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Paris : ces arbres qu'on assassine illégalement !



Pendant que des trémolos écolos fusent à jets continus des gorges municipales, la réalité est autre, loin des caméras.

L'association Dauphine Environnement revient en détail et en exclusivité pour le Delanopolis sur le projet immobilier de Paris-Habitat qui a donné lieu à un abattage illégal et sauvage de dizaines d'arbres tout à côté du bois de Boulogne.



Paris : ces arbres qu'on assassine illégalement !
"Abattage Illégal d’arbres au 45-47 avenue du Maréchal Fayolle !

Localisée en lisière du bois de Boulogne dans la « ceinture verte » de Paris, la parcelle du 45-47 avenue du Maréchal Fayolle était, jusqu’au 12 août 2009, recouverte à 70% d’arbres (voir photo satellite d’octobre 2007 en cliquant ici). Elle comptait exactement 94 arbres dont 73 sains ou en état mécanique moyen selon l’état phytosanitaire du 1er Juin 2006.

Malgré les dispositions approuvées lors du conseil de Paris du 21 décembre 1973 faisant de cette parcelle une zone non-aedificandi à aménager en espace verts, la ville de Paris a classé cette parcelle en zone urbaine générale constructible dans le PLU de 2006. La copropriété du 43, Avenue du Maréchal Fayolle et la Mairie du 16ème arrondissement contestent cette décision mais la Mairie de Paris s’entête sous prétexte que l’Etat n’aurait pas indemnisé la ville dans un passé lointain. Joli prétexte ...

Sur ce fond de polémique, la Mairie de Paris a donc délivré le 29 juillet 2009 un permis de démolir les 2 immeubles sis sur cette parcelle. En septembre, les premiers arbres sont abattus. En octobre, c’est l’hécatombe, la parcelle est tout simplement « nettoyée » (voir ici). Choqués par cet abattage furieux, nous obtenons les clauses administratives des travaux de démolition. Un plan est annexé, il fait mention de 4 gros arbres et 8 petits arbres à couper pour les besoins du chantier. On est loin du massacre opéré !

Le 22 octobre nous faisons constater par huissier l’abattage d’arbres bien au delà des prescriptions du plan. Le 26 octobre, nous envoyons des lettres recommandées à Paris Habitat, CEBTP, et MELCHIORE DEMOLITION et le 28 octobre, nous portons plainte au commissariat du 16ème arrondissement.

Nous prenons alors contact avec la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement puis avec la Mairie du 16ème arrondissement qui nous indique que le 16ème arrondissement étant un site inscrit, une autorisation préalable aurait dû être demandée au Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, ce qui, à priori, n’a pas était fait.

Nous prenons alors contact avec la coordination de Sauvegarde du bois de Boulogne qui nous donne son accord pour porter ce dossier devant les tribunaux via leur cabinet d’avocats. A l’étude des pièces, le cabinet Musso, nous demande de recueillir l’ensemble du permis de démolir afin de vérifier les prescriptions sur l’aspect végétal. Trois semaines après notre première demande auprès du service consultation de la direction de l’urbanisme, nous n’avons toujours pas accès au dossier et il faudra une lettre d’avocats pour que le dossier devienne finalement disponible (était ce une tentative d’obstruction?). Après vérification, aucune autorisation d’abattage d’arbres n’y figure. Le plan donné aux entrepreneurs n’avait donc aucune validité légale.

Paris Habitat et ses entrepreneurs ont abattu des dizaines d’arbres dans le total mépris des lois. Une procédure juridique a donc été lancée à leur encontre. Le 2 Juin, nous croisons Mr Garel, représentant des Verts à la Mairie de Paris, à qui nous expliquons le dossier. Il nous indique s’être offusqué de la destruction d’espaces verts même pour la construction de logements sociaux. Mais M. Delanoë lui aurait répondu que c’était dans le 16ème, et qu’il y avait beaucoup d’arbres dans le 16ème !

Dans l’article du 9 Novembre publié dans « Le Parisien «, le cabinet de Monsieur Mano indique, « quant aux arbres abattus, ils devaient effectivement être moins nombreux, mais nous replanterons la différence". Par contre, il n’indique pas où. Sûrement pas dans les 3,88 mètres qui sépareront par endroit les immeubles ( voir la densification ahurissante du lieu qui est prévue en cliquant ). A moins que Paris Habitat n’ait l'intention d’y mettre des Bonzaïs ?

Alors que la quasi totalité des Etats se retrouvent à Copenhague pour tenter d’enrailler le réchauffement climatique et que la déforestation est l’une des principales causes de l’augmentation des gaz à effet de serre, comment peut on dans une ville comme Paris, déjà trop faiblement boisée, laisser une Mairie abattre, en toute illégalité, plus de 50 arbres ? "

Mercredi 9 Décembre 2009
Serge Federbusch






1.Posté par Jean Marie Saugey le 14/12/2009 07:49
Il faut rappeler que l'Université de Dauphine qui se trouve juste à côté (et plus qu'à l'étroit dans ses locaux du fait de son succès) guignait sur ce terrain pour y construire une annexe.
La politique de construction d'HLM électoralistes a conduit cette Université à la renommée mondiale à être contrainte de squatter les locaux de la fac "Léonard de Vinci" à la Défense.
C'est du Delanoë pur sucre.
Avec lui, il n'y a aucune hésitation :
Entre s'assurer un petit paquet de voix dans un arrondissement d'opposition et prendre le risque de voir une des plus prestigieuses Universités parisienne externaliser une partie de ses activités, le choix est vite fait.
Moi je suis trop limité intellectuellement pour pouvoir faire autre chose que poser deux simples questions: ces immeubles se situent pratiquement au bas de l'avenue Foch, à combien de centaines de mètres se situent les commerces les plus proches ? Quel est le prix d'une simple baguette de pain avenue Bugeaud ou rue de la Pompe ?
Répondre à ces questions permettra à qui le souhaite de se faire une idée du côté "social" de ces futurs immeubles.
Allo maman ? Bobos !!!

2.Posté par christian15e le 14/12/2009 12:15
Ce n'est pas la première fois que la Ville de Paris déclasse des zones de cette manière. Il n'a jamais été élucidé par exemple pourquoi les quais de Seine situés entre le Pont Mirabeau et le Parc André Citroën ont été déclassées "Zone verte" pour devenir "Zone d'Activités". Le plan précédent devait prolonger la promenade du bord de Seine située Quai Branly jusqu'au pont de Bir Hakeim jusqu'au parc André Citroën. Tout a été rayé d'un trait de plume par le nouveau PLU. Mais personne n'a jamais pu donner d'explications.... Les Entreprises de béton situées sur le Port de Javel doivent pourtant bien savoir puisqu'elles ont pu ainsi perpétrer leur concession...

3.Posté par Maurice le 16/12/2009 06:05
Quel mauvais esprit vous faites là !

Delanoë a été élu sur une campagne disant que Paris serait plus vert, serait-ce faux ?
Serait-il comme les autres « un bétonneur » ?
Mettrait-il en pratique (comme beaucoup d'autres) : faites ce que je dis, je fais ce que je veux !!

Dirait-il LUI AUSSI « les temps ont changé » ?

4.Posté par christian Jumeaux le 18/12/2009 10:11
merci à Seguin et Tiberi qui ont permis à une municipâlité socialo-communiste de s'installer pour longtemps.
Delanoë avait annoncé par tracts lors de sa campagne la construction d'HLM dans le 16ème, porte d'Auteuil et le long du périphérique, alors s'il vous plaît, ne jouons pas les étonnés.

5.Posté par Jacques le 21/12/2009 23:17
Notre bon maire aurait-il pour modèle Attila ? A ce train, Paris finira par ressembler à ces mégalopoles termitières que les "nouveaux" archi tectes prônent (l'écobâtiment a bon dos, tant pis pour ceux qui y résident) ! Plus haut, toujours plus haut ! Babel est là, d'ailleurs on ne comprend plus rien : l'incohérence systématique est de mise avec not' bon maire (ou not' bon mait') et son équipe ! Mélange amer de la chose et son contraire. C'est le fait permanent d'un prince qui montre bien de la versatilité et peu de constance dans ses démarches.
Ce sont les mêmes qui discourent sur la nécessité de vivre dans l'harmonie et l'équilibre et font le contraire beaucoup trop souvent.
Bien triste avenir que cela nous réserve.
...s'il n'y avait les actions que vous menez.

6.Posté par VERTUNIVERS le 26/01/2017 08:23
LES PARTISANS HUMAINS NE VOIENT QUE PAR LEUR PARTI;
MAIS CELA LEUR MET UN BANDEAU, ET ILS NE VOIENT PAS LA RELATION DE L'HOMME
AVEC LA NATURE, DONT ILS FONT PARTIE;
QUAND ON ABAT 1000 ARBRES DANS PARIS POUR CONSTRUIRE, ET FAIRE DES TRAMWAYS,
IL FAUT S'ATTENDRE A AVOIR PLUS DE POLLUTION DANS L'AIR;
CE N'EST PAS EN ALTERNANT LES NUMEROS PAIRES ET IMPAIRES QUE CELA VA CHANGER;
PARIS DEVIENDRA COMME EN CHINE, LES PARISIENS DEVRONS VIVRE AVEC UN MASQUE;
LES ARBRES ETAIENT LE DERNIER LIEN AVEC LA NATURE;

7.Posté par Richou le 09/11/2017 22:33
Bonjour
La chambre criminelle de la Cour de cassation a donné raison à l'association Dauphine Environnement le 7 novembre en cassant la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, du 31 octobre 2016.
La chambre de l'instruction avait jugé qu'il n'y avait pas d'infraction parce que l'administration avait tacitement accepté les travaux en gardant le silence. C'est tout le contraire, a dit la Cour de cassation. S'agissant d'un site classé, le silence de l'administration ne valait pas autorisation mais refus tacite.

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