Leurs motivations n’ont guère évolué : se servir de la voirie comme d’un support pour une politique de communication, faire du visible et du tape-à-l’œil, sacrifier à un environnementalisme à la petite semaine en engazonnant un patrimoine dont la beauté tient pourtant à la minéralité et caresser dans le sens du poil quelques riverains qui rêvent d’une ville à la campagne. Cette démagogie accable Paris depuis 2001 et elle s’accompagne d’une désorganisation de la circulation dans la capitale.
Car le danger est clair : que les aménagements ineptes du boulevard de Magenta gangrènent la place qui en forme le débouché, avec des conséquences bien plus graves encore. La « Répu », comme la surnomme affectueusement les Parisiens, c’est en réalité le vestibule du Nord et de l’Est de Paris. Comme dans un appartement haussmannien, elle organise les flux et assure la desserte des pièces principales, elle est essentielle à la mobilité, au mouvement qui propulse les citadins dans les veines et les artères de la ville et en fait un lieu de vie et pas seulement de villégiature. La place de la République n’appartient pas à ceux qui voudraient en faire leur jardinet. Pas plus que la République n’appartient à ses élus ; et c’est un élu d’un arrondissement riverain qui vous le dit !
Pour justifier ses sombres projets, la mairie affirme que l’espace dévolu aux piétons ne serait pas suffisant. C’est évidemment faux, les trottoirs de la République sont larges et si la chaussée l’est encore beaucoup plus c’est parce que cette place n’est pas un amphithéâtre ou lieu de rassemblement. Encore une fois, c’est un lieu de desserte et d’organisation spatiale de la ville dans son ensemble.
Il n’est donc nul besoin de vouloir transformer les abords de la statue en square en neutralisant totalement ou partiellement la circulation Nord-Sud. De même, s’aventurer à créer des pistes cyclables en les isolant du reste de la circulation et en réduisant la chaussée provoquera des effets de congestion de la circulation dans tout le centre de Paris. Les embouteillages permanents qui accablent les voies conduisant à Magenta (La Fayette notamment) frapperaient désormais la « Répu » et les avenues qui y mènent.
Bien sûr, la « Voix de son maire », nom de l’agence de com’ qui s’est emparée de Paris en 2001, va ressortir les bons vieux outils de propagande. Tout d’abord la concertation, destinée à énerver, au sens propre, d’éventuels contestataires. Le processus volontairement long qui est annoncé est, comme toujours, la rencontre de deux volontés. D’une part, permettre aux élus en charge du dossier de faire parler d’eux en multipliant les occasions de communiquer. D’autre part, enliser les opposants dans les sables mouvants de la parlote et diviser les contradicteurs en jouant des inévitables querelles qui vont s’élever entre tous les groupes qui se mêleront du dossier.
La concertation à la mode delanoienne, c’est un avatar hypocrite de la com’, un de plus, et les associations sont désormais nombreuses à s’en être rendues compte (voir ici).
Ensuite, l’intox. Quand on tente de faire le bilan du réaménagement de Magenta, qui servira à n’en pas douter d’argumentaire-en-chef pour justifier celui de la République, on se heurte à des chiffres manipulés qui ne proviennent que des services de la mairie elle-même. Ici comme ailleurs, la baisse prétendue de la circulation automobile ignore la hausse de celle des deux-roues motorisées ou les effets de report sur les autres axes. Ici comme ailleurs, elle tente de faire passer la réduction de la pollution due aux nouvelles motorisations à une baisse due à la politique de circulation.
Mais, avec le réaménagement de la place de la République, on change carrément d’échelle. Il va falloir que tous les Parisiens prennent conscience de ce qui les menace. Une première réunion publique est organisée lundi 15 décembre prochain au théâtre Dejazet à 19 heures. Elle a été annoncée discrètement et tardivement, avec un affichage concentré sur les quartiers riverains. Or, ce sont tous les Parisiens, notamment ceux qui empruntent cette place pour aller d’un bout de Paris à un autre, qui sont concernés.
La période est propice aux achats festifs plus qu’à la mobilisation citoyenne et le préavis est fort court, c’est vrai. Mais plus il y aura de monde au Dejazet le 15 décembre pour marquer à la culotte les iconoclastes de la mairie, plus tôt il sera possible de protéger Paris et la République du mauvais coup qui se prépare.
Car le danger est clair : que les aménagements ineptes du boulevard de Magenta gangrènent la place qui en forme le débouché, avec des conséquences bien plus graves encore. La « Répu », comme la surnomme affectueusement les Parisiens, c’est en réalité le vestibule du Nord et de l’Est de Paris. Comme dans un appartement haussmannien, elle organise les flux et assure la desserte des pièces principales, elle est essentielle à la mobilité, au mouvement qui propulse les citadins dans les veines et les artères de la ville et en fait un lieu de vie et pas seulement de villégiature. La place de la République n’appartient pas à ceux qui voudraient en faire leur jardinet. Pas plus que la République n’appartient à ses élus ; et c’est un élu d’un arrondissement riverain qui vous le dit !
Pour justifier ses sombres projets, la mairie affirme que l’espace dévolu aux piétons ne serait pas suffisant. C’est évidemment faux, les trottoirs de la République sont larges et si la chaussée l’est encore beaucoup plus c’est parce que cette place n’est pas un amphithéâtre ou lieu de rassemblement. Encore une fois, c’est un lieu de desserte et d’organisation spatiale de la ville dans son ensemble.
Il n’est donc nul besoin de vouloir transformer les abords de la statue en square en neutralisant totalement ou partiellement la circulation Nord-Sud. De même, s’aventurer à créer des pistes cyclables en les isolant du reste de la circulation et en réduisant la chaussée provoquera des effets de congestion de la circulation dans tout le centre de Paris. Les embouteillages permanents qui accablent les voies conduisant à Magenta (La Fayette notamment) frapperaient désormais la « Répu » et les avenues qui y mènent.
Bien sûr, la « Voix de son maire », nom de l’agence de com’ qui s’est emparée de Paris en 2001, va ressortir les bons vieux outils de propagande. Tout d’abord la concertation, destinée à énerver, au sens propre, d’éventuels contestataires. Le processus volontairement long qui est annoncé est, comme toujours, la rencontre de deux volontés. D’une part, permettre aux élus en charge du dossier de faire parler d’eux en multipliant les occasions de communiquer. D’autre part, enliser les opposants dans les sables mouvants de la parlote et diviser les contradicteurs en jouant des inévitables querelles qui vont s’élever entre tous les groupes qui se mêleront du dossier.
La concertation à la mode delanoienne, c’est un avatar hypocrite de la com’, un de plus, et les associations sont désormais nombreuses à s’en être rendues compte (voir ici).
Ensuite, l’intox. Quand on tente de faire le bilan du réaménagement de Magenta, qui servira à n’en pas douter d’argumentaire-en-chef pour justifier celui de la République, on se heurte à des chiffres manipulés qui ne proviennent que des services de la mairie elle-même. Ici comme ailleurs, la baisse prétendue de la circulation automobile ignore la hausse de celle des deux-roues motorisées ou les effets de report sur les autres axes. Ici comme ailleurs, elle tente de faire passer la réduction de la pollution due aux nouvelles motorisations à une baisse due à la politique de circulation.
Mais, avec le réaménagement de la place de la République, on change carrément d’échelle. Il va falloir que tous les Parisiens prennent conscience de ce qui les menace. Une première réunion publique est organisée lundi 15 décembre prochain au théâtre Dejazet à 19 heures. Elle a été annoncée discrètement et tardivement, avec un affichage concentré sur les quartiers riverains. Or, ce sont tous les Parisiens, notamment ceux qui empruntent cette place pour aller d’un bout de Paris à un autre, qui sont concernés.
La période est propice aux achats festifs plus qu’à la mobilisation citoyenne et le préavis est fort court, c’est vrai. Mais plus il y aura de monde au Dejazet le 15 décembre pour marquer à la culotte les iconoclastes de la mairie, plus tôt il sera possible de protéger Paris et la République du mauvais coup qui se prépare.