Déconcertante concertation …
Je vais encore me faire mal voir de l’équipe du Delanopolis dont tout le monde connaît l’attachement à la personne et à l’action de Bertrand Delanoë.
Alors que les récents embarras judiciaires du Maire de Paris dûs à quelques malentendus devraient lui valoir toute ma compassion, tout mon soutien, voilà que par une sorte d’acharnement bizarre, je me surprends à revenir sur un pittoresque épisode du feuilleton « Jean Bouin ».
Pour un projet de cette ampleur, une enquête publique est nécessaire avant mise en œuvre sous la responsabilité d’un commissaire-enquêteur qui en l’occurrence s’appelle monsieur Passepont . Un large appel au public a été lancé et il faut dire qu’un nombre important d’habitants du seizième ou de Boulogne-Billancourt se sont déplacés ou ont écrit pour faire part de leurs observations concernant ce projet.
Les chiffres sont éloquents en eux-mêmes : sur 1144 avis recueillis, 88% sont défavorables au projet «Jean Bouin ». Il est probablement encore plus significatif de noter que sur les 12% d’avis favorables, la quasi-totalité n’émane pas de personnes résidant dans le seizième ou à Boulogne-Billancourt.
Je trouve également intéressant de noter que le commissaire a relevé seulement deux pages d’arguments favorables au projet contre cinq pages d’arguments défavorables.
Que croyez-vous qu’il arrivât ?
Eh bien, c’est simple : « le commissaire-enquêteur émet un avis favorable au projet »… J’entends déjà monsieur Federbusch me dire : « Bon, et alors… quelque chose t’étonne ? … Tu penses vraiment que ça mérite un article ? ». Eh bien oui, mon cher Serge.
Parce qu’il y a les réserves… Je ne vais pas les lister, ce serait trop long, il y en a neuf, dont chacune d’entre elles suffirait à renvoyer aux calendes grecques l’ensemble du projet. Je n’en retiendrai que trois, la première porte sur la démonstration qui reste à faire de la rentabilité globale de l’opération « Jean Bouin », la deuxième sur la modification des constructions prévues rue Nungesser et Coli…et la troisième, « last but not the least », sur la nature même des matériaux de construction prévus… Des broutilles quoi, des points de détail.
Dans son savoureux petit livre « Un Parisien à travers Paris », Philippe Meyer raconte une anecdote qui illustre parfaitement ce genre de situation qu’on rencontre à Paris sous la mandature de Bertrand Delanoë, avec ses « larges concertations », ses « espaces de dialogue », ses « consultations citoyennes » etc …
Pris à témoin par une commerçante sur les conséquences pour son commerce du rétrécissement de sa rue, Philippe Meyer l’encourage à faire valoir ses remarques à la Mairie. Et la brave Dame de rétorquer : « Oh non, monsieur, c’est fichu : on a été concerté. »
Voilà, c’est fait, le seizième arrondissement et Boulogne-Billancourt ont été « concertés »…
Jean-Marie SAUGEY
Je vais encore me faire mal voir de l’équipe du Delanopolis dont tout le monde connaît l’attachement à la personne et à l’action de Bertrand Delanoë.
Alors que les récents embarras judiciaires du Maire de Paris dûs à quelques malentendus devraient lui valoir toute ma compassion, tout mon soutien, voilà que par une sorte d’acharnement bizarre, je me surprends à revenir sur un pittoresque épisode du feuilleton « Jean Bouin ».
Pour un projet de cette ampleur, une enquête publique est nécessaire avant mise en œuvre sous la responsabilité d’un commissaire-enquêteur qui en l’occurrence s’appelle monsieur Passepont . Un large appel au public a été lancé et il faut dire qu’un nombre important d’habitants du seizième ou de Boulogne-Billancourt se sont déplacés ou ont écrit pour faire part de leurs observations concernant ce projet.
Les chiffres sont éloquents en eux-mêmes : sur 1144 avis recueillis, 88% sont défavorables au projet «Jean Bouin ». Il est probablement encore plus significatif de noter que sur les 12% d’avis favorables, la quasi-totalité n’émane pas de personnes résidant dans le seizième ou à Boulogne-Billancourt.
Je trouve également intéressant de noter que le commissaire a relevé seulement deux pages d’arguments favorables au projet contre cinq pages d’arguments défavorables.
Que croyez-vous qu’il arrivât ?
Eh bien, c’est simple : « le commissaire-enquêteur émet un avis favorable au projet »… J’entends déjà monsieur Federbusch me dire : « Bon, et alors… quelque chose t’étonne ? … Tu penses vraiment que ça mérite un article ? ». Eh bien oui, mon cher Serge.
Parce qu’il y a les réserves… Je ne vais pas les lister, ce serait trop long, il y en a neuf, dont chacune d’entre elles suffirait à renvoyer aux calendes grecques l’ensemble du projet. Je n’en retiendrai que trois, la première porte sur la démonstration qui reste à faire de la rentabilité globale de l’opération « Jean Bouin », la deuxième sur la modification des constructions prévues rue Nungesser et Coli…et la troisième, « last but not the least », sur la nature même des matériaux de construction prévus… Des broutilles quoi, des points de détail.
Dans son savoureux petit livre « Un Parisien à travers Paris », Philippe Meyer raconte une anecdote qui illustre parfaitement ce genre de situation qu’on rencontre à Paris sous la mandature de Bertrand Delanoë, avec ses « larges concertations », ses « espaces de dialogue », ses « consultations citoyennes » etc …
Pris à témoin par une commerçante sur les conséquences pour son commerce du rétrécissement de sa rue, Philippe Meyer l’encourage à faire valoir ses remarques à la Mairie. Et la brave Dame de rétorquer : « Oh non, monsieur, c’est fichu : on a été concerté. »
Voilà, c’est fait, le seizième arrondissement et Boulogne-Billancourt ont été « concertés »…
Jean-Marie SAUGEY