Acte 2
Scène 1
Le sauveur suprême Gadafi est entouré de ses gardiennes du corps, les Tigresses : Aïcha, Samia, Soraya et Asma. Sous la tente plantée dans les jardins de l’Hôtel de Marigny, il boit un thé à la menthe.
Gadafi
Ici, belles brunettes, je suis une vedette.
Merci les Franssaouis pour ces jolis coussins
Qui valent mieux qu’un lit quand on est boute-en-train.
Le coprince, m’a-t-on dit, aime faire du sport.
Il court dans tout Paris, s’inflige trop d’efforts.
C’est une curieuse manie d’aller jogger si loin
Alors qu’il lui suffit d’un simple baldaquin
Pour combler ses envies dans des domaines coquins.
(Il tire Samia vers lui en avançant les lèvres.)
Ce lieu paradisiaque est un aphrodisiaque.
Cela fait des semaines que je n’ai vu ta gaine
Et j’entends retrouver tous tes trésors secrets
Samia (le repoussant)
Sauveur, il n’est pas encore l’heure !
Tu sais que tes médecins se soucient de tes reins.
Ta glotte ne vaut guère mieux te disent tous tes potes.
Tu te fais un peu vieux pour dresser la carotte.
(Il relâche Samia, ahuri, et tire Aïcha vers lui.)
Aïcha
Sauveur, modère tes ardeurs !
Tu sais comment finit notre dernière nuit.
Elle remonte à des lustres et tu fus un peu rustre.
Il te faut du repos, il en va de ta peau.
(Il se rétracte et tire Soraya vers lui.)
Soraya
Sauveur, je suis ta petite sœur !
(Il recule effrayé et se ravise en tirant Asma par la manche.)
Asma (elle parle avec une voix masculine)
Sauveur, tu sais, je suis un leurre !
(Il lui lâche brutalement la main et recule, l’air dégoûté.)
Gadafi (accablé)
Qui croit encore au mythe que le pouvoir excite ?
La libido s’agite mais le désir en fuite
Ne permet de conclure qu’à la plus vive allure.
On me dit obsédé mais je suis fatigué.
Comment trouver le temps de jouer les amants ?
Samia
Allons mon doux sauveur c’est tout à ton honneur
Si la Tripolitaine, dans tes élans te gêne.
Pour la Cyrénaïque tu modères le schmilblick
Et aux jolies pin-up tu préfères ton peuple.
Soraya
Grand frère, je ne suis pas peu fière qu’aux joies de l’adultère
Tes postures guerrières font faire machine arrière.
Asma (masculine et maniérée)
Des femmes tu as la flemme ?
(Haussant les épaules.)
Cela ne vaut ni blâme ni ne pose problème.
Gadafi
J’ai compris votre jeu : vous endormez le vieux.
Mais j’ai pris avec moi de ces pastilles bleues
Qui redonnent des émois, j’en frétille de la queue.
(Il approche à nouveau vers Samia.)
Samia
Tu oublierais soudain pourquoi tu es ici ?
Ce n’est pas très malin quand en tendant la main
Tu dissiperas enfin le cauchemar de tes nuits.
Gadafi (se reprenant)
Par le sacré simoun tu as raison doudoune !
Cette terrible Carlotta détraqua mes ébats.
Dans ma virilité, elle fit les pires dégâts.
Elle fignola des mots du plus perfide effet
Pour réduire en morceaux tous mes jardins secrets.
Aïcha (lui parlant à l’oreille)
Il faut que ta vengeance entre enfin dans la danse,
Que cette créature soit mise à la torture.
Gadafi (reculant)
Ne … ne nous emballons pas, il ne s’agit pour moi
Que de récupérer celle qui m’a brisé.
De ma main seulement, viendra son châtiment.
J’interdits à quiconque de toucher à sa conque.
Je parviendrai cette fois à lui montrer le bois
Dont se chauffe mon désir et j’aurai ses soupirs
Pour les plus belles excuses.
(Il s’emballe et se met à tourner sur lui-même)
Elle deviendra ma muse sans y mettre de ruse.
Enfin ma Carlotta est blottie dans mes bras.
Cette femme soumise n’agit plus qu’à ma guise.
Plus de cyclothymique, oubliées les mimiques.
(Il fait le geste de la prendre dans ses bras)
A cette heure, les enfants, prendront fin mes errements.
Je veux qu’on me l’apporte mais surtout faites en sorte
D’éviter les faux pas car de Cécilina,
Sa soeur sans appâts, je ne fais aucun cas.
Soraya (à Asma, à voix basse)
Je te le disais bien, qu’il n’était pas guéri.
Cette fille à mon avis use de sorcellerie.
Il nous faut à tout prix l’ôter de son esprit
Sinon c’en est fini de notre fière Lybie.
A suivre ...
Scène 1
Le sauveur suprême Gadafi est entouré de ses gardiennes du corps, les Tigresses : Aïcha, Samia, Soraya et Asma. Sous la tente plantée dans les jardins de l’Hôtel de Marigny, il boit un thé à la menthe.
Gadafi
Ici, belles brunettes, je suis une vedette.
Merci les Franssaouis pour ces jolis coussins
Qui valent mieux qu’un lit quand on est boute-en-train.
Le coprince, m’a-t-on dit, aime faire du sport.
Il court dans tout Paris, s’inflige trop d’efforts.
C’est une curieuse manie d’aller jogger si loin
Alors qu’il lui suffit d’un simple baldaquin
Pour combler ses envies dans des domaines coquins.
(Il tire Samia vers lui en avançant les lèvres.)
Ce lieu paradisiaque est un aphrodisiaque.
Cela fait des semaines que je n’ai vu ta gaine
Et j’entends retrouver tous tes trésors secrets
Samia (le repoussant)
Sauveur, il n’est pas encore l’heure !
Tu sais que tes médecins se soucient de tes reins.
Ta glotte ne vaut guère mieux te disent tous tes potes.
Tu te fais un peu vieux pour dresser la carotte.
(Il relâche Samia, ahuri, et tire Aïcha vers lui.)
Aïcha
Sauveur, modère tes ardeurs !
Tu sais comment finit notre dernière nuit.
Elle remonte à des lustres et tu fus un peu rustre.
Il te faut du repos, il en va de ta peau.
(Il se rétracte et tire Soraya vers lui.)
Soraya
Sauveur, je suis ta petite sœur !
(Il recule effrayé et se ravise en tirant Asma par la manche.)
Asma (elle parle avec une voix masculine)
Sauveur, tu sais, je suis un leurre !
(Il lui lâche brutalement la main et recule, l’air dégoûté.)
Gadafi (accablé)
Qui croit encore au mythe que le pouvoir excite ?
La libido s’agite mais le désir en fuite
Ne permet de conclure qu’à la plus vive allure.
On me dit obsédé mais je suis fatigué.
Comment trouver le temps de jouer les amants ?
Samia
Allons mon doux sauveur c’est tout à ton honneur
Si la Tripolitaine, dans tes élans te gêne.
Pour la Cyrénaïque tu modères le schmilblick
Et aux jolies pin-up tu préfères ton peuple.
Soraya
Grand frère, je ne suis pas peu fière qu’aux joies de l’adultère
Tes postures guerrières font faire machine arrière.
Asma (masculine et maniérée)
Des femmes tu as la flemme ?
(Haussant les épaules.)
Cela ne vaut ni blâme ni ne pose problème.
Gadafi
J’ai compris votre jeu : vous endormez le vieux.
Mais j’ai pris avec moi de ces pastilles bleues
Qui redonnent des émois, j’en frétille de la queue.
(Il approche à nouveau vers Samia.)
Samia
Tu oublierais soudain pourquoi tu es ici ?
Ce n’est pas très malin quand en tendant la main
Tu dissiperas enfin le cauchemar de tes nuits.
Gadafi (se reprenant)
Par le sacré simoun tu as raison doudoune !
Cette terrible Carlotta détraqua mes ébats.
Dans ma virilité, elle fit les pires dégâts.
Elle fignola des mots du plus perfide effet
Pour réduire en morceaux tous mes jardins secrets.
Aïcha (lui parlant à l’oreille)
Il faut que ta vengeance entre enfin dans la danse,
Que cette créature soit mise à la torture.
Gadafi (reculant)
Ne … ne nous emballons pas, il ne s’agit pour moi
Que de récupérer celle qui m’a brisé.
De ma main seulement, viendra son châtiment.
J’interdits à quiconque de toucher à sa conque.
Je parviendrai cette fois à lui montrer le bois
Dont se chauffe mon désir et j’aurai ses soupirs
Pour les plus belles excuses.
(Il s’emballe et se met à tourner sur lui-même)
Elle deviendra ma muse sans y mettre de ruse.
Enfin ma Carlotta est blottie dans mes bras.
Cette femme soumise n’agit plus qu’à ma guise.
Plus de cyclothymique, oubliées les mimiques.
(Il fait le geste de la prendre dans ses bras)
A cette heure, les enfants, prendront fin mes errements.
Je veux qu’on me l’apporte mais surtout faites en sorte
D’éviter les faux pas car de Cécilina,
Sa soeur sans appâts, je ne fais aucun cas.
Soraya (à Asma, à voix basse)
Je te le disais bien, qu’il n’était pas guéri.
Cette fille à mon avis use de sorcellerie.
Il nous faut à tout prix l’ôter de son esprit
Sinon c’en est fini de notre fière Lybie.
A suivre ...