Allez-y nombreux !
"A l’ATTENTION DES DIRIGEANTS DE LA FEDERATION FRANCAISE DE TENNIS
'CONCERTATION DU 10 OCTOBRE AU 15 NOVEMBRE 2011 SOUS L’EGIDE DU GARANT INDEPENDANT JEAN-PIERRE TIFFON, NOMME PAR LA COMMISSION NATIONALE DU DEBAT PUBLIC)
De bout en bout des réunions de concertation, divers responsables de la Fédération Française de Tennis comme de la Ville de Paris nous ont répété que le projet d’extension de Roland-Garros n’était pas négociable. Par contre lorsque nous demandions des précisions, on nous répondait qu’il était encore trop tôt pour entrer dans le détail, que les études n’étaient pas encore réalisées. Si bien qu’au fur et à mesure des réunions, nous avions le sentiment d’une impréparation et d’un flou assez remarquables. Nous n’avons même pas pu obtenir, par exemple, de chiffre précis sur des éléments aussi fondamentaux que le budget global d’extension, avec et hors taxes, sa répartition par site, ou la surface d’extension de chacun des cinq sites ( Fonds des Princes, Petit Jean-Bouin, Jardin botanique des Serres d’Auteuil, stade Hébert et stade Jean-Bouin).
Je voudrais également signaler que nombre de Boulonnais comme de Parisiens m’ont indiqué n’avoir jamais reçu d’information sur ces réunions de Concertation. La FFT a-t-elle correctement fait son travail d’information des citoyens comme il a été demandé par la CNDP, pourrait-elle en apporter la preuve ? La question se pose, l’assistance ayant été essentiellement composée de membres des associations.
Toujours sur le plan général, je voudrais souligner l’incohérence de ce projet d’extension de bric et de broc sur 5 sites différents, car même en passant de 8,6 hectares à 12,8 « en position tournoi »( ?) comme dit la FFT, il ne permettrait toujours pas à Roland-Garros d’être compétitif avec les trois autres sites du tournoi du Grand Chelem, sans parler des nouvelles cités du tennis de Madrid et de Shanghai. C’est que nous voulons rester « le plus petit mais le plus beau » nous a répété monsieur Ysern, « augmenter la fréquentation de seulement 5 à 6% »( à quel horizon ? 2012 ? 2016 ? 2020 ?) et « privilégier le confort des spectateurs ».
Mais faut-il améliorer – très relativement d’ailleurs - le confort des spectateurs du tournoi au détriment du Jardin botanique des serres d’Auteuil, un des quatre sites du Jardin botanique de la Ville de Paris, labellisé Jardin botanique de France parmi un réseau mondial de 700 jardins au sein de 118 pays, jardin public ouvert chaque jour de l’année aux écoliers, étudiants, public, scientifiques et touristes du monde entier ?
***Etant donné que la construction d’un stade de tennis, même entouré de serres décoratives, dénaturerait, amputerait, et bétonnerait un jardin botanique dont chaque centimètre est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1998,
***étant donné qu’il entrainerait la destruction de 9 serres chaudes uniques à Paris, parfaitement adaptées à leurs collections de 10 000 plantes tropicales et subtropicales (dont 38 ont le label Union Internationale pour la Conservation de la Nature, c’est-à-dire soit en danger d’extinction soit déjà disparues de leur milieu d’origine), ainsi que celle de 5 serres de travail construites en 2003 pour 2,5 millions d’euros,
***étant donné que les réunions ont bien permis de comprendre qu’on ferait prendre un risque aux collections comme à tout patrimoine vivant, ainsi que l’a reconnu Régine Engström, directrice de la DEVE (Direction des Espaces Verts), en les déménageant, les entreposant et les réinstallant (surtout dans des structures qui ne seraient pas adaptées comme le Parc Floral),
***étant donné que le bouleversement et le démantèlement des collections risquerait de faire perdre son label au jardin botanique et que la construction d’un stade de sport risquerait d’entrainer son déclassement,
***étant donné que les travaux de construction menaceraient directement ou indirectement quelque 25 arbres, dont plusieurs arbres remarquables rarissimes, et probablement les bâtiments environnants distants de quelques mètres, y compris les bâtiments de l’Orangerie et du Fleuriste ainsi que certaines serres de J.C.Formigé, tous inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques,
***étant donné que le stade, à l’étroit dans un espace encaissé à quelques mètres en contrebas du palmarium, non seulement détruirait l’harmonie globale du site en s’élevant à la hauteur de deux étages et demi mais ne bénéficierait pas d’un espace environnant suffisant pour améliorer le confort des spectateurs du tournoi,
***étant donné que le jardin botanique n’est pas fait pour recevoir des foules de plusieurs milliers de visiteurs, et qu’aucune étude de flux et de sécurité n’a été entreprise,
***étant donné que la construction d’un court de 5000 places entrainerait la disparition des expositions du jardin botanique indispensables à sa vocation et à son rayonnement, ainsi que celle du festival SOLISTES AUX SERRES D’AUTEUIL qui a fidélisé depuis 12 ans quelque 4000 spectateurs essentiellement riverains,
***étant donné qu’après avoir amputé le jardin botanique d’environ un hectare la FFT ne s’engagerait pas à ne pas poursuivre son extension sur le jardin botanique,
***étant donné que la FFT n’a pas apporté la preuve qu’elle avait besoin d’ériger un court de 5 000 places hors de son périmètre augmenté,
***étant donné les 47 000 signataires (Internet et papier) de la pétition SAUVONS LES SERRES D’AUTEUIL (35% Paris et région parisienne, le reste de toute la France et nombre de pays étrangers) s’élevant contre le bétonnage d’un trésor botanique et architectural de valeur international,
***étant donné le COMITE DE SOUTIEN DES SERRES D’AUTEUIL°° composé de personnalités éminentes aussi bien dans le domaine de la botanique que de la géographie, de la littérature et de la musique,
nous proposons de trouver une solution alternative (par exemple construction d’un court ou d’un court-serres sur le Fonds des Princes, ou sur la place des Mousquetaires, ou sur la couverture de la bretelle de l’A13).
Cela permettrait à Roland-Garros de garder sa cohérence dans son périmètre et d’imaginer lors du tournoi une vraie synergie entre les deux sites, valorisant l’image de marque de la FFT au lieu d’en faire un destructeur du patrimoine.
En conclusion, nous demandons au garant Jean-Pierre Tiffon de relayer notre souhait auprès de la FFT ainsi que de la CNDP, et j’en appelle à ce que le paysagiste-jardinier Gilles Clément, membre du COMITE DE SOUTIEN, nomme « la responsabilité du passager de la terre »,
Lise Bloch-Morhange
Boulogne-Billancourt, le 18 novembre 2011
°°Composition du COMITE DE SOUTIEN DES SERRES D’AUTEUIL :
Françoise Hardy, présidente d’honneur
Lucile Allorge, membre correspondant de l’Académie des Sciences d’Outremer ; Michel Audouy, paysagiste ; Marc Barbaud, ancien responsable du jardin botanique des serres d’Auteuil ; William Christie, chef d’orchestre, membre de l’Académie des Beaux Arts ; Gilles Clément, jardinier paysagiste ; Elisabeth Belmas, professeur d’histoire moderne à l’Université Paris XIII ; Yves Delange, maître de conférences honoraire au Muséum national d’ Histoire naturelle ; Alain Durante, président de l’Association des Parcs et Jardins de Vendée ; Georges Feterman, président de l’association A.R.B.R.E.S ; Eric Joly, directeur du jardin des Plantes et de l’arborétum de Chèvreloup ; Alain Malraux, écrivain ; Erik Orsenna, membre de l’Académie Française ; Christophe Morhange, géomorphologue, professeur des Universités Aix-Marseille ; Claude Nurisdany et Marie Perennou, cinéastes ; Marc Perelman, professeur d’esthétique architecturale à l’Université Paris X-Nanterre ; Jean-Louis Tissier, professeur de géographie à l’Université Paris I-Panthéon/Sorbonne ."
'CONCERTATION DU 10 OCTOBRE AU 15 NOVEMBRE 2011 SOUS L’EGIDE DU GARANT INDEPENDANT JEAN-PIERRE TIFFON, NOMME PAR LA COMMISSION NATIONALE DU DEBAT PUBLIC)
De bout en bout des réunions de concertation, divers responsables de la Fédération Française de Tennis comme de la Ville de Paris nous ont répété que le projet d’extension de Roland-Garros n’était pas négociable. Par contre lorsque nous demandions des précisions, on nous répondait qu’il était encore trop tôt pour entrer dans le détail, que les études n’étaient pas encore réalisées. Si bien qu’au fur et à mesure des réunions, nous avions le sentiment d’une impréparation et d’un flou assez remarquables. Nous n’avons même pas pu obtenir, par exemple, de chiffre précis sur des éléments aussi fondamentaux que le budget global d’extension, avec et hors taxes, sa répartition par site, ou la surface d’extension de chacun des cinq sites ( Fonds des Princes, Petit Jean-Bouin, Jardin botanique des Serres d’Auteuil, stade Hébert et stade Jean-Bouin).
Je voudrais également signaler que nombre de Boulonnais comme de Parisiens m’ont indiqué n’avoir jamais reçu d’information sur ces réunions de Concertation. La FFT a-t-elle correctement fait son travail d’information des citoyens comme il a été demandé par la CNDP, pourrait-elle en apporter la preuve ? La question se pose, l’assistance ayant été essentiellement composée de membres des associations.
Toujours sur le plan général, je voudrais souligner l’incohérence de ce projet d’extension de bric et de broc sur 5 sites différents, car même en passant de 8,6 hectares à 12,8 « en position tournoi »( ?) comme dit la FFT, il ne permettrait toujours pas à Roland-Garros d’être compétitif avec les trois autres sites du tournoi du Grand Chelem, sans parler des nouvelles cités du tennis de Madrid et de Shanghai. C’est que nous voulons rester « le plus petit mais le plus beau » nous a répété monsieur Ysern, « augmenter la fréquentation de seulement 5 à 6% »( à quel horizon ? 2012 ? 2016 ? 2020 ?) et « privilégier le confort des spectateurs ».
Mais faut-il améliorer – très relativement d’ailleurs - le confort des spectateurs du tournoi au détriment du Jardin botanique des serres d’Auteuil, un des quatre sites du Jardin botanique de la Ville de Paris, labellisé Jardin botanique de France parmi un réseau mondial de 700 jardins au sein de 118 pays, jardin public ouvert chaque jour de l’année aux écoliers, étudiants, public, scientifiques et touristes du monde entier ?
***Etant donné que la construction d’un stade de tennis, même entouré de serres décoratives, dénaturerait, amputerait, et bétonnerait un jardin botanique dont chaque centimètre est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1998,
***étant donné qu’il entrainerait la destruction de 9 serres chaudes uniques à Paris, parfaitement adaptées à leurs collections de 10 000 plantes tropicales et subtropicales (dont 38 ont le label Union Internationale pour la Conservation de la Nature, c’est-à-dire soit en danger d’extinction soit déjà disparues de leur milieu d’origine), ainsi que celle de 5 serres de travail construites en 2003 pour 2,5 millions d’euros,
***étant donné que les réunions ont bien permis de comprendre qu’on ferait prendre un risque aux collections comme à tout patrimoine vivant, ainsi que l’a reconnu Régine Engström, directrice de la DEVE (Direction des Espaces Verts), en les déménageant, les entreposant et les réinstallant (surtout dans des structures qui ne seraient pas adaptées comme le Parc Floral),
***étant donné que le bouleversement et le démantèlement des collections risquerait de faire perdre son label au jardin botanique et que la construction d’un stade de sport risquerait d’entrainer son déclassement,
***étant donné que les travaux de construction menaceraient directement ou indirectement quelque 25 arbres, dont plusieurs arbres remarquables rarissimes, et probablement les bâtiments environnants distants de quelques mètres, y compris les bâtiments de l’Orangerie et du Fleuriste ainsi que certaines serres de J.C.Formigé, tous inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques,
***étant donné que le stade, à l’étroit dans un espace encaissé à quelques mètres en contrebas du palmarium, non seulement détruirait l’harmonie globale du site en s’élevant à la hauteur de deux étages et demi mais ne bénéficierait pas d’un espace environnant suffisant pour améliorer le confort des spectateurs du tournoi,
***étant donné que le jardin botanique n’est pas fait pour recevoir des foules de plusieurs milliers de visiteurs, et qu’aucune étude de flux et de sécurité n’a été entreprise,
***étant donné que la construction d’un court de 5000 places entrainerait la disparition des expositions du jardin botanique indispensables à sa vocation et à son rayonnement, ainsi que celle du festival SOLISTES AUX SERRES D’AUTEUIL qui a fidélisé depuis 12 ans quelque 4000 spectateurs essentiellement riverains,
***étant donné qu’après avoir amputé le jardin botanique d’environ un hectare la FFT ne s’engagerait pas à ne pas poursuivre son extension sur le jardin botanique,
***étant donné que la FFT n’a pas apporté la preuve qu’elle avait besoin d’ériger un court de 5 000 places hors de son périmètre augmenté,
***étant donné les 47 000 signataires (Internet et papier) de la pétition SAUVONS LES SERRES D’AUTEUIL (35% Paris et région parisienne, le reste de toute la France et nombre de pays étrangers) s’élevant contre le bétonnage d’un trésor botanique et architectural de valeur international,
***étant donné le COMITE DE SOUTIEN DES SERRES D’AUTEUIL°° composé de personnalités éminentes aussi bien dans le domaine de la botanique que de la géographie, de la littérature et de la musique,
nous proposons de trouver une solution alternative (par exemple construction d’un court ou d’un court-serres sur le Fonds des Princes, ou sur la place des Mousquetaires, ou sur la couverture de la bretelle de l’A13).
Cela permettrait à Roland-Garros de garder sa cohérence dans son périmètre et d’imaginer lors du tournoi une vraie synergie entre les deux sites, valorisant l’image de marque de la FFT au lieu d’en faire un destructeur du patrimoine.
En conclusion, nous demandons au garant Jean-Pierre Tiffon de relayer notre souhait auprès de la FFT ainsi que de la CNDP, et j’en appelle à ce que le paysagiste-jardinier Gilles Clément, membre du COMITE DE SOUTIEN, nomme « la responsabilité du passager de la terre »,
Lise Bloch-Morhange
Boulogne-Billancourt, le 18 novembre 2011
°°Composition du COMITE DE SOUTIEN DES SERRES D’AUTEUIL :
Françoise Hardy, présidente d’honneur
Lucile Allorge, membre correspondant de l’Académie des Sciences d’Outremer ; Michel Audouy, paysagiste ; Marc Barbaud, ancien responsable du jardin botanique des serres d’Auteuil ; William Christie, chef d’orchestre, membre de l’Académie des Beaux Arts ; Gilles Clément, jardinier paysagiste ; Elisabeth Belmas, professeur d’histoire moderne à l’Université Paris XIII ; Yves Delange, maître de conférences honoraire au Muséum national d’ Histoire naturelle ; Alain Durante, président de l’Association des Parcs et Jardins de Vendée ; Georges Feterman, président de l’association A.R.B.R.E.S ; Eric Joly, directeur du jardin des Plantes et de l’arborétum de Chèvreloup ; Alain Malraux, écrivain ; Erik Orsenna, membre de l’Académie Française ; Christophe Morhange, géomorphologue, professeur des Universités Aix-Marseille ; Claude Nurisdany et Marie Perennou, cinéastes ; Marc Perelman, professeur d’esthétique architecturale à l’Université Paris X-Nanterre ; Jean-Louis Tissier, professeur de géographie à l’Université Paris I-Panthéon/Sorbonne ."