A l’occasion d’une publicité controversée d’une campagne publicitaire attribuée à M. Robert Ménard en faveur du TGV, représentant une femme liée sur une voie de chemin de fer, avec, en arrière-plan, un TGV arrivant vers elle, les journalistes critiquent à l’unisson cette publicité parce qu’elle rappelle un… « féminicide ».
Il fallait que l’imbécile et frénétique obsession sexuelle qui s’empare du vocabulaire aille jusque-là. L’homicide qui frappe une femme doit désormais – nous sommes tous évidemment sommés d’intégrer ce progrès culturel – porter le nom de « féminicide », l’action d’un train écrasant une femme ayant évidemment une connotation sexiste.
Ce qui est comique en tout cela est que selon les théories du genre, les différences sexuelles ne sont supposées être que des différences culturelles, arbitraires, imposées, contre lesquelles il faut lutter. Et pourtant, dans le même temps, les apôtres de cette sottise s’échinent à introduire des différenciations sexuelles en tous domaines, là où jusque-là elles n’existaient pas ! L’obsession sexuelle progresse au nom de l’anti-sexisme. Comprenne qui pourra, étant observé que dans des phénomènes de démence, la seule logique qui ne vole pas en éclats est celle de la démence elle-même.
On peut supposer que si, de surcroît, l’homme ou la femme écrasés sont homosexuels, l’accident devra exprimer cette nuance essentielle. Peut-être devra-t-on alors parler « d’homomicide » dans le premier cas, et d’homoféminicide » dans le second, encore que la permanence du préfixe « homo », dans les deux hypothèses, soit difficile à supporter. Peut-être faudra-t-il alors parler de « gaymicide » dans le premier cas et de « lesbinicide » dans le second ? Ce ne sont bien sûr que des propositions, qui ne cherchent qu’à aider. La chose s’aggrave s’il est question d’un enfant, puisque le mot « infanticide » ne peut évidemment plus satisfaire, car « l’infans » est masculin. Comment adapter ce terme au fait qu’il s’agit d’un garçon ou d’une fille ? Parlera-t-on de puéricide et de puellicide ? Et je n’ose même pas avancer ce qu’il en serait si l’homosexualité devait s’en mêler !
Le problème ne fait d’ailleurs que s’aggraver si l’on considère qu’il y a en tout cela un acteur supplémentaire : le train lui-même, dont il n’échappera à personne qu’il est masculin, avec la connotation dominatrice, violente et, de fait, « féminicide » attachée à ce mauvais genre. La circonstance que ce soit un être masculin qui agresse un être féminin, encore que le masculin et le féminin soient supposés ne pas se distinguer, conduit aux limites du supportable.
Que faire alors, que dire, pour échapper au sexisme ? Féminiser le train ? Mais parler d’une « traîne » implique une proximité lexicale qui fait un peu désordre et aggrave le soupçon de sexisme. On en déraille !
Que faire alors ? La solution est peut-être, au fond, d’assujettir solidement son entonnoir sur la tête et d’empêcher les trains de rouler.
Patrick Garro
Il fallait que l’imbécile et frénétique obsession sexuelle qui s’empare du vocabulaire aille jusque-là. L’homicide qui frappe une femme doit désormais – nous sommes tous évidemment sommés d’intégrer ce progrès culturel – porter le nom de « féminicide », l’action d’un train écrasant une femme ayant évidemment une connotation sexiste.
Ce qui est comique en tout cela est que selon les théories du genre, les différences sexuelles ne sont supposées être que des différences culturelles, arbitraires, imposées, contre lesquelles il faut lutter. Et pourtant, dans le même temps, les apôtres de cette sottise s’échinent à introduire des différenciations sexuelles en tous domaines, là où jusque-là elles n’existaient pas ! L’obsession sexuelle progresse au nom de l’anti-sexisme. Comprenne qui pourra, étant observé que dans des phénomènes de démence, la seule logique qui ne vole pas en éclats est celle de la démence elle-même.
On peut supposer que si, de surcroît, l’homme ou la femme écrasés sont homosexuels, l’accident devra exprimer cette nuance essentielle. Peut-être devra-t-on alors parler « d’homomicide » dans le premier cas, et d’homoféminicide » dans le second, encore que la permanence du préfixe « homo », dans les deux hypothèses, soit difficile à supporter. Peut-être faudra-t-il alors parler de « gaymicide » dans le premier cas et de « lesbinicide » dans le second ? Ce ne sont bien sûr que des propositions, qui ne cherchent qu’à aider. La chose s’aggrave s’il est question d’un enfant, puisque le mot « infanticide » ne peut évidemment plus satisfaire, car « l’infans » est masculin. Comment adapter ce terme au fait qu’il s’agit d’un garçon ou d’une fille ? Parlera-t-on de puéricide et de puellicide ? Et je n’ose même pas avancer ce qu’il en serait si l’homosexualité devait s’en mêler !
Le problème ne fait d’ailleurs que s’aggraver si l’on considère qu’il y a en tout cela un acteur supplémentaire : le train lui-même, dont il n’échappera à personne qu’il est masculin, avec la connotation dominatrice, violente et, de fait, « féminicide » attachée à ce mauvais genre. La circonstance que ce soit un être masculin qui agresse un être féminin, encore que le masculin et le féminin soient supposés ne pas se distinguer, conduit aux limites du supportable.
Que faire alors, que dire, pour échapper au sexisme ? Féminiser le train ? Mais parler d’une « traîne » implique une proximité lexicale qui fait un peu désordre et aggrave le soupçon de sexisme. On en déraille !
Que faire alors ? La solution est peut-être, au fond, d’assujettir solidement son entonnoir sur la tête et d’empêcher les trains de rouler.
Patrick Garro