"Attention, chef d'oeuvre en péril !
A l'heure où l'Etat se préoccupe très justement de faire classer la Halle Freyssinet dans le 13ème arrondissement de Paris, qui se soucie du sort de la salle de spectacle dite « Grand Ecran » en bordure de la place d’Italie, réalisée en 1991-92 par l’architecte japonais de renommée mondiale Kenzo Tange, et menacée de destruction ?
Cet abandon est d’autant plus surprenant que cette salle et l’immeuble du même nom dans lequel elle se situe sont la seule réalisation de Kenzo Tange à Paris - auteur d'une seule autre construction en France, à Nice - et que le Grand Ecran est considéré à juste titre comme une des plus belles salles de France et d’Europe qu’ait produite l’architecture contemporaine.
Autre élément de surprise : alors que rive droite de la capitale on s’emploie depuis des décennies à transformer des espaces industriels et commerciaux en haut-lieux de l’art et de la culture (ex : les Abattoirs de La Villette avec la Cité des Sciences et de la Musique, les Ateliers des Pompes Funèbres dont on a fait le « 104 » de la rue d’Aubervilliers, les Ateliers Berthier qui programment des spectacles de l’Odéon), rive gauche la Ville de Paris est complice de l'opération inverse, à savoir la destruction de ce fleuron du patrimoine pour y réaliser à la place des magasins de meubles et de vêtements.
La Ville de Paris cautionne cette opération en dépit et en violation des engagements qu’elle avait elle-même imposés à l’origine à ses partenaires privés pour l’exploitation du Grand Ecran.
Cette décision est d’autant plus inacceptable que le complexe audiovisuel, outre ses qualités esthétiques, présente sur le plan technique des caractères tout à fait exceptionnels : le plus grand écran de Paris, une acoustique remarquable, une totale polyvalence permettant tous types de manifestations et de spectacles (cinéma bien sûr, mais aussi théâtre, concerts et, moyennant adaptation, opéra) ; et que la fermeture en janvier 2006 de ce pôle d'attraction majeur du sud-est francilien qui avait su conquérir le public et les professionnels intervient alors même que les progrès de la technologie permettent l'essort des retransmissions en direct de grands évènements culturels et sportifs, pour lesquelles cette salle - décidément en avance sur son temps - a été également conçue.
Fort heureusement - mais hélas pour un temps forcément limité - ce projet est bloqué grâce aux recours contentieux de l'association Sauvons le Grand Ecran.
Espérons qu'un sursaut de l'opinion, de certains élus, et - qui sait ? - de l'administration, voire du gouvernement, permettra de sauver ce chef d'oeuvre en péril."
A l'heure où l'Etat se préoccupe très justement de faire classer la Halle Freyssinet dans le 13ème arrondissement de Paris, qui se soucie du sort de la salle de spectacle dite « Grand Ecran » en bordure de la place d’Italie, réalisée en 1991-92 par l’architecte japonais de renommée mondiale Kenzo Tange, et menacée de destruction ?
Cet abandon est d’autant plus surprenant que cette salle et l’immeuble du même nom dans lequel elle se situe sont la seule réalisation de Kenzo Tange à Paris - auteur d'une seule autre construction en France, à Nice - et que le Grand Ecran est considéré à juste titre comme une des plus belles salles de France et d’Europe qu’ait produite l’architecture contemporaine.
Autre élément de surprise : alors que rive droite de la capitale on s’emploie depuis des décennies à transformer des espaces industriels et commerciaux en haut-lieux de l’art et de la culture (ex : les Abattoirs de La Villette avec la Cité des Sciences et de la Musique, les Ateliers des Pompes Funèbres dont on a fait le « 104 » de la rue d’Aubervilliers, les Ateliers Berthier qui programment des spectacles de l’Odéon), rive gauche la Ville de Paris est complice de l'opération inverse, à savoir la destruction de ce fleuron du patrimoine pour y réaliser à la place des magasins de meubles et de vêtements.
La Ville de Paris cautionne cette opération en dépit et en violation des engagements qu’elle avait elle-même imposés à l’origine à ses partenaires privés pour l’exploitation du Grand Ecran.
Cette décision est d’autant plus inacceptable que le complexe audiovisuel, outre ses qualités esthétiques, présente sur le plan technique des caractères tout à fait exceptionnels : le plus grand écran de Paris, une acoustique remarquable, une totale polyvalence permettant tous types de manifestations et de spectacles (cinéma bien sûr, mais aussi théâtre, concerts et, moyennant adaptation, opéra) ; et que la fermeture en janvier 2006 de ce pôle d'attraction majeur du sud-est francilien qui avait su conquérir le public et les professionnels intervient alors même que les progrès de la technologie permettent l'essort des retransmissions en direct de grands évènements culturels et sportifs, pour lesquelles cette salle - décidément en avance sur son temps - a été également conçue.
Fort heureusement - mais hélas pour un temps forcément limité - ce projet est bloqué grâce aux recours contentieux de l'association Sauvons le Grand Ecran.
Espérons qu'un sursaut de l'opinion, de certains élus, et - qui sait ? - de l'administration, voire du gouvernement, permettra de sauver ce chef d'oeuvre en péril."