Un jeune cycliste de 21 ans a été percuté par un bus, avec toujours la même explication de la mairie : la faute en incombe aux angles morts.
Résumons les épisodes précédents : un premier accident a eu lieu le 18 Octobre 2007 boulevard Morland, dans le 12ème arrondissement. Une femme d'une soixantaine d'années fut percutée par un camion. Second accident mortel le 2 mai dernier 2008 : une femme de 35 ans est écrasée par un bus rue Lafayette dans le 10ème. Troisième drame le 24 juin : une femme de 42 ans est fauchée quai Saint Michel par un camion de chantier.
Certes, la dangerosité du vélo à Paris ne concerne pas que Vélib’ puisque, selon les chiffres mêmes de la préfecture de Police, elle est en nette augmentation dans son ensemble (+ 21.4 % d’accidents au cours du 1er trimestre 2008 par rapport au 1er trimestre 2007).
Mais, précisément, cela renvoie au problème de fond, que la mairie ne veut pas admettre : la voirie parisienne n’est pas adaptée à l’usage massif du vélo. La combinaison de facteurs comme le caractère variable et parfois surprenant du tracé et du gabarit des voies, la forme des croisements, le dénivelé de la ville, très différent de celui des cités du nord de l’Europe où le vélo est davantage utilisé, l’existence des grandes percées haussmaniennes faites pour une mobilité plus rapide, tout cela crée un environnement insécurisant pour les cyclistes.
C’est un vrai mistigri. Quand la mairie essaye de s’en débarrasser par des pistes dédiées, elle doit les installer sur les trottoirs, créant un danger pour les piétons. Quand elle les fait cohabiter avec les bus et les taxis, l’insécurité ne fait que croître pour tous.
Le seul vrai choix cohérent serait d’interdire les chaussées aux véhicules individuels motorisés, autos et motos, mais la victime serait cette fois la vie économique et commerciale qui périrait sur le coup. Paris deviendrait une super sous-préfecture réservée aux touristes, flâneurs, oisifs et autres gens ni trop chargés ni trop pressés.
Alors, quelle conclusion en tirent nos édiles ? Selon Annick Lepetit : « Ce serait une erreur d’interdire des pratiques qui n’ont pas été prouvées dangereuses (sic), comme la circulation des vélos dans les voies de bus ou à contresens dans une rue à sens unique. »
Bref, il faut attendre d’autres morts et que tous les cas de figure d‘accidents se soient produits pour songer à agir efficacement ! Sans même s’en rendre compte, Annick Lepetit foule aux pieds la définition précise du principe de précaution qui veut qu’on n’attende pas qu’un risque se concrétise pour faire en sorte qu’il ne se réalise pas.
La vraie motivation municipale est hélas différente. Si, demain, la mairie devait reconnaître que son système de vélos en libre-service est dangereux, lâchant sur le macadam parisien une foule de cyclistes insuffisamment préparés aux risques qu’ils courent, et que sa politique de circulation est un échec, le boomerang politique serait d’une violence terrible. Il est donc fort à parier qu’elle attendra encore de nombreux morts pour l’admettre. En attendant, les procès pour mise en danger de la vie d’autrui risquent de croître et se multiplier.
Résumons les épisodes précédents : un premier accident a eu lieu le 18 Octobre 2007 boulevard Morland, dans le 12ème arrondissement. Une femme d'une soixantaine d'années fut percutée par un camion. Second accident mortel le 2 mai dernier 2008 : une femme de 35 ans est écrasée par un bus rue Lafayette dans le 10ème. Troisième drame le 24 juin : une femme de 42 ans est fauchée quai Saint Michel par un camion de chantier.
Certes, la dangerosité du vélo à Paris ne concerne pas que Vélib’ puisque, selon les chiffres mêmes de la préfecture de Police, elle est en nette augmentation dans son ensemble (+ 21.4 % d’accidents au cours du 1er trimestre 2008 par rapport au 1er trimestre 2007).
Mais, précisément, cela renvoie au problème de fond, que la mairie ne veut pas admettre : la voirie parisienne n’est pas adaptée à l’usage massif du vélo. La combinaison de facteurs comme le caractère variable et parfois surprenant du tracé et du gabarit des voies, la forme des croisements, le dénivelé de la ville, très différent de celui des cités du nord de l’Europe où le vélo est davantage utilisé, l’existence des grandes percées haussmaniennes faites pour une mobilité plus rapide, tout cela crée un environnement insécurisant pour les cyclistes.
C’est un vrai mistigri. Quand la mairie essaye de s’en débarrasser par des pistes dédiées, elle doit les installer sur les trottoirs, créant un danger pour les piétons. Quand elle les fait cohabiter avec les bus et les taxis, l’insécurité ne fait que croître pour tous.
Le seul vrai choix cohérent serait d’interdire les chaussées aux véhicules individuels motorisés, autos et motos, mais la victime serait cette fois la vie économique et commerciale qui périrait sur le coup. Paris deviendrait une super sous-préfecture réservée aux touristes, flâneurs, oisifs et autres gens ni trop chargés ni trop pressés.
Alors, quelle conclusion en tirent nos édiles ? Selon Annick Lepetit : « Ce serait une erreur d’interdire des pratiques qui n’ont pas été prouvées dangereuses (sic), comme la circulation des vélos dans les voies de bus ou à contresens dans une rue à sens unique. »
Bref, il faut attendre d’autres morts et que tous les cas de figure d‘accidents se soient produits pour songer à agir efficacement ! Sans même s’en rendre compte, Annick Lepetit foule aux pieds la définition précise du principe de précaution qui veut qu’on n’attende pas qu’un risque se concrétise pour faire en sorte qu’il ne se réalise pas.
La vraie motivation municipale est hélas différente. Si, demain, la mairie devait reconnaître que son système de vélos en libre-service est dangereux, lâchant sur le macadam parisien une foule de cyclistes insuffisamment préparés aux risques qu’ils courent, et que sa politique de circulation est un échec, le boomerang politique serait d’une violence terrible. Il est donc fort à parier qu’elle attendra encore de nombreux morts pour l’admettre. En attendant, les procès pour mise en danger de la vie d’autrui risquent de croître et se multiplier.