Que chaque boucher, bistrotier ou fromager, héritier de ses parents et grands-parents, qui exploite avec succès un commerce à Paris, se réjouisse très fort : il va pouvoir bientôt réclamer à la mairie qu'on change le nom de sa rue, ou plutôt la partie où il tient boutique, pour le remplacer par le sien !
Car, après tout, en quoi les mérites de la maison Gallimard, productrice de papier imprimé, sont-ils, dans la pupille du bon dieu, supérieurs à celui d'un honnête fournisseur de comestibles ?
On n'aura pas la mauvaise grâce de rappeler la chance qu'ont eue cette maison d'édition et son Gastounet-fondateur d'échapper à l'épuration en 1944. Dans sa proposition de rachat des Éditions Calmann-Lévy, pendant l'occupation, ce cher Gaston avait été jusqu'à déclarer sa maison « aryenne à capitaux aryens » ! Il faut dire que l'entreprise Louis Vuitton, que la mairie de Paris honore et contente partout, ne s'est guère mieux comportée.
Que les intellectuels germanopratins étaient contents, quelle belle inauguration, quelle belle festouille ! La cent-millième au moins depuis qu'un amuseur municipal a pris le gouvernail de la nef parisienne en 2001.
Sébastien Bottin, dont l'oeuvre rendit tant service à des millions de Français qui se préoccupaient de savoir qui étaient, où vivaient et à quel numéro de téléphone ils pouvaient joindre leurs compatriotes, va donc voir sa petite rue estropiée. Dans sa ville natale de l'Est, on n'apprécie pas cette amputation. Ces rustauds ne comprennent rien aux délicats équilibres de la notoriété parisienne.
"Gallimaire et la machine à récrire" ... pas mal comme titre pour un futur Goncourt, non ?
Car, après tout, en quoi les mérites de la maison Gallimard, productrice de papier imprimé, sont-ils, dans la pupille du bon dieu, supérieurs à celui d'un honnête fournisseur de comestibles ?
On n'aura pas la mauvaise grâce de rappeler la chance qu'ont eue cette maison d'édition et son Gastounet-fondateur d'échapper à l'épuration en 1944. Dans sa proposition de rachat des Éditions Calmann-Lévy, pendant l'occupation, ce cher Gaston avait été jusqu'à déclarer sa maison « aryenne à capitaux aryens » ! Il faut dire que l'entreprise Louis Vuitton, que la mairie de Paris honore et contente partout, ne s'est guère mieux comportée.
Que les intellectuels germanopratins étaient contents, quelle belle inauguration, quelle belle festouille ! La cent-millième au moins depuis qu'un amuseur municipal a pris le gouvernail de la nef parisienne en 2001.
Sébastien Bottin, dont l'oeuvre rendit tant service à des millions de Français qui se préoccupaient de savoir qui étaient, où vivaient et à quel numéro de téléphone ils pouvaient joindre leurs compatriotes, va donc voir sa petite rue estropiée. Dans sa ville natale de l'Est, on n'apprécie pas cette amputation. Ces rustauds ne comprennent rien aux délicats équilibres de la notoriété parisienne.
"Gallimaire et la machine à récrire" ... pas mal comme titre pour un futur Goncourt, non ?