés.
Nous nous sommes donc mobilisés pour mener une action juridique contre la réalisation de ce projet. Grâce à vos dons, spécifiques sur cette question, nous avons pu faire travailler un avocat. Il apparaît malheureusement que notre seule voie de recours était d’attaquer le permis de construire, mais aussi que nos chances de succès étaient quasiment nulles. Nous avons donc préféré laisser tomber, car nous estimons que l’association n’a pas vocation à se battre pour des combats perdus d’avance.
Mais évidemment, nous continuerons à nous battre contre ce projet douteux.
Nous nous sommes également mobilisés sur la question des Jeux Olympique et de l’occupation prévue dans ce cadre au Champ-de-Mars. Nous avons rencontré Étienne Thobois, directeur général de Paris 2024. Nous lui avons signifié notre intention de déployer des bâches géantes sur les immeubles du Champ-de-Mars, lors de la venue du comité olympique. En effet, le projet d’implanter deux stades, de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur le Champ-de-Mars, nous semble absolument totalement déraisonnable, au regard du retour d’expérience de la fan zone de l’Euro 2016. Nous avons trouvé un interlocuteur extrêmement bienveillant et soucieux de prendre en compte notre expertise sur le site. Nos échanges ont fait apparaître qu’alors que la question de l’héritage des J.O. reste une question essentielle, le Champ-de-Mars pourrait devenir l’héritier de ces JO, avec l’ambition d’en faire le plus beau jardin du monde. Car pour porter une telle ambition, il faut le financement et c’est l’opportunité de valoriser non seulement cette vitrine de Paris , mais tout un quartier .
C’est dans cet esprit, que nous nous sommes rapprochés de la mairie de Paris. Car en effet, c’est elle qui bénéficierait de l’enveloppe budgétaire pour action. Une première réunion a eu lieu à la mairie de Paris, avec Jean-François Martins, le 15 juin 2017. Ce dernier s’est engagé à revenir vers nous début juillet. Sans nouvelles, nous l’avons relancé fin juillet. À ce jour, malgré nos relances, nous n’avons plus d’interlocuteurs … Mais nous restons mobilisés, avec la ferme intention de faire entendre notre voix ! Certains adhérents nous suggèrent des actions spectaculaires et médiatiques. La suite au prochain numéro sur cette question.
Alors me direz-vous, tout ça c’est bien, mais on veut des résultats. Quid des rats, par exemple ! Quid du bruit !
Évidemment nous avons vocation à agir et croyez-moi, tous les membres actifs et opérationnels de l’association les amis du Champ-de-Mars, (nous sommes tous bénévoles), ne comptent pas leurs heures.
Mais nos moyens sont limités. Financièrement, mais aussi en terme de capacité d’action. Nous ne pouvons pas par exemple, nous substituer à la mairie de Paris, pour embaucher une société de dératisation.
Alors à quoi bon ?
Pour rappel, l’objet notre association est d’abord de porter une ambition. Celle de faire du Champ-de-Mars, premier site touristique français, poumon vert de Paris, le plus beau jardin du monde.
Le deuxième objectif de notre association est de défendre le Champ-de-Mars. Contre tout ce qui est de nature à le dégrader.
Pour ce faire, nous multiplions les actions de lobbying et de communication. Vous alerter, vous informer, créer du consensus, médiatiser, c’est empêcher l’inaction qui mène inéluctablement au déclin.
En septembre, nous sommes intervenus sur France 3, sur BFM, sur Europe 1, sur RTL, sur France bleue, dans le Figaro quotidien, dans 20 minutes, dans le Parisien.
Mais surtout, pour la première fois, nous avons lancé une action judiciaire devant le tribunal administratif contre la mairie de Paris, afin qu’elle soit officiellement condamnée pour sa mauvaise gestion, mais aussi, pour l’empêcher de changer l’affectation du Champ-de-Mars, de jardin à espace événementiel.
Grâce à notre action, les politiques sont désormais conscients, que sur la question du Champ-de-Mars, demain, ils devront rendre des comptes. Grâce à notre mobilisation, le Champ-de-Mars est redevenu un dossier sensible pour la Mairie de Paris.
Mais oui, les dysfonctionnements sont encore nombreux. C’est pourquoi, je vous demande de rester mobilisé et de continuer à supporter activement notre association.
Amicalement,
Jean-Sébastien Baschet