Nos lecteurs se souviennent de cet article récent paru également sur le Post : voir en cliquant LA.
Anne Le Strat a pris la mouche pour nous adresser la réponse suivante que nous reproduisons, fidèle à notre tradition, in extenso :
"Une fois encore, on pourra affirmer que les propos tenus sur ce blog brillent par leur sens de la nuance. Appelons l’auteur des lignes qui précèdent à un peu de sérénité sur ce sujet sérieux et revenons aux faits.
La Ville de Paris a en effet décidé de revenir à une gestion publique de l’eau après 25 années de délégation au privé, mettant fin à un système opaque, peu efficace et fort coûteux pour l'usager parisien puisque sa facture avait flambé de 260% pendant cette période. Une décision de bonne gestion alliée à une conviction politique forte : l’eau, bien commun essentiel, doit être gérée en étant délivrée de tout intérêt privé.
Depuis le 1er janvier 2010, la régie municipale « Eau de Paris » assure la responsabilité de la totalité du service de l’eau, de la production à la facturation en passant par la distribution. Un opérateur public unique donc en lieu et place des trois délégataires précédents, totalisant désormais près de 900 agents. Cette "fusion" en un temps très court de trois entités distinctes avec des cultures d'entreprise différentes a nécessité, et cela est normal, des ajustements. Mais moins d’un an après la reprise en régie, et grâce à la mobilisation de tous, cette fusion est aujourd'hui un succès.
Les transferts des effectifs des anciens distributeurs vers la régie ont été massifs : 223 salariés, la totalité de ceux qui étaient affectés exclusivement au territoire parisien, ont bien rejoint le nouvel opérateur. En tout depuis le 1er janvier dernier, 17 personnes ont quitté l’entreprise, ce qui représente un turn-over très faible de 1,9%... Nous sommes donc loin de la débandade annoncée sur ce blog, d’autant plus que ces départs n’ont dans leur grande majorité aucun lien avec la réforme (choix de carrière, mutation du conjoint, etc..).
Quant au directeur général, l'un des acteurs essentiels de cette aventure, il a effectivement demandé à être réintégré à son corps d’origine après deux années et demi d’une mission exaltante et très prenante.
Le service public en général et la gestion de l’eau en particulier méritent mieux qu’une basse polémique… "
Claire, encore un peu plus énervée après avoir lu cette algarade scripturale a décidé de répliquer de manière très précise :
"Chère madame Le Strat,
J’ai 3 défauts : Je connais bien la politique parisienne, dont le sujet de l’eau, j’aime les chiffres, et je suis tenace. Après 2 jours de recherches, j’ai enfin retrouvé les éléments du prix de l’eau en 1985…Il faut d’ailleurs dire que vos services ne m’ont pas aidé, visiblement la transparence n’est pas votre fort. Et pour cause, vos chiffres sont faux.
Lorsque vous affirmez que le prix de l’eau a « flambé » de 260%, j’irais même plus loin que vous : la facture totale a augmenté de près de 300% ! Sauf que... les entreprises (Véolia et Suez) intervenaient uniquement sur l’alimentation en eau des parisiens, puisque les égouts et l’épuration ont toujours été gérés par des structures publiques pendant cette période. Et lorsque l’on décompose, on s’aperçoit que l’eau a juste augmenté de 170% (moins que l’augmentation du pouvoir d’achat des parisiens en 25 ans !), pendant que l’épuration augmentait de 350% et que les taxes explosaient de 530% ! Donc dire que le prix de l'eau a flambé à cause des entreprises est faux.
Vous dites ensuite que la nouvelle régie assure la totalité du service depuis le 1er janvier : c’est faux (à moins que vous ne jouiez sur les mots en parlant de « responsabilité »…). En effet, toute la partie concernant les relations avec les clients est toujours gérée par les entreprises. Ce qui signifie accessoirement que tous les salariés n’ont pas été transférés dans votre régie, contrairement à ce que vous dites. Que faites-vous de ces salariés ? Peu vous importe, finalement, car lorsque vous dites que la fusion a nécessité des « ajustements », il est aisé de comprendre que les salariés sont des variables « d’ajustement », au service d’une politique politicienne, et certainement pas au service d’un bien commun… Vous savez, lorsque l’on constate 17 départs (merci pour la précision) suite à une réorganisation, on ne parle pas de turn-over naturel, on parle de casse.
Alors oui, je suis d’accord, le service public mérite mieux… que ces basses manipulations politiciennes."
Le Delanopolis s'amusera quant à lui à lire sous la plume de bois d'Anne Le Strat que le directeur général d'Eau de Paris a quitté ses fonctions après "deux années exaltantes et très prenantes". Est-ce à dire que l'Inspection générale des finances, où il est reparti, ne présente pas ces deux caractéristiques ? Ce serait une révélation qui ferait trembler Bercy sur ses fondations ...
Anne Le Strat a pris la mouche pour nous adresser la réponse suivante que nous reproduisons, fidèle à notre tradition, in extenso :
"Une fois encore, on pourra affirmer que les propos tenus sur ce blog brillent par leur sens de la nuance. Appelons l’auteur des lignes qui précèdent à un peu de sérénité sur ce sujet sérieux et revenons aux faits.
La Ville de Paris a en effet décidé de revenir à une gestion publique de l’eau après 25 années de délégation au privé, mettant fin à un système opaque, peu efficace et fort coûteux pour l'usager parisien puisque sa facture avait flambé de 260% pendant cette période. Une décision de bonne gestion alliée à une conviction politique forte : l’eau, bien commun essentiel, doit être gérée en étant délivrée de tout intérêt privé.
Depuis le 1er janvier 2010, la régie municipale « Eau de Paris » assure la responsabilité de la totalité du service de l’eau, de la production à la facturation en passant par la distribution. Un opérateur public unique donc en lieu et place des trois délégataires précédents, totalisant désormais près de 900 agents. Cette "fusion" en un temps très court de trois entités distinctes avec des cultures d'entreprise différentes a nécessité, et cela est normal, des ajustements. Mais moins d’un an après la reprise en régie, et grâce à la mobilisation de tous, cette fusion est aujourd'hui un succès.
Les transferts des effectifs des anciens distributeurs vers la régie ont été massifs : 223 salariés, la totalité de ceux qui étaient affectés exclusivement au territoire parisien, ont bien rejoint le nouvel opérateur. En tout depuis le 1er janvier dernier, 17 personnes ont quitté l’entreprise, ce qui représente un turn-over très faible de 1,9%... Nous sommes donc loin de la débandade annoncée sur ce blog, d’autant plus que ces départs n’ont dans leur grande majorité aucun lien avec la réforme (choix de carrière, mutation du conjoint, etc..).
Quant au directeur général, l'un des acteurs essentiels de cette aventure, il a effectivement demandé à être réintégré à son corps d’origine après deux années et demi d’une mission exaltante et très prenante.
Le service public en général et la gestion de l’eau en particulier méritent mieux qu’une basse polémique… "
Claire, encore un peu plus énervée après avoir lu cette algarade scripturale a décidé de répliquer de manière très précise :
"Chère madame Le Strat,
J’ai 3 défauts : Je connais bien la politique parisienne, dont le sujet de l’eau, j’aime les chiffres, et je suis tenace. Après 2 jours de recherches, j’ai enfin retrouvé les éléments du prix de l’eau en 1985…Il faut d’ailleurs dire que vos services ne m’ont pas aidé, visiblement la transparence n’est pas votre fort. Et pour cause, vos chiffres sont faux.
Lorsque vous affirmez que le prix de l’eau a « flambé » de 260%, j’irais même plus loin que vous : la facture totale a augmenté de près de 300% ! Sauf que... les entreprises (Véolia et Suez) intervenaient uniquement sur l’alimentation en eau des parisiens, puisque les égouts et l’épuration ont toujours été gérés par des structures publiques pendant cette période. Et lorsque l’on décompose, on s’aperçoit que l’eau a juste augmenté de 170% (moins que l’augmentation du pouvoir d’achat des parisiens en 25 ans !), pendant que l’épuration augmentait de 350% et que les taxes explosaient de 530% ! Donc dire que le prix de l'eau a flambé à cause des entreprises est faux.
Vous dites ensuite que la nouvelle régie assure la totalité du service depuis le 1er janvier : c’est faux (à moins que vous ne jouiez sur les mots en parlant de « responsabilité »…). En effet, toute la partie concernant les relations avec les clients est toujours gérée par les entreprises. Ce qui signifie accessoirement que tous les salariés n’ont pas été transférés dans votre régie, contrairement à ce que vous dites. Que faites-vous de ces salariés ? Peu vous importe, finalement, car lorsque vous dites que la fusion a nécessité des « ajustements », il est aisé de comprendre que les salariés sont des variables « d’ajustement », au service d’une politique politicienne, et certainement pas au service d’un bien commun… Vous savez, lorsque l’on constate 17 départs (merci pour la précision) suite à une réorganisation, on ne parle pas de turn-over naturel, on parle de casse.
Alors oui, je suis d’accord, le service public mérite mieux… que ces basses manipulations politiciennes."
Le Delanopolis s'amusera quant à lui à lire sous la plume de bois d'Anne Le Strat que le directeur général d'Eau de Paris a quitté ses fonctions après "deux années exaltantes et très prenantes". Est-ce à dire que l'Inspection générale des finances, où il est reparti, ne présente pas ces deux caractéristiques ? Ce serait une révélation qui ferait trembler Bercy sur ses fondations ...