La superbe tribune Art Déco de Jean Bouin que Delanoë voudrait tant casser et que le ministère de la culture n'ose pas classer !
" Comme à son habitude, le maire de Paris a profité des vacances scolaires pour un nouveau coup de force.
Arguant de ses prérogatives exorbitantes du droit commun inhérentes à sa qualité d’autorité publique, la mairie de Paris a tenté d’imposer lundi 2 novembre 2009 au matin, huissier de justice en renfort, le démarrage de travaux préparatoires à la démolition du stade Jean Bouin sans même attendre de savoir si elle pourrait construire le nouveau stade de rugby qui lui est si cher en lieu et place du Jean Bouin mythique qu’elle s’impatiente tant à voir rayé de la carte du sport de proximité parisien.
Dix jours plus tôt, le 22 octobre 2009, le secrétaire général adjoint de la mairie de Paris, M. Jean-François Danon et la directrice de la jeunesse et des sports, Mme Bernadette Coulon-Kiang, avaient reçu les représentants de l’association pour tenter de désamorcer la situation.
Rappelant à titre liminaire que l’approbation du projet de construction d’un nouveau stade de rugby par le conseil de Paris en 2007 reposait sur l’engagement solennel du maire de Paris selon lequel le stade Jean Bouin ne subirait aucun début de démolition tant que les installations de substitution ne seraient pas préalablement mises à la disposition du Paris Jean Bouin sur les pelouses centrales de l’hippodrome d’Auteuil, le club a néanmoins assuré la mairie de Paris qu’il « acceptera la réalisation de travaux préparatoires avant le 20 janvier 2010, date de l’expiration de la concession dont bénéficie le Paris Jean Bouin, si le maire de Paris s’engage préalablement par écrit à ne pas démolir cette enceinte centrale du sport de proximité avant que le permis de construire ne soit affiché et les délais de recours épuisés ».
La demande semblait avoir été entendue. Il n’en est rien. Les fonctionnaires se sont présentés le matin du 2 novembre 2009 et le maire ne s’est pas risqué à prendre un nouvel engagement qu’il ne tiendrait pas. Dans cette affaire, la conciliation semble définitivement impossible face à une autorité concédante hermétique à la raison.
La mairie de Paris annonce la saisine imminente du juge des référés. Soit. A ce juge, l’association Paris Jean Bouin expliquera que la loi a érigé la pratique sportive, plus que le spectacle sportif, en mission d’intérêt général et que notre association ne partage pas l’idée que la mairie de Paris se fait de l’intérêt général qu’elle brandit à tout va pour justifier le démantèlement d’une enceinte sportive historique ouverte aux sportifs de tous niveaux, sans distinction d’âge, de sexe, d’origine sociale, de condition physique et d’appartenance politique.
La question est posée : en va-t-il de l’intérêt général des parisiens de consacrer 146 millions d’euros de leurs deniers à la destruction d’un stade de proximité qui leur est ouvert et à son remplacement par un stade dont seuls les sièges leur seront accessibles ? Nous ne le pensons pas.
Jacques Lelièvre
Président"
Arguant de ses prérogatives exorbitantes du droit commun inhérentes à sa qualité d’autorité publique, la mairie de Paris a tenté d’imposer lundi 2 novembre 2009 au matin, huissier de justice en renfort, le démarrage de travaux préparatoires à la démolition du stade Jean Bouin sans même attendre de savoir si elle pourrait construire le nouveau stade de rugby qui lui est si cher en lieu et place du Jean Bouin mythique qu’elle s’impatiente tant à voir rayé de la carte du sport de proximité parisien.
Dix jours plus tôt, le 22 octobre 2009, le secrétaire général adjoint de la mairie de Paris, M. Jean-François Danon et la directrice de la jeunesse et des sports, Mme Bernadette Coulon-Kiang, avaient reçu les représentants de l’association pour tenter de désamorcer la situation.
Rappelant à titre liminaire que l’approbation du projet de construction d’un nouveau stade de rugby par le conseil de Paris en 2007 reposait sur l’engagement solennel du maire de Paris selon lequel le stade Jean Bouin ne subirait aucun début de démolition tant que les installations de substitution ne seraient pas préalablement mises à la disposition du Paris Jean Bouin sur les pelouses centrales de l’hippodrome d’Auteuil, le club a néanmoins assuré la mairie de Paris qu’il « acceptera la réalisation de travaux préparatoires avant le 20 janvier 2010, date de l’expiration de la concession dont bénéficie le Paris Jean Bouin, si le maire de Paris s’engage préalablement par écrit à ne pas démolir cette enceinte centrale du sport de proximité avant que le permis de construire ne soit affiché et les délais de recours épuisés ».
La demande semblait avoir été entendue. Il n’en est rien. Les fonctionnaires se sont présentés le matin du 2 novembre 2009 et le maire ne s’est pas risqué à prendre un nouvel engagement qu’il ne tiendrait pas. Dans cette affaire, la conciliation semble définitivement impossible face à une autorité concédante hermétique à la raison.
La mairie de Paris annonce la saisine imminente du juge des référés. Soit. A ce juge, l’association Paris Jean Bouin expliquera que la loi a érigé la pratique sportive, plus que le spectacle sportif, en mission d’intérêt général et que notre association ne partage pas l’idée que la mairie de Paris se fait de l’intérêt général qu’elle brandit à tout va pour justifier le démantèlement d’une enceinte sportive historique ouverte aux sportifs de tous niveaux, sans distinction d’âge, de sexe, d’origine sociale, de condition physique et d’appartenance politique.
La question est posée : en va-t-il de l’intérêt général des parisiens de consacrer 146 millions d’euros de leurs deniers à la destruction d’un stade de proximité qui leur est ouvert et à son remplacement par un stade dont seuls les sièges leur seront accessibles ? Nous ne le pensons pas.
Jacques Lelièvre
Président"