Scène trois
(Le salon de presse de l’Elysée - Eglantin d’Esprit et Philippe Perron, correspondants interviewent Caroline Schpountz, marchande de canons)
Eglantin d’Esprit
Alors quand signez-vous ces contrats mirifiques,
Quand donc les verrons-nous ces sublimes pompes à fric ?
Philippe Perron
Et quand décolleront-ils tous vos foutus missiles ?
Caroline Schpountz
C’est comme si c’était fait : nous allons parapher.
Des geysers d’oseille feront monts et merveilles.
J’entends déjà sonner les trébuchantes espèces
Qui vont nous requinquer et renflouer nos caisses.
Eglantin
Toujours la même histoire. On nous prend pour des poires.
Philippe
Vous enflez l’épargnant par de pauvres romans,
Des promesses de profits annoncées sans répit,
Et quand il investit, il ne fait pas un pli.
Caroline Schpountz
Cette fois, c’est différent, nous sommes sur les dents.
Nos plus gros actionnaires sont du genre terre à terre.
C’est vrai par le passé nous les avons roulés
Mais aujourd’hui ils comptent et surveillent les ventes.
Eglantin d’Esprit
Vous risquez l’O.P.A. sur un air d’opéra.
Caroline Schpountz
Nenni mes deux amis.
Avec Gadafi nous sommes enfin vernis.
Il veut des armadas, des avions de combats
Des pléthores de hors-bords, des charrettes de vedettes
Et des kalachnikovs sous-traitées aux Popovs.
En fait de bazooka, ce type est un vrai cas.
Même si nous lui vendions un énorme porte avion
Il faudrait lui fournir des tas d’autres navires.
Philippe Perron (haussant les épaules)
Miroir aux alouettes et affaires pas très nettes
Caroline Schpountz (décidée)
Nous sommes les sauveurs du commerce extérieur.
La France n’a pas besoin de se faire de mouron,
Ne cherchez pas plus loin nous trouverons des ronds.
Eglantin
Mouais, tout cela est suspect !
On n’efface pas une dette en trois coups d’Exocet.
Il ne fait aucun doute que vous êtes en banqueroute.
Philippe
Votre groupe est exsangue et vous tirez la langue.
Caroline Schpountz
C’est de la calomnie, c’est même une infamie.
Des concurrents allemands nous causent des tourments.
Des adversaires british s’en prennent à nos miches.
Des corsaires argentins veulent nous voler le pain.
Et des Américains nous mettent dans le pétrin.
Mais nous pourrirons bien la vie de ces mesquins.
Eglantin d’Esprit
A quoi bon faire la bombe quand on est dans la tombe ?
Caroline Schpountz (niant farouchement)
Jamais nos trésoriers ne se sont tant marrés,
Jamais nos commerciaux n’ont porté aussi beau.
Philippe (tordant le nez)
Alors, nous verrons bien au terme de l’escapade
Si vous ne vendez rien, si vous êtes en rade.
Les gens de la finance n’auront plus de confiance.
Soit vous les rassurez soit vous serez brisés.
(Philippe et Eglantin se lèvent et sortent.)
Caroline Schpountz (s’épongeant le front)
C’est le vent du boulet que j’entends siffloter.
Il n’est plus un trader victime de nos leurres.
Comment allons-nous faire pour nous tirer d’affaires ?
(La scène s’obscurcit. A l’autre bout, la lumière éclaire Sganeron et Océane. Toujours derrière leur écran, ils ont tout entendu.)
Sganeron (clignant de l’œil en regardant Océane)
Hé, hé, nous voilà renseignés.
Ne t’inquiète pas fillette il n’est guère de comète
Dans le ciel de Lybie ou celui de Paris
Qu’un plan pas trop honnête ne détourne en emplettes.
(le rideau tombe.)
(Le salon de presse de l’Elysée - Eglantin d’Esprit et Philippe Perron, correspondants interviewent Caroline Schpountz, marchande de canons)
Eglantin d’Esprit
Alors quand signez-vous ces contrats mirifiques,
Quand donc les verrons-nous ces sublimes pompes à fric ?
Philippe Perron
Et quand décolleront-ils tous vos foutus missiles ?
Caroline Schpountz
C’est comme si c’était fait : nous allons parapher.
Des geysers d’oseille feront monts et merveilles.
J’entends déjà sonner les trébuchantes espèces
Qui vont nous requinquer et renflouer nos caisses.
Eglantin
Toujours la même histoire. On nous prend pour des poires.
Philippe
Vous enflez l’épargnant par de pauvres romans,
Des promesses de profits annoncées sans répit,
Et quand il investit, il ne fait pas un pli.
Caroline Schpountz
Cette fois, c’est différent, nous sommes sur les dents.
Nos plus gros actionnaires sont du genre terre à terre.
C’est vrai par le passé nous les avons roulés
Mais aujourd’hui ils comptent et surveillent les ventes.
Eglantin d’Esprit
Vous risquez l’O.P.A. sur un air d’opéra.
Caroline Schpountz
Nenni mes deux amis.
Avec Gadafi nous sommes enfin vernis.
Il veut des armadas, des avions de combats
Des pléthores de hors-bords, des charrettes de vedettes
Et des kalachnikovs sous-traitées aux Popovs.
En fait de bazooka, ce type est un vrai cas.
Même si nous lui vendions un énorme porte avion
Il faudrait lui fournir des tas d’autres navires.
Philippe Perron (haussant les épaules)
Miroir aux alouettes et affaires pas très nettes
Caroline Schpountz (décidée)
Nous sommes les sauveurs du commerce extérieur.
La France n’a pas besoin de se faire de mouron,
Ne cherchez pas plus loin nous trouverons des ronds.
Eglantin
Mouais, tout cela est suspect !
On n’efface pas une dette en trois coups d’Exocet.
Il ne fait aucun doute que vous êtes en banqueroute.
Philippe
Votre groupe est exsangue et vous tirez la langue.
Caroline Schpountz
C’est de la calomnie, c’est même une infamie.
Des concurrents allemands nous causent des tourments.
Des adversaires british s’en prennent à nos miches.
Des corsaires argentins veulent nous voler le pain.
Et des Américains nous mettent dans le pétrin.
Mais nous pourrirons bien la vie de ces mesquins.
Eglantin d’Esprit
A quoi bon faire la bombe quand on est dans la tombe ?
Caroline Schpountz (niant farouchement)
Jamais nos trésoriers ne se sont tant marrés,
Jamais nos commerciaux n’ont porté aussi beau.
Philippe (tordant le nez)
Alors, nous verrons bien au terme de l’escapade
Si vous ne vendez rien, si vous êtes en rade.
Les gens de la finance n’auront plus de confiance.
Soit vous les rassurez soit vous serez brisés.
(Philippe et Eglantin se lèvent et sortent.)
Caroline Schpountz (s’épongeant le front)
C’est le vent du boulet que j’entends siffloter.
Il n’est plus un trader victime de nos leurres.
Comment allons-nous faire pour nous tirer d’affaires ?
(La scène s’obscurcit. A l’autre bout, la lumière éclaire Sganeron et Océane. Toujours derrière leur écran, ils ont tout entendu.)
Sganeron (clignant de l’œil en regardant Océane)
Hé, hé, nous voilà renseignés.
Ne t’inquiète pas fillette il n’est guère de comète
Dans le ciel de Lybie ou celui de Paris
Qu’un plan pas trop honnête ne détourne en emplettes.
(le rideau tombe.)