Jugez-en par vous-même !
Le 9 décembre 2009 au début de son compte-rendu de mandat à la mairie du 13ème Bertrand Delanoë se plaignit de ce que dans certains arrondissements les gens ne voient que ce qui les concerne, sans s’occuper de ce qui se passe ailleurs dans Paris. Il visait ainsi les habitants des quartiers aisés, et au premier chef du 16ème arrondissement qui refusent l’implantation chez eux de logements sociaux sans égard pour les arrondissements qui en comportent beaucoup.
Cela amena un militant de l’association Sauvons le Grand Ecran à le féliciter pour cette déclaration et à lui dire combien au contraire les habitants du 13ème portent leur regard sur ce qui se réalise ailleurs dans la capitale. En effet alors que dans le nord de Paris depuis des décennies on transforme à très juste titre des bâtiments industriels et commerciaux en hauts lieux de la science et de la culture (ex : les Abattoirs de La Villette avec la Cité des Sciences et la Cité de la Musique, les Entrepôts des Pompes Funèbres avec « Le 104 » de la rue d’Aubervilliers ( avec un succès des plus relatifs NDD !) ou encore les Ateliers Berthier qui programment des spectacles du Théâtre de l’Odéon), il est regrettable que dans le 13ème on fasse exactement le contraire.
En effet le Grand Ecran Italie, construit par l’un des plus grands architectes du 20ème siècle, le japonais Kenzo Tange, est une salle de spectacle POLYVALENTE absolument exceptionnelle mais aussi un des fleurons du patrimoine de l’arrondissement. Et pourtant cette salle est vouée à la démolition pour être transformée en magasins de meubles et de vêtements alors même que le 13ème arrondissement est sous équipé culturellement.
Ce projet désastreux ayant été heureusement bloqué par les actions en justice menées par l’Association Sauvons le Grand Ecran, et la promesse de vente abandonnée par l’un des signataires, le même intervenant demanda alors à Bertrand Delanoë s’il accepterait qu’un groupe de travail soit mis en place sous l’égide de personnalités comme Jack Lang et Jack Ralite - qui fut le président des Etats Généraux de la Culture - pour étudier les possibilités de sauvegarde et de remise en activité du Grand Écran, en liaison avec les conseils de quartier et les associations concernés.
Bertrand Delanoë répondit soigneusement à côté de la question : le maire de Paris feignit de considérer le Grand Écran comme une banale salle de cinéma tout en affirmant qu’on ne pouvait pas conserver des équipements vieux de 40 ans (alors que le Grand Écran n’a que 18 ans d’âge et que là n’est évidemment pas la question…)
Au surplus il renvoya les habitants du 13ème à la rue pour ce qui est de la culture en expliquant qu’on pouvait très bien dans ce domaine se passer de « lieux ». Enfin, il zappa purement et simplement la proposition de constituer une commission afin de rassembler les données relatives à ce dossier et de rechercher les diverses solutions possibles pour une réactivation du Grand Écran.
On comprend hélas ce refus de sa part, ce groupe de travail risquant fâcheusement de mettre en lumière les incohérences et les turpitudes qui peuvent être relevées dans le traitement de ce dossier par la municipalité. En effet en violation des délibérations du Conseil de Paris et des engagements de l’exploitant l’activité du Grand Écran a été stoppée prématurément début 2006 alors même que la Ville de Paris avait contribué financièrement de manière décisive à la réalisation de cet équipement.
Et tout s’est fait dans la plus totale opacité, aucune explication digne de ce nom n’ayant été fournie pour justifier ce saccage. Aucun véritable débat n’a eu lieu au Conseil de Paris ni ailleurs sur le sort du Grand Écran.
Les exploitants du complexe étaient Nicolas Seydoux, propriétaire de Gaumont, et son frère Jérôme propriétaire de Pathé, qui ont avec les politiques toutes sortes de relations (Jérôme par exemple a été l’un des financiers du journal Libération). Et c’est après la fermeture de la salle que l’association Sauvons le Grand Ecran a découvert que l’installation de la Fondation Pathé à l’emplacement de l’ancien cinéma Gaumont-Rodin avenue des Gobelins - avec à la clé la création d’un musée du cinéma et d’un centre de documentation et de recherche sur le 7ème art - avait été une contrepartie de la fermeture du Grand Écran.
Fruit sans doute de tractations secrètes entre les frères Seydoux et la Ville de Paris. Y a-t-il eu d’autres contreparties ? Nul ne le sait. On est bien en présence de ce que l’on a coutume d’appeler de
« petits arrangements entre amis ». Cela fait évidement penser à la gâterie qu’en toute opacité - puisqu’on en ignore les contreparties réelles - Bertrand Delanoë s’apprête à faire à Jacques Chirac en lui permettant d’échapper à des sanctions pénales dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris - moyennant la modique somme de 2 200 000 € - prise en charge, il est vrai, au ¾ par l’UMP.
Si ces deux affaires sont à l’évidence très différentes l’une de l’autre, elles ont en commun l’opacité, la désinvolture à l’égard de l’argent public, et le mépris envers les simples citoyens tenus dans l’ignorance des véritables motifs des décisions qu’ils subissent. Au cours de la même réunion de décembre 2009, Bertrand Delanoë vivement irrité par certaines questions ou critiques, a invité ses contradicteurs à se présenter aux élections s’ils n’étaient pas contents. Des affaires de ce genre, et bien d’autres hélas semblables, donneraient presque envie de céder à cette invite. Pour sauver l’un des plus beaux équipements culturels de Paris, la mobilisation doit continuer.
Rejoignez les défenseurs du Grand Écran Italie !"
Le 9 décembre 2009 au début de son compte-rendu de mandat à la mairie du 13ème Bertrand Delanoë se plaignit de ce que dans certains arrondissements les gens ne voient que ce qui les concerne, sans s’occuper de ce qui se passe ailleurs dans Paris. Il visait ainsi les habitants des quartiers aisés, et au premier chef du 16ème arrondissement qui refusent l’implantation chez eux de logements sociaux sans égard pour les arrondissements qui en comportent beaucoup.
Cela amena un militant de l’association Sauvons le Grand Ecran à le féliciter pour cette déclaration et à lui dire combien au contraire les habitants du 13ème portent leur regard sur ce qui se réalise ailleurs dans la capitale. En effet alors que dans le nord de Paris depuis des décennies on transforme à très juste titre des bâtiments industriels et commerciaux en hauts lieux de la science et de la culture (ex : les Abattoirs de La Villette avec la Cité des Sciences et la Cité de la Musique, les Entrepôts des Pompes Funèbres avec « Le 104 » de la rue d’Aubervilliers ( avec un succès des plus relatifs NDD !) ou encore les Ateliers Berthier qui programment des spectacles du Théâtre de l’Odéon), il est regrettable que dans le 13ème on fasse exactement le contraire.
En effet le Grand Ecran Italie, construit par l’un des plus grands architectes du 20ème siècle, le japonais Kenzo Tange, est une salle de spectacle POLYVALENTE absolument exceptionnelle mais aussi un des fleurons du patrimoine de l’arrondissement. Et pourtant cette salle est vouée à la démolition pour être transformée en magasins de meubles et de vêtements alors même que le 13ème arrondissement est sous équipé culturellement.
Ce projet désastreux ayant été heureusement bloqué par les actions en justice menées par l’Association Sauvons le Grand Ecran, et la promesse de vente abandonnée par l’un des signataires, le même intervenant demanda alors à Bertrand Delanoë s’il accepterait qu’un groupe de travail soit mis en place sous l’égide de personnalités comme Jack Lang et Jack Ralite - qui fut le président des Etats Généraux de la Culture - pour étudier les possibilités de sauvegarde et de remise en activité du Grand Écran, en liaison avec les conseils de quartier et les associations concernés.
Bertrand Delanoë répondit soigneusement à côté de la question : le maire de Paris feignit de considérer le Grand Écran comme une banale salle de cinéma tout en affirmant qu’on ne pouvait pas conserver des équipements vieux de 40 ans (alors que le Grand Écran n’a que 18 ans d’âge et que là n’est évidemment pas la question…)
Au surplus il renvoya les habitants du 13ème à la rue pour ce qui est de la culture en expliquant qu’on pouvait très bien dans ce domaine se passer de « lieux ». Enfin, il zappa purement et simplement la proposition de constituer une commission afin de rassembler les données relatives à ce dossier et de rechercher les diverses solutions possibles pour une réactivation du Grand Écran.
On comprend hélas ce refus de sa part, ce groupe de travail risquant fâcheusement de mettre en lumière les incohérences et les turpitudes qui peuvent être relevées dans le traitement de ce dossier par la municipalité. En effet en violation des délibérations du Conseil de Paris et des engagements de l’exploitant l’activité du Grand Écran a été stoppée prématurément début 2006 alors même que la Ville de Paris avait contribué financièrement de manière décisive à la réalisation de cet équipement.
Et tout s’est fait dans la plus totale opacité, aucune explication digne de ce nom n’ayant été fournie pour justifier ce saccage. Aucun véritable débat n’a eu lieu au Conseil de Paris ni ailleurs sur le sort du Grand Écran.
Les exploitants du complexe étaient Nicolas Seydoux, propriétaire de Gaumont, et son frère Jérôme propriétaire de Pathé, qui ont avec les politiques toutes sortes de relations (Jérôme par exemple a été l’un des financiers du journal Libération). Et c’est après la fermeture de la salle que l’association Sauvons le Grand Ecran a découvert que l’installation de la Fondation Pathé à l’emplacement de l’ancien cinéma Gaumont-Rodin avenue des Gobelins - avec à la clé la création d’un musée du cinéma et d’un centre de documentation et de recherche sur le 7ème art - avait été une contrepartie de la fermeture du Grand Écran.
Fruit sans doute de tractations secrètes entre les frères Seydoux et la Ville de Paris. Y a-t-il eu d’autres contreparties ? Nul ne le sait. On est bien en présence de ce que l’on a coutume d’appeler de
« petits arrangements entre amis ». Cela fait évidement penser à la gâterie qu’en toute opacité - puisqu’on en ignore les contreparties réelles - Bertrand Delanoë s’apprête à faire à Jacques Chirac en lui permettant d’échapper à des sanctions pénales dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris - moyennant la modique somme de 2 200 000 € - prise en charge, il est vrai, au ¾ par l’UMP.
Si ces deux affaires sont à l’évidence très différentes l’une de l’autre, elles ont en commun l’opacité, la désinvolture à l’égard de l’argent public, et le mépris envers les simples citoyens tenus dans l’ignorance des véritables motifs des décisions qu’ils subissent. Au cours de la même réunion de décembre 2009, Bertrand Delanoë vivement irrité par certaines questions ou critiques, a invité ses contradicteurs à se présenter aux élections s’ils n’étaient pas contents. Des affaires de ce genre, et bien d’autres hélas semblables, donneraient presque envie de céder à cette invite. Pour sauver l’un des plus beaux équipements culturels de Paris, la mobilisation doit continuer.
Rejoignez les défenseurs du Grand Écran Italie !"