La Mairie nous montre comment on peut contourner les règles dont elle se vante dans sa charte consacrée à la maîtrise des opérateurs.
Pour comprendre mais sans rentrer dans des considérations techniques, il suffit de savoir que les antennes relais rayonnent une onde qui est nécessaire au smartphone mais qui est aussi un risque pour la population si le niveau est trop élevé.
L’Union Européenne a fixé le niveau limite à 0,6V/m dans une recommandation en application du principe de précaution. Pour satisfaire cette exigence que la France n’a pas déclinée en décret d’application, il faudrait une zone dégagée de tout être humain d’au moins 100m autour des antennes. C’est évidemment impossible en zone urbaine et donc la Mairie a fixé une limite 8 fois supérieure c'est-à-dire à 5V/m. On acceptera donc qu'un parisien reçoive 70 fois plus de puissance que la préconisation de l'UE (le carré). Mais, c’est encore souvent trop difficile pour les opérateurs, d’où l’idée de s’arranger avec la complicité de la Mairie ou au moins avec certains décideurs.
Les dossiers de cette affaire sont disponibles au public sur le site paris.fr. Uniquement sur demande, transparence où es-tu ? Seule une fiche synthétique est en ligne.
La pièce qu’elle nous joue se situe au 58 rue du Théâtre, quartier de petites gens, de retraités et d’actifs. On est loin des quartiers bobo ou bourgeois et à chaque élection, Hidalgo fait un très petit score alors que c’est son arrondissement. Le quartier est sympa, en macronie, on dira qu’il est habité par beaucoup de « riens du tout ».
Dans Feydeau, il y a le mari, la femme et l’amant. Ici on est à Paris, il faut transposer en hidalgocratie.
Acte 1 : on est en 2015, l’opérateur erre dans le quartier en quête d’un immeuble où il pourrait accoupler son antenne. Il essuie refus sur refus. Entre en scène la Mairie qui voit son problème. Dans sa charte, elle annonce qu’elle met à disposition son parc immobilier pour installer les antennes (moyennant finance ?). Et justement elle a un immeuble au 58. Pour ce qui est des formalités, il va falloir faire passer le dossier. Tout content d’avoir sa solution, l’opérateur étudie son projet, gomme ce qui fâche et le présente aux circuits d’approbation. Ce sont l’urbanisme et l’Agence des Fréquences qui doivent lui délivrer une attestation de conformité. Ensuite, il devra informer les habitants et avoir l’avis du maire d’arrondissement. S’il est favorable, c’est tout bon, sinon il devra passer devant une commission tenue par la Mairie qui ne devrait pas trop le torturer.
Tout se passe à peu près bien. Rapidement il a ses 2 autorisations. Bien sûr, le maire du 15ième a donné un avis défavorable car il a repéré un risque trop important pour les habitants d'un immeuble rayonné. L’opérateur pare le coup en transmettant illico un dossier modifié dans lequel seuls les risques sont réduits, le reste étant inchangé. Son dossier est alors validé.
Fin de l’acte 1 : l’opérateur pense pouvoir s’installer rapidement!
Acte 2 : on est en fin 2016, la contestation gronde. En effet, le dossier est bidon. Par exemple, on a raboté les immeubles voisins de 2 étages au moins pour faire croire qu’ils ne recevront pas le rayonnement, etc...
Le maire d’arrondissement est informé, l’installation est bloquée par les riverains, un article dans le Parisien relate les faits. Une réunion de concertation est organisée en mairie d’arrondissement. L’opérateur propose une nouvelle version de son projet. On est donc reparti pour un cycle d’autorisations
Fin de l’acte 2 : l’opérateur n’a pas pu accoupler son antenne à l’immeuble.
Acte 3 : on est en septembre 2017, le nouveau dossier est prêt mais il y a encore de la contestation. Les données de base du dossier sont encore fausses et conduisent à une sous-estimation des risques.
Ce dossier erroné reçoit toutes les autorisations de l’urbanisme et de l’Agence des Fréquences. La Mairie n’écoute l’argumentation des opposants, passe en force et donne une autorisation d’installation.
Fin de l’acte 3 : l’accouplement sera un acte non consentant et se fera dans le dos des riverains!
Est-ce pour autant que la pièce est terminée ? Non il y aura une suite.
Cette pièce est-elle une farce, une bouffonnerie, une comédie dramatique, un vaudeville? C'est à coup sûr un drame pour les riverains.
Il faut chercher comment et pourquoi il est possible de ne pas respecter la charte de Mme Hidalgo.
Comme on dit, il y a un ver dans le fruit ! C’est tout simplement parce qu’il y a déséquilibre entre les partisans d’une antenne et leurs opposants et que l’arbitrage dépend de la probité de quelques personnes à la Mairie.
Dans une démocratie, l’arbitrage est rendu par une personne intègre indépendante des parties concernées.
Ici, les partisans du projet sont :
• L’opérateur puisque c’est lui qui demande l’autorisation
• L’urbanisme puisqu’il délivre l’autorisation
• L’agence des fréquences puisqu’elle autorise l’émission des ondes et atteste que le niveau de risque sur la population est conforme à la charte.
• L’agence de l’écologie urbaine puisqu’elle compile les données et est garant du bon déroulement de la procédure décrite dans la charte.
Les opposants au projet sont :
• La mairie d’arrondissement si elle a rendu un avis défavorable
• Les riverains, à titre individuel ou défendus par une association.
• Les associations qui peuvent contester un projet indépendamment des riverains parce que ceux-ci ne sont pas toujours informés comme ils le devraient.
La charte a prévu que dans le cas d’une opposition au projet, celui-ci doit être examiné par une commission dont la tête et le seul décideur est un membre important de la Mairie. C’est souvent le responsable des finances et çà tombe bien car l’opérateur verse des royalties au propriétaire de l’immeuble et dans ce dossier, c’est la Mairie !
Les associations qui siègent à la commission doivent être habilitées par la Mairie. A titre personnel, un riverain ne peut pas siéger à la commission.
Comme indépendance, on pourrait trouver mieux ! Et de quelles compétences devrait se prévaloir le président de cette commission puisque la contestation porte souvent sur des données techniques qui lui seraient totalement étrangères ?
On constate que dans la téléphonie mobile, à Paris, on ne serait pas du tout en démocratie ! De même il devrait être possible de faire appel. La loi Abeille a prévu une Instance de Conciliation Départementale. A Paris où est-elle ?
On comprend donc que seule la probité de l’élu serait la garantie d’un bon arbitrage. C’est donc à pas grand-chose que tiendrait le respect des droits des parisiens.
Le cas du 58 rue du Théâtre es l’illustration d’un dérapage très dommageable et sans recours possible auprès de la Mairie. Seul le médiateur peut alors intervenir et peut-être le juge.
Cette situation peut-elle être corrigée ?
Très facilement en plaçant à la tête de la commission un homme intègre et indépendant comme cela se fait dans différents domaines, un responsable répondant aux exigences de choix d’un médiateur de la République. On aurait donc peu de risque d’avoir un conflit d’intérêt entre Mairie et opérateurs.
L’occasion est trop bonne de le faire aujourd’hui pour redonner aux Parisiens les droits dont on les a privés trop longtemps.
Mme Hidalgo réfléchit parait-il à redynamiser son mandat pour les 3 années qui restent. Il y a donc ici une occasion à saisir. La cerise sur le gâteau serait de faire amende honorable en arrêtant ce projet jusqu’à ce qu’il soit correct et respectueux de la charte. D’accord, il faut du courage pour résister aux lobbies, mais en aura-elle dans la téléphonie mobile ? L’avenir nous le dira.
Cette mauvaise pièce qui se joue au 58 rue du Théâtre n’est pas la seule, hélas. On n’est pas franchement informés des projets des opérateurs, il faudrait scruter le site cartoradio.fr régulièrement pour voir si éventuellement il n’y aurait pas un opérateur qui prépare un coup en douce ! Ne les mettons pas tous dans le même panier, il y en a probablement qui sont plus responsables que d’autres.
Evidemment, avec les antennes, on ne voit pas le danger car les ondes des mobiles sont invisibles à l’œil humain, mais pas à son métabolisme. Le diesel était maîtrisé jusqu’à ce qu’on le cloue au pilori. Il en a été de l’amiante et du sang contaminé. Est-ce qu’il faut continuer à faire l’autruche pour découvrir un beau matin qu’il y a un gros problème de santé publique?
Non seulement par le déploiement des technologies 4G et 5G bientôt, le niveau du rayonnement électromagnétique augmente, mais si en plus la Mairie autorise ce qui ne devrait pas l’être, où va-t-on?
On refuse actuellement de considérer le niveau de pollution ambiant pour autoriser une nouvelle installation, ce qui est une véritable politique de l’autruche. Résultat : sur cartoradio.fr, on trouve des installations récentes qui rayonnent 2 fois plus que la limite fixée dans la charte !
Si vous avez des doutes ou des craintes, demandez une mesure à l’ANFR. Et sachez que la pollution électromagnétique est aussi dommageable que les autres. Mobilisez-vous pour que la loi Abeille dans sa version originale soit ressortie du placard et transformée en décrets d’application.
Demandons à Nicolas Hulot de protéger l’Abeille au nom du principe de précaution. Réfléchissons et agissons vis-à-vis de nos politiques, ici et ailleurs!
Pour comprendre mais sans rentrer dans des considérations techniques, il suffit de savoir que les antennes relais rayonnent une onde qui est nécessaire au smartphone mais qui est aussi un risque pour la population si le niveau est trop élevé.
L’Union Européenne a fixé le niveau limite à 0,6V/m dans une recommandation en application du principe de précaution. Pour satisfaire cette exigence que la France n’a pas déclinée en décret d’application, il faudrait une zone dégagée de tout être humain d’au moins 100m autour des antennes. C’est évidemment impossible en zone urbaine et donc la Mairie a fixé une limite 8 fois supérieure c'est-à-dire à 5V/m. On acceptera donc qu'un parisien reçoive 70 fois plus de puissance que la préconisation de l'UE (le carré). Mais, c’est encore souvent trop difficile pour les opérateurs, d’où l’idée de s’arranger avec la complicité de la Mairie ou au moins avec certains décideurs.
Les dossiers de cette affaire sont disponibles au public sur le site paris.fr. Uniquement sur demande, transparence où es-tu ? Seule une fiche synthétique est en ligne.
La pièce qu’elle nous joue se situe au 58 rue du Théâtre, quartier de petites gens, de retraités et d’actifs. On est loin des quartiers bobo ou bourgeois et à chaque élection, Hidalgo fait un très petit score alors que c’est son arrondissement. Le quartier est sympa, en macronie, on dira qu’il est habité par beaucoup de « riens du tout ».
Dans Feydeau, il y a le mari, la femme et l’amant. Ici on est à Paris, il faut transposer en hidalgocratie.
Acte 1 : on est en 2015, l’opérateur erre dans le quartier en quête d’un immeuble où il pourrait accoupler son antenne. Il essuie refus sur refus. Entre en scène la Mairie qui voit son problème. Dans sa charte, elle annonce qu’elle met à disposition son parc immobilier pour installer les antennes (moyennant finance ?). Et justement elle a un immeuble au 58. Pour ce qui est des formalités, il va falloir faire passer le dossier. Tout content d’avoir sa solution, l’opérateur étudie son projet, gomme ce qui fâche et le présente aux circuits d’approbation. Ce sont l’urbanisme et l’Agence des Fréquences qui doivent lui délivrer une attestation de conformité. Ensuite, il devra informer les habitants et avoir l’avis du maire d’arrondissement. S’il est favorable, c’est tout bon, sinon il devra passer devant une commission tenue par la Mairie qui ne devrait pas trop le torturer.
Tout se passe à peu près bien. Rapidement il a ses 2 autorisations. Bien sûr, le maire du 15ième a donné un avis défavorable car il a repéré un risque trop important pour les habitants d'un immeuble rayonné. L’opérateur pare le coup en transmettant illico un dossier modifié dans lequel seuls les risques sont réduits, le reste étant inchangé. Son dossier est alors validé.
Fin de l’acte 1 : l’opérateur pense pouvoir s’installer rapidement!
Acte 2 : on est en fin 2016, la contestation gronde. En effet, le dossier est bidon. Par exemple, on a raboté les immeubles voisins de 2 étages au moins pour faire croire qu’ils ne recevront pas le rayonnement, etc...
Le maire d’arrondissement est informé, l’installation est bloquée par les riverains, un article dans le Parisien relate les faits. Une réunion de concertation est organisée en mairie d’arrondissement. L’opérateur propose une nouvelle version de son projet. On est donc reparti pour un cycle d’autorisations
Fin de l’acte 2 : l’opérateur n’a pas pu accoupler son antenne à l’immeuble.
Acte 3 : on est en septembre 2017, le nouveau dossier est prêt mais il y a encore de la contestation. Les données de base du dossier sont encore fausses et conduisent à une sous-estimation des risques.
Ce dossier erroné reçoit toutes les autorisations de l’urbanisme et de l’Agence des Fréquences. La Mairie n’écoute l’argumentation des opposants, passe en force et donne une autorisation d’installation.
Fin de l’acte 3 : l’accouplement sera un acte non consentant et se fera dans le dos des riverains!
Est-ce pour autant que la pièce est terminée ? Non il y aura une suite.
Cette pièce est-elle une farce, une bouffonnerie, une comédie dramatique, un vaudeville? C'est à coup sûr un drame pour les riverains.
Il faut chercher comment et pourquoi il est possible de ne pas respecter la charte de Mme Hidalgo.
Comme on dit, il y a un ver dans le fruit ! C’est tout simplement parce qu’il y a déséquilibre entre les partisans d’une antenne et leurs opposants et que l’arbitrage dépend de la probité de quelques personnes à la Mairie.
Dans une démocratie, l’arbitrage est rendu par une personne intègre indépendante des parties concernées.
Ici, les partisans du projet sont :
• L’opérateur puisque c’est lui qui demande l’autorisation
• L’urbanisme puisqu’il délivre l’autorisation
• L’agence des fréquences puisqu’elle autorise l’émission des ondes et atteste que le niveau de risque sur la population est conforme à la charte.
• L’agence de l’écologie urbaine puisqu’elle compile les données et est garant du bon déroulement de la procédure décrite dans la charte.
Les opposants au projet sont :
• La mairie d’arrondissement si elle a rendu un avis défavorable
• Les riverains, à titre individuel ou défendus par une association.
• Les associations qui peuvent contester un projet indépendamment des riverains parce que ceux-ci ne sont pas toujours informés comme ils le devraient.
La charte a prévu que dans le cas d’une opposition au projet, celui-ci doit être examiné par une commission dont la tête et le seul décideur est un membre important de la Mairie. C’est souvent le responsable des finances et çà tombe bien car l’opérateur verse des royalties au propriétaire de l’immeuble et dans ce dossier, c’est la Mairie !
Les associations qui siègent à la commission doivent être habilitées par la Mairie. A titre personnel, un riverain ne peut pas siéger à la commission.
Comme indépendance, on pourrait trouver mieux ! Et de quelles compétences devrait se prévaloir le président de cette commission puisque la contestation porte souvent sur des données techniques qui lui seraient totalement étrangères ?
On constate que dans la téléphonie mobile, à Paris, on ne serait pas du tout en démocratie ! De même il devrait être possible de faire appel. La loi Abeille a prévu une Instance de Conciliation Départementale. A Paris où est-elle ?
On comprend donc que seule la probité de l’élu serait la garantie d’un bon arbitrage. C’est donc à pas grand-chose que tiendrait le respect des droits des parisiens.
Le cas du 58 rue du Théâtre es l’illustration d’un dérapage très dommageable et sans recours possible auprès de la Mairie. Seul le médiateur peut alors intervenir et peut-être le juge.
Cette situation peut-elle être corrigée ?
Très facilement en plaçant à la tête de la commission un homme intègre et indépendant comme cela se fait dans différents domaines, un responsable répondant aux exigences de choix d’un médiateur de la République. On aurait donc peu de risque d’avoir un conflit d’intérêt entre Mairie et opérateurs.
L’occasion est trop bonne de le faire aujourd’hui pour redonner aux Parisiens les droits dont on les a privés trop longtemps.
Mme Hidalgo réfléchit parait-il à redynamiser son mandat pour les 3 années qui restent. Il y a donc ici une occasion à saisir. La cerise sur le gâteau serait de faire amende honorable en arrêtant ce projet jusqu’à ce qu’il soit correct et respectueux de la charte. D’accord, il faut du courage pour résister aux lobbies, mais en aura-elle dans la téléphonie mobile ? L’avenir nous le dira.
Cette mauvaise pièce qui se joue au 58 rue du Théâtre n’est pas la seule, hélas. On n’est pas franchement informés des projets des opérateurs, il faudrait scruter le site cartoradio.fr régulièrement pour voir si éventuellement il n’y aurait pas un opérateur qui prépare un coup en douce ! Ne les mettons pas tous dans le même panier, il y en a probablement qui sont plus responsables que d’autres.
Evidemment, avec les antennes, on ne voit pas le danger car les ondes des mobiles sont invisibles à l’œil humain, mais pas à son métabolisme. Le diesel était maîtrisé jusqu’à ce qu’on le cloue au pilori. Il en a été de l’amiante et du sang contaminé. Est-ce qu’il faut continuer à faire l’autruche pour découvrir un beau matin qu’il y a un gros problème de santé publique?
Non seulement par le déploiement des technologies 4G et 5G bientôt, le niveau du rayonnement électromagnétique augmente, mais si en plus la Mairie autorise ce qui ne devrait pas l’être, où va-t-on?
On refuse actuellement de considérer le niveau de pollution ambiant pour autoriser une nouvelle installation, ce qui est une véritable politique de l’autruche. Résultat : sur cartoradio.fr, on trouve des installations récentes qui rayonnent 2 fois plus que la limite fixée dans la charte !
Si vous avez des doutes ou des craintes, demandez une mesure à l’ANFR. Et sachez que la pollution électromagnétique est aussi dommageable que les autres. Mobilisez-vous pour que la loi Abeille dans sa version originale soit ressortie du placard et transformée en décrets d’application.
Demandons à Nicolas Hulot de protéger l’Abeille au nom du principe de précaution. Réfléchissons et agissons vis-à-vis de nos politiques, ici et ailleurs!