Il n'y a pas que l'industrie chimique !
À force de passer d’une friche de la SEMAVIP à une autre friche de la SEMAVIP, cela devait arriver : la Goutte verte, association citoyenne tenancière de pseudo jardins dans la Goutte d’Or, marche en terre contaminée. Cerise sur la gâteau, c’est la SEMAVIP elle-même, propriétaire du sol, qui l’en informe – en parfait respect de son devoir de précaution.
Dans une note de la SEMAVIP du 22 octobre 2012 dont le blogmaster a vérifié l’authenticité ce matin auprès de la Société d’économie mixte de la Ville de Paris, par ailleurs gérante des prétendus « Jardins partagés » qu’elle distribue à Château Rouge, on lit en effet à propos de la friche des 25 rue Stephenson/2 rue Cavé :
« Au regard de la nature des sols (semi-perméable) et du contexte hydrogéologique du terrain (nappe profonde), ce site semblait peu susceptible d’être touché par une pollution potentielle.Un premier diagnostic de pollution sur les sols a été réalisé par Soler Environnement le 16 mars 2011 mettant en évidence une concentration supérieure en cuivre, mercure, plomb et zinc. Cette étude recommandait uniquement la réalisation d’investigations complémentaires après démolition des bâtiments et n’appelait à aucune préconisation particulière.
Un deuxième diagnostic de pollution sur les sols a été réalisé par Soler Environnement le 1er octobre 2012 concluant à la présence de terres contaminées notamment sur la friche occupée par les usagers du jardin collectif Goutte Verte. Les résultats d’analyses des sols mettent en évidence la présence diffuse, en concentration supérieure de mercure, de plomb et de zinc. Les résultats montrent également la présence, en concentration supérieure de cadmium et de cuivre."
Les impacts constatés aboutissent à cette recommandation : « En l’absence de données analytiques sur la qualité sanitaire des fruits et légumes cultivés sur cette parcelle, nous vous recommandons qu’ils ne soient pas consommés ». (soulignement d’origine, NDLR).
À ce stade, le risque sanitaire n’existe pas. Il est fortement recommandé que les fruits et les légumes ne soient pas consommés. Seule une analyse poussée (notamment des composés volatils) permettrait de vérifier la compatibilité du projet avec la qualité des milieux et déterminerait avec plus de précisions les inconvénients inhérents à l’exploitation de cette parcelle, les dommages dus à une exposition prolongée sur site et la consommation des récoltes ».
Pour le cas où des fruits et légumes auraient poussé entre les vieux bidons rouillés et les vieilles palettes cloutées que s’applique à entreposer la Goutte verte dans son entrepôt à ciel ouvert, il serait donc recommandé de ne pas les consommer.
Les habitants de la Goutte d’Or se demandaient pourquoi la malheureuse friche du 25 rue Stephenson/2 rue Cavé était si misérable, donnait une image si dégradée de la SEMAVIP pourtant toute pimpante derrière sa grille donnant sur la friche trash ; pourquoi elle s’appliquait à se faire dépotoir alors qu’elle était confiée à une association verte prometteuse, d’ailleurs promue au rang de verger chef du square Bashung voisin. Eh bien, c’était parce qu’à force de vouloir se faire une carrière eux aussi sur les carrières de la SEMAVIP, les animateurs verts de la Goutte verte se trouvaient en terres minées. Leur prétendu « jardin » ne pouvait pas être beau et propre, puisque ses fruits et légumes – atteints de cuivre, de mercure, de plomb et de zinc – n’étaient pas consommables.
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