La remuante association de riverains Accomplir fait circuler une pétition, appelle ses homologues des autres quartiers de Paris à rejoindre son combat et multiplie les communiqués. Elle s’est procuré l’estimation du coût des travaux sur le jardin des Halles : 220 millions d’euros ! Cela n’a rien d’étonnant puisque le projet Mangin, conçu à base d’improbables « alvéoles algorythmées », remanie toute la surface du site et son sous-sol sur une épaisseur de trois mètres. Il faut savoir que, sous la piètre pellicule engazonnée actuelle ou sous les gravillons, se trouve un niveau dit d’ « élégissements » où circule l’ensemble des réseaux techniques. Le problème du jardin dessiné par Mangin est que ces travaux colossaux ne serviraient à rien si ce n’est à en modifier la forme pour la rendre plus chaotique encore. Autant les projets de Koolhaas et Nouvel, en 2004, touchaient à ces espaces pour des raisons fonctionnelles, autant celui de Mangin le fait surtout pour des raisons décoratives. A deux cents vingt millions d’euros, cela fait cher la décoration.
Sans doute conscient que son jardin ne vaut pas tripette, Mangin suit l’exemple de Delanoë : il fait de la com’. Il vient donc de sortir un bouquin pour en vanter les mérites. Autant agiter un chiffon rouge sous le nez d’Elisabeth Bourguinat, la pasionaria des lalanneries.
Le plus incongru, dans les dessins présentés par Mangin, est l’aspect qu’il veut donner aux abords de Saint Eustache. Il prétend noyer cette fière église dans les arbres, à une petite trouée près au niveau de l’actuelle place René Cassin qui disparaîtrait. Comment faire comprendre à ce grand prix d’urbanisme à la française qu’une église n’est pas une abbaye et ne surgit pas de la végétation mais de la ville ? Laissons les associations locales le lui expliquer. En tous cas, le sympathique père Forestier, curé des lieux, a déjà écrit à la mairie pour s’émouvoir, en des termes aussi vigoureux que son état ecclésiastique le lui autorise, de la tournure des événements.
Encore tout ceci n’est-il que la face émergée de l’iceberg. Le plus dévastateur est sans conteste le projet de Canopée de Berger, dit la « crêpe molle », selon l’association « Parole des Halles ». A la réflexion, nous le comparerons plus volontiers à une tortue à carapace molle, animal qu’on voyait autrefois à l’aquarium de la porte Dorée et qui en fut expulsée en raison de son agressivité envers les autres bêtes. Elle fut envoyée dans un établissement breton. Ce bâtiment, sorte de bubon qui se prétend transparent et qui obstruerait le site, aurait un volume tel qu’il en écraserait purement et simplement Saint Eustache, qu’on ne verrait quasiment plus depuis la fontaine des Innocents ni même sur toute la moitié est du site. Quant à son coût, il pulvériserait celui du jardin Mangin. Y-a-il un aquarium breton prêt à recueillir cette maquette ?
Il n’est décidément que temps d’arrêter ces gaspillages et cette comédie, jouée depuis le jour funeste où, par lâcheté, Delanoë torpilla le projet de Rem Koolhaas. Mais qui en aura le courage ?
Sans doute conscient que son jardin ne vaut pas tripette, Mangin suit l’exemple de Delanoë : il fait de la com’. Il vient donc de sortir un bouquin pour en vanter les mérites. Autant agiter un chiffon rouge sous le nez d’Elisabeth Bourguinat, la pasionaria des lalanneries.
Le plus incongru, dans les dessins présentés par Mangin, est l’aspect qu’il veut donner aux abords de Saint Eustache. Il prétend noyer cette fière église dans les arbres, à une petite trouée près au niveau de l’actuelle place René Cassin qui disparaîtrait. Comment faire comprendre à ce grand prix d’urbanisme à la française qu’une église n’est pas une abbaye et ne surgit pas de la végétation mais de la ville ? Laissons les associations locales le lui expliquer. En tous cas, le sympathique père Forestier, curé des lieux, a déjà écrit à la mairie pour s’émouvoir, en des termes aussi vigoureux que son état ecclésiastique le lui autorise, de la tournure des événements.
Encore tout ceci n’est-il que la face émergée de l’iceberg. Le plus dévastateur est sans conteste le projet de Canopée de Berger, dit la « crêpe molle », selon l’association « Parole des Halles ». A la réflexion, nous le comparerons plus volontiers à une tortue à carapace molle, animal qu’on voyait autrefois à l’aquarium de la porte Dorée et qui en fut expulsée en raison de son agressivité envers les autres bêtes. Elle fut envoyée dans un établissement breton. Ce bâtiment, sorte de bubon qui se prétend transparent et qui obstruerait le site, aurait un volume tel qu’il en écraserait purement et simplement Saint Eustache, qu’on ne verrait quasiment plus depuis la fontaine des Innocents ni même sur toute la moitié est du site. Quant à son coût, il pulvériserait celui du jardin Mangin. Y-a-il un aquarium breton prêt à recueillir cette maquette ?
Il n’est décidément que temps d’arrêter ces gaspillages et cette comédie, jouée depuis le jour funeste où, par lâcheté, Delanoë torpilla le projet de Rem Koolhaas. Mais qui en aura le courage ?