Acte 3 - Scène 5
Océane, Marjolaine Ducal, Roland des Bris, puis Bernard Touchter
Océane
Ô recours des Français à la bourre,
Voiture-balai des gueux et des pauvres largués,
Je suis venue te voir attirée par l’espoir
De te lustrer la poire.
Marjolaine (à Roland des Bris)
Elle dit des choses étranges est-elle à la dérange ?
Roland des Bris (haussant les épaules)
Si l’homme vit d’espoir la femme vit des poires …
Océane (aux deux)
Je travaille ici même à la sécurité et connaît les recoins de ce sombre palais.
J’ai des révélations à vous laisser pantois.
(à Marjolaine)
Une révolution, rien qu’en claquant des doigts,
Sera à ta portée ma reine de beauté.
Marjolaine
Je suis prête à agir pour éviter le pire.
Depuis qu’un imposteur lui impose sa férule,
Notre pays se meurt, lentement, de ridicule.
Roland des Bris (à Océane)
Quel est donc le moyen d’abattre le tyran ?
Océane
Il suffira d’un rien, si vous suivez mon plan.
Roland des Bris
Parle sans plus d’effets ou te taise à jamais !
Océane
Ce funeste coprince crawle dans un Rubicon
Car son crime n’est pas mince, c’est même un vrai plongeon.
Voilà qu’il a filé à l’autre Dulcinée
Le code nucléaire, elle l’a mis au revers
D’un string affriolant qu’elle porte en ce moment.
Elle a donc entrepris ce maudit Gadafi
Et s’apprête à lui vendre ce qu’il faut pour surprendre
La France et ses armées et les pulvériser.
Marjolaine
C’est haute trahison. Il n’y a guère de prison
Suffisamment terrible pour un crime si horrible !
Roland des Bris
Je rédige sur le champ l’acte de destitution !
Marjolaine (à Océane)
Comment prouverons-nous qu’ils sont bons pour le trou ?
Océane
Les prendre sur le fait devant des journalistes.
Recenser leurs méfaits et en dresser la liste.
Mais c’est aujourd’hui même qu’il vous faut les ferrer
Car elle est toute en flemme et demain est férié.
Roland des Bris
Il n'est que temps, je crois, pour nos correspondants
De faire le bon choix et rejoindre nos rangs.
L’enjeu est planétaire, notre cause exemplaire.
Si le sauveur avale goulûment le coprince
Dans son empire romain nous serons une province.
Marjolaine
Déployons nos bannières s’il faut sauver la Terre !
Roland des Bris
C’est pour moi le moment de la révélation.
Marjolaine
De quoi parles-tu donc ?
Roland des Bris
Tu vas comprendre enfin que ces photomontages
Etaient pour les bourrins et d’absurdes trucages.
Pour une raison bien simple,
Les filles étaient pour moi de simples couvertures
Car ma source de joie dans les trente ans qui furent
C’est d’un autre côté que j’ai dû la trouver.
Marjolaine
Comment ! Ta jaquette est flottante ? Tu serais donc une …
Roland des Bris (portant un doigt aux lèvres de Marjolaine)
Politiquement correcte, tu te dois de rester
Cette formule est suspecte et manque de respect.
On dit un coming out.
Marjolaine (haussant les épaules)
Quoi … tu aimes la bir…
Roland des Bris
Oh !
(Il repose son doigt sur la bouche de Marjolaine)
Marjolaine (peinée)
Pour moi c’est une déroute, pire qu’une guerre à Beyrouth,
Car je dois avouer qu’au fond tu me plaisais.
Roland des Bris
Oui mais quand tu sauras qui j’amène avec moi
Tu me pardonneras, c’est un allié de poids.
Marjolaine
Il te faut le montrer ou mes nerfs vont craquer.
Roland des Bris (désignant Océane)
Mais qu’allons nous faire d’elle ?
Marjolaine
Au point où nous en sommes, il y a beaucoup trop d’hommes
Dans la distribution
De cette fumisterie qui se dit comédie.
Et pour la parité nous devrons la garder.
Roland des Bris (se tournant vers le décor)
A ton tour mon amour rapplique sans détour !
(Entre Bernard Touchter)
Marjolaine
Comment ! Il a changé de camp !
Océane
Pour la sixième fois, ça relève de l’exploit.
Bernard Touchter
Nenni, ma douce amie, dans ce genre de fonctions c’est une obligation.
Il y eut un Talleyrand qui pour garder son rang
Trahit sa condition, puis son Napoléon
Et puis ses convictions, puis la restauration
Puis les lois de l’église, puis les choses promises.
Il faut de tous côtés chercher la vérité
Car elle file en traîtresse sans nous laisser d’adresse.
Marjolaine (soupirant)
Ma foi, si je le dois je t’accueille chez moi
Roland des Bris (prenant la main de Touchter)
Dès nos premiers mandats, nous turent nos émois
Et firent en parallèle des carrières cruelles.
Mais ce trop long silence conduit à la démence.
Bernard Touchter
Oui, j’entre en dissidence et aussi dans la danse.
Assemblée, Quai d’Orsay et bientôt forces armées
Ce chanoine félon est perdu pour de bon.
Marjolaine
Allons donc démasquer ce couple de damnés.
Saisissons son caleçon quand elle touche sa rançon.
Océane (à part)
Ces triples cornichons sont bons pour la saumure
Ils sont comme des cochons qui foncent droit sur un mur !
(Elle cligne de l’œil en direction du public, la lumière tombe.)
Océane, Marjolaine Ducal, Roland des Bris, puis Bernard Touchter
Océane
Ô recours des Français à la bourre,
Voiture-balai des gueux et des pauvres largués,
Je suis venue te voir attirée par l’espoir
De te lustrer la poire.
Marjolaine (à Roland des Bris)
Elle dit des choses étranges est-elle à la dérange ?
Roland des Bris (haussant les épaules)
Si l’homme vit d’espoir la femme vit des poires …
Océane (aux deux)
Je travaille ici même à la sécurité et connaît les recoins de ce sombre palais.
J’ai des révélations à vous laisser pantois.
(à Marjolaine)
Une révolution, rien qu’en claquant des doigts,
Sera à ta portée ma reine de beauté.
Marjolaine
Je suis prête à agir pour éviter le pire.
Depuis qu’un imposteur lui impose sa férule,
Notre pays se meurt, lentement, de ridicule.
Roland des Bris (à Océane)
Quel est donc le moyen d’abattre le tyran ?
Océane
Il suffira d’un rien, si vous suivez mon plan.
Roland des Bris
Parle sans plus d’effets ou te taise à jamais !
Océane
Ce funeste coprince crawle dans un Rubicon
Car son crime n’est pas mince, c’est même un vrai plongeon.
Voilà qu’il a filé à l’autre Dulcinée
Le code nucléaire, elle l’a mis au revers
D’un string affriolant qu’elle porte en ce moment.
Elle a donc entrepris ce maudit Gadafi
Et s’apprête à lui vendre ce qu’il faut pour surprendre
La France et ses armées et les pulvériser.
Marjolaine
C’est haute trahison. Il n’y a guère de prison
Suffisamment terrible pour un crime si horrible !
Roland des Bris
Je rédige sur le champ l’acte de destitution !
Marjolaine (à Océane)
Comment prouverons-nous qu’ils sont bons pour le trou ?
Océane
Les prendre sur le fait devant des journalistes.
Recenser leurs méfaits et en dresser la liste.
Mais c’est aujourd’hui même qu’il vous faut les ferrer
Car elle est toute en flemme et demain est férié.
Roland des Bris
Il n'est que temps, je crois, pour nos correspondants
De faire le bon choix et rejoindre nos rangs.
L’enjeu est planétaire, notre cause exemplaire.
Si le sauveur avale goulûment le coprince
Dans son empire romain nous serons une province.
Marjolaine
Déployons nos bannières s’il faut sauver la Terre !
Roland des Bris
C’est pour moi le moment de la révélation.
Marjolaine
De quoi parles-tu donc ?
Roland des Bris
Tu vas comprendre enfin que ces photomontages
Etaient pour les bourrins et d’absurdes trucages.
Pour une raison bien simple,
Les filles étaient pour moi de simples couvertures
Car ma source de joie dans les trente ans qui furent
C’est d’un autre côté que j’ai dû la trouver.
Marjolaine
Comment ! Ta jaquette est flottante ? Tu serais donc une …
Roland des Bris (portant un doigt aux lèvres de Marjolaine)
Politiquement correcte, tu te dois de rester
Cette formule est suspecte et manque de respect.
On dit un coming out.
Marjolaine (haussant les épaules)
Quoi … tu aimes la bir…
Roland des Bris
Oh !
(Il repose son doigt sur la bouche de Marjolaine)
Marjolaine (peinée)
Pour moi c’est une déroute, pire qu’une guerre à Beyrouth,
Car je dois avouer qu’au fond tu me plaisais.
Roland des Bris
Oui mais quand tu sauras qui j’amène avec moi
Tu me pardonneras, c’est un allié de poids.
Marjolaine
Il te faut le montrer ou mes nerfs vont craquer.
Roland des Bris (désignant Océane)
Mais qu’allons nous faire d’elle ?
Marjolaine
Au point où nous en sommes, il y a beaucoup trop d’hommes
Dans la distribution
De cette fumisterie qui se dit comédie.
Et pour la parité nous devrons la garder.
Roland des Bris (se tournant vers le décor)
A ton tour mon amour rapplique sans détour !
(Entre Bernard Touchter)
Marjolaine
Comment ! Il a changé de camp !
Océane
Pour la sixième fois, ça relève de l’exploit.
Bernard Touchter
Nenni, ma douce amie, dans ce genre de fonctions c’est une obligation.
Il y eut un Talleyrand qui pour garder son rang
Trahit sa condition, puis son Napoléon
Et puis ses convictions, puis la restauration
Puis les lois de l’église, puis les choses promises.
Il faut de tous côtés chercher la vérité
Car elle file en traîtresse sans nous laisser d’adresse.
Marjolaine (soupirant)
Ma foi, si je le dois je t’accueille chez moi
Roland des Bris (prenant la main de Touchter)
Dès nos premiers mandats, nous turent nos émois
Et firent en parallèle des carrières cruelles.
Mais ce trop long silence conduit à la démence.
Bernard Touchter
Oui, j’entre en dissidence et aussi dans la danse.
Assemblée, Quai d’Orsay et bientôt forces armées
Ce chanoine félon est perdu pour de bon.
Marjolaine
Allons donc démasquer ce couple de damnés.
Saisissons son caleçon quand elle touche sa rançon.
Océane (à part)
Ces triples cornichons sont bons pour la saumure
Ils sont comme des cochons qui foncent droit sur un mur !
(Elle cligne de l’œil en direction du public, la lumière tombe.)