Plus on est de fous, plus on nuit !

Paris à l’infini…

A priori, cela pourrait faire rire.
Ce flash mob de milliers agents de la ville de Paris (tous ?), non improvisé, très maîtrisé, dirigé, devrait avoir pour "sur-titre":
Du zéro à l’infini !

Aucune compétence particulière n’est exigée pour y participer, sauf « endurance et enthousiasme» pour une « danse collective exécutée plusieurs fois entre 19 h et minuit », dans « une tenue simple et colorée ».

Combien de fois ?

A cette fin, cinq (!!!!!) répétitions sont obligatoires car « la présence de l’agent à toutes les répétitions est essentielle à la réussite du projet ».
Cependant, « les répétitions peuvent avoir lieu sur votre temps de travail… l’absence sera comptabilisé comme du temps de travail. »
Comme c’est aimable.
La présence au bureau ou ailleurs aussi ?
Et gare à toi si tu viens pas ?

Les débuts du « je » expurgé au profit du « nous " ?

Une société où l'individu n’est plus rien par rapport à la collectivité, quantité infinie.
Cela évoque dangereusement le célèbre roman d’Arthur Koestler : du Zéro à l’infini.
L'homme est un « zéro » se devant de faire « abnégation volontaire » de lui, n’étant plus que la partie d’un Tout, soumis à ce Tout.
« Le seul critère moral est l’utilité sociale », la seule « éthique politique »: « la fin justifie les moyens », les nouvelles valeurs : l’utile et la logique, aux dépens de l’humain et du juste...

C’est le Stalinisme, le totalitarisme et sa vision si particulière de l'individu…

Paris à l’infini… vend du rêve couleur cauchemar.

Rassurons-nous, sous l’égide de Julie Desprairies, présidente du nouveau Comité des fêtes de la ville de Paris, dont le site informatique, fort explicite, précise qu’« elle s’attache aux rapports entre le corps en mouvement et son environnement architectural. Chaque site investi est l’objet d’une exploration minutieuse des caractéristiques plastiques, spatiales, lumineuses, acoustiques ; le corps servant d’outil de mesure et d’appréhensions de ces différentes composantes. Mais l’architecture n’est pas seulement une question de formes. L’histoire et les pratiques des usages sont au cœur de la recherche mise en place. Il s’agit pour elle « de rendre visible le mouvement des lieux « . »

C’est vérifié et notoire, le Beau ne fut jamais enfant privilégié de l’univers artistique du pays des GOULAG…
(Cf. Alexandre Soljenistyne)

Et pour citer certaines des créations "oniriques" de Julie Desprairies et de la compagnie quasi éponyme:

« Relevé systématique de la ville de Pantin,
De la sciure, des dorures et un costume de bête, »
ETC.
Et quand vous découvrirez que son plus beau titre est :
« Roulés dans la farine ».
Vous aurez tout compris !

Surtout l’on pressent ce qui nous attend pour cette nuit blanche et les très nombreuses que cette municipalité va nous offrir, gratuitement et à domicile, dans les deux ans prochains !