Est-ce le vent de la révolte qui me décoiffe ?
Monsieur Le Maire de Paris,
La mise en œuvre du projet territorial, dans son incohérence, produit au quotidien ses effets dévastateurs ; un projet territorial taillé à la hache, dans la précipitation, sourd à toutes les alertes des professionnels de l’enseignement et de toutes les sensibilités. Aujourd’hui, il est urgent d’établir un premier constat que nul ne peut nier : les élèves perdent leurs repères spatiaux-temporels.
Repères temporels :
Monsieur Le Maire de Paris, vous êtes-vous rendu compte qu’il n’y a aucun jour de classe dont l’heure de sortie n’est identique à celle de la veille ?!!! Nous sommes bien dans une absence totale de rythme scolaire, insupportable pour les enfants comme pour les adultes. Si les repères temporels assurent à l’enfant la permanence, la régularité, la stabilité, cette arythmie radicale est donc contraire à tous les principes les plus élémentaires de la construction de l’enfant.
Pour aggraver l’échec annoncé du projet territorial, vous avez fait fi de la spécificité parisienne : l’exiguïté des locaux scolaires. Croyez-vous honnêtement que nos élèves se reposent lorsque dans le temps de l’ARE, ils seront hébergés voire parqués une heure et demie dans des lieux de fortune. Le projet territorial a produit son effet nocif majeur: un surcroît defatigue pour des enfants déboussolés, atomisés ; en cela, il produit les effets inverses à ceux escomptés.
Tout discours sur le temps de l’enfant qui oblitère la notion de l’espace de l’enfant est de facto inachevé.
Repères spatiaux :
Avez-vous pensé à tous ces enseignants chargés de la transmission des savoirs, troublés, heurtés au fond d’eux-mêmes, lorsqu’ils doivent à la hâte quitter cette classe, leur classe, celle de leurs élèves, à quinze heures, la laisser à des animateurs qui, par manque d’espace, vont investir leurs classes ? Dans leur salle de classe, dans ce même lieu où quelques instants plus tôt, ils y enseignaient. Ils s’en vont errer, je ne sais où, à la recherche d’un endroit où préparer leur classe du lendemain.
Il nous semble que ce projet territorial participe à la destruction de cette fameuse clôture symbolique qui permettait encore à la classe de garder son identité en la transformant en certains moments de la journée en un superbe lieu d’animation, un lieu de loisirs. Quoi de scandaleux à cela me direz-vous ; l’élève et l’enfant ne font-ils pas qu’un, n’est-ce pas ?
L’indifférenciation des lieux est signe de confusion pour l’enfant. Non, les activités périscolaires malgré toute leur pertinence, la qualité qu’elles pourraient donner à voir ne seront jamais de l’ordre des activités scolaires : elles concernent l’enfant, pas l’élève ; elles ne sont pas de même nature, même si elles sont complémentaires. Non pas qu’il faille construire une dichotomie obtuse entre l’école et les activités périscolaires, mais parce qu’il faut bien que les élèves construisent leur propre représentation de la classe, comme le lieu symbolique, sacré diront certains, celui de la transmission des savoirs. En oblitérant cette évidence, car quelle représentation de ce lieu chargé de symbole les élèves peuvent-ils se faire aujourd’hui ?!, on ne peut que troubler la représentation de la classe pour l’élève et participer à sa perte d'identité.

Oui, le projet territorial est générateur de confusion, de perte de repères spatiaux-temporels pour l'enfant qui parfois ne comprend plus trop ce que veut dire "aller à l'école".
- Il serait tellement facile de montrer du doigt et de porter le discrédit sur celles et ceux qui s'inquiètent aujourd'hui de tous ces bouleversements stériles. Mais que l’on ne s’y trompe pas, l'opposition au changement n'est pas synonyme d'immobilisme et le changement n'est pas en soi synonyme de progrès : le changement pour le changement n'est que vacuité.
Les directeurs d’école parisiens sont bien placés pour entendre toutes les voix, de celles et ceux qui s’étonnent, qui sont troublés, heurtés et ne comprennent pas comment nous en sommes arrivés à un tel degré de non-sens.
Ne pas vous le dire, ne pas vous le crier jusqu’à ce que vous finissiez par l’entendre, serait pour nous une faute encore plus grave ; pour nous qui assurons l’éducation des enfants et en assumons la fière responsabilité.
Les Directeurs et Directrices des écoles élémentaires du VIè arrondissement de Paris.
La mise en œuvre du projet territorial, dans son incohérence, produit au quotidien ses effets dévastateurs ; un projet territorial taillé à la hache, dans la précipitation, sourd à toutes les alertes des professionnels de l’enseignement et de toutes les sensibilités. Aujourd’hui, il est urgent d’établir un premier constat que nul ne peut nier : les élèves perdent leurs repères spatiaux-temporels.
Repères temporels :
Monsieur Le Maire de Paris, vous êtes-vous rendu compte qu’il n’y a aucun jour de classe dont l’heure de sortie n’est identique à celle de la veille ?!!! Nous sommes bien dans une absence totale de rythme scolaire, insupportable pour les enfants comme pour les adultes. Si les repères temporels assurent à l’enfant la permanence, la régularité, la stabilité, cette arythmie radicale est donc contraire à tous les principes les plus élémentaires de la construction de l’enfant.
Pour aggraver l’échec annoncé du projet territorial, vous avez fait fi de la spécificité parisienne : l’exiguïté des locaux scolaires. Croyez-vous honnêtement que nos élèves se reposent lorsque dans le temps de l’ARE, ils seront hébergés voire parqués une heure et demie dans des lieux de fortune. Le projet territorial a produit son effet nocif majeur: un surcroît defatigue pour des enfants déboussolés, atomisés ; en cela, il produit les effets inverses à ceux escomptés.
Tout discours sur le temps de l’enfant qui oblitère la notion de l’espace de l’enfant est de facto inachevé.
Repères spatiaux :
Avez-vous pensé à tous ces enseignants chargés de la transmission des savoirs, troublés, heurtés au fond d’eux-mêmes, lorsqu’ils doivent à la hâte quitter cette classe, leur classe, celle de leurs élèves, à quinze heures, la laisser à des animateurs qui, par manque d’espace, vont investir leurs classes ? Dans leur salle de classe, dans ce même lieu où quelques instants plus tôt, ils y enseignaient. Ils s’en vont errer, je ne sais où, à la recherche d’un endroit où préparer leur classe du lendemain.
Il nous semble que ce projet territorial participe à la destruction de cette fameuse clôture symbolique qui permettait encore à la classe de garder son identité en la transformant en certains moments de la journée en un superbe lieu d’animation, un lieu de loisirs. Quoi de scandaleux à cela me direz-vous ; l’élève et l’enfant ne font-ils pas qu’un, n’est-ce pas ?
L’indifférenciation des lieux est signe de confusion pour l’enfant. Non, les activités périscolaires malgré toute leur pertinence, la qualité qu’elles pourraient donner à voir ne seront jamais de l’ordre des activités scolaires : elles concernent l’enfant, pas l’élève ; elles ne sont pas de même nature, même si elles sont complémentaires. Non pas qu’il faille construire une dichotomie obtuse entre l’école et les activités périscolaires, mais parce qu’il faut bien que les élèves construisent leur propre représentation de la classe, comme le lieu symbolique, sacré diront certains, celui de la transmission des savoirs. En oblitérant cette évidence, car quelle représentation de ce lieu chargé de symbole les élèves peuvent-ils se faire aujourd’hui ?!, on ne peut que troubler la représentation de la classe pour l’élève et participer à sa perte d'identité.

Oui, le projet territorial est générateur de confusion, de perte de repères spatiaux-temporels pour l'enfant qui parfois ne comprend plus trop ce que veut dire "aller à l'école".
- Il serait tellement facile de montrer du doigt et de porter le discrédit sur celles et ceux qui s'inquiètent aujourd'hui de tous ces bouleversements stériles. Mais que l’on ne s’y trompe pas, l'opposition au changement n'est pas synonyme d'immobilisme et le changement n'est pas en soi synonyme de progrès : le changement pour le changement n'est que vacuité.
Les directeurs d’école parisiens sont bien placés pour entendre toutes les voix, de celles et ceux qui s’étonnent, qui sont troublés, heurtés et ne comprennent pas comment nous en sommes arrivés à un tel degré de non-sens.
Ne pas vous le dire, ne pas vous le crier jusqu’à ce que vous finissiez par l’entendre, serait pour nous une faute encore plus grave ; pour nous qui assurons l’éducation des enfants et en assumons la fière responsabilité.
Les Directeurs et Directrices des écoles élémentaires du VIè arrondissement de Paris.