Sur le fond de cette malencontreuse initiative, nous nous ferons un plaisir de rejoindre les arguments de Rémy Prud'homme publiés sur Atlantico.
"La diminution de la limitation de vitesse à 70 km/h sur le périphérique parisien a des avantages en termes de diminution du bruit et (peut-être) de la pollution. Mais elle a un coût en temps. Les automobilistes qui iront moins vite passeront plus de temps dans leurs véhicules. Ce qui a un coût. En vérité les gains de temps sont la principale justification de tous les projets d’infrastructures de transport.
On peut évaluer l’importance de ce coût. On connaît (pour 2007) le nombre de véhicules*km effectués annuellement à une vitesse comprise entre 70 et 75 km/h (463 millions), et à plus de 75 km/h (573 millions). La vitesse des premiers va être réduite d’environ 3,4% ; celle des seconds d’environ 12,5%. Il est facile de calculer que la mesure analysée entraîne une perte de temps d’au moins 1,1 millions d’heures. En comptant une valeur du temps de 15 euros/h et un nombre de passagers moyen de 1,3, cela nous fait un coût annuel d’environ 22 millions d’euros.
En réalité, ce chiffre est une grossière sous-estimation. Les véhicules*km considérés et touchés par la mesure étudiée, constituent une part importante (45%) du total des véhicules*km effectués sur le périphérique. Ces véhicules ne vont pas tous se mettre à rouler à une vitesse comprise entre 65 et 70 km/h. Cela reviendrait à multiplier par trois la densité des véhicules roulant à cette vitesse, ce qui est bien entendu impossible puisque la vitesse est proportionnelle à la densité. En fait, ce sont tous les véhicules roulant sur le périphérique qui vont rouler un peu moins vite. Ou si l’on préfère la congestion qui va augmenter un peu partout. La perte de temps qui s’en suivra est difficile à estimer, mais elle concerne tous les utilisateurs, et se chiffre en dizaine de millions d’euros.
De plus, cette augmentation de la congestion risque de réduire ou peut-être même d’anéantir la diminution de pollution attendue. Un véhicule qui roule à 70 km/h consomme moins de carburant et rejette en effet moins de polluants qu’un véhicule qui roule à 80 km/h. Mais un véhicule qui roule à 30 km/h pollue davantage qu’un véhicule qui roule à 40 km/h. Du fait de la mesure, il y aura donc des véhicules qui pollueront moins, et d’autres qui pollueront plus. La résultante de ces deux effets est a priori incertaine, et à peu près sûrement faible.
On voudrait être certain que tous les bénéfices et tous les coûts de la mesure ont bien été convenablement estimés. Malheureusement le débat engagé donne l’impression qu’il s’agit davantage d’une mesure politique que d’une mesure rationnelle. Il s'agit là d'une mesure punitive de la part de la marie de Paris contre les automobilistes. L'économie réalisée en réduisant les émissions de carbone est très loin du coût du temps perdu par les conducteurs."
"La diminution de la limitation de vitesse à 70 km/h sur le périphérique parisien a des avantages en termes de diminution du bruit et (peut-être) de la pollution. Mais elle a un coût en temps. Les automobilistes qui iront moins vite passeront plus de temps dans leurs véhicules. Ce qui a un coût. En vérité les gains de temps sont la principale justification de tous les projets d’infrastructures de transport.
On peut évaluer l’importance de ce coût. On connaît (pour 2007) le nombre de véhicules*km effectués annuellement à une vitesse comprise entre 70 et 75 km/h (463 millions), et à plus de 75 km/h (573 millions). La vitesse des premiers va être réduite d’environ 3,4% ; celle des seconds d’environ 12,5%. Il est facile de calculer que la mesure analysée entraîne une perte de temps d’au moins 1,1 millions d’heures. En comptant une valeur du temps de 15 euros/h et un nombre de passagers moyen de 1,3, cela nous fait un coût annuel d’environ 22 millions d’euros.
En réalité, ce chiffre est une grossière sous-estimation. Les véhicules*km considérés et touchés par la mesure étudiée, constituent une part importante (45%) du total des véhicules*km effectués sur le périphérique. Ces véhicules ne vont pas tous se mettre à rouler à une vitesse comprise entre 65 et 70 km/h. Cela reviendrait à multiplier par trois la densité des véhicules roulant à cette vitesse, ce qui est bien entendu impossible puisque la vitesse est proportionnelle à la densité. En fait, ce sont tous les véhicules roulant sur le périphérique qui vont rouler un peu moins vite. Ou si l’on préfère la congestion qui va augmenter un peu partout. La perte de temps qui s’en suivra est difficile à estimer, mais elle concerne tous les utilisateurs, et se chiffre en dizaine de millions d’euros.
De plus, cette augmentation de la congestion risque de réduire ou peut-être même d’anéantir la diminution de pollution attendue. Un véhicule qui roule à 70 km/h consomme moins de carburant et rejette en effet moins de polluants qu’un véhicule qui roule à 80 km/h. Mais un véhicule qui roule à 30 km/h pollue davantage qu’un véhicule qui roule à 40 km/h. Du fait de la mesure, il y aura donc des véhicules qui pollueront moins, et d’autres qui pollueront plus. La résultante de ces deux effets est a priori incertaine, et à peu près sûrement faible.
On voudrait être certain que tous les bénéfices et tous les coûts de la mesure ont bien été convenablement estimés. Malheureusement le débat engagé donne l’impression qu’il s’agit davantage d’une mesure politique que d’une mesure rationnelle. Il s'agit là d'une mesure punitive de la part de la marie de Paris contre les automobilistes. L'économie réalisée en réduisant les émissions de carbone est très loin du coût du temps perdu par les conducteurs."