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Menace sur la République !


Parisiens, soyez aussi vigilants que le furent jadis vos ancêtres : la République est en danger !

On pouvait espérer que la quasi-disparition politique de Baupin allait faire sortir la mairie de sa culture d’apprenti-sorcier en matière d’aménagement de la voirie. Hélas, il n’en est rien. Les « Verdurin » de l’Hôtel de ville, comme Proust aurait pu les qualifier, s’apprêtent à porter atteinte au Saint des Saints de la ville haussmannienne : la place de la République.



Menace sur la République !
Leurs motivations n’ont guère évolué : se servir de la voirie comme d’un support pour une politique de communication, faire du visible et du tape-à-l’œil, sacrifier à un environnementalisme à la petite semaine en engazonnant un patrimoine dont la beauté tient pourtant à la minéralité et caresser dans le sens du poil quelques riverains qui rêvent d’une ville à la campagne. Cette démagogie accable Paris depuis 2001 et elle s’accompagne d’une désorganisation de la circulation dans la capitale.

Car le danger est clair : que les aménagements ineptes du boulevard de Magenta gangrènent la place qui en forme le débouché, avec des conséquences bien plus graves encore. La « Répu », comme la surnomme affectueusement les Parisiens, c’est en réalité le vestibule du Nord et de l’Est de Paris. Comme dans un appartement haussmannien, elle organise les flux et assure la desserte des pièces principales, elle est essentielle à la mobilité, au mouvement qui propulse les citadins dans les veines et les artères de la ville et en fait un lieu de vie et pas seulement de villégiature. La place de la République n’appartient pas à ceux qui voudraient en faire leur jardinet. Pas plus que la République n’appartient à ses élus ; et c’est un élu d’un arrondissement riverain qui vous le dit !

Pour justifier ses sombres projets, la mairie affirme que l’espace dévolu aux piétons ne serait pas suffisant. C’est évidemment faux, les trottoirs de la République sont larges et si la chaussée l’est encore beaucoup plus c’est parce que cette place n’est pas un amphithéâtre ou lieu de rassemblement. Encore une fois, c’est un lieu de desserte et d’organisation spatiale de la ville dans son ensemble.

Il n’est donc nul besoin de vouloir transformer les abords de la statue en square en neutralisant totalement ou partiellement la circulation Nord-Sud. De même, s’aventurer à créer des pistes cyclables en les isolant du reste de la circulation et en réduisant la chaussée provoquera des effets de congestion de la circulation dans tout le centre de Paris. Les embouteillages permanents qui accablent les voies conduisant à Magenta (La Fayette notamment) frapperaient désormais la « Répu » et les avenues qui y mènent.

Bien sûr, la « Voix de son maire », nom de l’agence de com’ qui s’est emparée de Paris en 2001, va ressortir les bons vieux outils de propagande. Tout d’abord la concertation, destinée à énerver, au sens propre, d’éventuels contestataires. Le processus volontairement long qui est annoncé est, comme toujours, la rencontre de deux volontés. D’une part, permettre aux élus en charge du dossier de faire parler d’eux en multipliant les occasions de communiquer. D’autre part, enliser les opposants dans les sables mouvants de la parlote et diviser les contradicteurs en jouant des inévitables querelles qui vont s’élever entre tous les groupes qui se mêleront du dossier.

La concertation à la mode delanoienne, c’est un avatar hypocrite de la com’, un de plus, et les associations sont désormais nombreuses à s’en être rendues compte (voir ici).

Ensuite, l’intox. Quand on tente de faire le bilan du réaménagement de Magenta, qui servira à n’en pas douter d’argumentaire-en-chef pour justifier celui de la République, on se heurte à des chiffres manipulés qui ne proviennent que des services de la mairie elle-même. Ici comme ailleurs, la baisse prétendue de la circulation automobile ignore la hausse de celle des deux-roues motorisées ou les effets de report sur les autres axes. Ici comme ailleurs, elle tente de faire passer la réduction de la pollution due aux nouvelles motorisations à une baisse due à la politique de circulation.

Mais, avec le réaménagement de la place de la République, on change carrément d’échelle. Il va falloir que tous les Parisiens prennent conscience de ce qui les menace. Une première réunion publique est organisée lundi 15 décembre prochain au théâtre Dejazet à 19 heures. Elle a été annoncée discrètement et tardivement, avec un affichage concentré sur les quartiers riverains. Or, ce sont tous les Parisiens, notamment ceux qui empruntent cette place pour aller d’un bout de Paris à un autre, qui sont concernés.

La période est propice aux achats festifs plus qu’à la mobilisation citoyenne et le préavis est fort court, c’est vrai. Mais plus il y aura de monde au Dejazet le 15 décembre pour marquer à la culotte les iconoclastes de la mairie, plus tôt il sera possible de protéger Paris et la République du mauvais coup qui se prépare.



Dimanche 7 Décembre 2008
Serge Federbusch






1.Posté par Maurice le 08/12/2008 09:59
La question ne se pose pas de savoir QUAND ils vont arrêter leurs saccages de Paris, mais quand la lucidité va les toucher !!
"ILS ont réellement envie de laisser des traces de leurs passage, à n'importe quel prix !
Comme à Romainville. (93)

2.Posté par Jacques le 09/12/2008 19:33
Notre bon Maire ne confondrait-il pas idée et idéologie ?
Sacrifiant sur l'autel du "je dois me faire remarquer", Paris est de plus en plus défiguré , de plus en plus sale et fort mal administré. Les potelets ont envahi nos trottoirs, la déco a été mise entre les mains de Decaux (le decaux-rateur de l'esthétisme urbain), le capital en arbres de notre capitale est régulièrement dégradé (on se demande si les élagueurs n'ont pas appris leur métier chez les ravageurs de l'Amazonie), les chaussées sont couvertes de signes cabbalistiques, une crèpe va peut-être finir par couvrir les Halles (un comble pour l'ancien temple des fournisseurs de notre gastronomie) ...la liste est trop longue !
Attila est là ! Et aujourd'hui, La République est donc en danger !
On avance sans vraiment réfléchir avec un prétendu modernisme qui n'a ni la force de l'art déco ni celle de ces architectes ou visionnaires qui ont su ouvrir la ville et faire que la vie y est agréable parce que l'harmonie règne. Et quand ce n'est pas cette forme revêtue par le modernisme c'est le "verdurisme" qui, comme on l'a vu plus haut, ravage, depuis quelques années, plus souvent qu'il n'améliore nos espaces verts parisiens.
La diversité est intéressante quand elle n'est pas dans l'affrontement des formes et des styles mais dans leur harmonie.
Plus généralement, il semble que le "complexe de Médor" ait pris le pas sur la vision long terme.

3.Posté par Thierry Binoche le 12/12/2008 17:41
Je suis sidéré de voir circuler sur les culs de bus et se défiler sur les présentoirs Decaux une publicité tapageuse de la mairie de Paris concernant les accidents de la circulation dans la capitale.
Que le maire ait fait disposer à grands frais partout dans la capitale des obstacles à la circulation, c'est regrettable.
Qu'il en soit résulté une augmentation considérable des accidents de la circulation, c'était prévisible.
Mais que le même mairefasse payer à ses concitoyens une campagne sous-entendant que c'est la mauvaise mentalité des parisiens qui en est la cause, voilà qui est un peu fort!
Et le silence assourdissant de l'"opposition" municipale à ce sujet ne l'est pas moins.
Je n'ose croire qu'il y aurait des consignes venant de haut pour ménager un futur concurrent parcequ'il serait à juste titre jugé le moins dangereux???
Alors merci de nous fournir les chiffresqui nous manquent:
- nombre de morts et de blessés sur la voirie parisienne année par année depuis 15 ans (graphique)

-Evolution pendant la meme periode du parc de 2 roues motorisés.
L'interprétation de ces graphiques ne devrait pas poser de problème.
Merci d'avance pour cette information citoyenne


4.Posté par Cheminade le 30/03/2009 10:40
Vive la place de la République, mais aussi la place Charles-de-Gaulle, la place du Trocadéro, la place de la Bastille, et enfin toutes les places de Paris, réservées exclusivement aux piétons et aux cyclistes.
On verra ainsi, les porteurs livrer les gros colis sur des dispositifs comme ceux utilisées autrefois par les « forts de halles », des vélos surchargés comme au Viet Nam du temps des guerres.
La voiture automobile ne se rencontrera plus que dans les musées, comme celui des Arts et Métiers. Du fardier de Cugnot à la Laguna Renault ce sera toute l'épopée du véhicule autonome que des anti-écologistes auront inventé pour le malheur des habitants de la terre.
Heureusement, aujourd'hui, le vie est belle ! Marchons, marchons, d'un bon pas et pédalons « À bicyclette. » !

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