Le prénom de Charley est trompeur : elle était la fille de Jan Toorop, post-impressionniste hollandais au style coloré. Elle sera également la mère d'Edgar Fernhout et vivra immergée dans un milieu artistique où elle côtoiera, entre autres personnages intéressants, l'architecte/designer Gerrit Rietveld et le cinéaste Joris Ivens.
C'est tout le secret séculaire de la création aux Pays-Bas : les artistes y vivent souvent dans un petit milieu protecteur, d'esprit villageois, fait de solidarités et d'épanouissement collectif. Sur le papier, il y aurait tout pour brider le talent et la singularité et conduire au conformisme. Le grand paradoxe et même le génie hollandais est que ce cocon ne bride pas l'imagination et ne conduit pas à l'auto-censure. Il permet même de mieux supporter les équipées mentales solitaires. Van Gogh aurait peut-être évité les affres de la solitude et le suicide s'il était revenu près de ses sources.
Charley Toorop, après des débuts hésitants, a peu à peu construit une oeuvre qui s'est constamment renforcée. Les toiles réalistes des années 20 et 30 séduisent par leur composition brutale et leur style direct et celles des années 40, notamment le superbe clown qui pose mélancolique devant les ruines de Rotterdam, sont poignantes. Sa recherche s'achèvera dans une succession d'auto-portraits, comme avait pu le faire Rembrandt bien avant elle, et par le testament artistique d'une grande toile où elle se représente devant le buste de son père et l'image de son fils.
Bref, un artiste exigeant mal connu en France et qui mérite qu'on visite cette exposition où l'on pourra également savourer un film de Joris Ivens montrant les rues de Paris envahie d'automobiles dans les années 20, un défi amusant à tous les regards étriqués, incapables de voir la beauté et la modernité d'un paysage urbain où la machine est omniprésente. Vous les avez reconnus.
C'est tout le secret séculaire de la création aux Pays-Bas : les artistes y vivent souvent dans un petit milieu protecteur, d'esprit villageois, fait de solidarités et d'épanouissement collectif. Sur le papier, il y aurait tout pour brider le talent et la singularité et conduire au conformisme. Le grand paradoxe et même le génie hollandais est que ce cocon ne bride pas l'imagination et ne conduit pas à l'auto-censure. Il permet même de mieux supporter les équipées mentales solitaires. Van Gogh aurait peut-être évité les affres de la solitude et le suicide s'il était revenu près de ses sources.
Charley Toorop, après des débuts hésitants, a peu à peu construit une oeuvre qui s'est constamment renforcée. Les toiles réalistes des années 20 et 30 séduisent par leur composition brutale et leur style direct et celles des années 40, notamment le superbe clown qui pose mélancolique devant les ruines de Rotterdam, sont poignantes. Sa recherche s'achèvera dans une succession d'auto-portraits, comme avait pu le faire Rembrandt bien avant elle, et par le testament artistique d'une grande toile où elle se représente devant le buste de son père et l'image de son fils.
Bref, un artiste exigeant mal connu en France et qui mérite qu'on visite cette exposition où l'on pourra également savourer un film de Joris Ivens montrant les rues de Paris envahie d'automobiles dans les années 20, un défi amusant à tous les regards étriqués, incapables de voir la beauté et la modernité d'un paysage urbain où la machine est omniprésente. Vous les avez reconnus.