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Gallimard, fils de Bottin



De qui les rues de Paris portent-elles le nom ? L'insatiable machine municipale à communiquer est saisie d'un délire éponymique, elle ne respecte plus l'âge de ses artères et débaptise désormais des bouts de rues pour honorer des entreprises au prétexte de célébrer des individus.

La privatisation de la mémoire et du domaine publics va bon train ...



Gallimard, fils de Bottin
Que chaque boucher, bistrotier ou fromager, héritier de ses parents et grands-parents, qui exploite avec succès un commerce à Paris, se réjouisse très fort : il va pouvoir bientôt réclamer à la mairie qu'on change le nom de sa rue, ou plutôt la partie où il tient boutique, pour le remplacer par le sien !

Car, après tout, en quoi les mérites de la maison Gallimard, productrice de papier imprimé, sont-ils, dans la pupille du bon dieu, supérieurs à celui d'un honnête fournisseur de comestibles ?

On n'aura pas la mauvaise grâce de rappeler la chance qu'ont eue cette maison d'édition et son Gastounet-fondateur d'échapper à l'épuration en 1944. Dans sa proposition de rachat des Éditions Calmann-Lévy, pendant l'occupation, ce cher Gaston avait été jusqu'à déclarer sa maison « aryenne à capitaux aryens » ! Il faut dire que l'entreprise Louis Vuitton, que la mairie de Paris honore et contente partout, ne s'est guère mieux comportée.

Que les intellectuels germanopratins étaient contents, quelle belle inauguration, quelle belle festouille ! La cent-millième au moins depuis qu'un amuseur municipal a pris le gouvernail de la nef parisienne en 2001.

Sébastien Bottin, dont l'oeuvre rendit tant service à des millions de Français qui se préoccupaient de savoir qui étaient, où vivaient et à quel numéro de téléphone ils pouvaient joindre leurs compatriotes, va donc voir sa petite rue estropiée. Dans sa ville natale de l'Est, on n'apprécie pas cette amputation. Ces rustauds ne comprennent rien aux délicats équilibres de la notoriété parisienne.

"Gallimaire et la machine à récrire" ... pas mal comme titre pour un futur Goncourt, non ?

Mardi 14 Juin 2011
Serge Federbusch






1.Posté par Un maire de droite le 20/06/2011 16:03
Où ne va pas se nicher l'électoralisme et le copinage ! Exemple: Gérard Oury se voit attribuer une place en deux temps trois mouvements à peine dans la tombe, alors que Maurice Couve de Murville dernier premier ministre de De Gaulle attend la sienne depuis dix ans........

2.Posté par Géraldine Lemaire le 20/06/2011 18:40
Cette manie de donner des noms à des placettes et des ruelles est évidemment d'un ridicule achevé. N'importe quoi pourvu qu'on inaugure, cela me rappelle les histoires du sapeur Camembert que me racontait mon grand-père, il inaugurait sans cesse lui-aussi, c'est sûrement le modèle de notre bon M. Delanoé.

3.Posté par Rue du Cul le 21/06/2011 09:12
C'est ma proposition pour rebaptiser la rue Tabaga.

4.Posté par Hélios le 21/06/2011 20:57
Ce delanoé est décidément pitoyable dans son numéro de ménestrel. Dès qu'il a fini d'inaugurer il passe à un orchestre, une rave party, c'est l'orchestre du Titanic.

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