Le magazine Capital.fr s'est étonné à très juste titre de voir la mairie décider benoîtement de contracter avec Derichebourg : voir son article en cliquant ici. Son enquête mérite toutefois quelques explications complémentaires.
Nos lecteurs se souviennent de l'étrange affaire Flam, où la société EPES, évincée d'un marché dans des conditions douteuses, a porté plainte, entraînant une cascade de mises en examen et d'interrogatoires, jusque dans le bureau du maire de Paris ( voir en cliquant ici et ici).
Et voilà pourtant que la ville décide de remettre le couvert avec Derichebourg ! Petit correctif à apporter à l'article de Capital.fr : ce n'est pas la commission d'appels d'offres qui signe le marché, c'est le maire de Paris après autorisation du conseil de Paris lequel peut entériner le choix de la C.A.O. mais peut aussi ne pas y donner suite.
Comment expliquer cet entêtement à contracter avec Derichebourg dans un contexte si sulfureux ? La réponse est simple : la mairie ne veut pas donner l'impression de douter des conditions d'attribution de ses marchés antérieurs et accréditer l'idée qu'autre chose que les qualités de Derichebourg a pu présider à ses précédents choix. En quelque sorte, elle persiste et signe.
Soit. Le problème est que cette attitude est incohérente avec les positions successives de Delanoë & Co sur ces questions.
D'abord, ce fut un déni complet puisque la ville a fait appel du jugement du tribunal administratif ayant annulé le marché de Derichebourg qui lésait EPES. Puis, il y eut une sorte de demi-aveu puisque la ville s'est portée partie civile au pénal, ce qui implique qu'elle considère que ses intérêts ont été lésés lors de l'attribution de ce premier marché. Et, maintenant, elle fait machine arrière et elle doute si peu de Derichebourg qu'elle lui attribue un autre marché, encore plus important.
Co-propriétaires, passeriez-vous commande à une entreprise tous corps d'état pour refaire votre immeuble alors qu'elle est soupçonnée d'avoir graissé la patte de votre syndic pour obtenir la réfection d'un hall d'entrée trois ans plus tôt ? C'est pourtant, toutes proportions gardées, ce que fait actuellement la mairie avec Derichebourg. Sachant, qui plus est, que vous seriez partie civile dans l'affaire du hall d'entrée ...
Le souci de ne pas sembler se reprocher quoi que ce soit l'emporte donc sur la plus élémentaire prudence juridique. Des esprits vicieux pourraient pourtant se demander si le succès de Derichebourg, dans le second appel d'offres, n'est pas en partie dû au fait que cette entreprise a profité du premier marché, celui qui est contesté au pénal, pour mieux connaître son client.
Sans compter le désordre que provoquerait un procès de la pédégère de Derichebourg au moment où il faudra mettre en oeuvre le nouveau marché ...
Mais peu importe puisqu'il faut avant tout avoir l'air de ne rien se reprocher.
Nos lecteurs se souviennent de l'étrange affaire Flam, où la société EPES, évincée d'un marché dans des conditions douteuses, a porté plainte, entraînant une cascade de mises en examen et d'interrogatoires, jusque dans le bureau du maire de Paris ( voir en cliquant ici et ici).
Et voilà pourtant que la ville décide de remettre le couvert avec Derichebourg ! Petit correctif à apporter à l'article de Capital.fr : ce n'est pas la commission d'appels d'offres qui signe le marché, c'est le maire de Paris après autorisation du conseil de Paris lequel peut entériner le choix de la C.A.O. mais peut aussi ne pas y donner suite.
Comment expliquer cet entêtement à contracter avec Derichebourg dans un contexte si sulfureux ? La réponse est simple : la mairie ne veut pas donner l'impression de douter des conditions d'attribution de ses marchés antérieurs et accréditer l'idée qu'autre chose que les qualités de Derichebourg a pu présider à ses précédents choix. En quelque sorte, elle persiste et signe.
Soit. Le problème est que cette attitude est incohérente avec les positions successives de Delanoë & Co sur ces questions.
D'abord, ce fut un déni complet puisque la ville a fait appel du jugement du tribunal administratif ayant annulé le marché de Derichebourg qui lésait EPES. Puis, il y eut une sorte de demi-aveu puisque la ville s'est portée partie civile au pénal, ce qui implique qu'elle considère que ses intérêts ont été lésés lors de l'attribution de ce premier marché. Et, maintenant, elle fait machine arrière et elle doute si peu de Derichebourg qu'elle lui attribue un autre marché, encore plus important.
Co-propriétaires, passeriez-vous commande à une entreprise tous corps d'état pour refaire votre immeuble alors qu'elle est soupçonnée d'avoir graissé la patte de votre syndic pour obtenir la réfection d'un hall d'entrée trois ans plus tôt ? C'est pourtant, toutes proportions gardées, ce que fait actuellement la mairie avec Derichebourg. Sachant, qui plus est, que vous seriez partie civile dans l'affaire du hall d'entrée ...
Le souci de ne pas sembler se reprocher quoi que ce soit l'emporte donc sur la plus élémentaire prudence juridique. Des esprits vicieux pourraient pourtant se demander si le succès de Derichebourg, dans le second appel d'offres, n'est pas en partie dû au fait que cette entreprise a profité du premier marché, celui qui est contesté au pénal, pour mieux connaître son client.
Sans compter le désordre que provoquerait un procès de la pédégère de Derichebourg au moment où il faudra mettre en oeuvre le nouveau marché ...
Mais peu importe puisqu'il faut avant tout avoir l'air de ne rien se reprocher.