Peu de temps avant le congrès de Reims ...
D'abord, le sondé est un animal facilement influençable. L'enquête s'ouvre en effet sur une question vague et peu politique : "D'une manière générale, êtes-vous satisfaits de vivre à Paris?". Il est évident que ceux qui vivent quelque part ont, pour un nombre non négligeable d'entre eux, choisis de le faire et doivent donc se déclarer satisfaits de leur condition. Surtout qu'à Paris, ils peuvent la comparer avec celle des habitants de la banlieue qui subissent le désagrément croissant de l'allongement des temps de transport et du manque de confort de ce dernier en Île-de-France. Pas étonnant donc que 90 % des sondés se déclarent satisfaits de vivre à Paris.
Ayant commencé par répondre positivement, les interrogés vont naturellement avoir tendance à continuer, c'est classique en matière de sondage. Cela étant, seule la moitié d'entre eux déclare que l'évolution de Paris a été positive depuis 2001, beaucoup moins donc que les satisfaits en général.
Vient ensuite l'appréciation de l'action municipale. Et là, on peut s'étonner du libellé des questions posées : " Que pensez-vous de l'embellissement de la ville ?" Ah bon ? Et pourquoi pas : "Que pensez-vous de son enlaidissement ?"
Ou, plus précisément : "Que pensez-vous de la multiplication des poteaux dans la ville ?" Ou encore : "Pour ou contre les tours voulues par la maire dans le logement social ?"
Idem pour : "le rayonnement de Paris" ou "l'"environnement (par exemple la lutte contre la pollution et les espaces verts)? ..." toutes questions qui, par leur formulation même, inclinent à des réponses favorables. "La position de Paris face à Londres, Berlin ou New-York ? L'état des parcs et jardins parisiens ? : voilà qui eût sans doute donné des réponses plus intéressantes.
A propos, pourquoi ce sondage ne contient-il aucune question sur la hausse des impôts et de la dette ? Trop embêtant pour la mairie et casseur de bonne ambiance ?
Enfin, et c'est essentiel, sur les sujets majeurs : circulation, logement, propreté, sécurité, les avis négatifs l'emportent. Mais, tout aggloméré, ce sondage, manifestement conçu pour être agréable à la mairie, ne pouvait produire autre chose qu'un satisfecit.
Reste qu'un chiffre est particulièrement dérangeant pour ceux qui ne se résignent pas au triomphe de la com'. A la question : "souhaitez-vous une victoire de la gauche ou de la droite en 2014 ?" 59 % des sondés penchent pour la première. L'électorat de gauche est nettement moins perméable à un souhait de victoire locale de la droite (1%) que l'inverse (12%). Et les sympathisants du Modem sont clairement tentés par la gauche. Plus inquiétant encore pour la droite, les souhaits de victoire de la gauche dans le 15ème arrondissement s'élèvent à 63 % !
A ces résultats, deux explications.
En premier lieu, intervient le désamour qui frappe actuellement l'UMP en général et Sarkozy en particulier au niveau national. Un choix exprimé en 2011 est forcément conditionné par cette situation conjoncturelle de vif rejet. Tout cela évoluera au gré des métamorphoses de la vie politique nationale qui peuvent être considérables d'ici 2014.
Mais il y a aussi en deuxième lieu l'efficacité du bourrage de crâne et du clientélisme municipal, malgré le bilan pourtant très négatif de Delanoë. A quoi bon le nier : la puissance de son appareil de propagande est intacte.
Que faire ?
Certainement pas céder, par manque d'imagination et mauvais réflexe, à la tentation de combattre sur un terrain choisi par les Delanoistes avec leurs propres armes. En d'autres termes, courir après un électorat de "bobos de droite" purement fantasmatique en se ralliant aux esbroufes de Delanoë, par exemple sur les voies sur berges, n'apportera rien. Ceux qui veulent, par idéologie et/ou jalousie, soutenir un modèle de ville de loisirs d'où sont exclus les activités économiques qui les gênent et les véhicules qui leur déplaisent, ne changeront pas d'opinion. Inutile de chercher à les rallier.
La clé de la reconquête est au contraire dans le travail sur tous les thèmes où, malgré l'arsenal de com' delanoesque, les Parisiens se déclarent insatisfaits. Les problèmes de circulation, de logement, de propreté et de sécurité auxquels sont confrontés les Parisiens ne trouveront aucune amélioration d'ici 2014, bien au contraire. Quant à la nullité de certaines réalisations urbaines (les Halles par exemple), elle apparaîtra de plus en plus clairement. Il faut donc faire des propositions crédibles et innovantes sur ces sujets et ne rien concéder à la mairie sur la réalité de son bilan calamiteux.
Bref, être dans l'opposition.
Ayant commencé par répondre positivement, les interrogés vont naturellement avoir tendance à continuer, c'est classique en matière de sondage. Cela étant, seule la moitié d'entre eux déclare que l'évolution de Paris a été positive depuis 2001, beaucoup moins donc que les satisfaits en général.
Vient ensuite l'appréciation de l'action municipale. Et là, on peut s'étonner du libellé des questions posées : " Que pensez-vous de l'embellissement de la ville ?" Ah bon ? Et pourquoi pas : "Que pensez-vous de son enlaidissement ?"
Ou, plus précisément : "Que pensez-vous de la multiplication des poteaux dans la ville ?" Ou encore : "Pour ou contre les tours voulues par la maire dans le logement social ?"
Idem pour : "le rayonnement de Paris" ou "l'"environnement (par exemple la lutte contre la pollution et les espaces verts)? ..." toutes questions qui, par leur formulation même, inclinent à des réponses favorables. "La position de Paris face à Londres, Berlin ou New-York ? L'état des parcs et jardins parisiens ? : voilà qui eût sans doute donné des réponses plus intéressantes.
A propos, pourquoi ce sondage ne contient-il aucune question sur la hausse des impôts et de la dette ? Trop embêtant pour la mairie et casseur de bonne ambiance ?
Enfin, et c'est essentiel, sur les sujets majeurs : circulation, logement, propreté, sécurité, les avis négatifs l'emportent. Mais, tout aggloméré, ce sondage, manifestement conçu pour être agréable à la mairie, ne pouvait produire autre chose qu'un satisfecit.
Reste qu'un chiffre est particulièrement dérangeant pour ceux qui ne se résignent pas au triomphe de la com'. A la question : "souhaitez-vous une victoire de la gauche ou de la droite en 2014 ?" 59 % des sondés penchent pour la première. L'électorat de gauche est nettement moins perméable à un souhait de victoire locale de la droite (1%) que l'inverse (12%). Et les sympathisants du Modem sont clairement tentés par la gauche. Plus inquiétant encore pour la droite, les souhaits de victoire de la gauche dans le 15ème arrondissement s'élèvent à 63 % !
A ces résultats, deux explications.
En premier lieu, intervient le désamour qui frappe actuellement l'UMP en général et Sarkozy en particulier au niveau national. Un choix exprimé en 2011 est forcément conditionné par cette situation conjoncturelle de vif rejet. Tout cela évoluera au gré des métamorphoses de la vie politique nationale qui peuvent être considérables d'ici 2014.
Mais il y a aussi en deuxième lieu l'efficacité du bourrage de crâne et du clientélisme municipal, malgré le bilan pourtant très négatif de Delanoë. A quoi bon le nier : la puissance de son appareil de propagande est intacte.
Que faire ?
Certainement pas céder, par manque d'imagination et mauvais réflexe, à la tentation de combattre sur un terrain choisi par les Delanoistes avec leurs propres armes. En d'autres termes, courir après un électorat de "bobos de droite" purement fantasmatique en se ralliant aux esbroufes de Delanoë, par exemple sur les voies sur berges, n'apportera rien. Ceux qui veulent, par idéologie et/ou jalousie, soutenir un modèle de ville de loisirs d'où sont exclus les activités économiques qui les gênent et les véhicules qui leur déplaisent, ne changeront pas d'opinion. Inutile de chercher à les rallier.
La clé de la reconquête est au contraire dans le travail sur tous les thèmes où, malgré l'arsenal de com' delanoesque, les Parisiens se déclarent insatisfaits. Les problèmes de circulation, de logement, de propreté et de sécurité auxquels sont confrontés les Parisiens ne trouveront aucune amélioration d'ici 2014, bien au contraire. Quant à la nullité de certaines réalisations urbaines (les Halles par exemple), elle apparaîtra de plus en plus clairement. Il faut donc faire des propositions crédibles et innovantes sur ces sujets et ne rien concéder à la mairie sur la réalité de son bilan calamiteux.
Bref, être dans l'opposition.