Alors que l'édition de 2006 occupait toute la nef du Grand Palais, sa ressucée de 2009 peine à investir un bandeau central. Visiblement, il n'y a plus de premier ministre à bord et le public est clairsemé. Mais comme la mode artistique continue d'être aux lourdes machineries, on a l'impression qu'il se passe quand même quelque chose. Nous voilà donc au pied de murs de carton-pâte géants, d'échafaudage tournicotant sur le principe des machines à Döner-Kebab, de caisson de simulation de vol éructant des bruits inquiétants. Il y a une béance entre les deux ou trois phrases qui permettent de résumer ces intentions artistiques et l'énormité des moyens mis en oeuvre. Tout cet attirail est comme du Duchamp à l'envers : là où le père de l'art absurde détournait, avec peu de moyens, les codes de la création, ses besogneux suiveurs s'échinent à donner du gigantisme à leurs microscopiques inspirations.
Dans ce genre, les artistes présentés ne sont ni plus ni moins doués que leurs cousins étrangers. Simplement, comme ils ont moins d'argent que les Allemands ou les Anglo-saxons, leur manufacture est de moins bonne qualité. Il n'y a plus de maître, plus d'école, plus d'élan, juste des explorations ironiques qui tournent à vide. Les artistes français labellisés "Grand Palais" ne suscitent que l'indifférence de l'immense majorité de leurs concitoyens et ils n'ont désormais, pour les stimuler, de pires ennemis qu'eux-mêmes. Ceux qu'ils s'inventent en les provoquant n'existent pas.
Dans cet étalage d'anecdotes émergent à peine les photographies semi-licencieuses de Butz et Fouque ou l'humour des bras articulés de Philippe Mayaux, qui brandissent des sentences cocasses.
La seule confrontation intéressante est involontaire : c'est celle des vigiles qui doivent se tenir postés devant des marches que la peinture blanche rend invisibles. Sans leurs précieuses mises en garde, vous vous casseriez une patte. Ou celle des pauvres "médiateurs culturels", étudiants dont on espère qu'ils sont au moins payés au smic pour expliquer aux badauds comment interpréter toutes ces hermétiques créations.
Prochaine "force de l'art" dans trois ans. On attendra sans impatience.
Dans ce genre, les artistes présentés ne sont ni plus ni moins doués que leurs cousins étrangers. Simplement, comme ils ont moins d'argent que les Allemands ou les Anglo-saxons, leur manufacture est de moins bonne qualité. Il n'y a plus de maître, plus d'école, plus d'élan, juste des explorations ironiques qui tournent à vide. Les artistes français labellisés "Grand Palais" ne suscitent que l'indifférence de l'immense majorité de leurs concitoyens et ils n'ont désormais, pour les stimuler, de pires ennemis qu'eux-mêmes. Ceux qu'ils s'inventent en les provoquant n'existent pas.
Dans cet étalage d'anecdotes émergent à peine les photographies semi-licencieuses de Butz et Fouque ou l'humour des bras articulés de Philippe Mayaux, qui brandissent des sentences cocasses.
La seule confrontation intéressante est involontaire : c'est celle des vigiles qui doivent se tenir postés devant des marches que la peinture blanche rend invisibles. Sans leurs précieuses mises en garde, vous vous casseriez une patte. Ou celle des pauvres "médiateurs culturels", étudiants dont on espère qu'ils sont au moins payés au smic pour expliquer aux badauds comment interpréter toutes ces hermétiques créations.
Prochaine "force de l'art" dans trois ans. On attendra sans impatience.